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*Maurice Genevoix, né à [[Decize|<u>Decize</u>]] le 29 novembre 1890, est normalien à Paris lors de la [[Mobilisation en 1914|<u>mobilisation</u>]]. Il a consacré plusieurs ouvrages à la guerre qu'il a vécue d'août 1914 jusqu'à sa grave blessure en avril 1915.<br><br> | |||
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*Maurice Genevoix raconte comment il s'est fait tirer le portrait par un photographe de Verdun, pendant une permission.<br> | |||
:« ''Je suis entré sans réfléchir : à peine avais-je frôlé la devanture, j'avais déjà poussé la porte et me trouvais gêné, parmi la foule menue, figée, niaisement souriante des portraits.<br> | |||
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'''<u>Le Journal de Marche et des Opérations du 106<small><sup>e</sup></small> Régiment d'Infanterie.</u>''' | |||
*Le premier cahier du J.M.O. du 106<small><sup>e</sup></small> R.I. consacré à la guerre couvre la période du 1<small><sup>er</sup></small> août au 18 octobre 1914. Page 16, il est fait mention, pour la première fois du sous-lieutenant de la 7<small><sup>e</sup></small> Compagnie Porchon, et du sous-lieutenant de réserve de la 7<small><sup>e</sup></small> Compagnie Genevois [sic]. Les deux jeunes hommes ont rejoint le régiment à Gercourt le 26 août, avec le 2<small><sup>e</sup></small> Bataillon, commandé par le capitaine Bord, un bataillon qui était jusque là resté en formation à Châlons-sur-Marne.<br> | |||
*Les soldats appartenant au premier échelon sont embarqués le 1<small><sup>er</sup></small> août à Châlons ; le lendemain, ils descendent du train à Thiaucourt-Regniéville et s'installent dans le village de Saint-Benoît-en-Woëvre ; le 2<small><sup>e</sup></small> échelon les rejoint le 4 août. La frontière avec la Lorraine occupée est à quelques kilomètres.<br> | |||
*Le lendemain, deux coups de canon sont entendus ; c'est une fausse alerte. L'ambiance est explosive : le 7 août, deux soldats sont blessés par des civils qui les ont pris pour cibles ; les agresseurs ont aussitôt disparu.<br> | |||
*Du 10 au 15 août, le 106<small><sup>e</sup></small> marche vers le nord en longeant la frontière ; il bivouaque dans les villages de Nonsard, Viéville, Hattonville, Hannonville-sous-les-Côtes, Saux-en-Woëvre. Autant de villages d'où partiront les obus ennemis, quelques semaines plus tard.<br> | |||
*Le 17 août, un biplan allemand lance 4 bombes qui ne font que des dégâts matériels. Le 18 août, la marche continue à étapes forcées vers Gouraincourt, Pierrepont, Ugny. Le 106<small><sup>e</sup></small> est maintenant tout près du camp retranché de Longwy et des frontières du Luxembourg et de la Belgique.<br> | |||
*Les 22 et 23 août ont lieu les premiers engagements. Les soldats français doivent essuyer un tir d'artillerie et se replier sur le village d'Arrancy, près de Longuyon. Ils refoulent plusieurs attaques allemandes, mais ils doivent reculer vers le Bois Deffay et le village de Pillon. Dans un engagement, le colonel Collignon est grièvement blessé ; le commandement provisoire est confié au commandant Payard. Le second repli est beaucoup plus conséquent, puisque le régiment se retrouve à Forges-sur-Meuse, à près de 30 km à vol d'oiseau de son avancée extrême.<br> | |||
