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Située au confluent de l’[[Yonne]] et du [[Beuvron (rivière)]], la ville de Clamecy déroule ses maisons sur un coteau en pente douce dont les versants latéraux, à l’est et à l’ouest, sont plus abrupts. Rues étroites et tortueuses, nombreux escaliers, maisons médiévales à pignons, tourelles et courettes latérales, jardins tombant en pente raide jusqu’aux lavoirs aménagés sur le bief des moulins, toits de tuiles plates la facture médiévale est évidente.  
Située au confluent de l’[[Yonne]] et du [[Beuvron (rivière)]], la ville de Clamecy déroule ses maisons sur un coteau en pente douce dont les versants latéraux, à l’est et à l’ouest, sont plus abrupts. Rues étroites et tortueuses, nombreux escaliers, maisons médiévales à pignons, tourelles et courettes latérales, jardins tombant en pente raide jusqu’aux lavoirs aménagés sur le bief des moulins, toits de tuiles plates la facture médiévale est évidente.  


Outre la collégiale (XII” siècle) et son clocher de style gothique flamboyant, nombreux sont les édifices, hôtels particuliers classés ou inscrits.  
Outre la collégiale (XII<sup>e</sup> siècle) et son clocher de style gothique flamboyant, nombreux sont les édifices, hôtels particuliers classés ou inscrits.  


La ville a longtemps bâti sa richesse autour d’activités aujourd’hui disparues : la minoterie, la batellerie et surtout le flottage du bois. Comme en témoignent les ouvrages destinés à assurer sa défense ou les nombreux biefs et pertuis utilisant la force motrice de l’eau.
La ville a longtemps bâti sa richesse autour d’activités aujourd’hui disparues : la minoterie, la batellerie et surtout le flottage du bois. Comme en témoignent les ouvrages destinés à assurer sa défense ou les nombreux biefs et pertuis utilisant la force motrice de l’eau.


Le plan de sauvegarde et de mise en valeur prévoit la protection des quartiers situés à l’intérieur de la cité d’origine la ville basse,l’ancien canal et la rue bourgeoise, la ville haute et la cité. D’autres quartiers anciens feront l’objet d’une demande de zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager. Le règlement du secteur sauvegardé exige la conservation des éléments anciens: fenêtres à meneaux, portes, pans de bois apparents, tuiles plates, etc et de rétablir dans leurs dispositions anciennes tous les éléments qui auraient fait l’objet d’ajouts disgracieux : fenêtres, pentes de toits, souches de cheminées. Il est conseillé de faire appel à une main d’oeuvre qualifiée. La pierre est obligatoire pour les éléments d’appui et les seuils de portes. A des fins de mise en valeur, certaines maisons devront être modifiées (pentes de toiture,démolition d’appentis) d’autres devront être écrêtées. Les constructions nouvelles pourront avoir deux étages « dans la mesure où les niveaux de l’égout des toitures ou de la corniche n’excéderont pas d’un mètre ceux du bâtiment contigu existant ».
Le plan de sauvegarde et de mise en valeur prévoit la protection des quartiers situés à l’intérieur de la cité d’origine la ville basse, l’ancien canal et la rue bourgeoise, la ville haute et la cité. D’autres quartiers anciens feront l’objet d’une demande de zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager. Le règlement du secteur sauvegardé exige la conservation des éléments anciens: fenêtres à meneaux, portes, pans de bois apparents, tuiles plates, etc. et de rétablir dans leurs dispositions anciennes tous les éléments qui auraient fait l’objet d’ajouts disgracieux : fenêtres, pentes de toits, souches de cheminées. Il est conseillé de faire appel à une main d’oeuvre qualifiée. La pierre est obligatoire pour les éléments d’appui et les seuils de portes. A des fins de mise en valeur, certaines maisons devront être modifiées (pentes de toiture, démolition d’appentis) d’autres devront être écrêtées. Les constructions nouvelles pourront avoir deux étages « dans la mesure où les niveaux de l’égout des toitures ou de la corniche n’excéderont pas d’un mètre ceux du bâtiment contigu existant ».
Ces prescriptions précises n’ont pas suffi pour éviter la reconstruction d’un immeuble d’habitation sur la place du marché, contre lequel l’association locale s’élève actuellement.
Ces prescriptions précises n’ont pas suffi pour éviter la reconstruction d’un immeuble d’habitation sur la place du marché, contre lequel l’association locale s’élève actuellement.


