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1772 - Tournelle de Dijon, justice du Parlement de Bourgogne, appel de sentence du baillage de Saulieu

Vu la procédure instruite en la maréchaussée d'Auxerre, du baillage de Saulieu ... contre Jacques BERNARDON natif de Couloutre la Rivière demeurant à Maisé paroisse de Cervon en Nivernais contrebandier de profession, François GANON mercier originaire de Licet? en Auvergne demeurant à Chassagne paroisse d'Ouroux en Nivernais et Claudine BONNABOT fille de Germain BONNABOT tissier en toile à Perriage en Bourbonnais accusés, prisonniers en la conciergerie du palais, extrait de la sentence définitive intervenue... à Saulieu ... le 7 août 1771.
Les faits
Jacques BERNARDON a été déclaré dûment atteint et convaincu d'avoir en mars 1767 volé à Pierre GAUTHIER laboureur demeurant aux Ardans paroisse de Pazy pendant la nuit une jument pleine sous poil noir, de l'avoir vendue au Sr Agnan GUINAULT fermier à Vaux d'Aizy, 96 livres qui paya 48 livres comptant et fit audit BERNARDON un billet de 48 livres restantes, d'avoir la même nuit volé à Pierre BENOIST maréchal à Chitry la mine près Corbigny dans son écurie où ledit BERNARDON laissa un bâton qu'il portait ordinairement, une jument âgée d'environ 4 ans sous poil noir ayant une petite marque blanche à l'un des pieds, laquelle il l'échangea avec le Sieur Paul BARBEREAU ancien officier au régiment de la vieille marine demeurant à la Charité sur Loire contre un cheval et reçut de retour dudit BARBEREAU, 72 livres,
ledit BERNARDON déclaré violemment soupçonné d'avoir volé ou participé au vol fait la nuit du 14 au 15 avril du fil en écheveau et 2 chemises de femmes sans manche et une nappe de toile neuve dans le jardin des Ursulines de Saulieu...
d'avoir la nuit du 24 au 25 avril 1768 enfoncé une fenêtre de la sacristie de l'église de Langy laquelle fenêtre il y avait deux petits barreaux de fer qu'il força et s'introduit dans l'église où il enfonça le tabernacle , d'y avoir volé le vase sacré destiné à porter le st viatique. Dans lequel vase était une hostie, d'avoir transporté ledit vase auprès d'Aizy et de l'avoir déposé plié et la croix cassée dans un trou de la maison qu'il occupait et où il couchait chez Pierre FEUCHOT aubergiste audit Pont d'Aizy, pour réparation de quoi il a été condamné à faire amande honorable en chemin, nue tête et la corde au col , tenant en ses mains une torche de cire ardente du poids de deux livres , au devant de la principale porte de l'église paroissiale St Andoche de la dite ville de Saulieu où il serait mené et conduit dans un tombereau par l'exécuteur de la haute justice qui attachera devant lui et derrière le dos, un placard où sera écrit en gros caractères Sacrilège et là étant à genoux déclaré que méchamment il a volé le vase sacré et profané l'hostie qui y était dont il se repent et demande pardon à Dieu au Roy et à la justice.
La sentence contre BERNARDON
Ce fait, aura le poing coupé sur un poteau qui sera planté au devant de lad église ; après quoi sera mené par ledit exécuteur dans le même tombereau en la place publique du Terreau de la ville de Saulieu pour y être attaché à un poteau avec une chaîne de fer et brûlé vif ; son corps réduit en cendres et icelles jetées au vent, et pour avoir révélation des complices sera ledit BERNARDON préalablement appliqué à la question ordinaire et extraordinaire ; tous et un chacun ses biens déclarés acquis et confisqués au profit du seigneur comte de Saulieu, ou de qui il appartiendra.
Et quant au dit François GANON et ladite Claudine BONNABOT il est dit qu'il sera sursis au jugement de leur procès jusqu'à l'exécution de ladite sentence contre ledit BERNARDON...
La cour dit qu'il a été bien jugé par la justice rendue en la justice du Comté de Saulieu du 7 août 1771 et ordonne qu'elle sera exécutée ce jourd'hui au champ de Morimont de cette ville. Ce faisant que ledit Jacques BERNARDON sera tiré des prisons de la conciergerie du palais par l'exécuteur de la haute justice ... Il est condamné au sort que la justice de Saulieu avait prévu mais tout se passe à Dijon : il est exposé devant la cathédrale de Dijon avec l'écriteau Sacrilège et voleur de vase sacré puis on lui coupe le poing devant l'église paroissiale et collégiale St Jean et enfin transporté sur la place des exécutions publiques de Dijon il y "est pendu et étranglé"; le Champ de Morimont se situe sur l'actuelle Place Emile Zola.
Le sort des autres accusés
Par son testament de mort (le procès verbal notant les déclarations faites sous la torture) BERNARDON accuse un dénommé BERTIN comme complice . François GANON est déclaré innocent et libéré. Le sort de Claudine BONNABOT est suspendu au futur procès contre BERTIN qu'il faut chercher, arrêter, juger...

  • Source : Message à la liste GenNièvre par Jack BARBIER
  • --m mirault 24 avril 2009 à 17:20 (UTC)

1845 - Des voleurs de grands chemins dans le Morvan

Depuis quelque temps le bruit s'étant répandu qu'il existait dans l'arrondissement de Château-Chinon une bande de voleurs de grands chemins, et comme les vols à main armée y étaient devenus fréquents, la terreur s'était bientôt répandue parmi tous les habitants qui n'osaient plus vaquer à leurs affaires, les diligences même retardaient leur départ pour ne pas passer la nuit dans les bois.