*Le 2<small><sup>e</sup></small> Bataillon (auquel appartiennent Genevoix et Porchon) débarque du train le mercredi 26 août dans la petite gare de Charny, à quelques kilomètres au nord de Verdun. « ''Il est une heure du matin. Dans le tumulte, face aux portes des fourgons qui soufflent une haleine lourde, les sections se reconstituent. Et l'on se met en marche, lentement, pesamment.'' » Une marche qui conduit le bataillon sur la rive droite de la Meuse, à Bras, à Vachérauville, où Maurice Genevoix croise un convoi de réfugiés : « ''Midi. Au bas de la pente, sur la route, des voitures passent, grands chariots à quatre roues que traîne un cheval maigre et galeux. Des paniers d'osier, des ballots, des cages à lapins s'y entassent pêle-mêle ; par-dessus, des matelas, des oreillers, des édredons d'un rouge passé, en monceaux. Des femmes sont assises en haut, le dos étroit et minable, les mains jointes et pendantes, les yeux vagues. Elles semblent engourdies dans une songerie sans fin. Par-ci par-là, dans ce bric-à-brac lamentable, des têtes de mioches émergent, cheveux jaunes et mêlés, museaux morveux. Derrière le chariot, quelques vaches suivent, tirant du cou sur leur longe et meuglant. Un gars dégingandé, larges mains et vastes pieds, fouet au poing, les pousse à grands coups de pied dans les jarrets<small><sup>(2)</sup></small>''. » Peu de temps après cette rencontre, une fusillade est déclenchée en direction d'un ennemi imaginaire ; le 2<small><sup>e</sup></small> bataillon et ses chefs font preuve de nervosité.<br> | |||
*Les étapes suivantes sont d'autres villages à moitié désertés et le bataillon retrouve le reste du régiment à Gercourt. Une cérémonie funèbre est organisée à la mémoire du colonel, mort des suites de ses blessures.<br> | |||
*Le 106<small><sup>e</sup></small> est engagé trois jours plus tard à la lisière sud du bois de Septsarges, près de la Butte de Montfaucon. Des schrapnells, des obus allemands obligent les soldats à se terrer dans leurs premières tranchées.<br><br> | |||
<small>(1) ''Les Eparges'', p. 537.<br>(2) ''Sous Verdun'', p. 14.</small><br><br> | |||
De cette terrible épreuve naît une œuvre considérée aujourd’hui comme un des plus grands témoignages de la Première Guerre Mondiale: '''Ceux de 14''', composé de cinq volumes: | |||
*''Sous Verdun'' (1916) | *''Sous Verdun'' (1916) | ||
*''Nuits de guerre'' (1917) | *''Nuits de guerre'' (1917) | ||
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La cité scolaire de Decize porte son nom désormais. | La cité scolaire de Decize porte son nom désormais. | ||
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Complété par un texte de Pierre Volut http://histoiresdedecize.pagesperso-orange.fr/index.htm mis en page par --[[Utilisateur:Mnoel|Mnoel]] 13 août 2014 à 15:36 (CEST) | |||
== Comment lui rendre hommage ? == | == Comment lui rendre hommage ? == | ||
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Si, aujourd'hui, tous sont disposés à rendre hommage à Maurice-Genevoix, il restera encore à définir comment. De son côté, le [[Decize maires|<u>maire</u>]] de la cité decizoise, « trouve l'idée très intéressante de vouloir identifier davantage [[Decize|<u>Decize</u>]] à Maurice Genevoix. La municipalité est prête à accompagner financièrement ce genre d'initiative. »<br><br> | Si, aujourd'hui, tous sont disposés à rendre hommage à Maurice-Genevoix, il restera encore à définir comment. De son côté, le [[Decize maires|<u>maire</u>]] de la cité decizoise, « trouve l'idée très intéressante de vouloir identifier davantage [[Decize|<u>Decize</u>]] à Maurice Genevoix. La municipalité est prête à accompagner financièrement ce genre d'initiative. »<br><br> | ||
<small>(1) Lieu de mémoire, dans la Meuse, où Maurice Genevoix a été blessé.</small><br><br> | <small>(1) Lieu de mémoire, dans la Meuse, où Maurice Genevoix a été blessé.<br></small><br><br> | ||
Source : D'après l'article de Estelle Pion, Journal du Centre du 8 avril 2014 | Source : D'après l'article de Estelle Pion, Journal du Centre du 8 avril 2014 | ||
Version du 13 août 2014 à 14:36
Une photo de son acte de naissance figure à droite de cette page.
