Armoiries

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Armoiries et Blasons

Il y avait eu, sur les boucliers, de temps immémorial, des figures ou dessins de fantaisie ; mais presque personne n'avait songé à s'approprier un motif particulier. On en sentit surtout la nécessité , après l'invention des "ventailles"" ou oeillères, visières percées de trous cirulaires ou fermées d'une grille qui rendait le chevalier invisible. Les peintures de l'écu devinrent la manifestation extérieure de l'homme caché sous le masque de fer, et en rappelaient tantôt le costume habituel, tantôt les qualités morales ou les actions héroïques.
Les émaux qu'admet l'art héraldique (de héraults, personnages revêtus d'une blouse armoriée dite "héraudie" qui allaient de château en château, avertir les chevaliers de l'époque et des conditions des fêtes guerrières qui se préparaient, ils participaient également aux fêtes et cérémonies), sont tous empruntés aux ajustements dont se paraient les barons. Les métaux qu'emploie le blason "d'or", "l'argent", étincelaient sur les habits et les armoires des croisés ; les fourrures, "le vair", "l'hermine", couvraient les épaules des plus nobles seigneurs ; les couleurs : "azur", "gueules", "sinople", "sable" et "pourpre", étaient les plus usitées au temps des croisades dans la préparation des étoffes et des pelleteries.
Le bleu fut appelé azur, lorsqu'on eut rapporté d'orient la pierre d'azur ou "lapis-lazuli" ; et le terme "outre mer", qui en désigne la matière colorante est un souvenir de nos expéditions lointaines.
Le rouge qui plaisait, de longue date, aux enfants et aux guerriers des Gaules, échangea son nom contre celui de "gueules" ou revers d'habits, imprégnés de minium ; il est à noter, pour la justification de cette étymologie que l'on écrit gueules au singulier avec le signe du pluriel.
Le Sinople ou Sinope (sinopis) était une matière tinctoriale très anciennement connue (Strabon), qu'on débitait à Sinople ou Sinope, ville d'Asie Mineure. Ce mot indique le vert en langage héraldique ; il s'appliquait, dit-on primitivement à une couleur vermeille.
Le noir, de même que le rouge, doit son nom à une fourrure, le "sable" ou "sebelin", peau de martre zibeline, dont on regardait la possession comme le comble de la béatitude.
La Pourpre, cinquième couleur du blason, ancienne couleur des manteaux des Césars, était encore très en vogue à l'époque des premières croisades et même plusieurs siècles après.

Ainsi, le choix des émaux du blasons fut dicté par le désir de reproduire sur les écus la toilette ordinaire des chevaliers. On y vit figurer encore les "lambels", franges découpées, les "orles", ou bordures des tuniques ; les "fermaux" des chlamydes, les "fasces" (fascioe), bandelettes qui enveloppaient les jambes ; les "lambrequins", panaches d'étoffe qu'on attachait à l'extrémité des heaumes ; les mailles de haubert ou "macles", les mollettes des éperons, les sautoirs auxquels l'étrier était suspendu.br> Mais ces "connaissances" n'avaient rien de réellement honorable. les seigneurs les rehaussaient peu à peu par des symboles destinés à perpétuer les traditions de leurs exploits. Celui qui s'était signalé dans les tournois mit dans ses armoiries des portions de barrière d'un champ clos : "chevrons", "païs", "frettes", "jumelles", "pièces bretessées". Un autre adopta les "coquilles" ; les merlettes, oiseaux voyageurs ; les "besans", monnaie orientale pour rappeler son pélérinage ou sa captivité en Palestine. Tous remémoraient, par diverses images, les combats qu'ils avaient livrés, les palissades qu'ils avaient franchies, les fonctions dont ils avaient été investis.

Les armoiries les plus indéchiffrables en apparence ont un sens mystérieux que l'on découvre si l'on prend la peine de remonter à leur origine. Aux représentations d'objets réels furent mêlées des allégories prises sur la terre ou dans les cieux, parmi les animaux, les plantes, les astres. Un lion signifia la générosité ; la licorne, la force ; la fourmi, le travail ; le colimaçon, l'amour du foyer domestique ; l'éléphant, la courtoisie ; l'écureuil, la prévoyance ; le grillon, toutes les vertus (cet insecte ne se met dans les foyers que de gens de bien). Un grand nombre d'armoiries sont parlantes et indiquent le nom de leur propriétaire. Ainsi, les Bouesseau portent dans leurs armes trois boisseaux d'azur ; les Vergy un brin de rosier (virgultum) ; les Colombiers, d'azur à trois colombes ; les de Fougère, d'or à une plante de fougère de sinople, etc.

Selon certains étymologistes, "blason" viendrait du celtique "blaze" qui signifie briller, flamboyer. Frappés de l'éclat des couleurs et des métaux du bouclier, nos pères l'avaient appelé "blason".

  • Source : Le Morvan coeur de la France - J. Bruley - Tome I
  • Transcripteur : Mabalivet (discussion) 23 avril 2020 à 14:07 (CEST)