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*La porte du Marquis d'Ancre a appartenu aux seigneurs de [[Lamenay|<u>Lamenay</u>]] ; en 1778, elle a été acquise par Guillaume Decray. En 1923, le colonel Paul Tiersonnier, héritier de la famille Decray, l'a cédée à la ville de [[Decize|<u>Decize</u>]], à condition qu'un musée soit installé dans la salle de l'étage... ce qui ne s'est pas réalisé. La salle de garde a hébergé plusieurs associations, dont le Cercle Artistique de Decize.<br>
*La porte du Marquis d'Ancre a appartenu aux seigneurs de [[Lamenay|<u>Lamenay</u>]] ; en 1778, elle a été acquise par Guillaume Decray. En 1923, le colonel Paul Tiersonnier, héritier de la famille Decray, l'a cédée à la ville de [[Decize|<u>Decize</u>]], à condition qu'un musée soit installé dans la salle de l'étage... ce qui ne s'est pas réalisé. La salle de garde a hébergé plusieurs associations, dont le Cercle Artistique de Decize.<br>


===<u>L'énigme du ''Marquis d'Ancre''</u>.'''===
===<u>L'énigme du ''Marquis d'Ancre''</u>.===
*L'historien Jean Hanoteau propose pour expliquer le nom « ''une curieuse altération de maquis d'ancres'' » car la porte dominait autrefois la berge de la [[Loire-considerations|<u>Loire</u>]], où les bateaux venaient accoster.<br>
*L'historien Jean Hanoteau propose pour expliquer le nom « ''une curieuse altération de maquis d'ancres'' » car la porte dominait autrefois la berge de la [[Loire-considerations|<u>Loire</u>]], où les bateaux venaient accoster.<br>
*Cette étymologie que l'auteur trouve lui-même « ''curieuse'' » semble peu sérieuse.<br>  
*Cette étymologie que l'auteur trouve lui-même « ''curieuse'' » semble peu sérieuse.<br>  
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*Une piste à explorer :<br>  
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::Un régiment est créé en 1597 par le marquis Philibert de Nérestang, afin de repousser les Espagnols qui menacent Amiens. Le recrutement de ce régiment se fait dans le Bourbonnais, lorsqu'il est réorganisé en 1616 (et le régiment porte le nom de cette province à partir de 1673, il prendra ensuite le numéro 13). Le régiment du Bourbonnais combat plusieurs fois en Picardie au début du 17<small><sup>e</sup></small> siècle (''Cf. Historique du 13e Régiment d'Infanterie'', par le capitaine Dagneau, éditions Charles-Lavauzelle, 1891).<br><br>
::Un régiment est créé en 1597 par le marquis Philibert de Nérestang, afin de repousser les Espagnols qui menacent Amiens. Le recrutement de ce régiment se fait dans le Bourbonnais, lorsqu'il est réorganisé en 1616 (et le régiment porte le nom de cette province à partir de 1673, il prendra ensuite le numéro 13). Le régiment du Bourbonnais combat plusieurs fois en Picardie au début du 17<small><sup>e</sup></small> siècle (''Cf. Historique du 13e Régiment d'Infanterie'', par le capitaine Dagneau, éditions Charles-Lavauzelle, 1891).<br>


Texte communiqué par Pierre Volut http://histoiresdedecize.pagesperso-orange.fr/
Texte communiqué par Pierre Volut http://histoiresdedecize.pagesperso-orange.fr/
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Une [[Decize rue du Marquis d'Ancre|<u>rue de Decize</u>]] porte son nom.
Une [[Decize rue du Marquis d'Ancre|<u>rue de Decize</u>]] porte son nom.


