Coquille Guy

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Guy COQUILLE, poète et jurisconsulte (1523-1603)

Sa vie

Guy Coquille, sieur de Romenay
  • Il paraît avoir été le seul fils du premier mariage de Guillaume Coquille, grainetier à Decize et de Jeanne Bourgoing, veuve à dix-huit ans de François Thibaut.
  • Il naît au dit lieu de Decize, en Nivernais, le 11 novembre 1523, et est placé le 5 mai 1532 à Paris, au collège de Navarre, où beaucoup de jeunes Nivernais étudient alors. Il y demeure six ans pour achever ses études, et les fait avec distinction, car il en a laissé des preuves ; ensuite il va à Padoue, en Italie, pour étudier en droit civil, et n'en revient qu'à la fin d'août 1543.
  • Les affaires malheureuses que lui laisse son père, le forcent de suivre pendant quelques années le barreau à Paris, et il y obtient en 1551 et 1553 deux décrets pour la vente à la criée de ses biens paternels, son père étant mort en janvier 1552. Il faut bien qu'il se soit fait adjuger la terre de Romenay , puisqu'il en porte constamment le nom , et il la transmet à Étienne Pommereuil, son petit fils.
  • Le 16 janvier 1553 , il épouse à Decize, sa patrie, Anne le Lièvre, fille de Gaillard le Lièvre, frère d'Odette le Lièvre, qui avait épousé en secondes noces Guillaume Coquille, son père.
  • Il en aura deux filles, Odette et Anne Coquille ; mais cette première épouse meurt le 31 juillet 1556, huit jours après avoir mis au monde la seconde de ses filles. Cet accident imprévu, qui lui laisse sur les bras deux filles en bas-âge, le force à prendre une seconde épouse, et, le 20 octobre 1557, il épouse Claude du Coing, veuve de Louis Coquille, sieur de Grenay, son parent, qui lui donne trois enfants, dont il n'est resté qu'une fille, nommée Guyonne, qui épousera Robert Pommereuil, avocat à Nevers.
  • Le 1er septembre 1559, le feu ayant consumé les trois quarts de la ville de Decize, Guy Coquille prend le parti de transporter son domicile à Nevers, où il achète en 1561 la maison de Jean Coquille, auditeur des comptes, son parent. Il revenait alors des états d'Orléans, où il avait assisté en qualité de député du tiers état du Nivernais, et ayant ensuite obtenu la confiance de François II, duc de Nevers ; ce seigneur l'envoya en 1562 à Clèves, en Allemagne, pour y régler ses affaires avec Mgr. le duc de Clèves, Guillaume, et il eut le bonheur de réussir.
  • Sa réputation s'accroissant tous les jours, en septembre 1568 , il est admis au nombre des échevins de Nevers, place qu'il occupera deux ans pendant le feu des guerres civiles qui désolent la France, ce qui ne l'empêche pas d'acheter à Nevers la maison dite de Laforêt, qu'il arrange pour y transporter son domicile.
  • C'est en 1571 que Mgr. le duc de Nevers lui confère, de son propre mouvement, le titre de son procureur général en Nivernais et Donziois, place importante dont il s'acquitte avec tout le zèle dont il est capable ; mais sa tranquillité intérieure est troublée par la perte de madame du Coing, son épouse, qui meurt le 12 juillet 1573. Au mois de novembre suivant, il marie Odette Coquille, sa fille aînée, avec Jean Decolon, fils d'Etienne Decolon, seigneur de la Buffière, qui avait été procureur général du Nivernais, et deux ans après il donne Anne, sa seconde fille, en mariage à Michel Gascoing, d'une famille nombreuse et distinguée dans le Nivernais.
  • En novembre 1575, appelé comme député du tiers état de sa province aux états de Blois, il y séjourne jusqu'en mars 1577, et le 1er juillet suivant, il épouse en troisièmes noces, Florence de Vaux, veuve de Guy Prévost, sieur de Praireau, grainetier à Bourbon-Lancy ; il n'aura point d'enfants de ce mariage.
  • En 1584, la peste étant à Nevers, Guy Coquille se retire à Druy, près de Decize, mais ce fléau ne dure pas long-temps. Son amour pour le travail, son intégrité, ses lumières, sa conduite aux états d'Orléans et de Blois, où il s'est distingué par des avis pleins de sagesse, lui ont mérité le surnom du judicieux Coquille.