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--[[Utilisateur:Admin|Patrick Raynal]] 11 décembre 2013 à 18:40 (CET)
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==Histoire et archéologie==
==Histoire et archéologie==
De La Rochelle propose pour Clamecy trois étymologies différentes et d'origine romaine.<br>
De La Rochelle propose pour Clamecy trois étymologies différentes et d'origine romaine.<br>


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Mais à partir de ce siècle, la ville fut florissante grâce au [[flottage du bois]] du [[Morvan]] qui venaient aboutir par l'Yonne à Clamecy où ils étaient triés aux écluses et assemblés en trains de bois. A partir du 18ème siècle, ce trafic prit une énorme extension. La création du [[canal du Nivernais]] ( 1834 ) et l'usage des péniches ont fait disparaître ce pittoresque moyen de transport.<br>
Mais à partir de ce siècle, la ville fut florissante grâce au [[flottage du bois]] du [[Morvan]] qui venaient aboutir par l'Yonne à Clamecy où ils étaient triés aux écluses et assemblés en trains de bois. A partir du 18ème siècle, ce trafic prit une énorme extension. La création du [[canal du Nivernais]] ( 1834 ) et l'usage des péniches ont fait disparaître ce pittoresque moyen de transport.<br>


L'Eglise Saint Martin, ancienne collégiale, classée momunent historique, commencée au 12ème siècle, agrandie au 13ème et 14ème siècle et commencement du 16ème siècle.<br>
L'Eglise Saint Martin, ancienne collégiale, classée monumnent historique, commencée au 12ème siècle, agrandie au 13ème et 14ème siècle et commencement du 16ème siècle.<br>


L'église de Béthléem ( 1927 ) construite en ciment armé par l'architecte Renaud, de [[Nevers]] qui a cherché, par le style et la décoration de l'édifice, à évoquer le souvenir de Béthléem. Au tympan du portail, mosaîque de la Nativité, beau Chemin de Croix et cénotaphe à la mémoire des cinquante évêques de Béthléem. ( 1225 - 1793 ).<br>
L'église de Béthléem ( 1927 ) construite en ciment armé par l'architecte Renaud, de [[Nevers]] qui a cherché, par le style et la décoration de l'édifice, à évoquer le souvenir de Béthléem. Au tympan du portail, mosaïque de la Nativité, beau Chemin de Croix et cénotaphe à la mémoire des cinquante évêques de Béthléem. ( 1225 - 1793 ).<br>


Les noms de quartier ou l'église rappellent d'autant mieux l'Orient que les mariniers appellent ce faubourg Beillant ou La Judée. En voici la raison.<br>
Les noms de quartier ou l'église rappellent d'autant mieux l'Orient que les mariniers appellent ce faubourg Beillant ou La Judée. En voici la raison.<br>
Le 24 Octobre 1168, Guillaume IV de Nevers partit pour les Croisades, il rédigea un testament par lequel il demandait à être enterré à Béthléem en Palestine ; il léguait aux évêques de Béthléem l'hôtipal de Pantenor à Clamecy, lieu d'asile pour les malades revenant de Terre Sainte. Peu après les Croisades, le royaume latin de Jérusalem fut reconquis par les Infidèles et les évêques de Béthléem vinrent se réfugier à Clamecy ; ils y construisirent une chapelle qui fut restaurée au 15ème siècle. Cette chapelle devint " la cathédrale " de ce curieux et " fantôme d'évêché " comme l'appelait Saint Simon, et qui dura jusqu'à la Révolution.(toutefois sans autre juridiction que sur l'hôpital). Aujourd'hui, le titre d'évêque de Béthléem est porté par l'abbé de l'Abbaye de Saint Maurice d'Agaune en Suisse.<br>
Le 24 Octobre 1168, Guillaume IV de Nevers partit pour les Croisades, il rédigea un testament par lequel il demandait à être enterré à Béthléem en Palestine ; il léguait aux évêques de Béthléem l'hôpital de Pantenor à Clamecy, lieu d'asile pour les malades revenant de Terre Sainte. Peu après les Croisades, le royaume latin de Jérusalem fut reconquis par les Infidèles et les évêques de Béthléem vinrent se réfugier à Clamecy ; ils y construisirent une chapelle qui fut restaurée au 15ème siècle. Cette chapelle devint " la cathédrale " de ce curieux et " fantôme d'évêché " comme l'appelait Saint Simon, et qui dura jusqu'à la Révolution.(toutefois sans autre juridiction que sur l'hôpital). Aujourd'hui, le titre d'évêque de Béthléem est porté par l'abbé de l'Abbaye de Saint Maurice d'Agaune en Suisse.<br>