L'autorité s'empressa de prendre les mesures les plus propres à calmer les esprits et à s'emparer de ces dangereux bandits. On en avait exagéré le nombre, mais ils n'en étaient pas moins fort redoutables, car ils ne marchaient qu'armés de fusils et de pistolets doubles, et se vantaient hautement de ne pas craindre une brigade de gendarmerie. Cachés dans les bois dont l'arrondissement de Château-Chinon est couvert, ils attaquaient la nuit les voituriers et les voyageurs, et les dévalisaient ; et bien que fort inquiets d'un tel voisinage, par crainte de leur vengeance, non-seulement les habitants ne les dénonçaient pas, mais encore étaient souvent contraints de leur livrer des vivres.

Plusieurs fois la gendarmerie avait battu les hameaux et les bois, mais toujours infructueusement ; elle n'avait rien trouvé que des fausses clés, des ustensiles à l'usage des voleurs.

Enfin le 31 décembre dernier, l'autorité, informée que trois individus avaient essayé de crocheter la porte de M. Amiot, percepteur d'Arleuf, qu'une jeune fille de cette même commune avait été arrêtée, volée et violée par plusieurs autres individus de cette bande, dirigea aussitôt plusieurs brigades vers ce point et, après avoir fait inutilement des perquisitions dans plusieurs fermes et localités, est parvenue à arrêter, après une vive résistance, dans le fenil de la ferme du sieur Bazot, le nommé Jean Rizeot, dit Bel, prévenu de trente-cinq à quarante vols simples ou qualifiés, évadé des mains de la gendarmerie de Charolles le 23 avril 1844.

Ce n'est qu'après avoir été blessé d'un coup de feu dans la lutte qui s'est engagée entre lui et les gendarmes, que ce dangereux bandit, déjà condamné par la cour d'assises de Saône-et-Loire, a pu être appréhendé. Des coups de fusil tirés dans un bois attenant à la ferme témoignent de la présence aux environs des ses complices qui ont attendu en armes les gendarmes, dans le dessein de l'arracher de leurs mains ; mais ces derniers s'étaient retirés par une autre direction. Dans cette circonstance, comme toujours, la gendarmerie a témoigné du plus grand dévouement et de la plus louable activité. Espérons que la prise du chef de la bande ne tardera pas à être suivie de celle de ses complices, et que bientôt l'arrondissement de Château-Chinon n'aura plus à redouter un pareil voisinage.

  • (L'Écho de la Nièvre, mardi 14 janvier 1845)
  • Relevé par Pierre Volut janvier 2022

1845 - Le vol Borie

Police correctionnelle de Château Chinon, audiences des 28 décembre 1844 et 18 janvier 1845. Héritiers Borie contre Gaspard Faurien.

Toute cette affaire du vol Borie est un véritable drame comme on en joue au Théâtre de la Porte-Saint-Martin, où l’auteur ne songe qu’à émouvoir les sens, sans trop s’inquiéter des règles de l’art. C’est un même fait représenté en plusieurs actes. Jusqu’à présent, la pièce se déroule en quatre actes et trois tableaux.

Le premier acte nous a révélé ce vieillard parcimonieux et misanthrope, M. Borie, qui, par haine de l’humanité, étouffait ses écus dans des cachettes depuis trente ou quarante années. Nous avons vu un domestique, François Mathé, découvrir, en fendant du bois dans une cour, une cachette sous terre remplie d’argent et d’or, et qui pouvait contenir 280000 francs, d’après une opération de cubage. Par une belle nuit, Mathé ne se fait pas scrupule de rendre au commerce ce trésor inutile. La scène se passe à la cour d’assises de Nevers. Là, Mathé se renferme dans un mutisme absolu ; cependant il est condamné à un an de prison et à 38000 francs de restitution.

Le deuxième acte nous montre François Mathé, devenu notre héros, tiré de sa prison pour paraître devant de tribunal de police correctionnelle de [[Château Chinon, et avouant son vol avec une sorte de simplicité, racontant les moindres détails pour dévoiler ses complices. Il nous explique, ou plutôt il nous fait assister à l’enlèvement du trésor ; on l’emporte dans des sacs chez la veuve Mortuau, depuis femme Navette. On dépose l’argent sur le grenier qui s’affaisse comme si on y eût déposé une enclume. L’or est caché dans la cave, puis on partage au moyen de grosses balances. La femme Navette est condamnée à treize mois de prison et à 37000 francs de restitution.

Le troisième acte se divise en quatre tableaux. Au premier tableau, nous sommes à Château Chinon, dans le prétoire de la police correctionnelle. Notre héros, François Mathé, semblable au cordonnier de La Fontaine, est incommodé de sa nouvelle fortune. Où la cacher ? Mathé et sa femme possédaient une maisonnette dans la campagne voisine, à Sermages. C’est là qu’il faut transporter le trésor, loin des soupçons de cette police indiscrète. Les époux Mathé s’associent Marie Laforêt et Gaspard Faurien, leur sœur et leur beau-frère. On place les sacs d’argent dans des besaces, et les besaces sur le dos d’un cheval ; puis notre caravane s’achemine vers Sermages. C’est une scène de nuit. En passant vers la chapelle du Chêne, deux robustes gaillards se présentent : c’étaient Poitreau et Dudragne. « Halte là ! Cet argent n’est pas plus à vous qu’à nous. Nous en voulons notre part. » Il est avec les voleurs des accommodements. On s’enfonce dans le bois, on verse l’argent sur l’herbe, on fait quatre parts, une pour les époux Mathé, une pour Faurien, une pour Poitreau et une pour Dudragne. Ce premier tableau finit par la condamnation de Poitreau et Dudragne à treize mois de prison et à 5000 francs de restitution.

