« Nevers rue des Ardilliers » : différence entre les versions

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'''<u>RUE DES ARDILLIERS à NEVERS</u>'''  
'''<u>RUE DES ARDILLIERS à NEVERS</u>'''  


*Autrefois le mot ''Ardillier'' s'employait pour désigner un lieu rempli de ronces et d'épines. On trouvait jadis dans la seigneurie
*Autrefois le mot ''Ardillier'' s'employait pour désigner un lieu rempli de ronces et d'épines. On trouvait jadis dans la seigneurie de Semelins (paroisse de Billy-Chevannes) le bois des Ardilliers.<br>
de Semelins (paroisse de Billy-Chevannes) le bois des Ardilliers.<br> M. de Soultrait, dans son ''Dictionnaire géographique'', dit
M. de Soultrait, dans son ''Dictionnaire géographique'', dit que ''Guillelmus et Johannes de Ardilleriis'' vivaient en 1283 et que leur famille donna ce nom à la porte des Ardilliers.<br>
que ''Guillelmus et Johannes de Ardilleriis'' vivaient en 1283 et que leur famille donna ce nom à la porte des Ardilliers.<br><br>Il  
Il est bon de ne pas oublier qu'en morvandeau le mot ''ardille'' signifie argile. Près de Luzy se trouvent les Ardillys, où il y eut une fabrique de tuiles. Les potiers se servant aussi d'argile, on pourrait peut-être faire un rapprochement.<br>
est bon de ne pas oublier qu'en morvandeau le mot ''ardille'' signifie argile. Près de Luzy se trouvent les ''Ardillys'', où il y eut
Il paraît certain que les maîtres de la Compagnie des arquebusiers avaient la permission d'établir un jeu d'arquebuse pour y exercer ceux qui faisaient profession des armes et qu'à Nevers, depuis les temps les plus anciens jusqu'en 1622 les exercices de tirs des arquebusiers eurent lieu dans les fossés voisins de la ''porte des Artilliers''. <br>
une fabrique de tuiles. Les potiers se servant aussi d'argile, on pourrait peut-être faire un rapprochement.<br><br>Il paraît certain  
Cette porte des Ardilliers était une lourde charge pour les habitants de Varennes, qui l'avaient refaite en 1404 et qui devaient la réparer chaque fois qu'elle en avait besoin. La tour qui se trouvait à côté fut bâtie en 1400. Neuf ans plus tard, les échevins firent mettre une serrure neuve pour fermer la chaîne qui était en travers de ''la rue de la Porte des Ardilliers''.<br>
que les maîtres de la Compagnie des arquebusiers avaient la permission d'établir un jeu d'arquebuse pour y exercer ceux qui faisaient
En 1414, Thévenin de Nevers dirige les maçons qui travaillent à la tour du mur des Ardilliers<br>
profession des armes et qu'à Nevers, depuis les temps les plus anciens jusqu'en 1622 les exercices de tirs des arquebusiers eurent 
En 1430, la ville construit un boulevard de bois dans les fossés près des Ardilliers.<br>
lieu dans les fossés voisins de la ''porte des Artilliers''.<br><br> Cette porte des Ardilliers était une lourde charge pour les 
En 1734, le duc de Nivernais permit la démolition des portes de Loire, du Pont Cizeau et des Ardilliers, à la condition que ses armes seraient apposées aux ouvrages que l'on ferait. La porte des Ardilliers fut remplacée, en 1746, par l'arc de triomphe élevé en souvenir de la victoire de Fontenoy et désigné sous le nom de ''Porte de Paris''.<br>
habitants de Varennes, qui l'avaient refaite en 1404 et qui devaient la réparer chaque fois qu'elle en avait besoin. La tour qui se
De toute ancienneté la route de Paris passait par la Porte du Croux. Cette direction fut abandonnée pour celle de la Porte de la Barre qui fut délaissée, en août 1577, pour celle des Ardilliers. En 1606 la route fut tracée par Pougues, Vernuche et le faubourg de la Chaussée, puis elle fut ramenée à la Porte des Ardilliers, qui prit définitivement le nom de Porte de Paris. La rue elle-même fut souvent désignée par le nom de ''rue de la Porte-de-Paris''.<br>
trouvait à côté fut bâtie en 1400. Neuf ans plus tard, les échevins firent mettre une serrure neuve pour fermer la chaîne qui 