Clamecy a vu naître Jean II de Bourgogne, Comte de Nevers, dit Jean de Clamecy, l'écrivain et pamphlétaire [[Tillier Claude]], le sculpteur Boisseau Emile André, le physicien et astronome [[Marié Davy Hippolyte]], [[Rolland Romain]].<br>
Clamecy a vu naître Jean II de Bourgogne, Comte de Nevers, dit Jean de Clamecy, l'écrivain et pamphlétaire [[Tillier Claude]], le sculpteur Boisseau Emile André, le physicien et astronome [[Marié Davy Hippolyte]], [[Rolland Romain]].<br>


* Source : Le Morvan coeur de la France. J. Bruley. Tome III, page 211, 212, 213
* Source : Le Morvan coeur de la France. J. Bruley. Tome III, page 211, 212, 213
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==Affranchissement de Clamecy par Hervé IV de Donzy - 1213==
==Affranchissement de Clamecy par Hervé IV de Donzy - 1213==


"Nous, Hervé, comte de Nevers, persuadé que rien n'est plus conforme à l'humanité que de laisser vivre librement et d'affranchir de toute espèce de servitude ceux qui sont sous notre dépendance et désirant par ces motifs que nos sujets de Clamecy soient et vivent en liberté, avons ordonné et ordonnons qu'à l'avenir ils passent leur vie tranquille, en paix et à l'abri de toute contrainte ; et ce considérant, avons supprimé et supprimons en totalité et pour toujours, toute main morte à laquelle ils ont été soumis anciennement et jusqu'à ce jour, abolition de faire des corvées de toute nature ci-dessus mentionnées, à condition cependant, qu'au lieu de cette main morte, ces même sujets seront tenus désormais de payer la dîme sur les produits du sol, savoir : le dixième de la récolte en légumes, en froment, en vin et pareillement en toute autres denrées, et pour chaque maison, ils seront obligés de donner cinq sols d'or à nous ou à nos ayant-droit et successeurs, laquelle obligation ou redevance perpétuelle nos précités sujets ont consenti de concert avec nous à voir mettre en vigueur sans contestation aucune. En échange de cette redevance, donnons et accordons à nos susdits sujets, ayant leur domicile dans notre ville de Clamecy, droit d'usage dans les bois, vulgairement appelés Montlambert, contenant, pour leur utilité et leur besoin sept ou huit arpens de terre environ, lequel bois tient et contigu au lieu ou sol et terre de Lucy, près de l'antique forêt communément appelée forêt de Bèze, dans un chemein ou vallée de laquelle nous avons fait placer des bornes de division ou de séparation vers la terre ou sol de Lucy, sur lesquelles bornes se trouvent sculptées nos armes ou armoiries, tant d'une part à la terre de la juridiction où qu'il soit, osera aller contre ce que nous avons réglé et ordonnons, et afin que tous, sans exception, le regardent comme certain et inviolable, nous l'avons sanctionné de notre sceau : droits de justice réservés à nous et à nos successeurs; ""<br>


