Oisy

De Wiki58
Aller à la navigationAller à la recherche

L'incendie de 1800

Historique du village de Oisy et des catastrophes énoncées :

La rue principale
  • Le village de Oisy, (canton de Clamecy, département de la Nièvre, région de Bourgogne) d’une superficie de 1.700 hectares (environ !), compte actuellement 343 habitants (INSEE 1999) : les Auçois.
    Depuis la Révolution, il est constitué de quatre hameaux : Grand Oisy, Petit Oisy, Paroy et Sembrèves. Il faut y ajouter la ferme de « Poil Rôti » (au nord, presqu’en limite de Clamecy) et une maison isolée au lieu-dit « les Carreaux ».
    Des fouilles sur le Mont Saint-Aubin ont montré la présence de chasseurs de rennes au paléolithique supérieur (badegaulien) - 16.000 ans environ.
    Oisy, maintenant « Grand Oisy », apparaît par écrit à la fin du VIIe siècle sous le nom d’Auciacus. La paroisse appartenait à l’Évêque d’Auxerre, puis au chapitre de la cathédrale, seigneur d’Oisy jusqu’à la Révolution. Les habitants d’Oisy ont tous été affranchis par une charte du mois d’août 1341, sur ordre d’Hugues de Montaigu. Les chanoines du chapitre d’Auxerre – qui étaient seigneurs d’Oisy – ont fait clore de murailles et de forteresse « ladite ville d’Oisy » par un acte passé en avril 1552. En l’an 9 c’est 76 bâtiments qui ont été réduits en cendres par ce terrible incendie. 3 ans après, un autre sinistre consuma 20 maisons, des granges et toutes les récoltes qu’elles contenaient.
    A un kilomètre et demi au nord d’Oisy, se trouve une « montagne » où l’on voit encore les ruines d’une chapelle construite au moyen âge et démolie en 1793 (acte de destruction révolutionnaire) ; elle était dédiée à Saint-Aubin. Un monastère de moines dominicains existait autrefois entre cette montagne Saint Aubin et Oisy, mais je n’ai pas trouvé trace de document mentionnant l’époque de sa destruction.
    Les habitants (pour la période 1800) vivaient essentiellement du commerce du bois (les forêts étaient nombreuses) et du commerce des bêtes (vaches charolaises, veau, volailles etc..) ; ils faisaient un peu de céréales et cultivaient quelques vignes (sans grand renom, de qualité médiocre, vendu sur les marchés du secteur essentiellement).
    Les noyers étaient très abondants (tout le monde en possédait, y compris les plus modestes familles) ; de ce fait, la noix entrait dans de multiples compositions culinaires (des gâteaux et de l’huile de noix étaient vendus par les femmes, sur les marchés régionaux et les foires, et jusqu’à Auxerre après la Révolution).
    La plupart des maisons et granges, autrefois, étaient faites avec du bois et quelques pierres. Après le dernier incendie de 1800, les maisons détruites seront rebâties essentiellement en pierre, les habitants ayant perdu leurs voisins, et même des membres de leurs familles, lors d’incendies successifs pendant plusieurs générations, la leçon porte enfin ses fruits.
  • Un terrible incendie, le 24 novembre 1800 , anéantit donc presque tout le village. En plus des victimes et des dégâts énormes, l’aspect médiéval a pratiquement disparu. Les maisons reconstruites montrent le talent des tailleurs de pierre et des carriers d’Oisy.
    Les carrières en activité jusqu’à la première moitié du XXe siècle sont maintenant remblayées. La pierre d’Oisy était non gélive et réputée pour sa dureté.

La mairie et les écoles

Et dans les hameaux ?

  • À « Petit Oisy », l’église semble avoir toujours été à cet endroit situé en dehors des murs. On y trouve également la mairie, l’école, l’ancien presbytère, un château du XVIIIeme siècle ainsi que le moulin à grain qui y était rattaché . C’est aussi là que l’on trouve le cimetière ouvert en 1832 lors de l’épidémie de choléra.
Le Château côté nord-est.
  • « Paroy », autrefois dépendant de la seigneurie de Trucy-l’Orgueilleux, est rattaché pour le spirituel à la paroisse d’Oisy en 1696, et à la commune dès la Révolution.
    La chapelle sainte-Anne a remplacé une chapelle plus ancienne en 1835.
  • A Sembrèves, il reste peu d’éléments d’un château (propriété privée) incendié au cours d’un siège au XVIIe siècle.
    La Chapelle Saint Michel, située au hameau de « Grand-Oisy » fut incendiée en 1800 et ne fut reconstruite qu’en 1843.
    La présence de moulins sur le Sauzay (rivière) remonte probablement au XIIe siècle. Hormis les moulins à grain pour les farines, il y eut des moulins pour l’huile de noix, un moulin pour une famille de foulons qui travaillaient avec des tisserands et drapiers de Clamecy, et qui fut un temps un moulin à papier.
    Une papeterie eut aussi une certaine renommée autrefois.