Le deuxième tableau se passe à Nevers, à la chambre des appels de police correctionnelle. Poitreau et Dudragne ont appelé du jugement qui les condamne. Ici les faits se compliquent. La condamnation est maintenue ; seulement le chiffre de la restitution est élevé à 10000 francs ; mais les deux témoins mentent à leurs premières déclarations. Ou ils disent vrai, ou ils ont menti en première instance, et alors ils mentent aujourd’hui.

Le troisième tableau est à la cour d’assises de Nevers. Y figurent les deux faux témoins : un troisième personnage est à côté d’eux, c’est Blaise Paquet. Celui-ci est accusé d’avoir suborné les témoins dans l’intérêt de Poitreau et Dudragne. Tous trois sont condamnés.

Quelques jours après, sur le principal marché de la ville de Château Chinon, par un froid de dix degrés, une foule immense se pressait autour d’une estrade et d’un poteau. A ce poteau était attaché un malheureux jeune homme plus pâle que la mort, triste et fatale victime de toutes ces affaires Borie. Sur sa tête on lisait cet écriteau : « Bl… P…, âgé de vingt-huit ans, condamné par la cour d’assises de Nevers, pour crime de subornation de témoins, à cinq ans de réclusion et à l’exposition. »

Aujourd’hui, c’est le quatrième acte. Et, comme à la Porte-Saint-Martin, chaque acte dévore un ou deux personnages. Le tour de Gaspard Faurien est arrivé. Il est poursuivi à la requête des héritiers Borie, sous la double prévention de complicité et de recel.

La foule est aussi nombreuse que pour les affaires précédentes. De nombreux témoins sont entendus aux audiences des 28 décembre 1844 et 18 janvier 1845. Mathé est encore le personnage indispensable ; c’est sur lui que roule toute l’action. Il est petit, maigre, d’une figure sans expression. Lui qui a nagé dans des flots d’or et d’argent, il paraît misérable.

La défense l’a reproché :

  1. comme beau-frère de la femme de Faurien ;
  2. comme ayant été condamné pour vol ;
  3. comme étant lui-même le voleur principal.

Mais le tribunal a jugé que ces reproches n’étaient pas fondés en droit ; en conséquence a ordonné qu’il serait entendu, sauf à avoir sur sa déposition tels égards que de raison.

Résumé de la suite de l’article.

Mathé a confié 6500 francs à Gaspard Faurien, pour l’acquisition d’un petit bien à vendre à Montigny. Faurien aurait dû l’acheter à M. Lequeux à son nom, puis le rendre à Mathé. Or, il a gardé les 6500 francs pour lui, la vente n’a pas eu lieu. Mathé s’est senti floué et a fait citer Faurien devant le juge de paix, mais il n’y avait aucune preuve…

Malgré toutes ses dénégations, Faurien est convaincu d’avoir participé au partage du trésor volé à M. Borie. Une fois des témoins sont entrés chez lui pour acheter un cheval et ils ont vu une quantité de pièces de cinq francs répandues sur le sol ; la femme de Faurien qui était présente leur aurait dit :

« N’en dites rien. »

Le petit enfant de Faurien était porteur d’une pièce de cinq francs. Quelqu’un lui a demandé d’où venait cet argent et il aurait répondu :

« Il y en a bien d’autres dans notre grenier. »

Gaspard Faurien est condamné à treize mois de prison, 16 francs d’amende et à 6000 francs de restitution.

  • (L’Écho de la Nièvre, 22 février 1845)
  • Relevé par Pierre Volut janvier 2022

1846 - Alloche et Farache

Cour d’Assises de la Nièvre, audience du 22 août 1846

En 1840, un accusé, convaincu de vol d’argent, avec escalade et effraction, au préjudice d’un habitant de Billy, fut condamné par la cour d’assises de la Nièvre, sous le nom d’Antoine Alloche ou Allochon, à six années de travaux forcés. Il subit sa peine au bagne de Toulon, d’où il sortit au mois de février dernier, avec un passeport pour Clermont, où il avait demandé à fixer sa résidence.

De Clermont, il se dirigea vers différents lieux, et en définitive, dans les premiers jours d’avril, il faisait viser à Bourges son passeport pour Apremont.

De ce moment, une série de vols audacieux se succédaient dans le voisinage de Nevers et à Nevers même, et leur multiplicité aussi bien que les circonstances qui les accompagnaient, avaient fini par faire croire à l’existence d’une bande organisée de malfaiteurs.

La police, la gendarmerie veillaient incessamment, mais sans succès. Cependant quelques indices avaient mis sur la trace d’un individu dont personne ne pouvait dire le nom ni les ressources, qui n’avait point de domicile connu, et qui se retirait de préférence dans un bouge connu sous le nom de Café des Morts. Pendant plusieurs jours, on se mit en vain à sa recherche ; ses changements fréquents de costume le faisaient constamment échapper. Enfin il fut surpris et arrêté dans un cabaret, où l’on avait déjà saisi sa malle.

Cet individu était Alloche.

