Entrains sur Nohain Archéologie

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Histoire d'Entrains

Anciennement Intaranum. Du 1er au 4ème Siècle avant J.C importante cité Gallo-romaine et centre religieux qui comptait plus de 25.000 habitants, située à un carrefour routier, ville puissante et prospère qui s'étendait sur plusieurs centaines d'hectares, certainement la plus importante du département ; on y a retrouvé de nombreux vestiges de l'occupation gallo-romaine et en particulier "l'Apollon Citharède", statue en marbre de 2,50 m conservée au musée des antiquités nationales de St Germain-en-Laye.

Des vestiges préhistoriques et antiques comme la statuette en bronze de "Mercure assis" conservée au musée du Louvre ; un grand nombre de voies romaines rayonnaient autour d'Entrains dont celle qui reliait Autun à Orléans en passant par Ouanne et Auxerre, dont certaines sont d'ailleurs encore praticables ; des traces d'îlots d'habitations, d'un quartier artisanal, d'un important théâtre au Sud de la Ville, d'aqueduc et d'un temple ainsi que d'abondant mobilier (céramique, monnaies, outils, statuettes, épitaphes), conservés à la Maison des Fouilles d'Entrains.

Source: entrains-sur-nohain.blogspot.fr

Habitat, thermes privés et ateliers de forges gallo-romains

Située au nord-ouest du territoire éduen, sur un important carrefour de voies romaines, l’agglomération antique d’Intaranum s’est développée durant les quatre premiers siècles de notre ère. À son apogée, elle avoisine une superficie de 120 hectares (nécropoles et sanctuaires périphériques inclus) et possède un théâtre de 135 mètres de diamètre. La fouille met en évidence une portion de la voie romaine et une série de constructions en pierre. Derrière ces parcelles, les habitants ont aménagé des installations balnéaires : véritables petits thermes privés équipés de pièces chaudes et de piscines froides. Les archéologues ont par ailleurs mis au jour des ateliers de forge montrant d’épais niveaux d’occupation. L’étude des déchets métallurgiques nous renseignera sur les processus opératoires et les techniques utilisées.

Source: www.inrap.fr

Une macabre découverte

Dans l’un des puits, à plus de 4 mètres de profondeur, les archéologues ont eu la surprise d’exhumer des squelettes humains et deux grosses clés.
Jusqu’à 20 à 30 corps ont été jetés simultanément et reposent dans diverses positions. La présence d’hommes, de femmes et d’enfants, parfois très jeunes, caractérise une population civile. Une datation carbone 14 indique que les dépouilles datent du IXe siècle. D'autres datations sont en cours.

L’exaction d’une armée ou un acte de brigandage

Au IXe siècle, la Bourgogne cesse d’être un royaume indépendant et elle est intégrée à l’Empire carolingien par Charles Martel. Mais celui-ci est, à son tour, confronté à la guerre de succession des trois fils de Louis le Pieux : Lothaire, le successeur légitime, Charles le Chauve et Louis le Germanique. En 841, la bataille de Fontenoy (à 25 km au nord d’Entrains, soit environ à une journée de cheval) voit, selon les narrateurs de l’époque, plusieurs dizaines de milliers de combattants tomber sur le champ de bataille.
Charles le Chauve établit son camp à Thury, à 16 km d’Entrains. Le stationnement en nombre de troupes militaires s’accompagne d’énormes besoins d’intendance : à cette occasion, le village d’Intaranum a pu être victime d’exactions. Le deuxième tiers du IXe siècle est également marqué par les invasions de Vikings. Ils sont à Paris en 845, puis à Chartres et font le siège de Valence. Vers 856, ils effectuent des raids jusqu’à Orléans et l’abbaye bénédictine de Saint-Benoît-sur-Loire. Or Entrains-sur-Nohain est situé à moins de 30 km des bords de la Loire. Toutefois, ces morts collectives peuvent aussi avoir été causées par une bande de brigands.

Ou une épidémie…

Les archéologues envisagent également l’hypothèse d’une épidémie. Une étude paléo-pathologique révélera peut-être quelques maladies anciennes ou tout au contraire des traumatismes liés à des armes. La complexité de ce charnier et de la fouille rend difficile l’observation . Le puits et les squelettes ont donc fait l’objet d’une modélisation en 3D par la société Captair : ce relevé photogrammétrique d’une grande précision permettra de poursuivre l’observation de cet ensemble à l’issue de la fouille.

Source : Denis Sergent, La Croix (décembre 2013)

Pourquoi cette découverte est-elle étonnante ?

