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En clinique, le symptôme qui domine tous les autres, c'est la fièvre. Elle appartient aussi bien aux maladies "dans les humeurs" qu'aux "maladies
En clinique, le symptôme qui domine tous les autres, c'est la fièvre. Elle appartient aussi bien aux maladies ''dans les humeurs'' qu'aux ''maladies
dans le sang ".
dans le sang''.
Le frisson et la sensation de chaleur, qui appartiennent en rélité au même accés de fièvre, sont considérés comme indépendants : le premier résume de la "fièvre froide" et le second la "fièvre chaude".<br>
Le frisson et la sensation de chaleur, qui appartiennent en réalité au même accès de fièvre, sont considérés comme indépendants : le premier résume de la ''fièvre froide'' et le second la ''fièvre chaude''.


Une "détornée" est une fièvre passagère ; on l'appelle aussi "fièvre de la fatigue" ou "fièvre des courbatures". La convalescence de cette fièvre est aussi longue et aussi pénible que celle d'une grande maladie. En Nivernais, on en sort "aquenité, éreinté, abraté" (éreinté équivaut à éreinté esquinté ; provençal ''esquina'', dos échine). En [[Morvan]], "éfianné " (fian, flanc, efflanqué).<br>
Une ''détornée'' est une fièvre passagère ; on l'appelle aussi ''fièvre de la fatigue'' ou ''fièvre des courbatures''. La convalescence de cette fièvre est aussi longue et aussi pénible que celle d'une grande maladie. En Nivernais, on en sort ''aquenité, éreinté, abraté'' (éreinté équivaut à éreinté esquinté ; provençal ''esquina'', dos échine). En [[Morvan]], ''éfianné'' (fian, flanc, efflanqué).
La plus tristement populaire des fièvres éruptives a été longtemps la variole, qui devint par altération "varole ou vérole". La variole devint la "petite vérole", tandis que le terme "grande vérole" ou "vérole" était réservé à la syphilis.<br>
La varicelle était appelée communément "p'tiote vérole vôlante".<br>
La scarlatine et la rougeole étaient les fièvres "rouges".<br>
Avoir les oreillons, c'était avoir les "giffes" (gonflement des joues).<br>
Les dartres sont des diètres.<br>
L'épilepsie est encore le "haut mal"<br>
Un "beurdin" est encore, suivant la région, un étourdi, un brouillon, un imbécile ou un idiot.<br>
Ce que les médecins et les chirurgiens appellent un "trauma", le peuple l'appellera toujours un "coup". La métaphore heureuse, le "coup de sang" est toujours très employée en [[Morvan]], on dit aussi avoir une "attaque".<br>


Pour de nombreux Morvandiaux, toute maladie avait pour cause la suppression de la transpiration ; aussi commençaient-ils, avant d'appeler le médecin, par une thérapeutique appropriée. Le malade s'administrait, à l'aide de la couète et de l'édredon, un bain de vapeur improvisé. "comme Encelade, écrivait de Docteur Bogros, il étouffe bien un peu sous cet "Etna" de plumes, mais il sue et il est satisfait, sinon guéri".
La plus tristement populaire des fièvres éruptives a été longtemps la variole, qui devint par altération ''varole'' ou ''vérole''. La variole devint la ''petite vérole'', tandis que le terme ''grande vérole'' ou ''vérole'' était réservé à la syphilis.
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Pour prévenir ou combattre tous les maux, nos ancêtres trouvaient dans les plantes cultivées ou non de précieux remèdes. Les plantes étaient utilisées soit pour composer des cataplasmes, soit des tisanes, dont on instituait parfois de véritables régimes. On disait alors que "l'on buvait sur la fleur, la feuille, la tige ou 'l'écorce". de l'espèce végétale choisie. presuqe toutes les plantes utilisées par l'herboristerie étaient connues dans nos campagnes, et le jardin familial en refermeait plusieurs variétés.<br>
La varicelle était appelée communément ''p'tiote vérole volante''.


La scarlatine et la rougeole étaient les ''fièvres rouges''.


* Source : Le Morvan coeur de la France - J. Bruley - Tome II<br>
Avoir les oreillons, c'était avoir les ''giffes'' (gonflement des joues).
* Transcripteur : [[Utilisateur:Mabalivet|Mabalivet]] ([[Discussion utilisateur:Mabalivet|discussion]]) 14 avril 2020 à 11:58 (CEST)


Les dartres sont des ''diètres''.


L'épilepsie est encore le ''haut mal''.


Un ''beurdin'' est encore, suivant la région, un étourdi, un brouillon, un imbécile ou un idiot.


