Turigny Jean Placide

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TURIGNY Jean Placide (1822-1905)

  • Il nait à Chantenay (Nièvre) le 17 janvier 1822
  • Reçu docteur en médecine à Paris en 1850.
  • Proscrit lors du coup d'Etat du 2 décembre 1851 à cause de ses opinions républicaines, et condamné à six ans de déportation en Algérie, il gagne la Belgique, est interné à Chantenay à son retour jusqu'en 1855, et exerce ensuite la médecine à Mehun-sur-Yèvre (Cher).
  • Il prend part, sous l'Empire, aux luttes du parti démocratique, est rédacteur et directeur politique de la Tribune nivernaise, est élu conseiller général de Saint-Pierre-le-Moutier (Nièvre) en juin 1870, et nommé au 4 septembre, maire de Chantenay.
  • Porté, lors des élections du 8 février 1871, sur une liste radicale dans la Nièvre, il réunit, sans être élu, 25.501 voix (64.512 votants). Il est condamné à six mois de prison en 1872, pour délits de presse, se représente à l'élection partielle du 27 avril 1873, motivée par le décès de Charles Paultre, et est élu par 33.071 voix (65.442 votants, 95.367 inscrits), contre 31.927 à M. Gillois. La lutte a été des plus vives, et l'élection est invalidée le 27 juin; il obtient la confirmation de son mandat, le 12 octobre suivant, par 39.986 voix (68.696 votants, 96.488 inscrits), contre 28.300 à M. Gillois, monarchiste.
  • Il se fait inscrire au groupe de l'Union républicaine, avec lequel il combat le gouvernement du 24 mai et le ministère de Broglie, et se prononce contre l'état de siège, la loi des maires, pour les amendements Wallon et Pascal Duprat et pour l'ensemble des lois constitutionnelles.
  • Réélu, le 20 février 1876, député de la 2e circonscription de Nevers, par 5.988 voix (9.803 votants, 12.250 inscrits), contre 3.777 à JC Decray, conservateur.
  • Il prend place à l'extrême gauche, vote pour l'amnistie plénière et fait partie des 363.
  • Le 14 octobre 1877, 6.284 voix (11.037 votants, 13.079 inscrits), contre 4.721 à M. Tiersonnier, candidat officiel du maréchal de Mac-Mahon, le renvoient à la Chambre. Il incline alors vers la politique intransigeante, se prononce pour la liberté absolue de la presse, de réunion, d'association, pour l'amnistie, et est encore réélu, le 21 août 1881, par 5.910 voix (7.007 votants, 13.769 inscrits).
  • Ayant contribué avec M. Gaston Laporte à la fondation du journal le Patriote de la Nièvre, il combat de ses votes les cabinets Ferry et Gambetta, repousse les crédits du Tonkin et se déclare partisan de la séparation de l'Église et de l'État.
  • Aux élections d'octobre 1885, il est inscrit sur la liste républicaine radicale de la Nièvre. Après avoir réuni, au premier tour de scrutin, 29.096 voix, il est élu au scrutin de ballottage, le 1er sur 5, par 43.377 voix (83.419 votants, 101.298 inscrits).
  • Il reprend d'abord sa place à l'extrême-gauche, vote l'expulsion des princes, puis s'associe activement au mouvement et à la propagande boulangistes à la Chambre des députés et dans la Nièvre, où il organise plusieurs réunions politiques. Dans la dernière session, il s'abstient sur le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889), et se prononce pour l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution, contre les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes, contre le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse, contre les poursuites contre le général Boulanger.
  • On a de lui quelques brochures : André le paysan, La politique de Jean Guêtré, etc.
  • Aux élections générales du 22 septembre et du 6 octobre 1889, il se représente dans la 2e circonscription de Nevers comme candidat boulangiste révisionniste (il est d'ailleurs membre du comité national boulangiste). Il est réélu, mais au second tour seulement, précédé de 301 voix au premier tour par le conservateur de Noury ; il obtient 4.090 voix sur 11.157 votants et est réélu au scrutin de ballottage avec 5.166 suffrages sur 11.433 votants contre 4.828 à de Noury et 1.332 au républicain Gueneau.
  • En 1893, il est réélu encore au second tour : en tête au premier avec 4.216 voix sur 11.049 votants suivi à 160 voix par le républicain Gros et par le Docteur Petitjean 2.699 voix, il est seul candidat au scrutin de ballottage, et est élu avec 4.815 voix sur 5.493 votants et 8.691 abstentionnistes.
  • En 1898, en revanche, il passe dès le premier tour avec 7.513 suffrages sur 11.362 votants contre 3.724 voix à M. Gros.
  • En 1902, nouveau succès dès le premier tour avec 6.634 voix contre 1.566 à Bouchez, sur 8.955 votants et 14.282 inscrits.
  • Élu sur un programme exclusivement boulangiste en 1889, il propose en 1893 le « vieux programme républicain radical » qu'il assortit au gré des législatures de propositions de quelques mesures d'opportunisme. Membre de la gauche radicale-socialiste, il continue à siéger à l'extrême gauche. Son activité est des plus réduites et s'exerce surtout dans les commissions et les bureaux, dont il en préside plusieurs. Il n'aborde plus la tribune que pour prononcer en tant que doyen d'âge depuis le 9 mars 1900 quelques discours.
  • La maladie d'ailleurs l'éloigne bientôt du Palais-Bourbon et il meurt le 1er août 1905 à Chantenay, où il était né plus de 83 ans auparavant.



Sources :
Dictionnaire des Parlementaires français, Robert et Cougny
Dictionnaire des Parlementaires français, Jean Jolly
Site de l'Assemblée Nationale
--m mirault 5 juin 2011 à 20:51 (CEST)