Nevers place de la République

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PLACE DE LA RÉPUBLIQUE à NEVERS

  • Elle était jadis couverte de maisons et traversée par plusieurs rues :
    1° La rue Chaude, ainsi désignée en 1266 (rua quæ vulgariter appellatur rua Calida). En 1461, on y relégua les femmes « qui faisaient folie de leur corps » et auxquelles on défendit de fréquenter les étuves ou bains de la ville. Elle divisait longitudinalement la place actuelle en deux parties.
    2° Partie de la rue du Four qui allait de la rue de l'Évêché jusqu'au milieu de l'actuelle rue de l'Oratoire, et dans laquelle, en 1463, le Comte avait sa Chambre des Comptes.
    3° Partie de la rue de la Parcheminerie qui, en ce temps-là, allait de la rue de la Cathédrale à la rue de la Coutellerie par les rues Adam Billault et de l'Oratoire.
    C'est en 1607 que Charles 1er de Gonzague acquit plusieurs maisons appartenant au Chapitre de Saint-Cyr pour former la place Ducale et c'est en 1609 que le contrat fut passé avec Simon Petit, entrepreneur, pour la bâtir. Les maisons encadrant cette place devaient avoir leur pignon surmonté de pierres de taille, en forme d'escalier.
    D'après un plan de 1788, on devait placer des boutiques depuis la grille du château jusqu'à la hauteur de la rue de l'Évêché d'un côté et de la rue de l'Oratoire de l'autre côté. Il devait y avoir 12 boutiques de 12 pieds de longueur chacune du côté de la rue de l'Évêché et 16 boutiques de 9 pieds du côté de la rue de l'Oratoire. Le milieu de ces boutiques devait porter le nom de rue de la Foire. Ce plan semble indiquer par des pointillés que la même chose devait se faire dans le bas de la place, jusqu'à la rue de la Parcheminerie.
    Pendant la Révolution, la place s'appela place de la Fédération, place de la Révolution, place de la Constitution, place du Marché au Bled, place Brutus. C'est sur cette place que s'éleva l'Autel de la Patrie sur lequel, le 11 août 1793, Fouché, alors en mission dans les départements du Centre, donna à sa fille, née la veille à l'Hôtel de la Nation (Hôtel de France) le prénom de « Nièvre ».
    La proclamation du Consulat se fit le 22 brumaire an VIII (13 novembre 1799) sur la place Brutus qui ne farda pas à prendre le nom de place Marengo. Sous la Restauration, elle redevint place Ducale ; en 1848, place de la République ; en 1852, place Ducale, et, en 1883, place de la République.
    Depuis 1858, une fontaine, dont les statues en pierre sont dues au sculpteur Lequenne, s'élève au milieu de la place.
    Cette fontaine fait encore bon effet, vue de l'esplanade du Château ; malheureusement, le temps et les coups de pierres des enfants désœuvrés l'ont délabrée. C'est M. Desveaux, maire qui la fit élever. Le monument comprend trois parties : 1° la statue de 2 mètres de hauteur, représentant la ville de Nevers ; 2° le socle sur lequel sont adossées les statues de Veninges, représentée par un robuste moissonneur ; de la Loire, en jeune femme assise sur la proue d'un navire ; de Jeunot, en jeune bûcheron ; enfin de la Nièvre, en jeune fille assise sur une enclume ; 3° les vasques et le bassin inférieurs. Entre les vasques et au pied des faces planes du socle, quatre beaux enfants représentent les saisons.
    A propos de cette fontaine, n'oublions pas de dire qu'en 1609 la ville paya cent livres à Jean Challon sur ce qui lui avait été promis pour faire venir en la place Ducale l'eau de la fontaine de Chaulme et construire une fontaine pour la décoration de cette ville suivant la volonté de Monseigneur.
    En 1848, on trouva sur la place un moyen bronze de Lucile.


Note : La fontaine a été démolie, pierre à pierre, vers 1951.



Victor GUENEAU dans Mémoires de la Société académique du Nivernais – 1927/T29 et Nevers Pas à Pas (François Lechat)