Après l'assassinat de Lepelletier de Saint-Fargeau, le 20 janvier 1793, par le garde du corps Pâris qui voulait venger la mort du roi sur l'un de ses juges, la porte de Paris fut quelque temps appelée ''Porte Lepelletier''. Peu après on plaça sur la porte un panneau portant cette inscription : ''La nature, la raison, les moeurs, la liberté sont les divinités de ce pays''. L'arc de triomphe était autrefois décoré de trophées d'armes sculptés, dont il ne reste plus de traces (détruits en 1794). Voltaire, alors historiographe du roi, fut chargé de produire les vers gravés sur cet arc de triomphe. Sur le couronnement, du côté de la route de Paris, on lisait :<br>
était en travers de ''la rue de la Porte des Ardilliers''.<br> En 1414,Thévenin de Nevers dirige les maçons qui travaillent à la 
::Au grand homme modeste, au plus doux des vainqueurs,
tour du mur des Ardilliers.<br> En 1430,la ville construit un boulevard de bois dans les fossés près des Ardilliers.<br> En 1734,
::Au père de l'Etat, au maître de nos cœurs.<br>
le duc de Nivernais permit la démolition des portes de Loire, du Pont Cizeau et des Ardilliers, à la condition que ses armes 
et du côté de la ville :<br>
seraient apposées aux ouvrages que l'on ferait.<br> La porte des Ardilliers fut remplacée, en 1746, par l'arc de triomphe élevé en 
::A ce grand monument qu'éleva l'abondance,
souvenir de la victoire de Fontenoy et désigné sous le nom de ''Porte de Paris''.<br><br>De toute ancienneté la route de Paris
::Reconnaissez Nevers et jugez de la France.<br>
passait par la Porte du Croux. Cette direction fut abandonnée pour celle de la Porte de la Barre qui fut délaissée, en août 1577, pour celle des Ardilliers. En 1606 la route fut tracée par Pougues, Vernuche et le faubourg de la Chaussée, puis elle fut ramenée
Ces vers ont disparu depuis la restauration effectuée en 1836.<br>
à la Porte des Ardilliers, qui prit définitivement le nom de Porte de Paris. La rue elle-même fut souvent désignée par le nom de 
Sur les parois on grava, d'un côté, une inscription de fondation en latin, de l'autre des vers de Voltaire.<br>
''rue de la Porte-de-Paris''. <br> Après l'assassinat de Lepelletier de Saint-Fargeau, le 20 janvier 1793, par le garde du corps
Près de la Porte de Paris au n° 19, on trouve un passage qui fait communiquer la rue des Ardilliers au n° 70 de la rue de la Préfecture.<br>
Pâris qui voulait venger la mort du roi sur l'un de ses juges, la porte de Paris fut quelque temps appelée ''Porte Lepelletier''.
Il paraît que dans la maison où.mourut le Chancelier Jean Le Clerc on voyait encore en 1835 son buste et celui de sa femme. Cette maison appartint à M. de la Ferté. Elle fut ensuite occupée par l'imprimerie du ''Journal de la Nièvre'', puis un commerçant en gros l'appropria à ses convenances.<br>
Peu après on plaça sur la porte un panneau portant cette inscription : ''La nature, la raison, les moeurs, la liberté sont les divinités de ce pays''.<br>L'arc de triomphe était autrefois décoré de trophées d'armes sculptés, dont il ne reste plus de traces 
Les maisons qui attenaient à la Porte de Paris ont été démolies pour assurer le passage des piétons.<br>
(détruits en1794). Voltaire, alors historiographe du roi, fut chargé de produire les vers gravés sur cet arc de triomphe. Sur le
On trouvait jadis dans la rue des Ardilliers ''l'Hôtel de l'Image'' qui avait, suspendue à une potence en fer, une enseigne représentant la Vierge avec l'enfant Jésus sur le bras gauche. Près de cet hôtel se trouvait la petite maison d'un facétieux bottier, nommé Simonnot, qui avait fait peindre une grande enseigne au milieu de laquelle on voyait une oie et sur l'un des côtés le maître bottier présentant une paire de bottes à un client qui s'avançait pour saisir l'oie. Au-dessous ces mots expliquaient le rébus : ''Prenez vos bottes et laissez la monnoie''.
couronnement, du côté de la route de Paris, on lisait :<br><br> Au grand homme modeste, au plus doux des vainqueurs,<br>    Au père de l'Etat, au maître de nos coeurs.<br><br>et du côté de la ville :<br> A ce grand monument qu'éleva 
 
