« Cahier de Léon Hogard 1916 (1) » : différence entre les versions

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*L'année 16, toute entière, me verra à Gironville. Je ne serai d'aucun renfort. Je suis le 153<small><sup>e</sup></small> caporal à partir avec 13 mois et demi de front, deux blessures, une citation.<br> J'irai en permissions agricoles. L'attaque de Verdun écourtera l'une d'elles de moitié. De ma chambre, à Tonnoy, j'entends le grondement du canon. Je dis à ma mère qu'il se passe quelque chose d'anormal. À midi, un télégramme me rappelle à mon corps, dans le plus bref délai. Il n'y a qu'un train à Varangéville, à 11 heures du soir. C'est celui-là qui me ramène à Paris, sans avoir pris de billet.<br> En gare de l'Est, le préposé au portillon de sortie m'en fait une tartine, car j'ai voyagé sans payer. Les civils s'ameutent. Le capitaine de service à la gare clôt l'incident en me faisant un ordre de transport de Varangéville à Gironville. Entre parenthèses : il me [fait] des compliments quand je lui ai exposé que je n'avais pas d'argent (ce qui était faux). Nous nous étions compris.<br> Il en est encore de même aujourd'hui. Ceux qui vont servir la patrie et se faire tuer même payent le train et les Parlementaires voyagent gratuitement. Il y a vraiment peu de justice !<br><br>
*L'année 16, toute entière, me verra à Gironville. Je ne serai d'aucun renfort. Je suis le 153<small><sup>e</sup></small> caporal à partir avec 13 mois et demi de front, deux blessures, une citation.<br> J'irai en permissions agricoles. L'attaque de Verdun écourtera l'une d'elles de moitié. De ma chambre, à Tonnoy, j'entends le grondement du canon. Je dis à ma mère qu'il se passe quelque chose d'anormal. À midi, un télégramme me rappelle à mon corps, dans le plus bref délai. Il n'y a qu'un train à Varangéville, à 11 heures du soir. C'est celui-là qui me ramène à Paris, sans avoir pris de billet.<br> En gare de l'Est, le préposé au portillon de sortie m'en fait une tartine, car j'ai voyagé sans payer. Les civils s'ameutent. Le capitaine de service à la gare clôt l'incident en me faisant un ordre de transport de Varangéville à Gironville. Entre parenthèses : il me [fait] des compliments quand je lui ai exposé que je n'avais pas d'argent (ce qui était faux). Nous nous étions compris.<br> Il en est encore de même aujourd'hui. Ceux qui vont servir la patrie et se faire tuer même payent le train et les Parlementaires voyagent gratuitement. Il y a vraiment peu de justice !<br>
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Version du 16 janvier 2016 à 18:21

Guerre 1914-1918 57.jpg
  • L'année 16, toute entière, me verra à Gironville. Je ne serai d'aucun renfort. Je suis le 153e caporal à partir avec 13 mois et demi de front, deux blessures, une citation.
    J'irai en permissions agricoles. L'attaque de Verdun écourtera l'une d'elles de moitié. De ma chambre, à Tonnoy, j'entends le grondement du canon. Je dis à ma mère qu'il se passe quelque chose d'anormal. À midi, un télégramme me rappelle à mon corps, dans le plus bref délai. Il n'y a qu'un train à Varangéville, à 11 heures du soir. C'est celui-là qui me ramène à Paris, sans avoir pris de billet.
    En gare de l'Est, le préposé au portillon de sortie m'en fait une tartine, car j'ai voyagé sans payer. Les civils s'ameutent. Le capitaine de service à la gare clôt l'incident en me faisant un ordre de transport de Varangéville à Gironville. Entre parenthèses : il me [fait] des compliments quand je lui ai exposé que je n'avais pas d'argent (ce qui était faux). Nous nous étions compris.
    Il en est encore de même aujourd'hui. Ceux qui vont servir la patrie et se faire tuer même payent le train et les Parlementaires voyagent gratuitement. Il y a vraiment peu de justice !
Un zouave qui « fait le zouave.»


Texte de Pierre Volut http://histoiresdedecize.pagesperso-orange.fr/index.htm et http://lesbleuetsdecizois.blogspot.fr/ mis en page par --Mnoel 16 janvier 2016 à 15:54 (CET)