La population :

  • De la fin de la Révolution à nos jours la population a été divisée par deux.
  • Beaucoup d’habitants d’Oisy travaillent au flottage du bois, de Clamecy à Paris. Surtout au XIXe siècle. Ces « compagnons de rivière » figurent au recensement de population, mais vivent plus de la moitié de l’année en d’autres lieux. Beaucoup meurent en dehors de ce village. Les brûlés de l’incendie de 1800, qui n’ont pas péris immédiatement, ont été en grande partie transportés à Clamecy où ils y décèdent pour la plupart dans les jours qui suivent. Ils ne figurent pas au registre des décès du village.
  • Les données de l’INSEE signalent cependant qu’en 1800 il était dénombré 682 habitants et que 6 années plus tard, en 1806, il n’était plus dénombré que 596 habitants, soit 86 habitants de moins. Alors qu’en 1820, (14 années après) le nombre des habitants était remonté à 718. La population ira d’ailleurs en s’accroissant systématiquement jusqu’en 1851, où, après le coup d’état de Napoléon III, la population commencera à migrer, essentiellement vers le nord (Auxerre, Sens ou Paris). En 1982, la population du village tombe à son plus bas nombre, égal à la fin de la grande peste : 306 habitants ! Le village est alors composé essentiellement de vieillards en retraite pour ses 2/3. Depuis peu, la courbe amorce une remontée par le retour « sur les terres ancestrales » de quelques jeunes retraités, et surtout quelques nouveaux arrivants choisissant, probablement, la tranquille qualité de vie de ce coin de Bourgogne, plutôt que le stress des villes.

L’incendie à Oisy l’An 9 de la République :

  • Sur la commune d’Oisy, (Région Bourgogne, département Nièvre-nord, canton de Clamecy), plusieurs incendies ont porté la désolation (comme sur d’autre communes-paroisses de ce département, à d’autres dates, d’ailleurs) les constructions (compris les chapelles et les châteaux) étaient constituées essentiellement en bois et pierre (trop de bois entrait dans ces constructions ; certaines maisons médiévales étaient presque entièrement faites de bois) les granges recelaient beaucoup de fourrage aussi, car le commerce de bête était une activité assez florissante ; l’ensemble brûlait donc aisément depuis toujours.
  • En l’an 9, soixante-seize bâtiments furent réduits en cendres sur cette commune qui comportait au bourg fermé de murs : 81 bâtiments ( source : Sous-Préfet Marlière) et vingt-trois personnes périrent, selon un document manuscrit de ce même sous-préfet de la Nièvre [rédigé par Marlière, chevalier de l’Ordre Impérial] trouvé aux archives nationales de Paris et consultable aussi à la Bibliothèque Municipale de Clamecy.
    On peut aisément imaginer l’affliction des habitants du bourg, qui perdent leurs demeures, leurs récoltes, leurs bêtes et parfois des membres de leur famille proche. C’est le grand deuil et la détresse matérielle qui s’abat sur ce petit village. Dans les jours qui suivent, après avoir comptabilisé les dégâts, et enterré les morts, plusieurs familles quittent Oisy pour n’y plus revenir, d’autres s’installent chez des parents, dans les hameaux préservés de l’incendie, c’est le cas de ma propre famille qui s’installe au hameau de Paroy.
    Trois ans après, (en l’an 12) un autre sinistre consuma vingt maisons à « Petit-Oisy », des granges et toutes les récoltes que celles-ci contenaient. J’ignore à ce jour s’il y eut des victimes humaines, les documents des AN de Paris n’en parlent pas.
    Je suis parvenue, en un premier temps, à obtenir une liste des personnes décédées en l’an 9 [voir ci- dessous] à partir des TD (cette liste est par ailleurs peut-être incomplète). Je m’en suis procuré les actes à la suite ; (sur ces documents il est clairement mentionné que l’incendie se déclare le 4 Frimaire : à ce jour dans la liste ci-dessous : 15 personnes sont répertoriées)...

La suite comprenant la liste, les actes et les sources est à lire sur Incendie à Oisy en 18000 de Danièle-Alice Daniel