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Entrains-sur-Nohain est une ancienne ville gallo-romaine, entourée de collines et de forêts. Au cours de fouilles entreprises avant la construction d’une maison, les chercheurs de l'Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) ont exhumé "20 à 30 corps" qui se trouvaient dans un ancien puits construit dans l'Antiquité. Les ossements ont été trouvés à une profondeur comprise entre 3 et 7 mètres, ce qui correspond à "une sépulture de catastrophe". "On ne s'attendait pas à tomber sur un charnier. Il arrive qu'on retrouve des individus dans des puits, mais ce qui est étonnant ici, c'est le nombre de corps. C'est un cas unique", déclare Stéphane Venault, le responsable de la fouille. "C’est tellement atypique qu'on n'a pas d'élément de référence". "On est dans le flou".

Comment sont mortes ces victimes ?

"Une datation Carbone 14 livre un premier indice chronologique : si le puits est antique, les dépouilles sont attribuées au IXe siècle de notre ère", précise l'institut. "La présence d'hommes, de femmes et d'enfants, parfois très jeunes, caractérise une population civile." Les chercheurs avancent plusieurs hypothèses. Il pourrait s’agir notamment d’une épidémie ou d’un massacre de population, car la période comprise entre le VIIIe et le Xe siècle a été marquée par de nombreux troubles.

Peut-on faire parler les os ?

Les ossements ont fait l'objet d'une modélisation en 3D par la société Captair, une entreprise innovante, adossée au CNRS. Ces restes humains vont être étudiés pendant plusieurs mois pour déterminer le nombre d'individus et leur éventuel lien de parenté. Les scientifiques vont vérifier s'ils ont la même datation et tenter de comprendre la cause de leur mort.

A l'époque gallo-romaine, l'agglomération d'Intanarum se situait au nord-ouest du territoire de la population des Éduens, au carrefour d'un important réseau viaire romain. La fouille a également mis en évidence des ateliers de forge, un tronçon de voie romaine et une série d'habitations en pierre, qui ont été en activité jusqu'au IVe siècle.

Source: site mobile France 3 Bourgogne 17 décembre 2013

Tête de Jupiter trouvée à Entrains en 1969

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Il reste les deux tiers droits du visage, sauf la lèvre inférieure et le menton; aux endroits de la cassure, à l’arrière, sous la lèvre et sur la chevelure, la surface de la pierre est parfaitement plane, comme si elle avait été soigneusement sciée. Cette très belle tête ne donne son plein effet que de trois quarts; cela conduirait à penser qu’il s’agit d’un élément d’une plus grande composition en haut relief.

Calcaire blanc oolithique fin. Hauteur: 0,59 m.

Source: Richesses de France - Nièvre, éditions J. Delmas et Cie

Un programme de fouilles maintenu

Pour la quatrième fois, depuis 2008, une équipe de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) est entrée en action, sous la direction de Stéphane Venault.

Toute nouvelle demande de permis de construire en terre entraînoise déclenche une opération de fouilles préventives. La dernière intervention a commencé début septembre, sur un terrain de 2.000 m2, derrière le stade, en bordure de la route d'Étais-la-Sauvin et de la voie romaine.

Des ruelles d'un village gallo-romain

Photo: Journal du Centre

Sa proximité avec un précédent chantier laissait augurer de nouvelles trouvailles. Elles n'ont pas tardé à être mises au jour au cours d'un décapage minutieux pouvant atteindre trois mètres de profondeur. « Il y a déjà tellement de découvertes à montrer qu'on a décidé de faire des portes ouvertes vendredi et samedi », a indiqué le directeur.

Toujours aussi passionnés par leur passé gallo-romain, à l'image de Jacques Meissonnier, président du Groupe de recherches archéologiques d'Entrains-sur-Nohain (Grade), et du maire Michel Paquette, de nombreux Entraînois ont profité de ces deux journées ensoleillées pour remonter le cours de leur histoire.

Sur le site, apparaissent des murs de bâtiments en pierre, des caves, des escaliers, des canalisations, des vestiges de thermes chauffés en sous-sol par des hypocaustes à canaux rayonnants… « Le circuit est passionnant, on a l'impression de se promener dans les ruelles d'un village gallo-romain », a commenté un visiteur.

Épingles d'os, statuettes de divinités domestiques…

Sous les chapiteaux du stand d'accueil, d'autres vestiges les attendent : des épingles en os, des fragments de stucs en plâtre ornant les plafonds, un élément de charnière, un petit autel, des dalles décorées de motifs végétaux, deux belles statuettes de divinités domestiques. Les archéologues sont là jusqu'au printemps.

La collecte est déjà riche car déjà des vestiges ont été retrouvés l'année dernière, lors de la construction d'un pavillon individuel. Stéphane Venault, responsable scientifique de l'Inrap, avait indiqué que la commune d'Entrains-sur-Nohain était importante : « C'est un carrefour important. » Des pierres qui constituaient l'axe carrossable de la voie romaine menant à Auxerre avaient été retrouvées. Des vestiges d'habitations en quartier avaient été remarqués, avec notamment des ateliers de forge.

En tout, les études scientifiques démontrent que la ville gallo-romaine d'Intaranum (future Entrains-sur-Nohain) s'étend sur 120 hectares.


Article du Journal du Centre du 7 octobre 2014