Interrogé par M. le juge d’instruction, il déclara se nommer Pierre Richard, enfant des hospices de Paris, se disant courtier de remplacement militaire.

Mais cette fable dans laquelle il a persisté jusqu’à la fin, sans pouvoir jamais la justifier de la plus légère apparence de vérité, était facile à démentir.

Dans la malle saisie, en effet, avait été trouvé, au milieu d’une multitude d’objets, produits de ses vols, le passeport délivré à Bourges, sous le nom d’Antoine Alloche. Cette découverte seule eût suffi pour constater son identité, car, sur ce passeport, se trouvait tracé son signalement avec des signes de telle nature qu’il n’y avait pas de possibilité de se méprendre. Mais une autre preuve, non moins accablante pour lui, résultait de la déposition d’un forçat libéré en résidence à Nevers, qui déclarait le reconnaître parfaitement pour avoir été pendant six mois son compagnon au bagne où il portait le nom d’Alloche. Enfin, pour éclairer tout à fait la justice, un adjudant de chiourme, venu exprès de Toulon, le reconnaissait à l’instant pour Alloche, et désignait son numéro, ses habitudes, son caractère et les signes du corps auxquels il était facile de le reconnaître, jusqu’à une cicatrice à la lèvre, suite d’une blessure reçue par Alloche, dans une querelle avec un autre forçat.

L’identité bien constatée, restait à démontrer que les vols commis l’avaient été par lui ; et cette preuve était encore plus facile que l’autre.

Au nombre de ces vols, le premier en date consistait en une soustraction frauduleuse de huit douzaines de serviettes, dix nappes, dix chemises, un gilet, une blouse, commise dans une commune du Cher, à Marseille-les-Aubigny. Deux douzaines de ces serviettes étaient reconnues à Nevers, chez un fripier qui reconnaissait à son tour Alloche pour l’individu qui les lui avait vendues ; et cinq des chemises volées, ainsi que le gilet, se retrouvaient dans la malle saisie.

A quelques kilomètres de là, un vol se commettait dans la commune de Saint-Parize. De l’argent, quelques menus bijoux, des rubans étaient soustraits à l’aide d’escalade et d’effraction, la nuit, dans une maison habitée ; et une partie de ces objets se retrouvaient en la possession d’Alloche.

Le lendemain, dans la même commune ; quelques jours plus tard, dans celles de Gimouille et de Magny, des vols de même nature étaient commis, avec les mêmes circonstances de nuit, de maison habitée, avec escalade et effraction ; et, comme pour les premiers, une partie des objets volés se retrouvaient encore dans la malle accusatrice.

Enfin, un dernier vol de 100 fr., commis au Café des Morts, avec des circonstances tout à fait semblables, était également imputé à Alloche ; mais, cette fois, il n’en était pas resté de trace à la charge de l’accusé ; le seul indice, c’était qu’il avait vu déposer, la veille, 400 fr. dans le meuble fracturé.

Tels sont les faits dont l’accusé avait à répondre à la justice.

La tâche de l’accusation était facile ; il n’en était pas de même de celle de la défense, qui s’est bornée à quelques mots.

Vingt-cinq questions étaient posées au jury. Résolues affirmativement, à l’exception de celles relatives au vol commis au Café des Morts, il ne restait plus qu’à faire l’application de la peine.

Par son arrêt, la cour a déclaré l’identité d’Alloche ; par suite, son état de récidive ; et, en conséquence, l’a condamné à vingt ans de travaux forcés et à l’exposition.

  • (L’Écho de la Nièvre, mardi 25 août 1846)
  • Relevé par Pierre Volut janvier 2022


Décidemment, la ville de Nevers a des attraits pour ces industriels renommés dont les exploits vont retentir en police correctionnelle. […]

Farache, c’est le nom de l’industriel nouveau, sort, dit-il, d’Alexandrie où il est né. Il est au service d’Ibrahim-Pacha, et il est chargé par Son Altesse de conduire à Paris quarante-neuf chevaux arabes dont le prince égyptien fait présent à Sa Majesté le roi des Français.

Farache arrive à Nevers samedi soir, et il descend à l’hôtel de l’Europe où il fait préparer des écuries pour recevoir dignement les magnifiques chevaux destinés à orner les écuries du roi. Dimanche matin, à son réveil, Farache va trouver l’hôtelier ; il lui faut du son d’orge et de plus des couvertures ; mais son argent est dans ses bagages qui suivent les chevaux. Il ne saurait donc faire ses acquisitions sans avoir recours à la bourse de M. Regnault ; du son d’orge, il en aura, l’hôtelier s’en charge ; mais des couvertures, seulement 25 fr. comme arrhes au marchand auquel il s’adressera, c’est tout ce qu’il lui faut. La somme lui est comptée et notre Egyptien s’achemine, non pas chez un marchand de couvertures, mais bien au bureau des messageries où il lui faut une place pour Paris à tout prix. Comme la voiture ne part que dans deux heures et qu’au reste il n’a point de place assurée, malgré les 15 fr. d’arrhes qu’il offre, il va tâcher d’occuper son temps utilement.

Il avise un magasin d’orfèvrerie qu’il trouve à son gré, choisit une douzaine de couverts et autres objets pour une somme de 800 fr., et engage l’orfèvre à vouloir les mettre de côté, parce qu’il viendra les chercher en payant.

