« Histoire de la bénédiction des cloches » : différence entre les versions

De Wiki58
Aller à la navigationAller à la recherche
Aucun résumé des modifications
 
(10 versions intermédiaires par le même utilisateur non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
Si on n'est pas pratiquant, on peut être interpelé, lors de la lecture d'un registre ancien en faisant des recherches généalogiques, par un acte insolite comme celui qui décrit la bénédiction d'une cloche d'une église<ref>Publié par Benoit Perissat - http://villageetpresse.canalblog.com</ref>.
===Un acte insolite===
Si on n'est pas pratiquant, on peut être interpelé, lors de la lecture d'un registre ancien en faisant des recherches généalogiques, par un acte insolite comme celui qui décrit la bénédiction d'une cloche d'une église <ref>Publié par Benoit Perissat - http://villageetpresse.canalblog.com</ref>.
 
[[Image:Nolay bénédiction de cloche.jpg|thumb|left|400px|<center>Bénédiction de la moyenne cloche de l'église de Nolay</center>]]
<br style="clear:both;"/>
le quatrième février 1728. La bénédiction de la moyenne cloche de notre église a été faite par nous soussigné avec la permission de Monseigneur l'Evéque en datte du 28 janvier dite année, signée Charles Evéque de Nevers; son poids est de 6150 livres ou environ & a pour inscription " Sti letre & Paule ovate pour nobis 1728" . Messire François Marie Rabuteau curé de Naulay & chanoine de Premeri m'a bénite & a été mon parrain & ma marraine Damoiselle Marie Charlotte Foullé du Prunevaux : le tout fait en présence de MJJM les curés de Balleray, St Sulpice, ouroirier & St Jean des RR.PP. Augins du monastère de Prunevaux hameau de la dite paroisse, des plus qualifier des Ch. S.M de la charité et de presque tout le gnal des habitants de la paroisse qui ont tous signé ou déclaré de savoir signer ce requit
 
En complément des actes inhérents à sa fonction (baptême, mariage et sépulture), il est fréquent que le desservant de la paroisse – généralement le curé – inscrive dans les registres paroissiaux des remarques ou des observations sur les évènements de la vie du village. Ces mentions insolites abordent des sujets nombreux (vie religieuse, phénomènes naturels et météorologiques, malheurs du temps, faits divers locaux, etc…). Généralement, elles apportent des détails concrets et précieux sur la vie et la hiérarchie locale.<ref>Site généalogique familial https://www.legalldutertre.net/benediction-cloches/</ref>
 
===Les origines===
[[Image:Bénédiction d'une cloche rituel ancien.jpg|thumb|150px|<center>Image Société Française de Campanologie</center>]]
La pratique de la bénédiction, pour les cloches, remonte probablement au IVe siècle ; le rite primitif date du VIIe siècle et se réduit à une formule d’exorcisme et une prière de bénédiction. Ce terme figure explicitement dans les premiers Sacramentaires du VIIIe siècle.
L’Eglise n’a jamais employé l’expression baptême des cloches, communément admise dans le langage courant, parce qu’il n’y a pas là baptême dans le sens théologique de régénération de l’âme par la rémission du péché. La cérémonie de bénédiction des cloches comporte néanmoins une représentation des signes et des symboles du baptême. Très tôt l’Eglise donna aux cloches des noms de saints.<ref>https://www.abbaye-saint-hilaire-vaucluse.com</ref>
 
===Pourquoi les cloches sont-elles baptisées ?===
En France, on parle de « baptême » pour la bénédiction des cloches depuis le XIe siècle. À l’origine, la cloche était lavée avec de l’eau bénite par l’évêque avant de recevoir des onctions d’huile des malades et de saint-crême (un mélange d’huile d’olive et de parfum). Un encensoir était ensuite placé sous la cloche. L’évêque priait alors pour que ces sacramentaux puissent, au son de la cloche, mettre en fuite les démons, protéger des tempêtes, et appeler les fidèles à la prière.<ref>https://fr.aleteia.org</ref>
 
Malgré cela, il ne s’agit pas d’un sacrement, mais d’une expression communément admise pour décrire cette cérémonie particulière en usage pendant plusieurs  siècles. Aujourd’hui encore l’évêque ou le prêtre utilise de l’eau bénite pour bénir les cloches, même s’il ne les lave plus entièrement.
 