" Nous, Hervé, comte de Nevers, persuadé que rien n'est plus conforme à l'humanité que de laisser vivre librement et d'affranchir de toute espèce de servitude ceux qui sont sous notre dépendance et désirant par ces motifs que nos sujets de Clamecy soient et vivent en liberté, avons ordonné et ordonnons qu'à l'avenir ils passent leur vie tranquille, en paix et à l'abri de toute contrainte ; et ce considérant, avons supprimé et supprimons en totalité et pour toujours, toute main morte à laquelle ils ont été soumis anciennement et jusqu'à ce jour, abolition de faire des corvées de toute nature ci-dessus mentionnées, à condition cependant, qu'au lieu de cette main morte, ces même sujets seront tenus désormais de payer la dîme sur les produits du sol, savoir : le dizième de la récolte en légumes, en froment, en vin et pareillement en toute autres denrées, et pour chaque maison, ils seront obligés de donner cinq sols d'or à nous ou à nos ayant-droit et successeurs, laquelle obligation ou redevance perpétuelle nos précités sujets ont consenti de concert avec nous à voir mettre en vigueur sans contestation aucune. En échange de cette redevance, donnons et accordons à nos susdits sujets, ayant leur domicile dans notre ville de Clamecy, droit d'usage dans les bois, vulgairement appelés Montlambert, contenant, pour leur utilité et leur besoin sept ou huit arpens de terre environ, lequel bois tient et contigu au lieu ou sol et terre de Lucy, près de l'antique forêt communément appelée forêt de Bèze, dans un chemein ou vallée de laquelle nous avons fait placer des bornes de division ou de séparation vers la terre ou sol de Lucy, sur lesquelles bornes se trouevnt scumtées nos armes ou armoiries, tant d'une part à la terre de la juridiction où qu'il soit, osera aller contre ce que nous avons réglé rt ordonnons, et afin que tous, sans exception, le regardent comme certain et inviolable, nous l'avons sanctionné de notre sceau : droits de justice réservés à nous et à nos successeurs; ""<br>
"Fait et publié l'an de grâce douze cent treize"<br>
 
" Fait et publié l'an de grâce douze cent treize "<br>


Traduction d'après le texte latin publié par Jean Née de la Rochelle ( avocat-procureur fiscal, historien littérateur 1692 - 1772 )<b13 avril 2020 à 12:35 (CEST)[[Utilisateur:Mabalivet|Mabalivet]] ([[Discussion utilisateur:Mabalivet|discussion]])r>
Traduction d'après le texte latin publié par Jean Née de la Rochelle ( avocat-procureur fiscal, historien littérateur 1692 - 1772 )<b13 avril 2020 à 12:35 (CEST)[[Utilisateur:Mabalivet|Mabalivet]] ([[Discussion utilisateur:Mabalivet|discussion]])r>
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==L' hôpital Pantenor==
==L' hôpital Pantenor==
En 1147, est fondé par Guillaume III, Comte de Nevers, l'hôpital de [[Clamecy]], sur la rive droite de l'[[Yonne]], faubourg de Panténor, quartier actuel de Béthléem.<br>
En 1147, est fondé par Guillaume III, Comte de Nevers, l'hôpital de [[Clamecy]], sur la rive droite de l'[[Yonne]], faubourg de Panténor, quartier actuel de Béthléem.<br>


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* Source : ght-unyon.fr et Revue de la Pharmacie, 1961<br>
* Source : ght-unyon.fr et Revue de la Pharmacie, 1961<br>
* Transcripteur : [[Utilisateur:Mabalivet|Mabalivet]] ([[Discussion utilisateur:Mabalivet|discussion]]) 11 avril 2020 à 15:56 (CEST)
* Transcripteur : [[Utilisateur:Mabalivet|Mabalivet]] ([[Discussion utilisateur:Mabalivet|discussion]]) 11 avril 2020 à 15:56 (CEST)