Mais, pendant la négociation de cette affaire, Farache avait trouvé moyen de décrocher de la montre une paire de boucles d’oreilles, une paire de boutons et un écrin renfermant une parure de pierreries, qui auraient pris, comme les 25 fr., le chemin de la capitale, si M. le commissaire de police, surveillant les menées de l’Egyptien, n’avait cru bon et prudent d’avoir avec l’étranger une conversation de quelques minutes, qui a suffi pour l’édifier sur la capacité et la moralité de Farache. Ce n’est que par M. le commissaire de police que le bijoutier a appris qu’il était victime d’un vol ; il a reconnu de suite les objets qui lui avaient été soustraits.

Inutile de dire que pas un des quarante-neuf chevaux n’est encore arrivé à Nevers ; mais Farache les attend… en prison.

  • (L’Écho de la Nièvre, mardi 8 septembre 1846)
  • Relevé par Pierre Volut janvier 2022

1855 - Vol de blé

« C'est un vol qui amène Pierre Genest et Marie Genest, sa sœur, sur le banc des accusés. C'est tout bonnement le blé du voisin qui a excité leur convoitise.

Ce voisin, Didier Roblin, a une grange où son frère Alexis est venu battre son grain. Puis le grain battu, vanné et mis en tas, il s'est dit : « Ce soir, il est trop tard pour l'emporter ; je reviendrai demain ». Le lendemain, il revint en effet ; mais le blé n'avait pas attendu : vingt doubles décalitres sur vingt-deux avaient disparu.

Les soupçons se portèrent immédiatement sur Genest et sa sœur. Une perquisition fut faite à leur domicile ; on y retrouva le blé, et ils avouèrent le vol.

Mais voici ce qu'ils prétendirent :

Il y a sept ans, Pierre Genest aurait vendu sa part d'un petit bien indivis entre lui et sa sœur, moyennant 2000 fr. à Didier Roblin, dont il était alors le domestique. L'acte avait été passé devant notaire. Mais, par mesure de précaution, et au cas où sa sœur voudrait un jour exercer le retrait successoral, on avait porté le prix de vente à 2400 fr., encore bien que Genest n'eût reçu qu'un billet de 2090 fr. De sorte que, si la sœur voulait retenir la part de son frère, elle devait donner à Didier 400 fr. qui seraient pour lui un bénéfice réel.

Or, le cas était arrivé ; Marie Genest avait racheté la part de son frère, et, par une transaction intervenue avec Didier, au lieu de 400 fr., il s'était contenté de 200 fr., qu'elle lui avait payée, et en lui avait rendu son billet.

C'était pour s'indemniser de la perte de ces 200 fr., donnés à Didier, que les accusés avaient volé le blé déposé dans sa grange, et qu'ils ne savaient pas appartenir à Alexis.

Tel est le système de défense que Genest et sa sœur ont constamment suivi dans l'instruction comme aux débats.

Les jurés ne l'ont pas jugé suffisant pour les excuser. Déclarés coupables avec circonstances atténuantes, les accusés ont été condamnés à deux années d'emprisonnement. »

  • Le Journal de la Nièvre, 1er mars 1855
  • Relevé par Pierre Volut janvier 2022

1875 - Vol à La Charité

Une tentative de vol a eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi chez Mr Pactat, notaire à La Charité. Le voleur dérangé dans son honnête besogne, par l'arrivée subite d'une servante s'est empressé de prendre la fuite. Il avait eu cependant le temps de fracturer le tiroir du bureau de Mr Pactat dans lequel il n'a rien trouvé et de se livrer à d'autres recherches qui sont restées pour lui sans résultat. Une petite somme de 8 fr restée sur le bureau a échappé aussi à sa rapacité. Décidément, le pauvre homme n'a pas eu de chance.

  • Le Journal de la Nièvre du 24 mars 1875 - Mcberton (discussion) 8 avril 2020 à 20:35 (CEST)

1901 - Cambriolage à Saint-Privé

Mme Gentilhomme, dont le mari est facteur, habite un appartement au premier étage d'une maison sise rue de la Caserne. Elle doit s'absenter quelques minutes pour descendre dans sa cour ; pendant ce temps, un individu pénètre chez elle. Elle remonte et se met à coudre dans sa cuisine, quand elle entend un bruit dans la chambre voisine. Elle ouvre et découvre le cambrioleur, occupé à vider un tiroir de l'armoire ; Mme Gentilhomme appelle au secours ; le rôdeur la bouscule violemment ; elle s'évanouit au moment où survient son mari. Aucun objet n'a été volé. Le signalement du cambrioleur est très vague : ce serait un chemineau, aperçu dans le quartier depuis quelques jours.

  • Le Journal de la Nièvre, mardi 28 mai 1901.

1902 - Cambriolages et visites inopinées

Dans la nuit du 3 au 4 janvier, un individu a escaladé et brisé une fenêtre du bureau de M. Sanglé-Ferrière, receveur de l'enregistrement à Decize, rue Denfert-Rochereau, et il a dérobé 4500 francs. Le maréchal des logis Petit est chargé de l'enquête. Dans la rue Louis-Blanc toute proche, un locataire, M. X..., trouve un étrange visiteur en train d'ouvrir une porte sur le même palier. L'homme lui explique : « Ce n'est donc pas ici que demeure Mme V... », puis il s'enfuit. Il tentait de pénétrer chez la femme de ménage de M. Sanglé-Ferrière, chez qui un vol avait été commis quelques jours plus tôt.

  • Le Petit Nivernais, 5 et 12 janvier 1902.