===1988: un nouveau rituel===
 
Le Livre des Bénédictions de 1988 a considérablement changé le rituel de la bénédiction de la cloche. Cette célébration est souvent intégrée au cours d’une liturgie eucharistique, ce qui est normal puisque la cloche convoque à l’assemblée chrétienne et rythme les étapes de la communauté paroissiale.
 
De droit commun, la fonction de bénédiction d’une cloche revient à l’évêque. Il peut cependant déléguer le vicaire général ou un simple prêtre.<ref>Portail de la liturgie catholique http://archivesweb.cef.fr</ref>
 
CHAPITRE XXX du livre - Bénédiction d'une cloche <ref>Extrait du livre des bénédictions de 1988 - https://www.abbaye-saint-hilaire-vaucluse.com</ref>
*1032 - C'est un usage qui remonte à l'antiquité de convoquer le peuple chrétien à l'assemblée liturgique et de l'avertir des principaux événements de la communauté locale par un signal sonore. Ainsi les voix des cloches exprime-t-elle, en quelque sorte, les sentiments du peuple de Dieu, quand il exulte et quand il pleure, quand il rend grâce ou qu'il supplie, quand il se rassemble et manifeste le mystère de son unité dans le Christ.
*1033 - Par suite du lien étroit entre les cloches et la vie du peuple chrétien, la coutume s'est répandue, qu'il est bon de conserver, de les bénir avant de les placer dans le clocher.
*1034 - Il faut que la cloche que l'on doit bénir soit suspendue ou disposée au lieu prévu de sorte qu'on puisse, le cas échéant, en faire le tour et la faire sonner.
*1035 - Suivant la disposition des lieux, la bénédiction se fait un jour de fête, soit hors de l'église, soit même à l'intérieur, en suivant le rite prévu au n. 1037-1050. S'il semble opportun de faire la bénédiction pendant la messe, elle se fera après l'homélie, en observant ce qui est dit au n. 1051.
*1036 - Le rite qui suit peut être accompli par un prêtre: en conservant sa structure et ses éléments principaux, il peut toujours prendre certains éléments pour mieux adapter la célébration aux personnes et aux lieux. Si c'est l'évêque qui préside, on fera toutes les adaptations opportunes.  


[[Image:Nolay bénédiction de cloche.jpg|thumb|center|400px|<center>Bénédiction de la moyenne cloche de l'église de Nolay</center>]]


le quatrième février 1728. La bénédiction de la moyenne cloche de notre église a été faite par nous soussigné avec la permission de Monseigneur l'Evéque en datte du 28 janvier dite année, signée Charles Evéque de Nevers; son poids est de 6150 livres ou environ & a pour inscription " Sti letre & Paule ovate pour nobis 1728" . Messire François Marie Rabuteau curé de Naulay & chanoine de Premeri m'a bénite & a été mon parrain & ma marraine Damoiselle Marie Charlotte Foullé du Prunevaux : le tout fait en présence de MJJM les curés de Balleray, St Sulpice, ouroirier & St Jean des RR.PP. Augins du monastère de Prunevaux hameau de la dite paroisse, des plus qualifier des Ch. S.M de la charité et de presque tout le gnal des habitants de la paroisse qui ont tous signé ou déclaré de savoir signer ce requit
 
[[Utilisateur:Praynal|Praynal]] ([[Discussion utilisateur:Praynal|discussion]]) 19 février 2021 à 12:38 (CET)
 
 
[[Catégorie: Religion]]
[[Catégorie: Bénédiction des cloches]]

Version actuelle datée du 19 février 2021 à 14:20

Un acte insolite

Si on n'est pas pratiquant, on peut être interpelé, lors de la lecture d'un registre ancien en faisant des recherches généalogiques, par un acte insolite comme celui qui décrit la bénédiction d'une cloche d'une église [1].

Bénédiction de la moyenne cloche de l'église de Nolay


le quatrième février 1728. La bénédiction de la moyenne cloche de notre église a été faite par nous soussigné avec la permission de Monseigneur l'Evéque en datte du 28 janvier dite année, signée Charles Evéque de Nevers; son poids est de 6150 livres ou environ & a pour inscription " Sti letre & Paule ovate pour nobis 1728" . Messire François Marie Rabuteau curé de Naulay & chanoine de Premeri m'a bénite & a été mon parrain & ma marraine Damoiselle Marie Charlotte Foullé du Prunevaux : le tout fait en présence de MJJM les curés de Balleray, St Sulpice, ouroirier & St Jean des RR.PP. Augins du monastère de Prunevaux hameau de la dite paroisse, des plus qualifier des Ch. S.M de la charité et de presque tout le gnal des habitants de la paroisse qui ont tous signé ou déclaré de savoir signer ce requit