l'abondance,<br> Reconnaissez Nevers et jugez de la France.<br><br>
 
Ces vers ont disparu depuis la restauration effectuée en 1836.<br><br>Sur les parois on grava, d'un côté, une inscription de fondation 
 
en latin, de l'autre des vers de Voltaire.<br>Près de la Porte de Paris au n° 19, on trouve un passage qui fait communiquer
la rue des Ardilliers au n° 70 de la rue de la Préfecture.<br>Il paraît que dans la maison où mourut le Chancelier Jean Le Clerc on 
voyait encore en 1835 son buste et celui de sa femme. Cette maison appartint à M. de la Ferté. Elle fut ensuite occupée par l'imprimerie du ''Journal de la Nièvre'', puis un commerçant en gros l'appropria à ses convenances.<br>Les maisons qui attenaient à
la Porte de Paris ont été démolies pour assurer le passage des piétons.<br> On trouvait jadis dans la rue des Ardilliers
l' ''Hôtel de l'Image'' qui avait, suspendue à une potence en fer, une enseigne représentant la Vierge avec l'enfant Jésus sur le 
bras gauche. Près de cet hôtel se trouvait la petite maison d'un facétieux bottier, nommé Simonnot, qui avait fait peindre une grande
enseigne au milieu de laquelle on voyait une oie et sur l'un des côtés le maître bottier présentant une paire de bottes à un client qui s'avançait pour saisir l'oie. Au-dessous ces mots expliquaient le rébus : ''Prenez vos bottes et laissez la monnoie''.<br> 
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[[Personnages Gueneau (Famille)|<u>Victor GUENEAU</u>]] dans Mémoires de la Société académique du Nivernais – 1924/T26<br>
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[[Personnages Gueneau (Famille)|<u>Victor Guéneau</u>]] dans Mémoires de la Société Académique du Nivernais – 1924/T26<br>
[[Catégorie:Rues]]
[[Catégorie:Rues]]

Version du 17 mai 2012 à 09:50

Rue des Ardilliers et Porte de Paris

RUE DES ARDILLIERS à NEVERS  

  • Autrefois le mot Ardillier s'employait pour désigner un lieu rempli de ronces et d'épines. On trouvait jadis dans la seigneurie de Semelins (paroisse de Billy-Chevannes) le bois des Ardilliers.

