Affaires de moeurs

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1680 - Les deux Anglaises et le cocher

Le 23 juin 1680, deux ressortissantes anglaises, Suzanne Smith, épouse de Jean Faxe, officier chez le roi d’Angleterre, et demoiselle Elizabeth Smith, fille de Jacques Smith, écuyer demeurant à Londres, portent plainte contre le sieur Lafleur, cocher du carrosse assurant la liaison Moulins-Paris. Elles se sont embarquées la veille dans ce carrosse ; avec elles voyageait un troisième passager, le sieur Mouroz, demeurant à Paris. Peu après le départ, le cocher Lafleur « au lieu de toucher ses chevaux, les auroit laissés à la conduite du petit jeune homme qui luy servoit de postillon. Il seroit entré dans le carrosse, disant que la première place du carrosse luy appartenoit et il auroit porté la main soubs la jupe de dame Suzanne Smith en luy faisant des discours insolents… » My God ! Shocking, isn’t ? Et les discours insolents se sont prolongés pendant trois heures, malgré les remontrances des deux voyageuses et de leur compagnon de route.

Arrivées à l’étape de Saint Pierre le Moûtier, les deux Anglaises abandonnent le carrosse, « cherchant une voie plus sûre », et elles attendent le lendemain dans une auberge. Avant de reprendre leur périple, elles se rendent au tribunal et accusent ce cocher trop entreprenant.

  • Archives du Présidial de Saint Pierre le Moûtier, série B. - Henri de Flamare, Inventaire sommaire des Archives Départementales antérieures à 1790, tome II, série B.

1844 - Le vieux garçon

François Laumain est un vieux garçon de 42 ans. En cette qualité, il a pour servantes de jeunes et jolies fillettes et, dans ses moments de loisirs, il s'amuse à leur conter fleurette en leur promettant l'hymen. Ne vous y fiez pas, mes brunettes ! Si quelques unes de vos pareilles réussissent, beaucoup trop se flattent d'un vain espoir. Prenez exemple sur Jeannette ; certes elle a des appas ; son œil noir pétille et pourtant, vers le septième ou huitième mois, Laumain ne trouvant plus sa taille aussi svelte, la mit à la porte sans pitié !

- Oh, l'inconstant ! Direz-vous.

- S'il n'était qu'inconstant ; mais il est tigre ; écoutez :

Le président : - Laumain, vous êtes accusé d'avoir frappé cette fille et de l'avoir traînée dans la boue !
L'accusé : - C'est encore une des calomnies de cette fille, qui s'en va partout publiant que je me suis amusé avec elle, et qui me poursuit de ses importunités.
Le président : - Plaignante, qu'avez-vous à répondre ? L'accusé prétend qu'il ne vous a point maltraitée et que vous mentez.
La plaignante : - Il m'avait promis de venir au secours de mon enfant ; moi, monsieur, je suis une pauvre fille ; je n'ai que mes deux bras pour vivre, et si je vais à ma journée, qui soignera mon enfant ? (Jeannette met son mouchoir devant ses yeux).

Le tribunal, après avoir entendu les témoins de la scène, condamne Laumain à 1 franc d'amende, 5 francs de dommages-intérêts et aux dépens.

Jeannette : - Il aurait bien mieux fait de me donner l'argent qu'il va lui en coûter !!!
  • (Tribunal correctionnel de Château-Chinon,
  • L'Écho de la Nièvre, samedi 3 février 1844)

En janvier 1845, la troupe de théâtre de M. Thuillier joue à Nevers et à Moulins un vaudeville intitulé Le Vieux Garçon et la Petite Fille, une pièce écrite par Germain Delavigne (frère du célèbre Casimir Delavigne). M. Thuillier tient le rôle-titre, la petite Caroline Francisque, âgée de 6 ans, joue quatre rôles, dont celui de la petite fille, évidemment.

  • Relevé par Pierre Volut janvier 2022

1861 - Attentats à la pudeur

Cour d'Assises de la Nièvre.
Audience du 20 août. Huis-clos.

René Tambour, pépiniériste à Clamecy, est accusé d'avoir attenté à la pudeur d'une jeune femme de dix-sept ans, habitant la même maison que lui.

Les faits, fort condamnables aux yeux de la morale, n'ont pas paru au jury revêtir ce caractère de criminalité que la loi entend punir.

Après quelques minutes de délibération, les jurés ont rapporté un verdict négatif.


Audience du 21 août. Huis-clos. Les faits reprochés à Sébastien Levêque, de la commune de Monceaux le Comte, sont beaucoup plus graves ; car ce n'est point à une femme capable de se défendre qu'il s'est attaqué, c'est à des jeunes filles de huit à dix ans qu'il a initiées au vice.

Aussi le jury n'a-t-il pas hésité à répondre affirmativement sur la culpabilité.

