Saint Pierre le Moûtier église

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L'église Saint Pierre

 

L'église Saint Pierre de Saint Pierre le Moûtier
  • Remarquable église d'un ancien prieuré conventuel de l'ordre de Cluny, maintenant paroissiale de Saint Pierre, XIIe siècle et fin du XIIIe, avec chapelles des XVe et XVIe ; plan rectangulaire, croix marquée seulement dans l'élévation des voûtes, avec saillies du chœur, à chevet plat, et de cinq chapelles, dont quatre au sud et une au nord ; cette église vient d'être arrangée (en 1875).
  • Chœur fort élevé, voûté en berceau ; fenêtres cintrées, dont trois, actuellement bouchées, au mur du fond.
  • La coupole du carré, remplacée par un plafond, était portée par trois arcs cintrés et par un quatrième gothique, refait au XIIIe siècle ; pilastres à impostes décorés de moulures et de billettes.
  • Dans le bras sud, à l'est, chapelle voûtée en berceau de l'autre côté, passage voûté conduisant à la sacristie et dans lequel se trouvait l'entrée de la crypte.
  • Cinq travées de nef avec bas côtés, dont celui du nord refait, à la fin du XIIIe siècle, après un incendie qui avait détruit une partie de l'église.
  • Pas de voûte à la nef ; bas côté sud voûté d'arête, avec arcs-doubleaux plats cintrés sur pilastres à impostes ; bas côté nord de quatre travées seulement, voûtées sur croisées d'ogives rondes portées, ainsi que les arcs-doubleaux gothique à angles abattus, par des colonnettes et des pilastres à chapiteaux de feuillages indigènes d'un travail grossier.
  • Piliers, garnis de colonnes engagées sur la nef et de pilastres sur les bas côtés, reliés entre eux, au sud, par cinq arcades cintrées de la construction primitive et, au nord, par quatre arcs brisés refaits au XIIIe siècle ; chapiteaux curieux à tailloirs épais ornés de billettes ou de petites arcatures, sculptés d'aigles, de formes végétales ou offrant des scènes diverses : un roi, couronne en tête et sceptre à la main, entre deux personnages assis, qui gesticulent et qui semblent causer avec lui ; deux hommes chassant un crocodile ; deux hommes luttant ensemble : l'un a saisi la barbe et les cheveux de l'autre ; à côté un homme et une femme s'embrassent et deux autres hommes se disputent un bâton ; deux hommes se regardant, derrière eux une femme nue, à côté un joueur de lyre assis, puis un individu portant un objet difficile à déterminer, enfin un homme tenant un ours, dressé devant lui, par une chaîne qui entoure le col de l'animal ; on lit sur le tailloir de ce chapiteau, en lettres capitales mêlées d'onciales : VIVENCIVS GIRALDVS FILIVS+VRSVS, chacun de ces noms inscrit au-dessous de l'un des personnages, vrsvs au-dessous de l'ours ; un homme assis près de deux lions, un autre personnage et un ange nimbé.
  • Grandes fenêtres cintrées.
  • Dans la nef, épitaphe de Honneste dame Anne Dvmovtet, vivante femme de honneste homme et saige maistre Henri Bardin advocat, morte en 1579 ; au milieu de la dalle, que contourne l'épitaphe française, une croix et deux écussons, l'un à une fasce, chargée d'un cœur et accompagnée de trois croisettes (du Moutet), l'autre parti des mêmes armes et d'un trèfle soutenu d'un croissant (Bardin), ensuite cette inscription en lettres capitales romaines :
QVI PEDIBVS PHERETRVM CAL-
CAS TV QVAESO PRAECARE NVMINA
MONTANE FLAMEN VT ASTRA COLAT
MAGNA IN DEFVNCTOS PIETAS HA-
VD SORDVIT IPSI NON IN EAM AT-
QVE SVOS SORDEAT ARQVA TIBI.
  • Sous le chœur régnait jadis une crypte romane assez curieuse, voûtée en berceau avec arcs-doubleaux refaits, terminée par une abside ; elle a été malheureusement comblée à la restructuration de l'église.
