Pouvoir ecclésiastique

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Le pouvoir ecclésiastique ne se défend pas mieux que les échevins. Au 17e siècle, l'église catholique est toujours à Nevers une grande puissance d'ordre spirituel, mais son pouvoir temporel et féodal n'est plus que l'ombre de lui-même. L'évêque est toujours seigneur de Prémery, de Givry, de Parzy, mais à Nevers il n'a gardé que certains droits financiers sur les gens de métiers, derniers vestiges de l'autorité qu'il avait au moyen âge. Le chapitre et certains couvents conservent à peine quelques droits de justice. Le prieur de St-Étienne, marché et centre économique important, doté de nombreux privilèges. Dans ce bourg, le prieur était seul justicier. Les marchands, en particulier les bouchers de St-Étienne, ne dépendaient que de lui. Mais ces privilèges n'ont pas résisté aux attaques de l'autorité épiscopale ou seigneuriale. En vertu d'un contrat de l'année 1385, le prieur a cédé aux ducs les droits qu'il avait sur le bourg et ne s'est réservé que l'enclos du prieuré avec la boucherie.
A la fin de l'ancien régime, ces conditions s'aggravent. Si les agents du pouvoir royal témoignent la même déférence à l'égard de l'église, qui est toujours gardienne de l'ordre moral, ils réduisent autant qu'ils peuvent son autorité politique. Les magistrats du bailliage sont encore moins conciliants. Ils en veulent surtout au prieur de St-Étienne ou petite boucherie, avec sa police et sa réglementation. La royauté et le pouvoir ducal se partagent les dépouilles des autorités en décadence.
La Révolution mettra un terme à cet état de choses en supprimant à la fois les ducs et les rois. Mais déjà dans les dernières années de l'ancien régime certaines nouveautés contrarient l'arbitraire administratif. Après la création de l'assemblée provinciale du Berry en 1778, il avait été question d'organiser sur le même modèle d'autres assemblées provinciales dans certaines généralités comme celle de Moulins. Toutefois, ce projet ne devait aboutir qu'après l'assemblée de Notables et l'édit de 1787 sur les assemblées municipales et provinciales. C'est seulement vers le milieu de l'année 1788 que paraissent le règlement et les instructions, qui organisent dans le Nivernais ces rouages nouveaux.

Il s'agit seulement de la portion du Nivernais comprise dans la généralité de Moulins et englobant les recettes particulières des fiances de Nevers et de Château Chinon. Les nouvelles assemblées municipales ne concernaient pas les villes comme Nevers qui avaient depuis longtemps une municipalité.

L'assemblée provinciale, réunie à Nevers le 16 août 1788 dans la grande salle de la bibliothèque des Récollets sous la présidence de l'évêque Pierre de Séguiran, comprenait douze membres, dont six représentaient le Tiers État.

On peut citer comme appartenant au commerce et à l'industrie, deux maîtres de forges, François Léveillé et Claude Decantes.

Ces douze membres, que le roi avait désignés, se choisirent eux-mêmes douze collègues, à la fois dans les trois ordres et dans les principales localités de la région. Le travail devait être préparé par une Commission intermédiaire, siégeant également à Nevers et se tenant en relation avec cinq bureaux de correspondance établis à Saint Pierre le Moûtier, à Decize, à Château-Chinon, à Saint Saulge, à Moulins Engilbert. Cette commission, que présidait aussi l'évêque de Nevers, comprenait un secrétaire-greffier, deux procureurs-syndics, un représentant du clergé, un de la noblesse et deux du Tiers État. Simonin Duvernay, trésorier de France, et Guynet, maire de Nevers.
L'Assemblée provinciale du Nivernais a pour ainsi dire à peine vécu.

Elle n'eut qu'une session de quelques jours, qu'elle employa à s'organiser. Ensuite, elle ne fut plus convoquée en raison de l'imminence des États Généraux.

Par contre, la Commission intermédiaire a siégé du 26 août 1788 au 24 juillet 1790. Bientôt réduite à quelques membres seulement par suite d'abstentions et de décès, elle fut dominée par les représentants du Tiers, en particulier par Simonin Duvernay. La commission surveilla toute l'administration en général et s'occupa plus spécialement de certaines questions. Elle fit la répartition des impôts à la place de l'intendant. Elle établit plus d'équilibre et d'équité entre les diverses paroisses et communautés, en se basant sur les mémoires et les réclamations des assemblées municipales. Elle réserva sur le produit des impôts de quoi alimenter une sorte de budget provincial, nécessaire aux dépenses particulière du pays. Elle rendit des services à l'agriculture, à l'industrie et surtout au commerce. Elle examinait les devis de tous les travaux publics, présentait des observations aux ingénieurs et contrôlait l'emploi des fonds. Elle recevait les plaintes des habitants et des messagers sur le mauvais état des routes, et donnait des instructions à l'administration des « atterrissements et débordements » de la Loire avec l'administration des Turcies et Levées. Elle reprit et organisa dans l'intérêt du peuple et du commerce les ateliers de charité. (§ sur les transports par terre et sur l'état matériel - à venir)