M. de Soultrait, dans son Dictionnaire géographique, dit que Guillelmus et Johannes de Ardilleriis vivaient en 1283 et que leur famille donna ce nom à la porte des Ardilliers.
Il est bon de ne pas oublier qu'en morvandeau le mot ardille signifie argile. Près de Luzy se trouvent les Ardillys, où il y eut une fabrique de tuiles. Les potiers se servant aussi d'argile, on pourrait peut-être faire un rapprochement.
Il paraît certain que les maîtres de la Compagnie des arquebusiers avaient la permission d'établir un jeu d'arquebuse pour y exercer ceux qui faisaient profession des armes et qu'à Nevers, depuis les temps les plus anciens jusqu'en 1622 les exercices de tirs des arquebusiers eurent lieu dans les fossés voisins de la porte des Artilliers.
Cette porte des Ardilliers était une lourde charge pour les habitants de Varennes, qui l'avaient refaite en 1404 et qui devaient la réparer chaque fois qu'elle en avait besoin. La tour qui se trouvait à côté fut bâtie en 1400. Neuf ans plus tard, les échevins firent mettre une serrure neuve pour fermer la chaîne qui était en travers de la rue de la Porte des Ardilliers.
En 1414, Thévenin de Nevers dirige les maçons qui travaillent à la tour du mur des Ardilliers
En 1430, la ville construit un boulevard de bois dans les fossés près des Ardilliers.
En 1734, le duc de Nivernais permit la démolition des portes de Loire, du Pont Cizeau et des Ardilliers, à la condition que ses armes seraient apposées aux ouvrages que l'on ferait. La porte des Ardilliers fut remplacée, en 1746, par l'arc de triomphe élevé en souvenir de la victoire de Fontenoy et désigné sous le nom de Porte de Paris.
De toute ancienneté la route de Paris passait par la Porte du Croux. Cette direction fut abandonnée pour celle de la Porte de la Barre qui fut délaissée, en août 1577, pour celle des Ardilliers. En 1606 la route fut tracée par Pougues, Vernuche et le faubourg de la Chaussée, puis elle fut ramenée à la Porte des Ardilliers, qui prit définitivement le nom de Porte de Paris. La rue elle-même fut souvent désignée par le nom de rue de la Porte-de-Paris.
Après l'assassinat de Lepelletier de Saint-Fargeau, le 20 janvier 1793, par le garde du corps Pâris qui voulait venger la mort du roi sur l'un de ses juges, la porte de Paris fut quelque temps appelée Porte Lepelletier. Peu après on plaça sur la porte un panneau portant cette inscription : La nature, la raison, les moeurs, la liberté sont les divinités de ce pays. L'arc de triomphe était autrefois décoré de trophées d'armes sculptés, dont il ne reste plus de traces (détruits en 1794). Voltaire, alors historiographe du roi, fut chargé de produire les vers gravés sur cet arc de triomphe. Sur le couronnement, du côté de la route de Paris, on lisait :

Au grand homme modeste, au plus doux des vainqueurs,
Au père de l'Etat, au maître de nos cœurs.

et du côté de la ville :

A ce grand monument qu'éleva l'abondance,
Reconnaissez Nevers et jugez de la France.

Ces vers ont disparu depuis la restauration effectuée en 1836.
Sur les parois on grava, d'un côté, une inscription de fondation en latin, de l'autre des vers de Voltaire.
Près de la Porte de Paris au n° 19, on trouve un passage qui fait communiquer la rue des Ardilliers au n° 70 de la rue de la Préfecture.
Il paraît que dans la maison où.mourut le Chancelier Jean Le Clerc on voyait encore en 1835 son buste et celui de sa femme. Cette maison appartint à M. de la Ferté. Elle fut ensuite occupée par l'imprimerie du Journal de la Nièvre, puis un commerçant en gros l'appropria à ses convenances.
Les maisons qui attenaient à la Porte de Paris ont été démolies pour assurer le passage des piétons.
On trouvait jadis dans la rue des Ardilliers l'Hôtel de l'Image qui avait, suspendue à une potence en fer, une enseigne représentant la Vierge avec l'enfant Jésus sur le bras gauche. Près de cet hôtel se trouvait la petite maison d'un facétieux bottier, nommé Simonnot, qui avait fait peindre une grande enseigne au milieu de laquelle on voyait une oie et sur l'un des côtés le maître bottier présentant une paire de bottes à un client qui s'avançait pour saisir l'oie. Au-dessous ces mots expliquaient le rébus : Prenez vos bottes et laissez la monnoie.



Victor Guéneau dans Mémoires de la Société Académique du Nivernais – 1924/T26