  • Les chapelles, successivement ajoutées aux flancs de l'édifice à la fin du XVe siècle et au XVIe, voûtées sur croisées d'ogives prismatiques avec retombées ornées de sculptures diverses ; à la chapelle nord, deux de ces consoles décorées de petits personnages : un bénédictin, tenant un ruban sur lequel on lit : mon cœur en dieu, en minuscules gothiques, avec un cœur gravé à la place du mot, et un magistrat du bailliage royal de Saint-Pierre, en costume très bien rendu, tenant aussi une devise difficile à déchiffrer.
  • Dans ces chapelles, percées de fenêtres gothiques ou cintrées, des crédences finement ornementées et quelques bas-reliefs d'un bon travail, en particulier une Vierge, tenant l'enfant Jésus, entourée d'anges, dont l'un porte au col un rosaire.
  • Statue tumulaire en pierre d'un religieux de l'ordre de Saint-Benoît, sans doute d'un prieur de Saint-Pierre-le-Moûtier, de la fin du XVe siècle ; cette statue, courte et d'un travail assez grossier, couchée sous une arcade dont l'intrados offre plusieurs rubans sculptés avec cette devise en lettres minuscules gothiques : gaude maria gaude mater.
  • Portail occidental en saillie, du XIIIe siècle, formé de tores cintrés en retraite, retombant sur un entablement de feuillages indigènes porté par des colonnettes ; au-dessus, une archivolte, avec retombées de masques, et trois fenêtres en lancette.
  • Très beau portail ouvrant dans le bras nord de la croisée, avec tympan festonné sous une archivolte gothique, ornée de feuilles d'acanthe d'une grande délicatesse, retombant sur des édicules qui servent de chapiteaux aux colonnettes ; au milieu Jésus Christ, couronné d'un nimbe croisé, assis sur un trône, bénit et tient un globe ; le Sauveur est entouré des quatre évangélistes, accompagnés de leurs animaux symboliques ; dans une gorge, sous l'archivolte, quatre anges, ceux du bas portant des flambeaux, les autres tenant des encensoirs ; les consoles du linteau décorées de deux des fleuves du paradis représentés par des personnages couchés tenant des urnes ; ce tympan était entièrement peint.
  • Contre-forts plats talutés au sommet.
  • Modillons grossièrement sculptés.
  • Un antéfixe, en forme de croix nimbée, au sommet du mur est du chœur.
  • Par-dessus le carré, clocher carré, percé de baies cintrées et surmonté d'une courte pyramide en ardoise.
  • Quelques écussons contre les murs des chapelles : l'un, du XVIe siècle, à trois grappes de raisin (Gascoing) ; un autre du XVe, à une fasce, chargée de deux étoiles, accompagnée en pointe d'un chien ; un troisième ovale, parti d'un écartelé, aux 1 et 4, d'un chevron engrêlé, accompagné de trois coquilles, et, aux 2 et 3, d'un fascé de six pièces, à trois cœurs couronnés brochant sur le tout, et d'une clef à double panneton en pal, l'écu surmonté d'un chapeau (François Rapine, prieur de Saint-Pierre dans la première moitié du XVIIe siècle).
  • Deux cloches du XVe siècle : la plus grosse portant des médaillons de saints, des écus bandés de six pièces (Bréchard de Bressolles) ; l'autre cloche, plus petite, provenant du beffroi de la ville.



Sources : Répertoire archéologique du département de la Nièvre rédigé sous les auspices de la Société nivernaise des Lettres, sciences et arts par M. le comte de Soultrait ; impr. nationale (Paris) – 1875 et Patrimoine des communes de la Nièvre (Éditions Flohic)
Photo : Éric Monnier (GenNièvre)
--m mirault 14 mars 2011 à 08:07 (CET)