Guerres de religion - Chapitre I

De Wiki58
Révision datée du 29 janvier 2020 à 22:45 par Admin (discussion | contributions) (Page créée avec « ==Édit puis conjuration d'Amboise (8 et 16 mars 1560)== Le roi François II étant mineur, la régence avait été attribuée à sa mère, Catherine de Médicis. Il sembl... »)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Aller à la navigationAller à la recherche

Édit puis conjuration d'Amboise (8 et 16 mars 1560)

Le roi François II étant mineur, la régence avait été attribuée à sa mère, Catherine de Médicis. Il semble bien que celle-ci souhaitait mener une politique de conciliation entre les partis catholique et protestant. Les protestants étaient menés par le prince de Condé (Louis de Bourbon, °1530-†1569), avec son frère le roi de Navarre (Antoine de Bourbon, °1518-†1562), et l'amiral Gaspard de Coligny (°1519-†1572). Le gouvernement avait été confié par la régente au parti catholique mené par le duc François de Guise (°1519-†1563), avec le cardinal Charles de Lorraine, son frère (°1524-†1574), le connétable (Anne de Montmorency, °1493-†1567) et le maréchal de Saint-André (Jacques d'Albon, °~1505-†1562). Les trois chefs militaires catholiques ont été surnommés par les protestants le "triumvirat", pour les rapprocher des auteurs des massacres de la République romaine, Octave, Marc-Antoine et Lépide. Le 8 mars 1560, la reine-mère fit promulguer le premier édit d'Amboise, donnant une amnistie générale pour tous les hérétiques, la libération des prisonniers protestants et la suspension de toutes les poursuites engagées contre eux (1). Ce pardon royal n'eût pas le temps de s'appliquer, car un complot fomenté par des gentilshommes protestants de Guyenne et de Provence avait décidé de s'emparer de le personne du jeune roi François II à Amboise : le 16 mars 1560, plus de 1000 soldats de la conjuration d'Amboise s'approchèrent de la ville, mais ils furent aussitôt dénoncés, repoussés, leur complot échoua et la plupart furent massacrés (1200 à 1500 morts).
Cette action malheureuse conduisit la reine à donner le pouvoir aux catholiques et le duc François de Guise devint lieutenant général du royaume. Il a été impossible d'établir que le prince de Condé avait participé à la conjuration, bien que l'adhésion de ce prince du sang à la religion nouvelle fut connu de tous.
Mais Catherine de Médicis continuait de vouloir réconcilier ses sujets. Elle donna encore l'édit de Romorantin en complément de l'édit d'Amboise, accordant la liberté de conscience à tous ceux qui ne perturbaient pas l'ordre public. En août 1560, elle convoqua à Fontainebleau une Assemblée de notables afin de permettre aux partis de s'exprimer et de négocier une paix durable. L'amiral de Coligny plaida la cause des réformés. Dans un esprit de tolérance, il fut décidé de convoquer un concile national et des États généraux pour obtenir de régler les questions religieuses et politiques (2). Dès octobre 1560 à Orléans, le prince de La-Roche-sur-Yon, gouverneur, commença de préparer la tenue des États généraux. Le roi de Navarre et le prince de Condé y furent assignés à résidence, soupçonnés d'avoir participé à la conjuration. Des députés furent élus dans tout le royaume. Les états furent convoqués pour le 13 décembre 1560.
Mais le 19 novembre, le roi François II souffrit d'une mastoïdite qui s'aggrava rapidement et tous les projets furent suspendus. Le 5 décembre le jeune roi s'éteignit à Orléans, laissant la couronne à son petit frère Charles qui n'avait que dix ans.
Les États généraux s'ouvrirent le 13 décembre 1560 à Orléans en présence du roi Charles IX, de la reine-mère, du duc d'Orléans (futur Henri III), Madame Marguerite (de Valois), le roi de Navarre, le duchesse de Ferrare (Renée de France), les cardinaux de Bourbon, de Tournon, de Lorraine, de Châtillon et de Guise, le prince de la Roche-sur-Yon, le connétable Anne de Montmorency, le duc François de Guise, l'amiral Gaspard de Coligny et le chancelier Michel de l'Hospital, les maréchaux de Brissac et de Saint-André, et autres… Le prince de Condé, toujours prisonnier, fut transféré en Picardie. On entendit les harangues des représentants du clergé, de la noblesse et du tiers-état. Le roi décida de renvoyer les députés pour en débattre dans leurs provinces avec leurs gouvernements respectifs et reconvoqua les états pour une autre session à Pontoise en mai 1561.

(1) René de Lespinasse, Chambre criminelle du Parlement de Paris, Bulletin de la Société nivernaise des lettres, sciences et arts, 1896.
(2) Encyclopédie moderne: Dictionnaire abrégé des sciences, des ..., Volume 5 De Léon Renier, Nosel Desvergers (i. e. Marie Joseph Adolph Nosel), Edouard Carteron, p. 545-546.


Alain Raisonnier 29 janvier 2020