« Assassinats » : différence entre les versions

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*Texte communiqué par Pierre Volut
*Texte communiqué par Pierre Volut
*Transcripteur [[Utilisateur:Mnoel|Martine NOËL]] ([[Discussion utilisateur:Mnoel|discussion]]) 20 mars 2023 à 09:01 (CET)
*Transcripteur [[Utilisateur:Mnoel|Martine NOËL]] ([[Discussion utilisateur:Mnoel|discussion]]) 20 mars 2023 à 09:01 (CET)
1710 - Assassinat de François Roy==
Le 31 décembre 1709, pendant la terrible famine, le batelier François Roy est tué à coups de sabots sur le grand chemin de la ville de [[Decize]] à la Saulaie ; son argent et ses vêtements lui sont dérobés ; son cadavre est laissé nu sur place. Les coupables sont des habitants du faubourg Saint-Gilles, parmi lesquels la justice cite les noms de François Berger, d’Anne Guyonin son épouse, du vigneron Louis Andrault et de Louise Marinier.
:« Ce jourd'huy deuxième jour du mois de janvier mil sept cent dix, en la chambre criminelle de la ville et chatellenie de [[Decize|Desize]], pardevant nous François De Lin avocat juge chastellain ordinaire et criminel de ladite chastellenie, heure de quatre de relevée, en exécution de notre ordonnance de ce jourd'huy, avons fait amener des prisons par le geolier François Berger, manœuvre demeurant au faubourg Saint Gisle les Desize, accusé de l'assassinat commis en la personne d'un homme incognu, et trouvé mort, nu entièrement et étendu au lieu appelé la Sollaye, sur le grand chemin allant de [[Decize|Desize]] au lieu appelé la Justice, à l'interrogatoire duquel Berger nous avons procédé, quy ensuite après avoir pris et rendu le serment sous lequel il a promis et juré de dire la vérité.... »
François Berger, jardinier, 35 ans environ, demeurant au faubourg Saint-Gilles, il n'a qu'une femme et un enfant et avoue avoir du mal à subsister, il a dû vendre le peu de meubles qu'il possédait....
« Le lundy dernier trente décembre, il est sorti de sa maison avec sa femme et  Louis Andraux, pour chercher des herbages du côté de Chevannes. Ils ont pris dans les jardins quelques feuilles de choux. Il dit qu'il a trouvé un homme mort sur le grand chemin. La femme Berger et Louis Andrault, après avoir manié et roulé le cadavre, l'ont dépouillé et ont porté les vêtements chez eux. »
Le juge fait présenter les hardes dudit homme.
Second interrogatoire le trois janvier : Louise Maringat et Jean Andraux, manœuvre du faubourg de Crotte :
Transport du juge, du greffier et d'un chirurgien, examen du corps : « barbe grande et meslée de poils blancs, et cheveux courts, plats ; un petit sachet de toile grise (porte-monnaie) vide. Marques de coups sur l'estomac et en-dessous des deux seins, omoplate de l'épaule droite rompue et fracassee. » Mort de froid peut-être, exposé nu à la gelée.
Liste des effets dérobés : « un bonnet de nuit de serge blanche, un justaucorps de serge brune, une culotte de serge blanche, une chemisette, une cravate de toile, un chapeau, une mauvaise paire de bas bruns, deux couteaux, une cuiller d'étaing, une petit sachet, un scapulaire, un petit baril de buis, deux boucles de souliers. »
*Cote 1B/103. Texte communiqué par Pierre Volut
*Transcripteur [[Utilisateur:Mnoel|Martine NOËL]] ([[Discussion utilisateur:Mnoel|discussion]]) 20 mars 2023 à 09:43 (CET)


==1748 - Assassinat à [[Château Chinon|Château Chinon]]==
==1748 - Assassinat à [[Château Chinon|Château Chinon]]==

Version du 20 mars 2023 à 10:43

1707 - Homicide de Pierre Moreau

(tisserand, archer de la maréchaussée le 28 avril 1707).