=='''Le ravelin et l'échauguette de la Croix-Voisin.'''==
*Au XVI<small><sup>e</sup></small> siècle, les fortifications de [[Decize|<u>Decize</u>]] étaient insuffisantes, et la ville a été pillée par une bande de mercenaires italiens<small><sup>(1)</sup></small>. Pour éviter que ne se reproduisent de semblables désastres, les échevins décidèrent en 1583 de faire bâtir, en aval de la ville, deux avancées triangulaires ou ravelins. Seul le ravelin ouest a été construit entre 1593 et 1605. Il était entouré de deux portes, la Poterne de la Croix-Voisin et la Porte des Rosiers. Des fossés avaient été creusés au pied des murailles, pour en augmenter la dénivellation.<br>
*Une élégante échauguette couronne l'angle de cet ouvrage ; jusqu'au début du XX<small><sup>e</sup></small> siècle, il était possible d'y voir les armes des Gonzague (ducs de Nevers) : un aigle et un cygne.<br>
*Très tôt, les fossés ont été transformés en jardins privés par les habitants du quartier. Malgré plusieurs remontrances des municipalités successives, des appentis avaient été construits le long des remparts. Ceux-ci n'ont été dégagés que dans les années 1970.<br>
===<u>9 octobre 1592, extrait des Registres du Conseil du Roy</u>.===
*« ''Sur la Requête des Echevins et habitans de la ville de [[Decize|<u>Decize</u>]] a ce que pour leur donner moyen de '''continuer de faire travailler aux fortiffications de laditte ville''' pour lesquelles ils se sont cy devant cottisés volontairement et attandu que pour les charges particulieres de l'hostel commung d'icelle ils sont contraints se cottiser presque de mois en mois, pource que les octrois a eux accordés cessent et ne recouvrent par l'occupation des villes rebelles, qui a fait que ne pouvant plus  subvenir auxdittes fortiffications, plusieurs oeuvres et plateformes commencées sont laissées et laditte ville demeure foible et sans deffenses, il plaise leur accorder de prendre ... [diverses taxes sur les produits qui passent sur la Loire ou entrent dans la ville]''. »<br>
Texte communiqué par Pierre Volut http://histoiresdedecize.pagesperso-orange.fr/


[[Catégorie:Petit patrimoine]]
[[Catégorie:Petit patrimoine]]
[[Catégorie:Architecture]]
[[Catégorie:Architecture]]

Version du 26 février 2014 à 16:18

La Porte du Marquis d'Ancre.

  • C'est la dernière porte monumentale de Decize. Elle faisait partie de l'enceinte établie par Pierre de Courtenay. Elle a été reconstruite en 1468.
  • La porte était précédée par un pont-levis enjambant un fossé. Des ouvertures verticales, bouchées par la suite, servaient à remonter les chaînes. Sous la voûte, on distingue parfaitement les rainures de la herse.
  • Un petit escalier en colimaçon permet d'accéder à une grande salle de garde.
  • La porte du Marquis d'Ancre a appartenu aux seigneurs de Lamenay ; en 1778, elle a été acquise par Guillaume Decray. En 1923, le colonel Paul Tiersonnier, héritier de la famille Decray, l'a cédée à la ville de Decize, à condition qu'un musée soit installé dans la salle de l'étage... ce qui ne s'est pas réalisé. La salle de garde a hébergé plusieurs associations, dont le Cercle Artistique de Decize.

L'énigme du Marquis d'Ancre.

