Raveau
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- Raveau s'étend sur une superficie de 35,50 km² avec une altitude minimum de 173 mètres et un maximum de 332 mètres. Ses habitants les Ravellonois(es) sont, d'après le recensement publié en 2012, au nombre de 692 avec une densité de 19,49 personnes par km².
Tableau récapitulatif du recensement de la population
Population | |||||||||
Densité moyenne | 16,20 | 15,50 | 17,40 | 19,90 | 20,40 | 19,30 | 19,10 | 19,40 | 19,40 |
Source : INSEE
1820 | 1872 | 1881 | 1891 | 1896 | 1901 | 1906 | 1911 | |
Population |
Source : Archives de la Nièvre
- L'origine de son nom demeure incertaine. Les uns rattachent ce nom à un vulgaire vallon où se cultivaient les « raves », d'autres à un « ravin » creusé par l'obstination de son ru. Quelle qu'en soit véritablement l'origine, il est appelé Ravellon dans le cartulaire de Bourras en 1144 et dénommé Ravellum (petit ravin) en 1331 dans le censier du chapitre de Nevers.
Il est possible d'affirmer que Raveau existait avant 1052, date de la construction de son église sous le vocable de Saint-Gilles et Saint-Leu. Peut-être depuis 530, époque pendant laquelle il aurait été desservi par les Moines du monastère de Varennes, et, vers 700, par les religieux de Seyr (nom porté, à l'origine, par La Charité-sur-Loire).
En 1957, à l'occasion de l'extraction de scories ferreuses sur la « Grande Butte de Dourdon », 189 pièces dont les moins anciennes remontaient aux années 259-260, ont été découvertes. En 1976, lors du creusement d'un étang de pêche aux « Prés Pillats », il a été découvert et détruit les vestiges d'une habitation d'époque romaine bâtie en moellons calcaires sur des fondations en blocs de scories. Des fragments de poteries ont permis de déterminer que cet endroit avait été occupé jusqu'au début du IIIe siècle.
L'activité industrielle
- Au Moyen-Âge, le Domaine des Forges de la Vache qui couvre plusieurs hectares, est propriété des Moines de La Charité. On sait qu'ils possédaient déjà, en 1609, un fourneau à fer et deux forges.
- La forêt et la fontaine de « la Vache » qui est en fait une source par résurgence, apportent les ressources nécessaires au Domaine. Le nom de la fontaine proviendrait du mot latin « Bache » qui signifie source, et qui serait devenu « Vache » au fil du temps par déformation de langage. On dit que Saint-Louis y aurait rendu la justice et qu'un trésor celtique y aurait été trouvé.
- Des familles de meuniers se succèdent entre 1470 et 1710. La fontaine apporte l'énergie hydraulique au moulin à foulon puis à blé.
- Il est établi qu'une activité métallurgique a existé dès le 1er siècle. La découverte de 189 pièces en 1957 atteste que cette activité a perduré jusqu'au IIIe siècle.
Des fourneaux primitifs puis des bas-fourneaux ont existé pendant cette période. Le fer fut ainsi fabriqué jusque vers les XIIe et XIIIe siècles. Des moyens modernes permirent d'augmenter la puissance du vent et ainsi de rehausser les fourneaux et d'élever la température à 1150°. On obtint ainsi la fonte.
Le premier fourneau de Raveau daterait de 1443 lorsque, le 26 mars 1443 le prieur Chambellan assence Jean Regnault pour 20 ans le sault d'eau de la vieille forge et de l'estang de la loge pour faire une fenderie moyennant 12 livres par an.
En 1723 Berger qui est déjà propriétaire des terres alentours de la Vache achète les usines. Un fourneau pour transformer le minerai en fonte et une petite forge permettant de l'affiner, sont construits sur le ruisseau de « la Vache ». L'eau est primordiale pour l'activité car elle sert de force motrice pour actionner les soufflets qui entretiennent les foyers. Il faut également assurer un débit régulier pour permettre un bon fonctionnement des installations. La production de ce fourneau alimente, à la quasi majorité, les Forges de la Chaussade à Guérigny. Pierre Babaud de la Chaussade acquiert les bâtiments de la Vache en 1744.
Les usines seront achetées par Louis XVI en 1781, puis confisquées en 1793 par la Nation. Après leur aliénation le 11 avril 1833, Alexandre de Vergennes en devient le propriétaire. En 1835, il arrête la forge et se concentre sur l'activité du haut-fourneau. Pierre Ferrand, ingénieur métallurgiste appartenant à une riche famille terrienne des environs de Limanton, en sera le dernier maître de forges.
Ce fut une personnalité importante à Raveau, dont il fut le Maire de 1855 à 1876. Il possédait un équipage de chasse à courre au cerf et au sanglier. Il fut le dernier équipage au loup de France dans la forêt des Bertranges. Il achète le château de Limanton et s'y installe en 1872. Marie Rose Cantel de La Mauduite qu'il avait épousée en 1847 lui donna 11 enfants dont 7 garçons.