En complément des actes inhérents à sa fonction (baptême, mariage et sépulture), il est fréquent que le desservant de la paroisse – généralement le curé – inscrive dans les registres paroissiaux des remarques ou des observations sur les évènements de la vie du village. Ces mentions insolites abordent des sujets nombreux (vie religieuse, phénomènes naturels et météorologiques, malheurs du temps, faits divers locaux, etc…). Généralement, elles apportent des détails concrets et précieux sur la vie et la hiérarchie locale.[2]

Les origines

Image Société Française de Campanologie

La pratique de la bénédiction, pour les cloches, remonte probablement au IVe siècle ; le rite primitif date du VIIe siècle et se réduit à une formule d’exorcisme et une prière de bénédiction. Ce terme figure explicitement dans les premiers Sacramentaires du VIIIe siècle. L’Eglise n’a jamais employé l’expression baptême des cloches, communément admise dans le langage courant, parce qu’il n’y a pas là baptême dans le sens théologique de régénération de l’âme par la rémission du péché. La cérémonie de bénédiction des cloches comporte néanmoins une représentation des signes et des symboles du baptême. Très tôt l’Eglise donna aux cloches des noms de saints.[3]

Pourquoi les cloches sont-elles baptisées ?

En France, on parle de « baptême » pour la bénédiction des cloches depuis le XIe siècle. À l’origine, la cloche était lavée avec de l’eau bénite par l’évêque avant de recevoir des onctions d’huile des malades et de saint-crême (un mélange d’huile d’olive et de parfum). Un encensoir était ensuite placé sous la cloche. L’évêque priait alors pour que ces sacramentaux puissent, au son de la cloche, mettre en fuite les démons, protéger des tempêtes, et appeler les fidèles à la prière.[4]

Malgré cela, il ne s’agit pas d’un sacrement, mais d’une expression communément admise pour décrire cette cérémonie particulière en usage pendant plusieurs siècles. Aujourd’hui encore l’évêque ou le prêtre utilise de l’eau bénite pour bénir les cloches, même s’il ne les lave plus entièrement.

1988: un nouveau rituel

Le Livre des Bénédictions de 1988 a considérablement changé le rituel de la bénédiction de la cloche. Cette célébration est souvent intégrée au cours d’une liturgie eucharistique, ce qui est normal puisque la cloche convoque à l’assemblée chrétienne et rythme les étapes de la communauté paroissiale.

De droit commun, la fonction de bénédiction d’une cloche revient à l’évêque. Il peut cependant déléguer le vicaire général ou un simple prêtre.[5]

CHAPITRE XXX du livre - Bénédiction d'une cloche [6]

  • 1032 - C'est un usage qui remonte à l'antiquité de convoquer le peuple chrétien à l'assemblée liturgique et de l'avertir des principaux événements de la communauté locale par un signal sonore. Ainsi les voix des cloches exprime-t-elle, en quelque sorte, les sentiments du peuple de Dieu, quand il exulte et quand il pleure, quand il rend grâce ou qu'il supplie, quand il se rassemble et manifeste le mystère de son unité dans le Christ.
  • 1033 - Par suite du lien étroit entre les cloches et la vie du peuple chrétien, la coutume s'est répandue, qu'il est bon de conserver, de les bénir avant de les placer dans le clocher.
  • 1034 - Il faut que la cloche que l'on doit bénir soit suspendue ou disposée au lieu prévu de sorte qu'on puisse, le cas échéant, en faire le tour et la faire sonner.
  • 1035 - Suivant la disposition des lieux, la bénédiction se fait un jour de fête, soit hors de l'église, soit même à l'intérieur, en suivant le rite prévu au n. 1037-1050. S'il semble opportun de faire la bénédiction pendant la messe, elle se fera après l'homélie, en observant ce qui est dit au n. 1051.
  • 1036 - Le rite qui suit peut être accompli par un prêtre: en conservant sa structure et ses éléments principaux, il peut toujours prendre certains éléments pour mieux adapter la célébration aux personnes et aux lieux. Si c'est l'évêque qui préside, on fera toutes les adaptations opportunes.


Praynal (discussion) 19 février 2021 à 12:38 (CET)