1902 - Vagabonds, voleurs et contrebandiers

A La Machine, les gendarmes ont arrêté Jean-Louis Marlandi, 44 ans, sujet italien sans domicile fixe, qui se livrait à la mendicité. A Decize, des colporteurs d'allumettes de contrebande ont été interceptés: il s'agit d'Émile Decaudin, un cuisinier de 35 ans, d'Antoine Béraud, un ouvrier mineur de 36 ans, et d'Auguste Maurel. Le tribunal correctionnel de Nevers a jugé quatre délinquants issus du canton de Decize : Étienne Bondoux, scieur de long âgé de 49 ans, a reçu une peine de 15 jours de prison pour tentative de vol de poissons ; Émile D..., journalier à Decize âgé de 25 ans, qui chassait avec des engins prohibés, a écopé d'une amende de 50 francs ; Henri Roy, marinier de Decize, âgé de 24 ans, ira un mois en prison pour coups et blessure ; il rejoindra Jean Blateyron, un Machinois sans profession âgé de 20 ans, puni de la même peine pour violences et voies de fait.

  • La Tribune Républicaine, 2, 6 et 14 février 1902.

1903 - La domestique aimait trop les bijoux

Chez M. Arbault, horloger-bijoutier, c'était la consternation. Il manquait dans la vitrine et dans les tiroirs un tour de cou, une bague en or, deux autres bagues, un bracelet en argent et une paire de boucles d'oreilles. Les objets manquants ont été évalués à 69 F. Ce n'est pas une fortune. Mais, pour la jeune domestique, ces bijoux représentaient l'élégance, la richesse, le rêve. Un rêve dont elle a été rapidement réveillée ! Marie B..., 15 ans, a avoué son larcin et restitué tous les objets.

  • La Tribune Républicaine, 12 avril 1903.

1903 - Préjudice de 38 francs

Dans la nuit du 21 au 22 courant, des malfaiteurs ont volé 2 pains, 8 pigeons, 10 poules et divers autres objets estimés ensemble 38 francs au préjudice de MM. Jules Masson, propriétaire et Victor Judas, meunier, à Beuvron.
.Plainte a été portée par la gendarmerie.
Une enquête est ouverte.

  • Le Courrier de la Nièvre du 05/07/1903

1903 - Des bouteilles de vin

Dans la nuit de lundi à mardi, des malfaiteurs inconnus se sont introduits dans la cave du château de M. le vicomte de La Villéon, propriétaire à Salvard, commune de Bitry et ont volé un certain nombre de bouteilles de vin.
Ils ont dérobé également un fusil et un gilet de travail appartenant au garde du château. Une enquête est ouverte.

  • Le Courrier de la Nièvre du 28/06/1903

1903 - De l'or et des billets

Un vol avec effraction a été commis mercredi matin au préjudice de M. Delerieux, journalier, habitant au hameau de Ravière, commune de Bouhy.
Le voleur s'introduisit au domicile de Delerieux aussitôt après le départ de celui-ci pour son travail, c'est-à-dire à la pointe du jour. Il brisa la vitre d'une fenêtre pour pénétrer dans la maison, découvrit la clef d'une commode dans laquelle étaient déposées les économies du journalier et s'empara d'une somme de 420 francs en or et en billets de banque. Il bouleversa ensuite complètement le contenu de la commode.
Le vol fut découvert peu de temps après par un voisin qui prévint Delerieux, lequel ne put que constater la disparition de ses économies.
Une enquête est ouverte par la gendarmerie et tout porte à croire que le voleur, qui ne doit pas être étranger au pays ne tardera pas à être découvert.

  • Le Courrier de la Nièvre du 30/08/1903

1903 - Vol d'habits à Champvert

Mardi, un chemineau inconnu s'est emparé des vêtements et de la montre que M. Pannetier, domestique chez M. Maupoix, fermier à La Fougère, avait déposés au bord d'un champ pour travailler plus à l'aise.
L'audacieux malfaiteur a pu disparaître sans être inquiété.

  • Le Courrier de la Nièvre du 13/09/1903

1903 - Arrêté pour vol

Le nommé Antoine Pruneau, âgé de trente-huit ans, cordonnier, sans domicile fixe, né à Dun-sur-Auron (Cher) a été mis lundi dernier en état d'arrestation par la gendarmerie de Cercy la Tour, pour vol d'une pièce de 20 francs au préjudice de M. Léon Trinquet, ouvrier menuisier à Cercy.
Pruneau a été écroué à la maison d'arrêt de Nevers.

  • Le Courrier de la Nièvre du 07/06/1903

1903 - Effraction pour pas grand chose

Lundi dernier, vers quatre heures du soir, des malfaiteurs inconnus se sont introduits dans la maison des époux Bezou, au hameau des Bartiers, commune de Chateauneuf Val de Bargis en cassant la fenêtre.
Ils ont ensuite fouillé dans les meubles, sorti tout le linge, mais ils n'ont pu trouver qu'une somme de 25 fr. et une montre dont ils se sont emparés.
M. Bezou a porté plainte à la gendarmerie et une enquête est ouverte ; espérons qu'on arrivera à mettre la main sur les coupables.

  • Le Courrier de la Nièvre du 30/08/1903

1903 - 50F disparus

Mardi dernier, vers dix heures du matin, un vol d'une cinquantaine de francs et de divers objets a été commis au préjudice de M. Bonnin, piqueur chez M. Adam, demeurant à La Noue, commune de Chevannes Changy.
Le ou les voleurs se sont introduits chez M. Bonnin, pendant une courte absence de sa femme dont ils guettaient sans doute le départ.
Une enquête est ouverte.