Toutefois, en raison des antécédents honorables de l'accusé qui, pendant soixante ans, avait été honnête, les jurés ont mitigé leur verdict par l'admission de circonstances atténuantes.

En conséquence, Levêque n'a été condamné qu'à trois années d'emprisonnement.

  • Le Journal de la Nièvre, 24 août 1861
  • Relevé par Pierre Volut janvier 2022

18.. - Un rastaquouère

Cette fois-ci, c'est officiel ; point n'est besoin d'employer les périphrases pour raconter les aventures peu édifiantes du rastaquouère auvergnat Bolard, de cet immonde personnage qui avait su capter la confiance des Nivernais, grâce à l'appui de la gent cléricale.

Tout le monde se souvient de sa modeste arrivée à Nevers. Peu de temps après, il entrait comme professeur de gymnastique dans un établissement d'enseignement de notre ville. Et, poussé graduellement par les directeurs de cet établissement, il arrivait à former une société.

Alors, il changea de manières, de modeste qu'il était, il devint tour à tour arrogant, hypocrite, supplantant ses confrères et accaparant ainsi toute la jeunesse gymnaste.

Vers 1885, un bruit courut : Bolard, disait-on, s'était livré à des attentats à la pudeur sur des jeunes gens. Grâce à l'influence de ses protecteurs, il parvint à faire étouffer ces bruits. Indulgence coupable, cause principale de ce qui arrive aujourd'hui : Bolard se croyant tout permis a souillé plusieurs petits enfants, comptant que les choses se passeraient comme la première fois. Et elles se seraient passées ainsi, si l'un de nos confrères, auprès de qui les parents des victimes avaient fait une démarche, n'avait pris les devants et posé nettement l'accusation.

Dès l'apparition de cette note, Bolard, se sentant perdu, se sauva, prenant la ligne de Lyon, pour de là filer sans doute en Suisse.

De l'instruction qui s'en est suivie, dirigée par le commissaire de police de Nevers, il résulte que Félix Bolard est accusé, depuis plusieurs mois, d'avoir outragé les mœurs à Nevers.

Espérons que ce rastaquouère sera pincé et soigneusement corrigé par dame Justice.

  • La Tribune Républicaine, 5 septembre 1888. Texte communiqué par Pierre Volut
  • Transcripteur Martine NOËL (discussion) 5 novembre 2022 à 17:36 (CET)

1892 - Ignobles individus

La police de Nevers recherche un ou deux individus qui se seraient rendus coupables, lundi dernier 20 juin, de deux attentats à la pudeur sur la personne de petites filles âgées de sept ans ; voici le signalement de l'un de ces individus : paraissant âgé de trente à trente-cinq ans, taille d'un mètre soixante à un mètre soixante-cinq, assez gros, cheveux bruns, moustache brune fine, visage plein. Il était vêtu d'un veston et d'un pantalon noirs, chemise blanche, chaussé de bottines à élastiques, coiffé d'un chapeau de paille blanc avec un ruban noir.

L'individu a accosté une des deux fillettes dans la rue du Parc entre onze heures et midi. La seconde fillette a été accostée dans la même rue, vers une heure de l'après-midi. On ne sait si c'est le même individu.

Celui-ci a suivi avec l'enfant cet itinéraire : rues Saint-Just, du Rempart, place de la Halle, rues Saint-Martin, du Vieux-Château, des Ouches et l'escalier du théâtre. L'enfant aurait été conduite ensuite place des Récollets, où l'individu la laissa devant un bazar.

L'autre a été rencontrée pleurant dans le voisinage du chemin de fer par un passant qui l'a ramenée au bureau de tabac de M. Guin, rue de la Chaussée.

Les personnes qui auraient vu un individu répondant au signalement donné plus haut sont priées de vouloir bien aller au bureau de M. le commissaire pour donner des renseignements.

  • Le Journal de la Nièvre, 24 juin 1892. Texte communiqué par Pierre Volut
  • Transcripteur Martine NOËL (discussion) 20 novembre 2022 à 10:32 (CET)

1903 - Arrestation pour attentat aux moeurs

Arrestation :

Le nommé Pierre Courot, âgé de quarante-cinq ans, journalier, sans domicile fixe, né à Verneuil, a été mis en état d'arrestation par la gendarmerie de Cercy la Tour, sous l'inculpation d'attentat aux mœurs.

  • Le Courrier de la Nièvre du 22/11/1903

1919 : Police des mœurs

Hier, vingt-cinq procès-verbaux de contravention ont été dressés contre des filles de mauvaises mœurs pour infraction à la police des mœurs. Malheureusement, cette excellente mesure n'empêchera pas ces papillons de nuit d'exercer clandestinement leur métier dans notre cité nivernaise et d'y entretenir une débauche qui ne cessera qu'avec leur disparition.

  • Paris-Centre, dimanche 6 avril 1919. Relevé Pierre Volut février 2019

Notes et références

Notes


References