Robinot Léonard

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Les débuts du notaire

Un homme marque la vie publique à Decize pendant presque tout le 18e siècle. De 1726 à 1770, il est notaire et enregistre la vie sociale et économique de la ville. Il est aussi, pour des périodes plus brèves, administrateur de l’hôpital, grenetier du grenier à sel et échevin. Mieux que Guillaume Godard, Melchior Renaud ou Gabriel Bélard, ses contemporains, Léonard Robinot l’Aîné a laissé son nom sur des centaines de documents d’archives. Et il a laissé - bien malgré lui - un descendant célèbre, le conventionnel Louis Antoine Saint Just.

Fils de Léonard Robinot, maître-boulanger, et d'Anne Bernard, il est né le 4 août 1701. En rupture avec la lignée de boulangers, ou en conséquence de leur enrichissement, il étudie le droit et devient notaire à Decize.

L’étude de maître Léonard Robinot l’Aîné s’est ouverte en 1726, pour être transmise à son fils en 1766 ; Léonard l’Aîné a encore travaillé jusqu’en 1770 ; sa charge a été résiliée par ses héritiers à sa mort le 29 janvier 1776.

Pendant un demi-siècle, il a rédigé au moins 1590 actes (c’est le total des minutes qui ont été conservées). Ce nombre impressionnant permet de mesurer l’activité d’un notaire royal de petite ville. Une quarantaine d’actes par an, soit presque un acte par semaine ; il s’agit d’une moyenne. Le record est constitué par l’année 1746, pendant laquelle Léonard Robinot rédige 90 actes ; il a alors fait le plein de sa clientèle.

Les débuts sont difficiles ; d’autres notaires sont installés à Decize, ils se sont transmis les charges de père en fils et le rejeton du boulanger n’a pas encore fait ses preuves. Après avoir prouvé sa compétence, il rédige régulièrement jusqu’à 90 actes par an (35 en 1744, 47 en 1745, 90 en 1746, 71 en 1747, 51 en 1750...) À partir de 1760, il devient échevin, il achète des offices au grenier à sel, et il installe son fils cadet à sa place.

Que trouve-t-on dans les minutes de Léonard Robinot l’Aîné ? On y voit toute la vie des Decizois et des villageois des environs :

les alliances entre familles, par les contrats de mariage, les dots, les promesses d’héritage ;
la mort et ses conséquences : les testaments, les inventaires après décès, les ventes aux enchères, les cessions ou échanges de parts d’héritages ;
les réseaux de dépendance entre les paysans et les propriétaires terriens, entre les locataires et les propriétaires des maisons, les emprunteurs et les prêteurs, les seigneurs et leurs sujets : accenses, baux à métairies, baux locatifs, reconnaissances de dettes, abonnements ;
les circuits commerciaux et financiers : ventes, marchés, transactions, quittances, remboursements ;
les travaux, les métiers, l’artisanat, les transports : visites de chantiers, devis, contrats d’apprentissage, lettres de voiture ;
les faits divers et la menue délinquance : procès-verbaux d’accidents de bateaux, procès-verbaux sur plaintes et dénonciations, transactions entre plaignants pour éviter un procès…

Lire les minutes d’un notaire de cette époque est une véritable aventure, car on se trouve confronté à des liasses interminables, à des textes serrés, rédigés dans un jargon parfois rebutant. Et l’écriture de Léonard Robinot n’est pas un modèle de lisibilité. C’est pourtant passionnant comme un roman ; de nombreux documents cités dans le livre Decize en Loire assise sont tirés des minutes de Léonard Robinot, de son fils et de ses confrères. Un dépouillement systématique reste à entreprendre, mais c’est un travail de longue haleine. Pour comprendre cette richesse, il suffit de suivre Léonard Robinot dans son étude pendant quelques années de son activité. Les actes qui suivent ont été choisis pour leur variété et résumés à l’essentiel.

22 septembre 1726 : Bail du Moulin de la Fougère, appartenant au duc de Nevers, représenté par messire Claude de Vaux. Il est loué par Symphorien Monfront et son épouse Marie Serrurier, qui doivent livrer chaque année au représentant du duc 800 boisseaux de blé, moitié froment et moitié seigle.
8 janvier 1727 : Inventaire après décès de Gabriel Godard, marchand, à la requête de sa veuve Adrienne Auger, de ses fils Jacques et Guillaume, et de sa fille Antoinette.
18 août 1728 : Bail à métairie du domaine La Bussière, à Fleury. Le propriétaire est Jean de Vaux de la Motte Ferchat. Les preneurs sont trois : Léonard et Mathieu Secrétan et Rémy Robert.
28 septembre 1729 : Testament de Catherine Pierre, veuve de François Thiau, demeurant à Brain. Elle meurt en décembre de la même année et le notaire vient procéder à son inventaire le 20 décembre.

Répartition entre 132 actes pour les trois années 1728, 1729 et 1730 :

3 baux, maisons
8 baux agricoles (fermes et métairies)
20 accenses
17 abonnements
20 ventes
5 remboursements
12 transactions et ratifications
7 cessions, partages, échanges
17contrats de mariage
5 quittances de dot
5 testaments
4 inventaires après décès
5 donations et obligations entre vifs
3 marchés de travaux, devis
2 visite de travaux
3 procès-verbaux divers

Notes et références

Notes


References