  • 'Le Courrier de la Nièvre du 30/08/1903

1903 - Vol de vélo

Le 27 courant, un malfaiteur inconnu a volé une bicyclette estimée 200 fr. appartenant à M. Paul Dachet, employé de commerce à Lucenay les Aix.

  • Le Courrier de la Nièvre du 04/10/1903

1903 - Vol de cochonnailles

Ces jours derniers, des malfaiteurs inconnus se sont introduits chez M. Jean-Marie Richard, propriétaire à Lanty et ont dérobé deux jambons et du lard, estimés ensemble 50 francs.
Une enquête est ouverte.

  • Le Courrier de la Nièvre du 14/06/1903

1903 - Vol et provocation

Jeudi dernier, un vol de 20 francs a été commis par le nommé Alphonse Auguste Eugène Lherbier, âgé de 18 ans, au préjudice de M. Lambert Nicolas, au Gros, commune de Saint Agnan.
Il a été écroué à la maison d'arrêt de Château Chinon, où il a déclaré avoir fait brûler un billet de 500 francs, et qu'avec le reste il s'est acheté une bicyclette et payé les dettes qu'il devait dans une auberge.

  • Le Courrier de la Nièvre du 31/05/1903

1903 - Vol d'un cheval

Mardi dernier, un cheval a été volé dans le pré où il pacageait, au préjudice de M. Jules. Duvivier, meunier au moulin de Mouasse.

  • Le Courrier de la Nièvre du 06/09/1903

1903 - Vol dans une ferme

A la suite d'une enquête faite par ses soins, M. Hubert Picard, fermier à Apponay, vient de découvrir les auteurs des vols commis chez lui depuis quelques temps. Ces voleurs ne sont autres que les trois jeunes domestiques de M Picard, les nommés Philippe G..., Joseph C..., et Paul M.. , âgés de treize et quatorze ans.
Parmi les objets volés par ces jeunes vauriens, l'on cite un billet de banque de cinquante francs, une montre de femme, des bouteilles de vin et des boites de conserves. L'un d'eux, Philippe G.., a même avoué être l'auteur du vol commis il y a quelques mois, au bureau de poste de Rémilly.

  • Le Courrier de la Nièvre du 10/05/1903

1903 - Vol au presbytère de Menou

Dimanche dernier, entre neuf heures 3/4 et 11 heures 1/2 du matin, un individu inconnu s'est introduit à l'aide d'escalade et d'effraction dans la chambre à coucher du presbytère de Menou et il a dérobé une somme de 100 francs et un pistolet estimé 10 francs, appartenant à M. Henri Basset, curé de Menou. Plainte a été portée à la gendarmerie ; une enquête est ouverte.

  • Le Courrier de la Nièvre du 28/06/1903

1903 - Vol à Corbigny

Mme Anne Marie Mare, sage-femme, demeurant 89, rue de Sèvres, à Paris, ayant habité Corbigny, a porté plainte pour vol d'une somme de 2.275 fr, vol commis à son préjudice et au préjudice de sa domestique.

Ce vol avait été commis à Corbigny dans le courant de septembre.

  • Le Courrier de la Nièvre du 01/11/1903

1907 - Un apache machinois

A Paris, la police a arrêté à l'Hôtel du Lion d'Or, 102 rue de Charenton, le dénommé André Schneider, 20 ans, serrurier né à La Machine, et sa compagne Marie Lebrise, 21 ans, domestique d'origine bretonne. Tous deux appartenaient à la bande de Hemmero, qui a commis de nombreux cambriolages. Schneider confectionnait de fausses clés qui étaient utilisées par les monte-en-l'air

  • Journal de la Nièvre, 21 mars1907.

1909 - Les trimards, pirates de nos campagnes

Il s’agit ici d’une catégorie spéciale de vagabonds, mendiants et autres gens sans aveu, qui parcourent notre belle France et en font surtout la désolation. La région du Centre est particulièrement affligée du va-et-vient incessant de ces «ouverriers» [sic] qui cherchent du travail, tout en priant le Bon Dieu de ne pas en trouver. Il faut toutefois distinguer le mendiant professionnel qui opère dans les villes, du chemineau qui parcourt les campagnes. Dans les grands centres, la mendicité professionnelle est élevée à la hauteur d’une institution, et les membres de cette corporation ont généralement une clientèle de bienfaiteurs des plus lucratives. Les trimards de la campagne, dont les horizons sont plus larges, et qui sont pour ainsi dire des « ambulants » de la profession, n’en exploitent pas moins la générosité – disons la peur – des ruraux.
Et le plus souvent ils en abusent
Le petit propriétaire rural, le fermier, sont ceux sur qui pèse le plus lourdement cet impôt de la mendicité « flottante », payé en argent quelquefois, mais le plus souvent en nature. Les « roulants » ont une organisation qu’on ne soupçonne guère. Ils possèdent tous leur vademecum, sorte de Guide Joanne de la profession, où sont indiqués les gîtes d’étape où ils savent d’avance trouver la «couchée» et la soupe. Dans ce recueil – imprimé, s’il vous plaît ! – les châteaux, les maisons bourgeoises, sont cotés pour ce qu’ils valent, pécuniairement parlant, et tous les jours de recette y sont méticuleusement annotés. Mais c’est surtout pour le cultivateur dont le domaine est situé quelque peu à l’écart des grandes routes, que la charge est la plus lourde. Non seulement le trimard y prend sa pâtée, mais il gaspille encore le foin et la paille du fermier. Quelquefois cependant, il demande du travail, mais rarement ce travail est suivi, quand il est acceptable. Le tout, sans préjudice de la volaille, des œufs, des lapins, des fruits, que le nomade vole autant qu’il peut, ne trouvant ni assez gros, ni assez substantiel le morceau de pain qui lui est donné. Nos paysans sont donc mis en coupe réglée par les fainéants de la route.

