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===1909 - Audience du 28 janvier===
==188.. - Chronique judiciaire. Tribunal correctionnel de [[Nevers]]==
1) La première affaire concerne le nommé '''Botte''', qui comparait pour vagabondage. Il a 59 ans et 52 condamnations sur la conscience, une entre autres à mort par le 1er Conseil de guerre de Constantine, le 5 novembre 1877.<br>
Dans son audience du 3 février, le tribunal de [[Nevers]] a prononcé les condamnations suivantes :
« Vous ne vous portez pas mal pour un condamné à mort, demande M. Néraud qui préside.<br>
:Louis-Émile Loiseau, quarante-neuf ans, représentant de commerce à [[Nevers]], à quinze jours de prison pour diffamation envers un officier ministériel ;
- Je vous assure, mon président, que j’aurais bien préféré qu’on m’exécute il y a 31 ans, pour la vie que je mène depuis ce temps-là. »<br>
 
:Claude Caffard et Arigle Caffard, pêcheurs à [[Nevers]], par défaut, pour pêche sans permis avec engins prohibés, à 30 francs d'amende pour le premier délit, à 50 francs d'amende pour le deuxième et confiscation des engins ;
 
:Philibert Léveillé, soixante-neuf ans, journalier à [[Crux la Ville]], à 16 francs d'amende et confiscation du fusil pour délit de chasse ;
 
:Lamartine, soixante-onze ans, charpentier à [[Decize]], à 10 francs d'amende, confiscation des filets, pour pêche sans autorisation dans un réserve de l'État ;
 
:François Devault, vingt-huit ans, journalier, à 16 francs d'amende et confiscation du fusil pour chasse sans permis ;
 
:Pierre-Nicolas Moignot, demeurant à [[Nevers]], à 300 francs d'amende, pour colportage et vente d'allumettes de contrebande ;
 
:Joseph Mételle, trente-neuf ans, charretier à [[Nevers]], à six jours de prison, pour vol de charbon.
 
==Source==
*Le Moniteur de la Nièvre, 5 février 1887. Texte communiqué par Pierre Volut
*Transcripteur [[Utilisateur:Mnoel|Martine NOËL]] ([[Discussion utilisateur:Mnoel|discussion]]) 5 novembre 2022 à 16:35 (CET)
 
==1909 - Audience du 28 janvier==
1) La première affaire concerne le nommé Botte, qui comparait pour vagabondage. Il a 59 ans et 52 condamnations sur la conscience, une entre autres à mort par le 1<sup>er</sup> Conseil de guerre de Constantine, le 5 novembre 1877.
 
« Vous ne vous portez pas mal pour un condamné à mort, demande M. Néraud qui préside.
 
- Je vous assure, mon président, que j’aurais bien préféré qu’on m’exécute il y a 31 ans, pour la vie que je mène depuis ce temps-là. »
 
Il n’en disait peut-être pas autant alors. Botte récolte 4 mois de prison, ce qui, avec les précédentes, lui fait 53 condamnations. Presque un record.  
Il n’en disait peut-être pas autant alors. Botte récolte 4 mois de prison, ce qui, avec les précédentes, lui fait 53 condamnations. Presque un record.  


 
2) Le nommé Davasne, âgé de 49 ans, passe ensuite à la barre pour colportage d’allumettes.
2) Le nommé '''Davasne''', âgé de 49 ans, passe ensuite à la barre pour colportage d’allumettes.
C’est une vieille connaissance de la justice ; bien que plus jeune que Botte, il est en avance sur lui quant au nombre de condamnations à mort, il en a deux à son actif qui lui ont été infligées par les conseils de guerre de Blida et d’Oran en 1886 et 1897.
C’est une vieille connaissance de la justice ; bien que plus jeune que Botte, il est en avance sur lui quant au nombre de condamnations à mort, il en a deux à son actif qui lui ont été infligées par les conseils de guerre de Blida et d’Oran en 1886 et 1897.
Le tribunal lui alloue 400 F d’amendes.
Le tribunal lui alloue 400 F d’amendes.


3) Nisson, qui comparait sous l’inculpation multiple de vagabondage, mendicité avec menaces et outrage public à la pudeur, a une mine vraiment patibulaire et personne ne tiendrait à le rencontrer, le soir, à la corne d’un bois.


