Escroqueries

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1950 - La marquise parachutiste tomba sur un pépin.

« La marquise Moncorgé de Villeroy, venue tout récemment à Nevers, s'était attribué le grade de « générale de l'armée française » et avait fondé l'école des infirmières parachutistes. Elle recrutait des jeunes filles désireuses d'épouser cette courageuse mais dangereuse carrière. Il n'en coûtait aux élèves qu'une somme de 700 francs pour suivre ses cours.
Malheureusement, la marquise n'était ni marquise ni générale. Pour se faire des ressources, elle avait inventé cette école de toutes pièces. Elle s'appelait tout simplement Claire Moncorgé et demeurait 12 rue Gasparin, à Lyon. Elle est maintenant en prison et ne fera plus de dupes. »

Le Journal du Centre, Février 1950

1950 - La fausse comtesse de Mortemart

  • Émule de la précédente, voici Yvonne Millot, veuve Boudard, née à Clamecy. Elle s'est souvenue de sa province natale lorsqu'elle décida de jouer à la comtesse.
  • « Quarante condamnations, cinquante ans d'interdiction de séjour, tel est son palmarès.
    On reste confondu devant l'ingénuité inépuisable des escrocs. La sexagénaire Yvonne Millot n'a rien inventé, mais simplement usé du « truc » vieux comme le monde, l'usurpation d'identité. Elle est née à Clamecy, non loin d'Entrains-sur-Nohain, où se dresse le château des ducs de Mortemart. Voilà un nom qui en impose et lui permet d'inspirer confiance à ses futures victimes. »
  • La pseudo-comtesse de Mortemart soutire des prêts qu'elle ne rembourse pas, descend dans des hôtels où elle oublie de régler les factures, se fait transporter gratuitement. Volontairement amnésique devant les policiers et les juges, elle abandonne la particule et commet d'autres forfaits sous d'autres pseudonymes : Nécard, Nétard, Ricard, Bénard et même Boudard (le nom de feu son époux).
    Écrouée à la prison de Compiègne, Yvonne Millot tente de se suicider en se coupant une veine avec un rasoir. Mais, là encore, la manoeuvre échoue.
  • La liste de ses méfaits s'allonge. Au printemps 1950, elle descend dans un hôtel de Combs-la-Ville (Seine-et-Marne), afin de régler l'achat d'une propriété dans une commune voisine. Se disant fort riche, elle réussit à éblouir une servante de l'hôtel, à qui elle réclame 10000 francs pour compléter l'achat de sa propriété. Le lendemain, second emprunt de 20000 francs à cette servante naïve. « Je vous rembourserai à 14 heures précises » dit-elle, mais elle disparaît juste après le petit-déjeuner, non sans avoir laissé à l'intention de sa dupe un pourboire de 200 francs.

Le Journal du Centre, Septembre 1950.

1952 - Le faux réparateur de machines à coudre

« Le parquet de Dijon vient d'écrouer l'escroc Henri Bidaud, né à La Ferté-sous-Jouarre, en Seine-et-Marne, le 16 novembre 1929. Se disant chargé par les établissements Singer d'entretenir les machines à coudre des clientes, Bidaud se présenta chez Mlle Dubois à Clamecy, Mme Dupaquier à Saulieu, et chez bien d'autres couturières. Après avoir nettoyé la machine à coudre, il réclamait environ 1500 francs, affirmant avoir changé une pièce défectueuse. Non seulement il n'avait rien changé, mais il lui arrivait, comme ce fut le cas chez Mme Dupaquier, d'emporter des pièces appartenant à la machine de la cliente. C'est d'ailleurs la plainte de Mme Dupaquier qui a provoqué l'arrestation de l'indésirable personnage, qui s'apprêtait à opérer notamment à Châtillon-sur-Chalaronne, dans l'Ain. »

Le Journal du Centre, Mardi 12 février 1952.

1952 - L'étudiante naïve et le faux médecin

  • Né le 5 décembre 1926 à Aire-sur-la-Lys, Paul Decaestecker est originaire d'une honorable famille. Il a commencé des études de médecine sous l'Occupation, mais sa vie s'est déréglée. Fréquentant des individus louches, Decaestecker a été condamné plusieurs fois pour escroqueries, il a déjà connu la prison. Malade, soigné en sanatorium, il s'est épris d'une jeune infirmière, avec laquelle il devait partir en A.O.F. afin de soigner les lépreux... Mais l'idylle a cessé et Decaestecker a repris contact avec la pègre parisienne.
  • En janvier 1952, il a rencontré Simone Nolot, 19 ans, étudiante originaire de l'Allier, qui l'a présenté à sa famille. Le couple a ensuite effectué un « voyage de noces » à Lyon et il est venu s'installer dans le Bourbonnais, à Varennes-sur-Allier, où le « docteur » et sa compagne ont mené grand train à l'Hôtel de la Poste. Passant à Saint-Parize-le-Châtel, où Simone avait une amie, Paul Decaestecker a fait miroiter devant les jeunes filles des éventuels emplois dans « sa clinique ».
    Le couple a été appréhendé sur la route, à Montbeugny, près de Moulins. Les gendarmes ont rappelé au « docteur » plusieurs grivèleries aux dépens des hôteliers, 15000 francs à Varennes, 10000 à Vichy, vol d'un sac à main, etc... Decaestecker a été écroué à la Mal-Coiffée de Moulins.
    Quant à la jeune Simone, relâchée dans un premier temps avant d'être à nouveau arrêtée chez ses parents à Saint-Parize, elle devra méditer quelques mois sur ses illusions de vie facile.

Le Journal du Centre, 13 et 19 février 1952.