« Nouvelles des prisonniers » : différence entre les versions

De Wiki58
Aller à la navigationAller à la recherche
Aucun résumé des modifications
Aucun résumé des modifications
Ligne 25 : Ligne 25 :
::- Otto Stern a été enterré à [[Decize|<u>Decize</u>]] dans le carré militaire ; sa tombe porte le n°1 sur le plan, elle n'a aucun signe distinctif, ni croix, ni stèle.<br>
::- Otto Stern a été enterré à [[Decize|<u>Decize</u>]] dans le carré militaire ; sa tombe porte le n°1 sur le plan, elle n'a aucun signe distinctif, ni croix, ni stèle.<br>
::- Peter Berstl, né le 29 juin 1885 à Traunstein (Allemagne), de nationalité bavaroise, soldat au 1<small><sup>er</sup></small> R. Bavarois, 4<small><sup>e</sup></small> C<small><sup>ie</sup></small>, fait prisonnier à Hardaincourt le 15 juin 1916, est décédé le 24 septembre 1917 à [[La Machine|<u>La Machine</u>]], au camp des Glénons.<br>
::- Peter Berstl, né le 29 juin 1885 à Traunstein (Allemagne), de nationalité bavaroise, soldat au 1<small><sup>er</sup></small> R. Bavarois, 4<small><sup>e</sup></small> C<small><sup>ie</sup></small>, fait prisonnier à Hardaincourt le 15 juin 1916, est décédé le 24 septembre 1917 à [[La Machine|<u>La Machine</u>]], au camp des Glénons.<br>
::- Wilhelm Syska, né le 27 octobre 1892 à Sukalarz-Serytud (Pologne), de nationalité polonaise, engagé dans l'armée allemande et prisonnier de guerre, est décédé le 2 février 1918 à Basse-Meule, [[La Machine|<u>La Machine</u>]].
::- Wilhelm Syska, né le 27 octobre 1892 à Sukalarz-Serytud (Pologne), de nationalité polonaise, engagé dans l'armée allemande et prisonnier de guerre, est décédé le 2 février 1918 à Basse-Meule, [[La Machine|<u>La Machine</u>]].<br>