3) '''Nisson''', qui comparait sous l’inculpation multiple de vagabondage, mendicité avec menaces et outrage public à la pudeur, a une mine vraiment patibulaire et personne ne tiendrait à le rencontrer, le soir, à la corne d’un bois.<br>
Il ne se rappelle plus le nombre de condamnations qu’il a encourues dans son existence. Il reconnait les trois premiers chefs de l’inculpation, mais nie énergiquement le quatrième.
Il ne se rappelle plus le nombre de condamnations qu’il a encourues dans son existence. Il reconnait les trois premiers chefs de l’inculpation, mais nie énergiquement le quatrième.
Le tribunal de [[Nevers]], ne prenant pas en compte ses dénégations, le condamne à six mois de prison.
Le tribunal de [[Nevers]], ne prenant pas en compte ses dénégations, le condamne à six mois de prison.


==Source==
*Paris-Centre, janvier 1909.
*Paris-Centre, janvier 1909.
*Relevé Pierre Volut février 2019
*Relevé Pierre Volut février 2019


 
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[[Catégorie: Vie locale, moeurs]]
[[Catégorie: Vie locale, moeurs]]
[[Catégorie: Justice locale]]
[[Catégorie: Justice locale]]

Version actuelle datée du 5 novembre 2022 à 17:35

188.. - Chronique judiciaire. Tribunal correctionnel de Nevers

Dans son audience du 3 février, le tribunal de Nevers a prononcé les condamnations suivantes :

Louis-Émile Loiseau, quarante-neuf ans, représentant de commerce à Nevers, à quinze jours de prison pour diffamation envers un officier ministériel ;
Claude Caffard et Arigle Caffard, pêcheurs à Nevers, par défaut, pour pêche sans permis avec engins prohibés, à 30 francs d'amende pour le premier délit, à 50 francs d'amende pour le deuxième et confiscation des engins ;
Philibert Léveillé, soixante-neuf ans, journalier à Crux la Ville, à 16 francs d'amende et confiscation du fusil pour délit de chasse ;
Lamartine, soixante-onze ans, charpentier à Decize, à 10 francs d'amende, confiscation des filets, pour pêche sans autorisation dans un réserve de l'État ;
François Devault, vingt-huit ans, journalier, à 16 francs d'amende et confiscation du fusil pour chasse sans permis ;
Pierre-Nicolas Moignot, demeurant à Nevers, à 300 francs d'amende, pour colportage et vente d'allumettes de contrebande ;
Joseph Mételle, trente-neuf ans, charretier à Nevers, à six jours de prison, pour vol de charbon.

Source

  • Le Moniteur de la Nièvre, 5 février 1887. Texte communiqué par Pierre Volut
  • Transcripteur Martine NOËL (discussion) 5 novembre 2022 à 16:35 (CET)

1909 - Audience du 28 janvier

1) La première affaire concerne le nommé Botte, qui comparait pour vagabondage. Il a 59 ans et 52 condamnations sur la conscience, une entre autres à mort par le 1er Conseil de guerre de Constantine, le 5 novembre 1877.

« Vous ne vous portez pas mal pour un condamné à mort, demande M. Néraud qui préside.

- Je vous assure, mon président, que j’aurais bien préféré qu’on m’exécute il y a 31 ans, pour la vie que je mène depuis ce temps-là. »

Il n’en disait peut-être pas autant alors. Botte récolte 4 mois de prison, ce qui, avec les précédentes, lui fait 53 condamnations. Presque un record.

2) Le nommé Davasne, âgé de 49 ans, passe ensuite à la barre pour colportage d’allumettes. C’est une vieille connaissance de la justice ; bien que plus jeune que Botte, il est en avance sur lui quant au nombre de condamnations à mort, il en a deux à son actif qui lui ont été infligées par les conseils de guerre de Blida et d’Oran en 1886 et 1897. Le tribunal lui alloue 400 F d’amendes.

3) Nisson, qui comparait sous l’inculpation multiple de vagabondage, mendicité avec menaces et outrage public à la pudeur, a une mine vraiment patibulaire et personne ne tiendrait à le rencontrer, le soir, à la corne d’un bois.

Il ne se rappelle plus le nombre de condamnations qu’il a encourues dans son existence. Il reconnait les trois premiers chefs de l’inculpation, mais nie énergiquement le quatrième. Le tribunal de Nevers, ne prenant pas en compte ses dénégations, le condamne à six mois de prison.

Source

  • Paris-Centre, janvier 1909.
  • Relevé Pierre Volut février 2019

Notes et références

Notes


References