François Perrot témoignages

Jeudi 3 novembre 2011.

François Perrot est appelé au 18^e Régiment d'Instruction des Transmissions à Epinal le 2 mai 1960. Deux jours plus tard, il est blessé et passe ses deux premiers mois de classes à l'hôpital ; il est encore à Epinal les deux mois suivants. Puis il est affecté au 8^e R.I.T. au Mont-Valérien, près de Paris ; comme il a déjà quelques notions de dépannage radio, il suit les cours de l'Ecole des Transmissions, passe six diplômes spécialisés et devient caporal-chef. Il est ensuite envoyé à Dijon, à l'E.R.G.M.T., caserne Heudelet, où il reste jusqu'en juillet 1961.

Il part en Algérie en bateau, de Port-Vendres à Philippeville. Puis il est acheminé par le train à Constantine, au Camp Fray (64^e Compagnie de Transmission d'Infanterie de Marine), dans le quartier Sidi Mabrouk, où il reste jusqu'au 19 mars 1962. Il est nommé sergent. De fin mars à début juin 1962, il est à Djidjelli.

Son travail consiste surtout à effectuer du dépannage radio. A Djidjelli, il gère un stock de piles. Les piles périmées et les objets piégés qui ont été confisqués à l'ennemi sont embarqués sur des bateaux, jetés à la mer à 7 ou 8 kilomètres du rivage et les soldats doivent les détruire en tirant dessus, d'où un gigantesque gâchis de balles.

François Perrot se souvient de patrouilles dangereuses dans les rues de Constantine : trois ou quatre soldats armés de MAS 36 accompagnent un gendarme et doivent se méfier de tous les civils qu'ils croisent ; un jour, François Perrot assiste à un attentat de l'O.A.S. : une voiture s'arrête devant une boulangerie, un homme sort, jette un objet puis remonte et la voiture repart, le gendarme refuse de donner l'ordre d'intervenir et quelques secondes plus tard la boulangerie explose, mais il n'y a ni tués ni blessés. Autre souvenir pénible : le trajet dans un D.C. 4 non-aménagé (et encore moins insonorisé) vers la France.

Lors du départ définitif vers la France, en juin 1962, avant l'embarquement à Bône, les soldats sont harcelés par des gamins qui leur lancent des cailloux.

• Texte communiqué par Pierre Volut
• Transcripteur Martine NOËL (discussion) 29 janvier 2024 à 11:49 (CET)