==l'Hôtel des Monnaies==
==l'Hôtel des Monnaies==
Les preuves qui attestent l'existence de l'hôtel  des monnaies à Clamecy, dès l'an 1 000 environ, sont sans contredit, le principal vestige des commencements de son importance. On voit encore quelques restes du château-fort au sein duquel fut primitivement établi l'atelier monétaire ; ce sont les voûtes d'une cave dépendant actuellement de la maison Villiers-Ouvré. La construction du château seigneurial où cet atelier fut transféré dans la suite, et où siège aujourd'hui le tribunal de Clamecy, est récente.<br>
Les preuves qui attestent l'existence de l'hôtel  des monnaies à Clamecy, dès l'an 1 000 environ, sont sans contredit, le principal vestige des commencements de son importance. On voit encore quelques restes du château-fort au sein duquel fut primitivement établi l'atelier monétaire ; ce sont les voûtes d'une cave dépendant actuellement de la maison Villiers-Ouvré. La construction du château seigneurial où cet atelier fut transféré dans la suite, et où siège aujourd'hui le tribunal de Clamecy, est récente.<br>
Par charte de 1276, Robert, comte de Nevers, déclare qu'il a délivré la "boëte" de la monnaie de Clamecy à quatre deniers, et à dix-huit au marc-le-roi. Cette belle monnaie a, d'un côté, une croix pattée avec une étoile, et pour légende ''Robertus comes'' ; au revers est un lion avec lambel, et ''Nivernois''.<br>
Par charte de 1276, Robert, comte de Nevers, déclare qu'il a délivré la "boëte" de la monnaie de Clamecy à quatre deniers, et à dix-huit au marc-le-roi. Cette belle monnaie a, d'un côté, une croix pattée avec une étoile, et pour légende ''Robertus comes'' ; au revers est un lion avec lambel, et ''Nivernois''.<br>
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* Source : Histoire des villes de France - Volume IV - Aristide  M. Guibert<br>
* Source : Histoire des villes de France - Volume IV - Aristide  M. Guibert<br>
* Transcripteur : [[Utilisateur:Mabalivet|Mabalivet]] ([[Discussion utilisateur:Mabalivet|discussion]]) 26 avril 2020 à 16:57 (CEST)
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[[Catégorie:Villages]]
[[Catégorie:Histoire au fil des siècles]]

Version du 6 janvier 2021 à 18:36

Description architecturale

Située au confluent de l’Yonne et du Beuvron (rivière), la ville de Clamecy déroule ses maisons sur un coteau en pente douce dont les versants latéraux, à l’est et à l’ouest, sont plus abrupts. Rues étroites et tortueuses, nombreux escaliers, maisons médiévales à pignons, tourelles et courettes latérales, jardins tombant en pente raide jusqu’aux lavoirs aménagés sur le bief des moulins, toits de tuiles plates la facture médiévale est évidente.

Outre la collégiale (XIIe siècle) et son clocher de style gothique flamboyant, nombreux sont les édifices, hôtels particuliers classés ou inscrits.

La ville a longtemps bâti sa richesse autour d’activités aujourd’hui disparues : la minoterie, la batellerie et surtout le flottage du bois. Comme en témoignent les ouvrages destinés à assurer sa défense ou les nombreux biefs et pertuis utilisant la force motrice de l’eau.

Le plan de sauvegarde et de mise en valeur prévoit la protection des quartiers situés à l’intérieur de la cité d’origine la ville basse, l’ancien canal et la rue bourgeoise, la ville haute et la cité. D’autres quartiers anciens feront l’objet d’une demande de zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager. Le règlement du secteur sauvegardé exige la conservation des éléments anciens: fenêtres à meneaux, portes, pans de bois apparents, tuiles plates, etc. et de rétablir dans leurs dispositions anciennes tous les éléments qui auraient fait l’objet d’ajouts disgracieux : fenêtres, pentes de toits, souches de cheminées. Il est conseillé de faire appel à une main d’oeuvre qualifiée. La pierre est obligatoire pour les éléments d’appui et les seuils de portes. A des fins de mise en valeur, certaines maisons devront être modifiées (pentes de toiture, démolition d’appentis) d’autres devront être écrêtées. Les constructions nouvelles pourront avoir deux étages « dans la mesure où les niveaux de l’égout des toitures ou de la corniche n’excéderont pas d’un mètre ceux du bâtiment contigu existant ». Ces prescriptions précises n’ont pas suffi pour éviter la reconstruction d’un immeuble d’habitation sur la place du marché, contre lequel l’association locale s’élève actuellement.

Source: Revue Sites et Monuments n°182 - juillet-aout-septembre 2003

--Patrick Raynal 11 décembre 2013 à 18:40 (CET)


Histoire et archéologie

De La Rochelle propose pour Clamecy trois étymologies différentes et d'origine romaine.

Des esclaves seraient venus s'établir entre l'Yonne et le Beuvron et auraient dit clam ic ; ici, nous sommes cachés.

La ville fondée par un capitaine romain, nommé Clementius, se serait appelée urbs clementii.

Quelques auteurs la nomme urbs clementiacum,on pourrait bien faire venir la dénomination d'un temple que les Romains y auraient élevé à la Clémence.