Il a reçu un coup de fusil tiré par Jean Peuillot. Il a été attiré par Jeanne, la fille de Peuillot, guet-apens dans la ruelle de la chambre ou deux amants surpris ? La fille Peuillot et Pierre Moreau se barricadent ; ils professent des menaces « égorgeons-les, il y a trop longtemps qu'ils nous font pastir. »

Moreau se réfugie chez sa belle-sœur, il meurt de ses blessures le lendemain.

Plainte contre Peuillot par Paul Étignard, avocat à Château Chinon.

Une sentence de grâce est prononcé pour Jean Peuillot. Rien n'indique ce qu'il est advenu de Jeanne Peuillot, amoureuse de Pierre Moreau, ou complice de son père.

1708 - Homicide d'Edmé Maublanc

20 juin, le procureur du Roy contre Jean Minot, meunier, de la paroisse de Rouy, homicide d'Edme Maublanc, meunier du moulin de Goulnot, en la paroisse de Saint Saulge, tué sur le chemin de Nevers à Saint Saulge.

L'assassinat s'est produit 18 à 19 mois avant l'arrestation de l'assassin. La veuve de la victime s'est remariée. Une course-poursuite s'est alors engagée pour cerner l'assassin. Le nouveau mari, meunier au même moulin, aidé de ses valets, est allé chercher l'assassin au village de Grand-Champ, paroisse de Rouy ; ils ont appris qu'il était dans les bois ; ils l'ont trouvé, lui ont donné un coup de fusil dans les reins et un coup de baïonnette dans la gorge et un coup de crosse de fusil sur la tête. Ses blessures ont été ensuite pansées par le chirurgien Pinette.

Conduit à Saint-Pierre, Jean Minot est soumis à la question ordinaire, l'interrogatoire sous torture des brodequins : les jambes de l'accusé sont serrées entre deux planches et le bourreau ajoute successivement des coins de bois pour écraser les pieds ; Jean Minot subit deux fois six coins, il nie les faits.

La sentence condamne Minot aux galères pour neuf ans (15 septembre).

1710 - Assassinat de François Roy== Le 31 décembre 1709, pendant la terrible famine, le batelier François Roy est tué à coups de sabots sur le grand chemin de la ville de Decize à la Saulaie ; son argent et ses vêtements lui sont dérobés ; son cadavre est laissé nu sur place. Les coupables sont des habitants du faubourg Saint-Gilles, parmi lesquels la justice cite les noms de François Berger, d’Anne Guyonin son épouse, du vigneron Louis Andrault et de Louise Marinier.

« Ce jourd'huy deuxième jour du mois de janvier mil sept cent dix, en la chambre criminelle de la ville et chatellenie de Desize, pardevant nous François De Lin avocat juge chastellain ordinaire et criminel de ladite chastellenie, heure de quatre de relevée, en exécution de notre ordonnance de ce jourd'huy, avons fait amener des prisons par le geolier François Berger, manœuvre demeurant au faubourg Saint Gisle les Desize, accusé de l'assassinat commis en la personne d'un homme incognu, et trouvé mort, nu entièrement et étendu au lieu appelé la Sollaye, sur le grand chemin allant de Desize au lieu appelé la Justice, à l'interrogatoire duquel Berger nous avons procédé, quy ensuite après avoir pris et rendu le serment sous lequel il a promis et juré de dire la vérité.... »

François Berger, jardinier, 35 ans environ, demeurant au faubourg Saint-Gilles, il n'a qu'une femme et un enfant et avoue avoir du mal à subsister, il a dû vendre le peu de meubles qu'il possédait....

« Le lundy dernier trente décembre, il est sorti de sa maison avec sa femme et Louis Andraux, pour chercher des herbages du côté de Chevannes. Ils ont pris dans les jardins quelques feuilles de choux. Il dit qu'il a trouvé un homme mort sur le grand chemin. La femme Berger et Louis Andrault, après avoir manié et roulé le cadavre, l'ont dépouillé et ont porté les vêtements chez eux. »

Le juge fait présenter les hardes dudit homme.