Il est mort le 8 septembre 1980 à Alicante, en Espagne, il avait 89 ans.
Son entrée en guerre
- Maurice Genevoix, né à Decize le 29 novembre 1890, est normalien à Paris lors de la mobilisation. Il a consacré plusieurs ouvrages à la guerre qu'il a vécue d'août 1914 jusqu'à sa grave blessure en avril 1915.
L'air martial d'un officier.
- Maurice Genevoix raconte comment il s'est fait tirer le portrait par un photographe de Verdun, pendant une permission.
- « Je suis entré sans réfléchir : à peine avais-je frôlé la devanture, j'avais déjà poussé la porte et me trouvais gêné, parmi la foule menue, figée, niaisement souriante des portraits.
- « Vous désirez, Monsieur ? »
- Elle est très jeune, avec une poitrine plate d'androgyne, un doux visage moutonnier qui sourit comme ceux des portraits.
- « Je désirerais me faire photographier. »
- Elle me regarde, elle va dire quelque chose. Mais tout à coup, se retournant vers le fond de la petite boutique, elle appelle :
- « Monsieur Anselme ! »
- Les marches d'un escalier gémissent ; un gros homme à barbiche blanche apparaît, penché sur la rampe.
- « Si vous voulez monter, lieutenant ? »
- Et je monte ; et je pose, devant le rideau peint à l'huile, herbes vagues en camaïeu sous des nuages aux volutes harmonieuses.
- « Levez la tête... Un peu en avant, la jambe gauche... L'air martial, que diable, lieutenant ! »[...]
- Un déclic. J'ai pensé : « Je suis foutu » ; et, résigné, je pose pour la seconde fois.
- « Je vous remercie, dit M. Anselme. Vous repasserez dans huit jours... A partir de huit jours, enfin... quand vous pourrez. »
- Il est exquis, M. Anselme(1). »
Le Journal de Marche et des Opérations du 106e Régiment d'Infanterie.
- Le premier cahier du J.M.O. du 106e R.I. consacré à la guerre couvre la période du 1er août au 18 octobre 1914. Page 16, il est fait mention, pour la première fois du sous-lieutenant de la 7e Compagnie Porchon, et du sous-lieutenant de réserve de la 7e Compagnie Genevois [sic]. Les deux jeunes hommes ont rejoint le régiment à Gercourt le 26 août, avec le 2e Bataillon, commandé par le capitaine Bord, un bataillon qui était jusque là resté en formation à Châlons-sur-Marne.
- Les soldats appartenant au premier échelon sont embarqués le 1er août à Châlons ; le lendemain, ils descendent du train à Thiaucourt-Regniéville et s'installent dans le village de Saint-Benoît-en-Woëvre ; le 2e échelon les rejoint le 4 août. La frontière avec la Lorraine occupée est à quelques kilomètres.
- Le lendemain, deux coups de canon sont entendus ; c'est une fausse alerte. L'ambiance est explosive : le 7 août, deux soldats sont blessés par des civils qui les ont pris pour cibles ; les agresseurs ont aussitôt disparu.
- Du 10 au 15 août, le 106e marche vers le nord en longeant la frontière ; il bivouaque dans les villages de Nonsard, Viéville, Hattonville, Hannonville-sous-les-Côtes, Saux-en-Woëvre. Autant de villages d'où partiront les obus ennemis, quelques semaines plus tard.
- Le 17 août, un biplan allemand lance 4 bombes qui ne font que des dégâts matériels. Le 18 août, la marche continue à étapes forcées vers Gouraincourt, Pierrepont, Ugny. Le 106e est maintenant tout près du camp retranché de Longwy et des frontières du Luxembourg et de la Belgique.