  • Il le soutient par une quantité de mémoires, de discours et d'avis qu'il compose sur différentes matières, et notamment sur des questions de droit civil et canonique, qui, connus de son vivant, ne seront néanmoins imprimés qu'après sa mort. Henri IV, instruit de son mérite, lui offre une place de conseiller d'état, mais d'une part sa grande modestie, de l'autre la crainte de quitter le Nivernais qu'il aime, dont il écrit l'histoire et dont il commente la coutume, la lui font refuser. Député aux seconds états de Blois, en septembre 1588, il dresse un journal de ce qui s'y est passé, et est un des commissaires nommés pour recevoir les articles du tiers état. Il n'est pas plutôt revenu de ses députations, qu'il reprend ses fonctions d'avocat des parties et de procureur fiscal, et souvent il est consulté de Paris pour défendre par écrit des affaires pendantes au parlement.
Romenay
  • Il paraît avoir été bon ménager de la fortune qu'il avait acquise, car on voit, par l'article qu'il s'est fait à lui-même dans sa généalogie, qu'il a bien établi ses trois filles, qu'il a acheté à Nevers quelques biens, et qu'il prend habituellement le titre de seigneur de Romenay et de Beaudéduit ; on assure néanmoins qu'il est bienfaisant , et fait aux pauvres de grandes aumônes, qu'il prélève sur les produits de ses travaux.
  • Il est mort à Nevers le 11 mars 1603, âgé d'environ quatre-vingts ans, et a été enterré dans l'église Saint-Père, dans la nef à main gauche, et on lisait sur sa tombe cette modeste inscription : « Ci gît noble homme et sage maître Guy Coquille, sieur de Romenay et de Beaudéduit, procureur général de Nivernais et de Donziois, qui décéda le onzième de mars mil six cent trois. Requiescat in pace. ».
Née de la Rochelle poursuit en ces termes (nous sommes en 1827)
Cette église est maintenant détruite, et sert de place pour le marché aux herbes et aux légumes : le peuple y foule, sans le savoir, les cendres de l'un des hommes les plus célèbres du Nivernais. Il eut de grandes relations avec des savants français et étrangers, et conserva jusqu'au dernier moment de sa vie une mémoire sûre et fidèle, une imagination très vive, l'esprit le mieux orné et le plus sain. La reine Marguerite première femme d'Henri IV, conserva toujours beaucoup de considération pour Guy Coquille : on garde encore plusieurs lettres que cette princesse lui écrivit, et les réponses qu'il y fit ; on assure même que les Mémoires de Marguerite de Valois ne furent rédigés et publiés en 1629 que sur les mémoires fournis par la famille de Guy Coquille..
  • Comme il ne laisse pas d'enfants mâles, ses écrits passent pour la plupart, après sa mort, entre les mains de M. de Pommereuil, avocat à Nevers, mari de Guyonne Coquille, sa dernière fille. Il sait que plusieurs de ceux que Guy Coquille n'a pas publié lui-même de son vivant, ou dont il n'a pas disposé, méritent de voir le jour ; c'est ce qui lui donne la pensée de les publier. Mais ayant peu de temps à donner à ce travail, il en charge Guillaume Joly, son oncle, né à Decize comme Guy Coquille, et l'ami de ces avant. M. Joly accepta ce travail d'autant plus volontiers, qu'il s'agissait d'obliger la famille d'un compatriote et d'un ami , la sienne propre et même le pays du Nivernais , qui avait intérêt à la publication de quelques uns de ces ouvrages.