<font color="blue>'''Les prisonniers de guerre évadés.</font color="blue">
[[Image:Guerre 1914-1918 173.jpg|thumb|250px|<center>Prisonniers français Erfurt</center>]]
*'''Pierre François Alexandre Maxime Marienne''' est né à Dompierre-sur-Besbre. Lorsqu'il passe le conseil de révision, il est instituteur à [[Devay|<u>Devay</u>]]. Il bénéficie d'un aménagement de la loi de mars 1905 et n'effectue qu'une année de service militaire d'octobre 1906 à septembre 1907 au [[13e régiment d'infanterie|<u>13<small><sup>e</sup></small> Régiment d'Infanterie</u>]].<br> Le 4 août 1914, dans le cadre de la mobilisation générale, il est rappelé ; il est affecté au 213<small><sup>e</sup></small> R.I., régiment de réserve, qui part combattre dans le Sud de l'Alsace. Après avoir progressé en direction de Colmar, dans les premiers jours de la guerre, l'Armée d'Alsace reçoit l'ordre de se retirer sur les sommets des Vosges ; d'autres menaces pèsent alors sur Paris, jusqu'à la bataille de la Marne. Néanmoins, la ville de Thann et ses abords immédiats restent contrôlés par les Français.<br> Au début de décembre 1914, une grande opération est organisée pour conquérir les sommets des Vosges qui dominent la plaine d'Alsace au Nord de Thann, dont le célèbre Hartmannswillerkopf (appelé Vieil Armand par les Français) et les villages en contrebas, Steinbach, Uffholz, Wattweiler. Le 213<small><sup>e</sup></small> R.I. va participer à cette attaque avec le 5<small><sup>e</sup></small> Bataillon de Chasseurs à pied. De violents combats s'engagent le 13 décembre, le village de Steinbach est pris ; le lendemain, les Allemands lancent une contre-attaque, les Français doivent évacuer, ils ont subi des pertes importantes, plus de 370 blessés, tués et disparus.<br> Parmi les disparus du 14 décembre 1914, il y a plusieurs Nivernais, morts ou prisonniers. Le caporal Pierre Marienne est interné au camp du Heuberg, dans le Duché de Bade. Un camp qui avait été ouvert en octobre 1914 pour 3000 prisonniers, et qui en comptera 15000 en 1917, dont 7500 Russes et 5000 Français. Le camp était constitué d'une centaine de baraques construites par les prisonniers sur un plan géométrique. Les sureffectifs ont rapidement détérioré les conditions de vie et d'hygiène.<br> Le 8 juin 1917, Pierre Marienne rentre en France. Il reçoit une citation et la Croix de guerre avec palme : « ''Très bon caporal. A toujours fait preuve de très belles qualités militaires. Fait prisonnier le 14 décembre 1914, a tenté à trois reprises de s'évader. Dans la dernière évasion, a fait preuve de très belles qualités de sang-froid et d'initiative et a rapporté de précieux renseignements sur l'ennemi''. »   
*'''Raoul Charles Hippolyte Pointu''', imprimeur à [[Decize|<u>Decize</u>]], combattait lui aussi en Alsace au 213<small><sup>e</sup></small> R.I. où il avait le grade de sergent. Lui aussi, il a été signalé disparu le 18 juin 1915 au Bois-en-Brosse, sur les pentes du Hilsenfist, à quelques kilomètres de Steinbach. Ce jour-là, trois soldats issus du canton de Decize, ont perdu la vie dans ce Bois : Jean Pagneux de [[Saint Germain Chassenay|<u>Saint-Germain-Chassenay</u>]], Alexandre Labrune de [[Decize|<u>Decize</u>]], et Annet Morin de [[Fleury sur Loire|<u>Fleury-sur-Loire</u>]].<br> Raoul Pointu est prisonnier au camp de Ohrdruf, puis à celui de Langesalza. Deux camps situés en Thuringe, donc très éloignés de nos lignes, et ravagés par le typhus. Il parvient à s'évader et rentre en France le 27 septembre 1917, pour être à nouveau incorporé au 213<small><sup>e</sup></small> R.I.<br>
*Deux autres soldats du canton, prisonniers de guerre en Allemagne, se sont évadés l'année suivante: '''Pierre Marceaut''', de [[La Machine|<u>La Machine</u>]], détenu depuis le 25 février 1916, s'est échappé de son camp en juin 1918 ; '''Georges Férié''', de [[Decize|<u>Decize</u>]], pris par l'ennemi au Chemin des Dames le 27 mai 1918, puis détenu à Laon, a réussi à quitter en Belgique le convoi qui l'emmenait vers un camp ; il est rentré en France le 7 octobre 1918.<br><br>


Texte de Pierre Volut http://histoiresdedecize.pagesperso-orange.fr/index.htm et http://lesbleuetsdecizois.blogspot.fr/ mis en page par --[[Utilisateur:Mnoel|Mnoel]] 18 février 2015 à 11:29 (CET)
Texte de Pierre Volut http://histoiresdedecize.pagesperso-orange.fr/index.htm et http://lesbleuetsdecizois.blogspot.fr/ mis en page par --[[Utilisateur:Mnoel|Mnoel]] 18 février 2015 à 11:29 (CET)