- Les 22 et 23 août ont lieu les premiers engagements. Les soldats français doivent essuyer un tir d'artillerie et se replier sur le village d'Arrancy, près de Longuyon. Ils refoulent plusieurs attaques allemandes, mais ils doivent reculer vers le Bois Deffay et le village de Pillon. Dans un engagement, le colonel Collignon est grièvement blessé ; le commandement provisoire est confié au commandant Payard. Le second repli est beaucoup plus conséquent, puisque le régiment se retrouve à Forges-sur-Meuse, à près de 30 km à vol d'oiseau de son avancée extrême.
- Le 2e Bataillon (auquel appartiennent Genevoix et Porchon) débarque du train le mercredi 26 août dans la petite gare de Charny, à quelques kilomètres au nord de Verdun. « Il est une heure du matin. Dans le tumulte, face aux portes des fourgons qui soufflent une haleine lourde, les sections se reconstituent. Et l'on se met en marche, lentement, pesamment. » Une marche qui conduit le bataillon sur la rive droite de la Meuse, à Bras, à Vachérauville, où Maurice Genevoix croise un convoi de réfugiés : « Midi. Au bas de la pente, sur la route, des voitures passent, grands chariots à quatre roues que traîne un cheval maigre et galeux. Des paniers d'osier, des ballots, des cages à lapins s'y entassent pêle-mêle ; par-dessus, des matelas, des oreillers, des édredons d'un rouge passé, en monceaux. Des femmes sont assises en haut, le dos étroit et minable, les mains jointes et pendantes, les yeux vagues. Elles semblent engourdies dans une songerie sans fin. Par-ci par-là, dans ce bric-à-brac lamentable, des têtes de mioches émergent, cheveux jaunes et mêlés, museaux morveux. Derrière le chariot, quelques vaches suivent, tirant du cou sur leur longe et meuglant. Un gars dégingandé, larges mains et vastes pieds, fouet au poing, les pousse à grands coups de pied dans les jarrets(2). » Peu de temps après cette rencontre, une fusillade est déclenchée en direction d'un ennemi imaginaire ; le 2e bataillon et ses chefs font preuve de nervosité.
- Les étapes suivantes sont d'autres villages à moitié désertés et le bataillon retrouve le reste du régiment à Gercourt. Une cérémonie funèbre est organisée à la mémoire du colonel, mort des suites de ses blessures.
- Le 106e est engagé trois jours plus tard à la lisière sud du bois de Septsarges, près de la Butte de Montfaucon. Des schrapnells, des obus allemands obligent les soldats à se terrer dans leurs premières tranchées.
(1) Les Eparges, p. 537.
(2) Sous Verdun, p. 14.
De cette terrible épreuve naît une œuvre considérée aujourd’hui comme un des plus grands témoignages de la Première Guerre Mondiale: Ceux de 14, composé de cinq volumes:
- Sous Verdun (1916)
- Nuits de guerre (1917)
- Au seuil des guitounes (1918)
- La Boue (1921)
- Les Éparges (1923), inspiré de la bataille pendant laquelle il est très grièvement blessé de trois balles le 25 avril 1915. Il sera réformé avec un taux d'invalidité de 70% pour avoir perdu l'usage de la main gauche.
L'après-guerre
Puis, la paix revenue, son œuvre change de direction et de sujet pour se consacrer avant tout à la description de la nature - paysages, champs et forêts - et de la vie des habitants de son Val de Loire natal.
Ses oeuvres
Parmi ses ouvrages les plus célèbres, on peut citer Raboliot, pour lequel il reçoit le prix Goncourt en 1925, l’Assassin (1932), La Dernière Harde (1938), L’Hirondelle qui fit le printemps (1941), Routes de l’aventure (1959), La Loire, Agnès et les garçons (1962), Derrière les collines (1963), Beau Français (1965), La Forêt perdue (1967), Tendre bestiaire (1969), Un jour (1976), Loreleï (1978), Trente mille jours (1980), etc
Il a été élu à l’Académie Française en 1946, en est devenu Secrétaire Perpétuel en octobre 1958 et a rompu à la tradition qui veut, à l'instar des papes, qu'on ne démissionne pas. Il reprend sa liberté en janvier 1974 pour écrire... encore.