Édouard Ferrand, actuel conseiller régional de Bourgogne est son descendant. - Nom des usines situées dans la paroisse de Raveau en 1791 :
- La Grande Maison,
- La forge du milieu,
- La forge neuve appartenant à la Nation(1),
- La forge d'en haut,
- La Vache appartenant au Roi(2), ( En 1781 Louis XVI est propriétaire des Forges Royales de la Chaussade soit 10 établissements divisés en 5 directions, à savoir : Guérigny, Demeurs, Frasnay, La Vache, Cosne)
- Les Trains et Mouchy appartenant à Alexandre de Vergennes.
- La Grande Maison,
- Cette même année, la paroisse compte également 2 fourneaux.
- Une fabrique d'acier cémenté est mise sur pied vers 1815 par un industriel d'origine Belge et émigré vers les années 1810, du nom de Dequenne. Il y adjoindra une activité de fabrication de limes. Pierre Ferrand s'associera avec lui entre 1830 et 1840.
L'activité du haut-fourneau et des six forges prendra fin au milieu du XIXe siècle. Pierre Ferrand en arrêtera l'exploitation le 14 juin 1848. - Après 1830, l'évolution de la métallurgie du début du XIXe siècle est stoppée. Dès 1850, seules de nombreuses petites limeries qui emploient des ouvriers des deux sexes ainsi que des enfants, subsistent dans le bourg. Ce sont : les ateliers Barillaud, Beaulieu, Even, Mullot, Vallet. Elles disparaîtront petit à petit au profit de l'usine Piffard de Sainte-Hélène. L'activité de taille des limes occupera à domicile de nombreux villageois jusqu'au début du XXe siècle.
L'activité de Raveau se transformera ensuite en activité agricole et forestière. - Aujourd'hui, les Forges de la Vache sont un domaine d'accueil touristique et culturel.
Le Château de Mouchy
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- Avant 1682 s'y tient la justice de Raveau, le château est quasiment en ruine. C'est en cette année 1682 (un autre document donne l'année 1684) que la justice est réunie à celle du prieuré de La Charité. Les ruines sont remplacées au cours du premier quart du XVIIIe siècle par un nouveau château.
En 1781, un acte précise que cinq domaines dépendent du château : Montifault et Carcot dans la commune de Raveau ; Sourde, Passy, le Crot-Guillot dans la commune de Varennes-lès-Narcy et la manœuvrerie de La Ferté.
Agrandie au XIXe siècle, cette bâtisse comportait deux ailes, dont l'une a été détruite par un incendie. - Le château a été la propriété de Jeanne Sophie Pierre de Passy décédée à Raveau le 26 novembre 1786. Elle était l'épouse de Jean Charles Gravier de Vergennes, Baron de Vergennes, fils de Charles Gravier de Vergennes, Ministre des Affaires Étrangères sous Louis XVI. Le 20 novembre 1782, Jean Charles Gravier de Vergennes prend possession de ses droits honorifiques sur le château de Mouchy, en l'église de Varennes-lès-Narcy. Un acte de donation-partage du 23 avril 1810 abandonne la propriété à Alexandre Jean Gravier de Vergennes. Différents propriétaires se sont ensuite succédés : le 14 octobre 1871, Marie Anne Michel Comtesse de Neuchèze, épouse de Pierre Jean Paul Émile Label Vicomte de Lambel ; le 10 janvier 1903 Paul Lejeune Docteur en Médecine époux de Louise Advenier ; le 7 octobre 1906 Adolphe Eugène Coussy et Louise Buhot son épouse ; le 6 septembre 1934 Charles Marie Oscar Lefebvre de Rumford époux de Jacqueline Jehanne Marie Hyacinthe Armance de Freslon. En 1953, la propriété est vendue à une compagnie d'assurances pour abriter une colonie de vacances. Elle est aujourd'hui occupée par une société de vie apostolique sédévacantiste basée principalement en Italie et par un propriétaire privé.
L'enseignement
- Le Conseil Municipal se réunit en janvier 1831 pour délibérer sur la nécessité de construire une Maison Commune servant également d'École Mutuelle. Le principe étant que l'élève le plus capable servirait de maître à celui qui le serait moins.
- Deux écoles privées sont créées :
- l'école des Sœurs de Saint-Joseph soutenue par Pierre Ferrand le maître de forges de la Vache,
- l'école des Frères de Saint-Viateur créée par le Marquis de Vergennes.
C'est en 1878 que la commune achète l'emplacement de l'école actuelle pour y établir une école de filles et une salle d'asile. L'école accueillera par la suite garçons et filles.
(1) Les articles annoncés comme appartenant à la Nation, proviennent des biens du Clergé, et, pour la plus grande partie, des Bénédictins de La Charité.
(2) Ceux au roi, des anciennes forges de la Chaussade.
Sources : Le Patrimoine des Communes de la Nièvre FLOHIC Éditions.
Bulletin n° II des Amis de La Charité.
Histoire de La Charité par Louis Lebœuf.
Raveau, souviens-toi Dominique Vallet.
Le Courrier de la Nièvre
Le Petit Journal
AD de la Nièvre en ligne.
Martine NOËL Mai 2013