Une autre catégorie de malandrins, peut-être plus dangereuse encore, est celle des «bohémiens» qui, ceux-là, inspirent une véritable terreur à nos paysans. Ils volent impunément les bestiaux dans les pâtures, et à marches forcées vont les vendre, quelquefois à plus de 200 kilomètres des lieux de leurs larcins. De plus, ils se chauffent gratis avec le bois de nos forêts et pillent légumes, volailles et tout ce qui leur tombe sous la main.
Mais le remède ?
Des projets sont déposés à la Chambre, au nom de M. Cruppi, ministre du Commerce, de M. Pomeren, député de la Seine-Inférieure, de M. Georges Berry, député de Paris. Ces messieurs veulent créer des colonies de travail où tous les industriels non-patentés de la mendigoterie, apaches, bohémiens et autres seraient invités à payer de leur individu. Pour les infirmes et vieillards, incapables d’aucun effort, des asiles de secours s’imposent. Qu’on se hâte donc ! Moins de palabres et plus d’action.

  • Paris-Centre, 30 janvier 1909
  • Relevé Pierre Volut février 2019

1911 - Le caissier des mines en fuite !

À La Machine, tout le monde recherchait M. Blaise Boguet, caissier de la Compagnie des Mines. Les derniers témoins l'ont vu à la gare de Decize, où il était allé accompagner son fils, soldat permissionnaire. Quelque temps plus tard, il a été retrouvé en Suisse, chez sa sœur. Le caissier aurait détourné une somme relativement élevée qu'il tentait de placer dans une banque helvétique.

  • Le Nivernais, 2 et 9 avril 1911.

1914 - Un voleur de vin astucieux

François Pion, 40 ans, marié et père de six enfants, avait trouvé un moyen peu coûteux de se procurer du vin. Il cambriolait un wagon de vin stationné à la gare de Decize. Au moyen d'un vilebrequin et deux arrosoirs, il opérait chaque nuit. Mais les gendarmes, prévenus par un employé de la gare, étaient en planque et ils ont pu arrêter le voleur.

  • L'Indépendant de la Nièvre, 9 mai 1914

1950 - Andrée Riche, d'Imphy, avait eu la malencontreuse idée de voler 19000 francs à deux pas du commissariat

« Alors qu'elle était encore mineure, les inspecteurs et agents neversois ont dû intervenir plusieurs fois à l'encontre de la nommée Andrée Jeanne Riche, actuellement âgée de 21 ans, sans profession ni domicile fixe à Imphy. Prostitution et vol semblent avoir d'ataviques attraits pour cette jeune dévoyée.

  • Appréhendée hier par les inspecteurs, elle a été écrouée à la prison de Nevers après sa comparution devant le juge d'instruction.
    Dans la nuit de mercredi à jeudi, la jeune fille était venue demander asile à Mme Louise Branchet, veuve Pellé, âgée de 80 ans, demeurant 37 rue Saint-Genest, à Nevers. Tandis que la pauvre vieille, sans méfiance, s'occupait d'elle, la voleuse repérait les lieux, remarquant en particulier que les économies de sa logeuse se trouvaient placées sur le buffet. L'indésirable « cliente » partit au matin, mais revint jeudi, vers 14 heures. Profitant d'un moment d'inattention de Mme Pellé, elle déroba dix-neuf billets de mille francs représentant toutes les économies de la vieille dame.
  • Grâce au signalement précis qui leur fut donné, les policiers s'en furent sans hésitation à Imphy, où ils ne tardèrent pas à arrêter la voleuse, qui ne fit aucune difficulté pour reconnaître les faits. Des 19000 francs, il ne lui restait plus que 1000 francs à peine. Place Carnot, elle avait acheté un pull-over, une jupe bleue, une paire de bas ; avenue de la Gare, une chemise noire d'homme, un imperméable bleu, une cravate, une épingle de cravate ; rue du Midi, une paire de chaussures de 6000 francs.
    Quelques uns des commerçants ont eu pitié de la vieille dame, et il lui ont remis 3500 francs de la somme qui lui avait été volée. »

1951 - Decize. La manière de se nourrir à peu de frais

« Vendredi matin, vers 9 h 15, alors que les marchands forains terminaient hâtivement leurs étalages, et que, sur la place Saint-Just, commençait à poindre l'animation des jours de marché, un « Arrêtez-le ! » énergique retentit et, aux yeux des passants alertés et stupéfaits, apparut, débouchant de la rue de la République, un brave « corgnot » blanc taché de noir, à poil ras, tenant dans sa gueule un superbe rôti qu'il venait tout bonnement de dérober d'une manière acrobatique et rapide à l'étal d'un boucher du quartier.
Les efforts des personnes présentes pour arrêter l'animal furent vains et celui-ci, après force crochets, continua sa fuite éperdue vers la poétique promenade des Halles, où il put sans doute, après s'être reposé de sa course, déguster en paix le fruit de son larcin.
L'état famélique du voleur ne permet pas de douter du mobile de son acte. »

  • Le Journal du Centre, Jeudi 1er mars 1951).