Bullet, prononce clameciacus, clam, ec, ac ; jonction, rivière, habitation. Cette dénomination convient à la position de Clamecy. De l'époque gallo-romaine, on a découvert des médailles et les traces d'une voie dans les bois du marché.

La petite patrie des Clamecycois, qu'un titre du 6ème siècle, cité pour la première fois, reçue sa charte d'affranchissement en 1213 des mains d'Hervé IV de Donzy, époux de la célèbre Mahaut. Pendant la Guerre de 100 ans, la ville fut entièrement ravagée de 1358 à 1360. Elle eut à subir au 16ème siècle une série de combats, de sièges et de funestes pillages provoqués par les guerres de religion, qui étendaient leurs ravages particulièrement entre Auxerre et Corbigny.

Mais à partir de ce siècle, la ville fut florissante grâce au flottage du bois du Morvan qui venaient aboutir par l'Yonne à Clamecy où ils étaient triés aux écluses et assemblés en trains de bois. A partir du 18ème siècle, ce trafic prit une énorme extension. La création du canal du Nivernais ( 1834 ) et l'usage des péniches ont fait disparaître ce pittoresque moyen de transport.

L'Eglise Saint Martin, ancienne collégiale, classée monumnent historique, commencée au 12ème siècle, agrandie au 13ème et 14ème siècle et commencement du 16ème siècle.

L'église de Béthléem ( 1927 ) construite en ciment armé par l'architecte Renaud, de Nevers qui a cherché, par le style et la décoration de l'édifice, à évoquer le souvenir de Béthléem. Au tympan du portail, mosaïque de la Nativité, beau Chemin de Croix et cénotaphe à la mémoire des cinquante évêques de Béthléem. ( 1225 - 1793 ).

Les noms de quartier ou l'église rappellent d'autant mieux l'Orient que les mariniers appellent ce faubourg Beillant ou La Judée. En voici la raison.
Le 24 Octobre 1168, Guillaume IV de Nevers partit pour les Croisades, il rédigea un testament par lequel il demandait à être enterré à Béthléem en Palestine ; il léguait aux évêques de Béthléem l'hôpital de Pantenor à Clamecy, lieu d'asile pour les malades revenant de Terre Sainte. Peu après les Croisades, le royaume latin de Jérusalem fut reconquis par les Infidèles et les évêques de Béthléem vinrent se réfugier à Clamecy ; ils y construisirent une chapelle qui fut restaurée au 15ème siècle. Cette chapelle devint " la cathédrale " de ce curieux et " fantôme d'évêché " comme l'appelait Saint Simon, et qui dura jusqu'à la Révolution.(toutefois sans autre juridiction que sur l'hôpital). Aujourd'hui, le titre d'évêque de Béthléem est porté par l'abbé de l'Abbaye de Saint Maurice d'Agaune en Suisse.

Clamecy a vu naître Jean II de Bourgogne, Comte de Nevers, dit Jean de Clamecy, l'écrivain et pamphlétaire Tillier Claude, le sculpteur Boisseau Emile André, le physicien et astronome Marié Davy Hippolyte, Rolland Romain.