Ses oeuvres

  • En voici la note à commencer, par ceux qui furent publiés du vivant de Guy Coquille ou par lui :
- Guidonis Conchytii Romenœi Nivernensis poemnata. Nivernis ; Petrus Roussin, 1590, idem 1593. Cette seconde édition ne diffère de la première que par la réimpression du frontispice et des quatre premiers feuillets. Ces poésies ne sont point imprimées dans le recueil des œuvres complètes de cet auteur. On dit qu'elles sont devenues rares, et cela peut provenir de différentes causes : la première, c'est qu'elles ont été concentrées dans le Nivernais, où l'auteur les a distribuées à sa famille et à ses amis. La seconde, c'est que l'auteur, après l'impression, a pu y reconnaître des défauts qui lui ont déplu, et l'ont engagé à supprimer une partie de l'édition, ou à n'en donner que des exemplaires dont il a retranché les pièces qu'il n'estimait pas. Ce qui me le fait soupçonner, c'est la note sur l'article 4320 du catalogue Crevenna, où l'on cite un exemplaire de la bibliothèque Mazarine, daté de l'an 1593, mais imparfait des pages 8 à 65, 70 à 91, ce qui semble fait exprès. Ces poésies consistent en épigrammes, en pièces morales et philosophiques, et dans une traduction du neuvième livre de l'Odyssée.
- Ejusdem psalmi Davidis centum et quinquagenta, paraphrastice translati in versus heroicos. Ni- vernis, P. Roussin, 1592
- Commentaires et Annotations sur les coutumes des pays et duché de Nivernais. Paris, 16o5, 1610 ou 1625, avec la vie de Guy Coquille , par Guillaume Joly, dédié à M. le duc de Nevers ; et dans les œuvres. 
- L'institution au Droit français, avec les Règles du Droit français, par Antoine Loisel. Paris, 1607, et dans les œuvres.
- Questions, Réponses et Méditations sur les Coutumes de France. Paris,1611.
- Discours ( petit ) de maître Guy Coquille, des Droits ecclésiastiques et Libertés de l'église gallicane, et les raisons et moyens d'abus contre les bulles décernées par le pape Grégoire XIV, contre la France en 1591 ; imprimé par faute du grand discours alors égaré, dans les recueils de traités sur les libertés de l'église gallicane de 1609 et 1612 et 1639, avec un extrait du livre de l'institution du droit français.
- Histoire du pays et duché de Nivernais, publiée par Antoine Loisel, avocat. Paris, Langelier, 1612, et dans les œuvres complètes, où elle est divisée en trois livres ou sections, conformément à l'idée conçue par M. Loisel, depuis la publication de cette première édition. Le catalogue Letellier en cite une édition au nom de Claude Cramoisy, 1622. Ce n'est peut être qu'un titre changé. La coutume du Nivernais, les institutions au droit français, les questions et réponses sur toutes les coutumes de France, ont été réimprimées avec les institutes coutumiers de France, par Antoine Loisel, sous le titre d'œuvres de Guy Coquille ; Paris, 1646. Ce serait la première collection des œuvres de cet auteur, réimprimées depuis au nom de J. Guignard, 1 665, ou à celui de Charles de Sercy, 1666, 2 volumes, et ensuite à Bordeaux, en 1703, 2 volumes. C'est la plus belle et la meilleure édition de cet auteur. Les ouvrages indiqués ci-après, outre ceux annoncés ci-dessus, excepté les poésies latines, y sont imprimés.
- Mémoires sur la réformation de l'état ecclésiastique, fait en l'année 1592, imprimé à Paris, en 165o.
- Traité des libertés de l'église de France, des droits et autorités que la couronne de France a ès affaires de l'église dudit royaume, par bonne et sainte union avec ladite église. Fait en l'année 1594 , Paris, 165o.
- Autre traité des libertés de l'église de France, des droits et autorité que la couronne de France a ès affaires concernant la police de l'église du dit royaume , etc. C'est le grand traité dont parle M. de Thou, au livre 129 de son histoire sous l'année 16o3, en l'éloge de M. Coquille, où il remarque que ce traité avait été dérobé. En effet, il n'a été retrouvé qu'en 1656, à Toulouse.
- Du concile de Trente et de la réception d'icelui.
- Des bénéfices de l'église.
- Dialogue sur les causes des misères de la France, entre un catholique ancien, un catholique zélé et un palatin ; fait en l'année 1590 ; Paris, 1 65o.
- Discours sur les maux du royaume pendant la ligue, pièce non achevée.
- Que les maux de la France pendant la ligue venaient faute de réformation, principalement de l'état ecclésiastique.
- Mémoire pour proposer à sa sainteté les inconvénients qui peuvent advenir, si elle se rend trop rigoureuse à la réconciliation du roi, et à composer les affaires de France.