La cité scolaire de Decize porte son nom désormais.
--Patrick Raynal 24 novembre 2013 à 10:23 (CET)
Complété par un texte de Pierre Volut http://histoiresdedecize.pagesperso-orange.fr/index.htm mis en page par --Mnoel 13 août 2014 à 15:36 (CEST)
Comment lui rendre hommage ?
Les personnalités locales attachées à Maurice Genevoix sont d’accord sur le principe de rendre hommage à l’écrivain soldat né à Decize. Statue, buste, fresque… Une réflexion est engagée dans sa ville natale pour savoir comment lui rendre hommage, en cette année de centenaire de la Grande Guerre.
Aujourd'hui, Maurice Genevoix, à Decize, c'est une plaque sur sa maison natale, avenue du 14-Juillet, et le nom de la cité scolaire, route d'Avril.
De retour du voyage des lycéens à Verdun en mars dernier, dans le cadre du Centenaire de la Guerre 14-18, le professeur de Français qui les accompagnaient a suggéré l'idée d'ériger une statue ou un buste à sa mémoire. « Les commémorations de la Première Guerre mondiale pourraient être l'occasion d'une juste reconnaissance rendue à ce « jeune homme » né à Decize et lancé dans la tourmente des effroyables années de guerre. Toute sa vie, il a écrit pour témoigner, pour transmettre la mémoire, pour qu'on n'oublie jamais. »
Aux Halles, sur le mur du lycée...
Pour ce professeur de Français, l'idée serait d'amener Maurice Genevoix dans la ville, dans un lieu stratégique : « Je ne pense pas que la cité scolaire soit un site judicieux car elle porte déjà son nom. Pourquoi pas dans un lieu symbolique à Decize, comme la promenade des Halles, les remparts… »
Interrogées sur le sujet, d'autres personnalités locales sont plutôt d'accord sur le principe, mais leurs choix ne se portent pas forcément sur une statue.
L'une d'elle verrait davantage « son profil, en peinture, sur une façade : sur le mur de sa maison natale, avec l'accord des propriétaires bien sûr, ou au lycée qui porte son nom ».
Une fresque apparaît également plus appropriée à une autre, car « avec la statue se poserait la question de savoir où la mettre. Place de la mairie, il y a déjà celle de Guy-Coquille et place de l'ancienne fontaine, le buste de Saint-Just. De plus, une statue coûte relativement cher [...]. »
Une autre enfin, pense qu'ériger une statue est une affaire délicate, « car il faut vraiment que ce soit ressemblant. Il faut trouver un sculpteur de qualité. De plus, ce genre de projet est assez coûteux. Peut-être qu'un portrait placé à la cité Maurice-Genevoix serait plus approprié. »
Une statue… aux Éparges.
En attendant, un « bel hommage » sera déjà rendu à Maurice Genevoix avec l'exposition qui devrait se tenir à Decize, en octobre ou novembre 2014, dans le cadre du centenaire de la Guerre.
« Son petit-fils, Julien Larere-Genevoix, a également exprimé son intention de venir à Decize pour faire une conférence sur ce soldat et écrivain. D'autre part, une statue de Maurice Genevoix sera inaugurée en avril 2014 au site des Éparges(1). »
Si, aujourd'hui, tous sont disposés à rendre hommage à Maurice-Genevoix, il restera encore à définir comment. De son côté, le maire de la cité decizoise, « trouve l'idée très intéressante de vouloir identifier davantage Decize à Maurice Genevoix. La municipalité est prête à accompagner financièrement ce genre d'initiative. »
(1) Lieu de mémoire, dans la Meuse, où Maurice Genevoix a été blessé.
Source : D'après l'article de Estelle Pion, Journal du Centre du 8 avril 2014