Version du 25 juin 2017 à 09:16

Guerre 1914-1918 57.jpg
Le camp d'Ohrdruf dans lequel sont internés des soldats du canton de Decize
  • La Tribune Républicaine vient de diffuser une liste de 21 soldats et sous-officiers du 213e R.I. détenu au camp du Heuberg (Grand-Duché de Bade). Parmi eux, il y a les poilus Marienne, Poupon, Barichard, Devoucoux, Combémorel et Ramage, issus de notre canton.
    Le camp du Heuberg est situé à 800 mètres d'altitude, dans le sud de la Forêt-Noire, à environ 40 kilomètres du lac de Constance.
    Les prisonniers sont humainement traités ; ils effectuent des travaux de terrassement pour lesquels ils sont payés 25 pfennigs par jour (0,30 F) ; avec ce modeste salaire, ils peuvent acheter à la cantine du pain noir (0,50 F la livre), du fromage et des confitures, car la nourriture ordinaire est mauvaise et insuffisante ; mais on leur a saisi l'argent qu'ils portaient sur eux lors de leur capture.
    Le règlement du camp est très strict :
1° Il est expressément interdit aux prisonniers de s'approcher à moins de trois pas des fils de fer de l'enceinte. La sentinelle appelle ceux qui s'approchent et, s'ils ne s'arrêtent pas, elle doit faire emploi de son arme.
2° Il est sévèrement défendu aux prisonniers de sortir sans permis et sans escorte au-dehors du camp.
3° Il est interdit de fumer à l'intérieur des bâtiments, ou d'allumer des chandelles ou du pétrole.
4° À l'intérieur des bâtiments ou baraques du camp de prisonniers, la plus grande propreté doit régner. Après 8 h 30 du soir, la lumière est éteinte. A partir de ce moment, il est interdit de chanter ou de causer à haute voix.
5° L'horaire sera ordonné chaque matin par un ordre du jour. Jusqu'à nouvel ordre, le réveil est à 6 h du matin.
6° Les prisonniers porteront leurs plaintes à leurs caporaux français, qui sont responsables de leur transmission.
7° Les prisonniers seront avertis que des fausses déclarations vis-à-vis de leurs supérieurs, soit sur demande ou sans demande, seront punies très sévèrement.
8° Il est sévèrement interdit aux prisonniers de s'entretenir avec les allemands ou étrangers, notamment des militaires ou civils [sic].
  • La Croix-Rouge est chargée des communications entre les prisonniers de guerre et leurs familles, via son bureau de Genève. En France, l'Œuvre des Prisonniers de guerre regroupe les colis, intervient auprès de la presse locale et des hommes politiques pour tenter de faire libérer des prisonniers malades ou soutiens de famille.
    L'un des prisonniers du 213e R.I., Raoul Pointu, va réussir à s'évader le 27 septembre 1917 et à rentrer à Decize, où il va ensuite bénéficier d'un congé de convalescence.

Prisonniers de guerre, chez nous.

Prisonniers de guerre Allemands
  • « L'un d'eux, assis dans le wagon qui le conduisait vers les Bouches-du-Rhône, regardait avec curiosité les plaines de la Camargue. Puis, se tournant vers le sous-officier chef d'escorte, il constata, en souriant dans sa barbe rousse :
    - Nous qui voulions atteindre Paris, voilà que nous allons jusqu'à Marseille... Ach ! Wie komisch !
    Et ravi au fond de ne plus devoir risquer sa peau pour son souverain, il plaisantait. Car deux choses caractérisent la mentalité des prisonniers boches : la joie de savoir qu'ils pourront manger à leur faim, et la satisfaction d'avoir définitivement échappé au pilonnage de notre artillerie. Ceux qui viennent de Verdun ou de la Somme l'avouent carrément lorsqu'ils parlent à cœur ouvert et lorsqu'ils savent que leurs propos ne seront pas répétés... »
(Maurice Dekobra, Le Pays de France, n° 133, 3 mai 1917, p. 4)

L'article continue sur le même ton : la France que les P.G. allemands découvrent est un pays de Cocagne, les simples soldats travaillent avec acharnement aux tâches qui leur sont imposées ; les officiers reprennent leurs études, se perfectionnent dans notre langue et lisent nos philosophes...
Comme toujours, la propagande est assez loin de la réalité. Pierre Bonnot a participé à un convoi de prisonniers allemands entre Dijon et Lyon :

...« Hier nous avons conduit un train de prisonniers boches jusqu'à Lyon, ils étaient environ 300, et nous étions une soixantaine pour les garder. Je me suis trouvé avec 4 autres pour les mener aux cabinets pendant les arrêts aux gares. Ils avaient de bonnes figures et tout rougeauds ; il y en avait beaucoup qui causaient français, surtout les chefs... Je songe encore aux bonnes vieilles femmes qui montraient leurs poings ou leurs parapluies aux Boches, les gamins criaient après. »
  • Les prisonniers de guerre allemands ont été répartis entre des chantiers, des usines et des fermes assez loin du front – parfois en Algérie ou au Maroc. Pour la plupart, leur sort n'a été ni un enfer, ni un pays de Cocagne.
    Trois sont morts dans notre canton :
- Otto Stern a été enterré à Decize dans le carré militaire ; sa tombe porte le n°1 sur le plan, elle n'a aucun signe distinctif, ni croix, ni stèle.
- Peter Berstl, né le 29 juin 1885 à Traunstein (Allemagne), de nationalité bavaroise, soldat au 1er R. Bavarois, 4e Cie, fait prisonnier à Hardaincourt le 15 juin 1916, est décédé le 24 septembre 1917 à La Machine, au camp des Glénons.
- Wilhelm Syska, né le 27 octobre 1892 à Sukalarz-Serytud (Pologne), de nationalité polonaise, engagé dans l'armée allemande et prisonnier de guerre, est décédé le 2 février 1918 à Basse-Meule, La Machine.