- Protestatio Cardinalis Placentini ad illustr. Cardinalem Pellevœum, publicorum galliœ conventuum prœsidem missa, ut eam ipsis conventibus significaret.
- Devis entre un citoyen de Nevers, y demeurant, et un citoyen de Paris retiré à Nevers, sur le sujet de la susdite protestation du cardinal de Plaisance ; du dimanche 11 juillet 1593.
- Traité des pairs de France, leur origine, fonction, rang et dignité, et comme les anciennes pairies laies ont été réunies à la couronne, au moyen de laquelle réunion autres nouvelles ont été créées ; avec l'ordre de leur création et réception en icelles.
- Discours des états de France et du droit que le duché de Nivernais a en iceux.
- Qu'en fait d'états les gouvernements, les bailliages et sénéchaussées ne doivent être en considération, et encore moins les sièges présidiaux.
- Mémoire de ce qui est à faire pour le bien du pays de Nivernais, envoyé à M. de Nevers par M. Girard Bardin, qui est parti le 18 août quinze cent soixante-treize.
- Plaidoyer fait au conseil privé du roi, pour les échevins et habitants de la ville de Nevers, pour l'extinction et abolition des bourdelages ; contre les doyen et chapitre, abbé et couvent de Saint-Martin, etc., du dit Nevers ; par M. Guillaume Rapine, lieutenant général du Nivernais, le 9 août 1554.
- Ordonnances du roi Henri III, sur les plaintes et doléances faites par les députés des états de son royaume, assemblés en la ville de Blois en 1576 et 1577, avec les annotations sur icelles par M. Guy Coquille.
  • Autres ouvrages connus du même auteur, existants en manuscrits, et non encore imprimés dans les collections de ses œuvres :
Coquille Guy livre.jpg
- Annotationes et diversœ lectiones in psalmos Davidis 150, excerpta à Guidone Conchylio Rornenœo ex Sante-Pagnino, Vatablo, Ludolpho, Jac. Fabro el Genebrardo.
- Alia poemata sacra et moralia.
- Collectiones juris canonici et civilis.
- Notitia episcopatuum Italiœ. On doute qu'il soit de G. Coquille.
- Brevis et dilucido enarratio l, 1.ff. de juridict quœstionem de magistratus qui jurisdictioni prœsit ; ac item judicis officio, nove disputatam continens ; anno 1574. On doute que Guy Coquille en soit l'auteur.
- Brevis enarratio de dolo nominatim exprimendo per circumstantias ; etc
- Excerpta ex Decisionibus Capellœ Tholosanœ, m. jul. 1582.
- Petit journal des états d'Orléans en 156o.
- Extrait sommaire du cahier présenté au roi par aucuns de la noblesse ès estats tenus à Orléans, en décembre et janvier 156o.
- Sommaire du cahier général du tiers estat de France, fourni par devers le roi ès estats tenus à Orléans, en janvier 156o.
- Divers petits mémoires touchant lesdits estats d'Orléans.
- Mémoires des estats de Molins de l'an 1566.
- Quelques actes et mémoires des estats de Blois, de l'an 1577.
- Petit journal des états de Blois, de l'an 1588.
- Estât en bref des affaires du roi pour les finances, apporté par M. le maréchal de Retz, le samedi 31 décembre 1588.
- Extrait sommaire du cahier du tiers estât de France, et estats généraux de Blois en 1588, présenté au roi le mercredi 4 janvier 1589
- Mémoire pour le soulagement des Nivernais différent de celui qui est imprimé dans les oeuvres.
- Mémoire pour le despartement, des tailles du Nivernais et des élections voisines.
- Discours de la franchise des bonnes villes du royaume, et en quelle considération la ville de Nevers doit être pour ce regard.
- Mémoires pour les échevins et citoyens de Nevers, contre le chapitre de l'église de Nevers ; et collèges ecclésiastiques d'icelle ville et autres, pour l'abolition des bourdelages sur les maisons et héritages de ladite ville, avec un inventaire des pièces taillées à M. Marion pour plaider.



--m mirault 26 juillet 2013 à 17:11 (CEST)
Source : Mémoires sur le département de la Nièvre – Née de la Rochelle (1827)
Photos : Wikipédia et M. Mirault.