  • Source : Le Morvan coeur de la France. J. Bruley. Tome III, page 211, 212, 213

Affranchissement de Clamecy par Hervé IV de Donzy - 1213

"Nous, Hervé, comte de Nevers, persuadé que rien n'est plus conforme à l'humanité que de laisser vivre librement et d'affranchir de toute espèce de servitude ceux qui sont sous notre dépendance et désirant par ces motifs que nos sujets de Clamecy soient et vivent en liberté, avons ordonné et ordonnons qu'à l'avenir ils passent leur vie tranquille, en paix et à l'abri de toute contrainte ; et ce considérant, avons supprimé et supprimons en totalité et pour toujours, toute main morte à laquelle ils ont été soumis anciennement et jusqu'à ce jour, abolition de faire des corvées de toute nature ci-dessus mentionnées, à condition cependant, qu'au lieu de cette main morte, ces même sujets seront tenus désormais de payer la dîme sur les produits du sol, savoir : le dixième de la récolte en légumes, en froment, en vin et pareillement en toute autres denrées, et pour chaque maison, ils seront obligés de donner cinq sols d'or à nous ou à nos ayant-droit et successeurs, laquelle obligation ou redevance perpétuelle nos précités sujets ont consenti de concert avec nous à voir mettre en vigueur sans contestation aucune. En échange de cette redevance, donnons et accordons à nos susdits sujets, ayant leur domicile dans notre ville de Clamecy, droit d'usage dans les bois, vulgairement appelés Montlambert, contenant, pour leur utilité et leur besoin sept ou huit arpens de terre environ, lequel bois tient et contigu au lieu ou sol et terre de Lucy, près de l'antique forêt communément appelée forêt de Bèze, dans un chemein ou vallée de laquelle nous avons fait placer des bornes de division ou de séparation vers la terre ou sol de Lucy, sur lesquelles bornes se trouvent sculptées nos armes ou armoiries, tant d'une part à la terre de la juridiction où qu'il soit, osera aller contre ce que nous avons réglé et ordonnons, et afin que tous, sans exception, le regardent comme certain et inviolable, nous l'avons sanctionné de notre sceau : droits de justice réservés à nous et à nos successeurs; ""

"Fait et publié l'an de grâce douze cent treize"

Traduction d'après le texte latin publié par Jean Née de la Rochelle ( avocat-procureur fiscal, historien littérateur 1692 - 1772 )<b13 avril 2020 à 12:35 (CEST)Mabalivet (discussion)r>

  • Source : Les notes clamecycoises d'Annie Delaitre - Réli - 2005
  • Transcripteur : Mabalivet (discussion) 13 avril 2020 à 12:35 (CEST)

L' hôpital Pantenor

En 1147, est fondé par Guillaume III, Comte de Nevers, l'hôpital de Clamecy, sur la rive droite de l'Yonne, faubourg de Panténor, quartier actuel de Béthléem.

Il fut d'abord une grange, se rajouta, au cours des années, une église, un cloître, des chambres, des colombiers, des écuries. Les religieux y pratiquaient surtout la charité accueillant les pauvres à qui on distribuait de la nourriture.

Après la lèpre, apparue au cours de l'année 1582 la peste. Les malades furent isolés dans des annexes, en lieu et place de l'usine Rhodia.

L'hôpital se délabre au cours des années. Le Duc de Bellegrade lègue son hôtel, abritant aujourd'hui le Musée de a ville. La conversion de cet hôtel à la cause hospitalière en 1719 permit jusqu'en 1932, l'édification de l'oeuvre de bienfaisance, mise en chantier par la Soeur Jeanne Simpol en 1693. Les Soeurs de la Providence sont chargées des soins à donner aux malades.

Dès le 17ème siècle, un apothicaire fut attaché à l'Hôtel-Dieu de Clamecy. Grâce aux nombreux mémoires de ces apothicaires, il a été possible d'établir une liste très détaillée des différents remèdes alors utilisés dans la région.

  • Source : ght-unyon.fr et Revue de la Pharmacie, 1961
  • Transcripteur : Mabalivet (discussion) 11 avril 2020 à 15:56 (CEST)

l'Hôtel des Monnaies

Les preuves qui attestent l'existence de l'hôtel des monnaies à Clamecy, dès l'an 1 000 environ, sont sans contredit, le principal vestige des commencements de son importance. On voit encore quelques restes du château-fort au sein duquel fut primitivement établi l'atelier monétaire ; ce sont les voûtes d'une cave dépendant actuellement de la maison Villiers-Ouvré. La construction du château seigneurial où cet atelier fut transféré dans la suite, et où siège aujourd'hui le tribunal de Clamecy, est récente.
Par charte de 1276, Robert, comte de Nevers, déclare qu'il a délivré la "boëte" de la monnaie de Clamecy à quatre deniers, et à dix-huit au marc-le-roi. Cette belle monnaie a, d'un côté, une croix pattée avec une étoile, et pour légende Robertus comes ; au revers est un lion avec lambel, et Nivernois.
Un autre acte de 1355 établit que le comte de Nevers aliène au roi Jean, moyennant mille deniers d'or, son droit à battre la monnaie.

  • Source : Histoire des villes de France - Volume IV - Aristide M. Guibert
  • Transcripteur : Mabalivet (discussion) 26 avril 2020 à 16:57 (CEST)