Second interrogatoire le trois janvier : Louise Maringat et Jean Andraux, manœuvre du faubourg de Crotte :

Transport du juge, du greffier et d'un chirurgien, examen du corps : « barbe grande et meslée de poils blancs, et cheveux courts, plats ; un petit sachet de toile grise (porte-monnaie) vide. Marques de coups sur l'estomac et en-dessous des deux seins, omoplate de l'épaule droite rompue et fracassee. » Mort de froid peut-être, exposé nu à la gelée.

Liste des effets dérobés : « un bonnet de nuit de serge blanche, un justaucorps de serge brune, une culotte de serge blanche, une chemisette, une cravate de toile, un chapeau, une mauvaise paire de bas bruns, deux couteaux, une cuiller d'étaing, une petit sachet, un scapulaire, un petit baril de buis, deux boucles de souliers. »

  • Cote 1B/103. Texte communiqué par Pierre Volut
  • Transcripteur Martine NOËL (discussion) 20 mars 2023 à 09:43 (CET)

1748 - Assassinat à Château Chinon

Le 28 dudit mois [août 1748] a été trouvé assassiné sur le grand chemin proche les Chaumes-Cottin Lazare Bouchoux laboureur au village des Bouchoux, paroisse d'Arleuf âgé d'environ quarante cinq ans, époux de Jeanne Rollot et le vingt neuf a été inhumé dans l'église, les formalités de justice faite, en présence de Jeanne Rollot, Claude Gié beau frère du déffunt qui ne signent.

Extrait du registre des sépultures de Chateau-Chinon - Année 1748

1779 - Meurtre à Saint Léger de Fougeret

Cejourdhuy 9 daoust 1779 a été + inhumé Jean Papon fils de Claude Papon et de Françoise Michot ses pere et mere qui a été assigné (lire assassiné) dans le bois de la Vernée Bourdon duquel cadavre on na trouvé que la teste un bra une cuisse en presence de Huge Bazot de Guilliaume Michot de Jacque Giéz de Lazare Pregermain qui ne signe(nt). Guillier curé de St Leger. + apres les formalitées de justice.

[not 1] [not 2] [not 3] [not 4] [not 5]

Récit proposé par Alain Trinquet d'après le registre des BMS pour l’année 1779

Patrick Raynal 22 avril 2009 à 19:04 (UTC)

1797 - On recherche l’instituteur de Charrin

Un meurtre inexpliqué

Le 20 Ventôse An V (11 février 1797), à huit heures du matin, Jean Nicolas Reignier, propriétaire à La Faige, commune de Saint-Pierre de Laval (Allier), est assis dans sa cuisine, auprès du feu. Dans la même pièce se trouvent son épouse et deux servantes. Soudain, la porte s’ouvre ; son neveu Honoré Reignier, 33 ans, entre avec un fusil à deux coups à la main.

Sans avoir proféré aucune parole, Honoré Reignier tire sur son oncle ; il l’atteint au côté droit. Le coup est mortel : le vieil homme s’effondre par terre. Le meurtrier vient vérifier et sort calmement. Devant la maison, il rencontre Basile Cheminski, serviteur de son oncle et il lui annonce : « Entre ! Ton monsieur est mort. » Cheminski se lance à sa poursuite. Honoré Reignier le met en joue en lui rappelant qu’il lui reste une balle, et il s’enfuit.

On recherche l’assassin

Le juge Pierre Simon, de Lapalisse, lance un mandat d’arrêt contre le meurtrier, mais nul ne sait où il se cache. Son dernier domicile connu est le village de Charrin, près de Decize, où il exerce la fonction d’instituteur. Il n’y est pas… Il est condamné à mort par contumace.