Les prisonniers de guerre évadés.

Prisonniers français Erfurt
  • Pierre François Alexandre Maxime Marienne est né à Dompierre-sur-Besbre. Lorsqu'il passe le conseil de révision, il est instituteur à Devay. Il bénéficie d'un aménagement de la loi de mars 1905 et n'effectue qu'une année de service militaire d'octobre 1906 à septembre 1907 au 13e Régiment d'Infanterie.
    Le 4 août 1914, dans le cadre de la mobilisation générale, il est rappelé ; il est affecté au 213e R.I., régiment de réserve, qui part combattre dans le Sud de l'Alsace. Après avoir progressé en direction de Colmar, dans les premiers jours de la guerre, l'Armée d'Alsace reçoit l'ordre de se retirer sur les sommets des Vosges ; d'autres menaces pèsent alors sur Paris, jusqu'à la bataille de la Marne. Néanmoins, la ville de Thann et ses abords immédiats restent contrôlés par les Français.
    Au début de décembre 1914, une grande opération est organisée pour conquérir les sommets des Vosges qui dominent la plaine d'Alsace au Nord de Thann, dont le célèbre Hartmannswillerkopf (appelé Vieil Armand par les Français) et les villages en contrebas, Steinbach, Uffholz, Wattweiler. Le 213e R.I. va participer à cette attaque avec le 5e Bataillon de Chasseurs à pied. De violents combats s'engagent le 13 décembre, le village de Steinbach est pris ; le lendemain, les Allemands lancent une contre-attaque, les Français doivent évacuer, ils ont subi des pertes importantes, plus de 370 blessés, tués et disparus.
    Parmi les disparus du 14 décembre 1914, il y a plusieurs Nivernais, morts ou prisonniers. Le caporal Pierre Marienne est interné au camp du Heuberg, dans le Duché de Bade. Un camp qui avait été ouvert en octobre 1914 pour 3000 prisonniers, et qui en comptera 15000 en 1917, dont 7500 Russes et 5000 Français. Le camp était constitué d'une centaine de baraques construites par les prisonniers sur un plan géométrique. Les sureffectifs ont rapidement détérioré les conditions de vie et d'hygiène.
    Le 8 juin 1917, Pierre Marienne rentre en France. Il reçoit une citation et la Croix de guerre avec palme : « Très bon caporal. A toujours fait preuve de très belles qualités militaires. Fait prisonnier le 14 décembre 1914, a tenté à trois reprises de s'évader. Dans la dernière évasion, a fait preuve de très belles qualités de sang-froid et d'initiative et a rapporté de précieux renseignements sur l'ennemi. »
  • Raoul Charles Hippolyte Pointu, imprimeur à Decize, combattait lui aussi en Alsace au 213e R.I. où il avait le grade de sergent. Lui aussi, il a été signalé disparu le 18 juin 1915 au Bois-en-Brosse, sur les pentes du Hilsenfist, à quelques kilomètres de Steinbach. Ce jour-là, trois soldats issus du canton de Decize, ont perdu la vie dans ce Bois : Jean Pagneux de Saint-Germain-Chassenay, Alexandre Labrune de Decize, et Annet Morin de Fleury-sur-Loire.
    Raoul Pointu est prisonnier au camp de Ohrdruf, puis à celui de Langesalza. Deux camps situés en Thuringe, donc très éloignés de nos lignes, et ravagés par le typhus. Il parvient à s'évader et rentre en France le 27 septembre 1917, pour être à nouveau incorporé au 213e R.I.
  • Deux autres soldats du canton, prisonniers de guerre en Allemagne, se sont évadés l'année suivante: Pierre Marceaut, de La Machine, détenu depuis le 25 février 1916, s'est échappé de son camp en juin 1918 ; Georges Férié, de Decize, pris par l'ennemi au Chemin des Dames le 27 mai 1918, puis détenu à Laon, a réussi à quitter en Belgique le convoi qui l'emmenait vers un camp ; il est rentré en France le 7 octobre 1918.

Texte de Pierre Volut http://histoiresdedecize.pagesperso-orange.fr/index.htm et http://lesbleuetsdecizois.blogspot.fr/ mis en page par --Mnoel 18 février 2015 à 11:29 (CET)