  • L'historien Jean Hanoteau propose pour expliquer le nom « une curieuse altération de maquis d'ancres » car la porte dominait autrefois la berge de la Loire, où les bateaux venaient accoster.
  • Cette étymologie que l'auteur trouve lui-même « curieuse » semble peu sérieuse.
  • Le mot maquis, de l'italien macchia, n'est apparu en français qu'en 1775 sous la forme makis ; l'orthographe actuelle n'est prouvée qu'en 1829 (Dictionnaire Robert). La signification de végétation inextricable est encore plus récente. Et la porte du marquis d'Ancre existait déjà au Moyen-Age !
  • Cinq personnages ont porté le titre de marquis d'Ancre.
  • La terre et châtellenie d'Ancre (près de Péronne) appartenait à la famille de Coucy au début du XVe siècle.
  • En 1563, Jacques d'Humières, gouverneur de Péronne, est devenu par héritage seigneur d'Ancre et de Miromont. Ses terres d'Ancre ont été érigées en marquisat par lettres patentes royales de juin 1576.
  • Jacques d'Humières, premier marquis d'Ancre, est mort en 1579.
  • Son fils aîné, Charles d‘Humières, a été tué le 10 juin 1595, à la bataille de Ham. Il n'avait pas de descendance.
  • Sa sœur Jacqueline a épousé cette année-là Louis de Crevant, troisième marquis d'Ancre, officier du roi, gouverneur de Ham puis de Compiègne.
  • Louis de Crevant est mort en 1648, âgé de 83 ans. Auparavant, il avait vendu son marquisat en 1610 à Concino Concini, favori de la reine Marie de Médicis, pour la somme de 300000 livres. Apparemment, Concini n’est jamais venu à Decize, mais sous son ministère plusieurs fortifications nouvelles de villes du royaume ont reçu le nom de marquis d’Ancre.
  • Après la mort de Concini, le roi Louis XIII a fait don du marquisat d'Ancre à son favori Charles d'Albert, duc de Luynes. En 1620, le marquisat a pris le nom de marquisat d'Albert (cf. Dictionnaire de la Noblesse Française, site Internet).
  • Lequel de ces marquis d'Ancre aurait-il donné son titre à une porte de Decize ? Pourquoi ? Exerçait-il à des fonctions administratives ou militaires en Bourgogne, dans le Nivernais ou le Bourbonnais ? Autant d'hypothèses qui restent à vérifier.
  • Une piste à explorer :
Un régiment est créé en 1597 par le marquis Philibert de Nérestang, afin de repousser les Espagnols qui menacent Amiens. Le recrutement de ce régiment se fait dans le Bourbonnais, lorsqu'il est réorganisé en 1616 (et le régiment porte le nom de cette province à partir de 1673, il prendra ensuite le numéro 13). Le régiment du Bourbonnais combat plusieurs fois en Picardie au début du 17e siècle (Cf. Historique du 13e Régiment d'Infanterie, par le capitaine Dagneau, éditions Charles-Lavauzelle, 1891).

Texte communiqué par Pierre Volut http://histoiresdedecize.pagesperso-orange.fr/

Une rue de Decize porte son nom.

Le ravelin et l'échauguette de la Croix-Voisin.

  • Au XVIe siècle, les fortifications de Decize étaient insuffisantes, et la ville a été pillée par une bande de mercenaires italiens(1). Pour éviter que ne se reproduisent de semblables désastres, les échevins décidèrent en 1583 de faire bâtir, en aval de la ville, deux avancées triangulaires ou ravelins. Seul le ravelin ouest a été construit entre 1593 et 1605. Il était entouré de deux portes, la Poterne de la Croix-Voisin et la Porte des Rosiers. Des fossés avaient été creusés au pied des murailles, pour en augmenter la dénivellation.
  • Une élégante échauguette couronne l'angle de cet ouvrage ; jusqu'au début du XXe siècle, il était possible d'y voir les armes des Gonzague (ducs de Nevers) : un aigle et un cygne.
  • Très tôt, les fossés ont été transformés en jardins privés par les habitants du quartier. Malgré plusieurs remontrances des municipalités successives, des appentis avaient été construits le long des remparts. Ceux-ci n'ont été dégagés que dans les années 1970.

9 octobre 1592, extrait des Registres du Conseil du Roy.

  • « Sur la Requête des Echevins et habitans de la ville de Decize a ce que pour leur donner moyen de continuer de faire travailler aux fortiffications de laditte ville pour lesquelles ils se sont cy devant cottisés volontairement et attandu que pour les charges particulieres de l'hostel commung d'icelle ils sont contraints se cottiser presque de mois en mois, pource que les octrois a eux accordés cessent et ne recouvrent par l'occupation des villes rebelles, qui a fait que ne pouvant plus subvenir auxdittes fortiffications, plusieurs oeuvres et plateformes commencées sont laissées et laditte ville demeure foible et sans deffenses, il plaise leur accorder de prendre ... [diverses taxes sur les produits qui passent sur la Loire ou entrent dans la ville]. »

Texte communiqué par Pierre Volut http://histoiresdedecize.pagesperso-orange.fr/