Le 21 Floréal An V (11 avril 1797), son signalement est diffusé dans les départements de l’Allier, de la Nièvre, de la Saône-et-Loire et du Rhône-et-Loire[not 6]

Honoré Reignier est arrêté

Le 14 Vendémiaire An V (6 septembre 1797), le maire de Pierrefitte-sur-Loire est prévenu que la veille au soir un homme a été arrêté par les gendarmes sur les bords de la Loire. Il n’a pas de passeport en règle ; celui qu’il exhibe, délivré à Milly (Seine-et-Oise), date de deux ans. Interrogé, cet homme prétend qu’il s’appelle Honoré Reignier. Il nie absolument sa culpabilité dans un crime qu’il dit ne pas connaître.

Reignier est conduit à Lapalisse et il tente d’expliquer qu’il se rendait à pied chez une tante demeurant à Saint-Gérand. Il est confronté à une autre tante, la veuve de Jean Nicolas, puis aux domestiques Marie Tachon, Françoise Gascon, François Dessert, Pierre Beurier et Basile Cheminski.

On apprend au fil des témoignages le passé de cet assassin. C’est un homme instable qui a raté sa jeunesse. « Après avoir fait des dépenses considérables pour lui procurer un état, sans avoir pu l’y déterminer, son oncle le gardait chez lui depuis plusieurs années et fournissait à tous ses besoins comme à ses propres enfants… »

N’ayant pas de situation, le jeune homme est parti au début de la Révolution ; il a étudié la médecine pendant 4 à 5 ans ; il demeurait alors chez sa soeur et son beau-frère à Saint-Germain-en-Laye. Il s’est brouillé avec eux. Nommé officier de santé (il a sur lui une carte de l’Ecole de Santé de Paris, dont il a fréquenté la 3e classe), il est venu exercer son talent à La Nocle. Puis il a abandonné la médecine pour devenir instituteur à Charrin, près de son père, six mois environ avant le meurtre.

  • Pierre Volut, La Justice d'Autrefois, articles parus dans l'hebdomadaire Sud-Nivernais, 1991.

Notes et références

Notes

  1. Jean Papon a été baptisé le 20 may 1773, il a donc un peu plus de six ans ; ah les garçons, toujours intrépides ! Claude Papon, le père de l’enfant, est manœuvre au village des Michots.
  2. Je n’ai pas trouvé la Vernée Bourdon sur la carte au 25.000e, ni sur la carte de Cassini, mais il existe aux Michots un bois dit les Vernes, je le sais parce qu’il appartenait à ma grand-mère paternelle, originaire des Michots, et que j’en ai hérité.
  3. Jerosme Guillier, le curé, qui commence à se faire vieux, a confondu assigné et assassiné. On peut le comprendre si l’on se réfère à cette note de Littré à la suite de sa définition d'assigner. Étymologie : Berry, assiner; wallon, asèner, faire signe ; provenç. assignar ; espagn. asignar ; ital. assegnare ; de adsignare, de ad, et signare, faire signe (voy. Signer). On voit que assigner et assener se confondent. Le g ne se prononçait pas au XVIIe siècle : assiner, d'après Chifflet, Gramm. p. 227. L'auberge enfin de l'hyménée Lui fut pour maison assinée, La Font. Fabl. VI, 20.
  4. Toujours à propos de la lettre g, le curé Guillier ne semble connaître que le g dur, comme ici Huge pour Hugue, et ailleurs dans les BMS, Nuge pour Nugue, à se demander s’il prononçait Guirard pour Girard.
  5. On ne sait ce qui permet au curé d’être aussi affirmatif lorsqu’il parle d’assassinat. Ailleurs, dans des cas semblables, on parle de loups, il est vrai qu’on est au mois d’août, et je ne sais s’ils sévissaient en toute saison. Il serait intéressant de jeter un coup d’œil aux archives judiciaires de St Pierre Le Moûtier pour voir si l'enquête n’a été qu’une formalité, comme il le dit assez maladroitement, ou si elle a débouché sur la découverte d’un coupable.
  6. Le département du Rhône-et-Loire sera scindé en deux : le Rhône (chef-lieu Lyon) et la Loire (chef-lieu Montbrison, puis à partir de 1855 Saint-Etienne).

References