Ce que les médecins et les chirurgiens appellent un ''trauma'' le peuple l'appellera toujours un ''coup''. La métaphore heureuse, le ''coup de sang'' est toujours très employée en [[Morvan]], on dit aussi avoir une ''attaque''.
Pour de nombreux Morvandiaux, toute maladie avait pour cause la suppression de la transpiration ; aussi commençaient-ils, avant d'appeler le médecin, par une thérapeutique appropriée. Le malade s'administrait, à l'aide de la couette et de l'édredon, un bain de vapeur improvisé. Comme Encelade, écrivait le Docteur Bogros, il étouffe bien un peu sous cet ''Etna'' de plumes, mais il sue et il est satisfait, sinon guéri.
Pour prévenir ou combattre tous les maux, nos ancêtres trouvaient dans les plantes cultivées ou non de précieux remèdes. Les plantes étaient utilisées soit pour composer des cataplasmes, soit des tisanes, dont on instituait parfois de véritables régimes. On disait alors que ''l'on buvait sur la fleur, la feuille, la tige ou l'écorce''. De l'espèce végétale choisie. presque toutes les plantes utilisées par l'herboristerie étaient connues dans nos campagnes, et le jardin familial en refermait plusieurs variétés.
==Source==
*Le Morvan coeur de la France - J. Bruley - Tome II
*Transcripteur : [[Utilisateur:Mabalivet|Mabalivet]] ([[Discussion utilisateur:Mabalivet|discussion]]) 14 avril 2020 à 11:58 (CEST)
{{N&R}}
[[Catégorie: Coutumes, culture paysanne]]
[[Catégorie: Coutumes, culture paysanne]]
[[Catégorie: Le morvandiau (paysan)]]
[[Catégorie: Le morvandiau (paysan)]]

Version du 27 octobre 2022 à 14:05

En clinique, le symptôme qui domine tous les autres, c'est la fièvre. Elle appartient aussi bien aux maladies dans les humeurs qu'aux maladies dans le sang. Le frisson et la sensation de chaleur, qui appartiennent en réalité au même accès de fièvre, sont considérés comme indépendants : le premier résume de la fièvre froide et le second la fièvre chaude.

Une détornée est une fièvre passagère ; on l'appelle aussi fièvre de la fatigue ou fièvre des courbatures. La convalescence de cette fièvre est aussi longue et aussi pénible que celle d'une grande maladie. En Nivernais, on en sort aquenité, éreinté, abraté (éreinté équivaut à éreinté esquinté ; provençal esquina, dos échine). En Morvan, éfianné (fian, flanc, efflanqué).

La plus tristement populaire des fièvres éruptives a été longtemps la variole, qui devint par altération varole ou vérole. La variole devint la petite vérole, tandis que le terme grande vérole ou vérole était réservé à la syphilis.

La varicelle était appelée communément p'tiote vérole volante.

La scarlatine et la rougeole étaient les fièvres rouges.

Avoir les oreillons, c'était avoir les giffes (gonflement des joues).

Les dartres sont des diètres.

L'épilepsie est encore le haut mal.

Un beurdin est encore, suivant la région, un étourdi, un brouillon, un imbécile ou un idiot.

Ce que les médecins et les chirurgiens appellent un trauma le peuple l'appellera toujours un coup. La métaphore heureuse, le coup de sang est toujours très employée en Morvan, on dit aussi avoir une attaque.

Pour de nombreux Morvandiaux, toute maladie avait pour cause la suppression de la transpiration ; aussi commençaient-ils, avant d'appeler le médecin, par une thérapeutique appropriée. Le malade s'administrait, à l'aide de la couette et de l'édredon, un bain de vapeur improvisé. Comme Encelade, écrivait le Docteur Bogros, il étouffe bien un peu sous cet Etna de plumes, mais il sue et il est satisfait, sinon guéri.

Pour prévenir ou combattre tous les maux, nos ancêtres trouvaient dans les plantes cultivées ou non de précieux remèdes. Les plantes étaient utilisées soit pour composer des cataplasmes, soit des tisanes, dont on instituait parfois de véritables régimes. On disait alors que l'on buvait sur la fleur, la feuille, la tige ou l'écorce. De l'espèce végétale choisie. presque toutes les plantes utilisées par l'herboristerie étaient connues dans nos campagnes, et le jardin familial en refermait plusieurs variétés.

Source

  • Le Morvan coeur de la France - J. Bruley - Tome II
  • Transcripteur : Mabalivet (discussion) 14 avril 2020 à 11:58 (CEST)

Notes et références

Notes


References