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Source: Revue Sites et Monuments n°178 - juillet, août, septembre 2002
Source: Revue Sites et Monuments n°178 - juillet, août, septembre 2002


==Relevé dans la presse==
*Une chasse au sanglier avait été organisée pour le 30 septembre dans le bois de Ronceaux, à deux kilomètres de Varzy. La chasse était à peine commencée que M. Piffaut, pharmacien, entendit un froissement dans un fourré près de lui ; ne doutant pas qu'il n'eût affaire à un sanglier, il déchargea son fusil, chargé de chevrotines, dans la direction du bruit, puis n'entendant plus rien, il s'approcha ; mais hélas! en écartant les branches, il vit au lieu du sanglier, un homme étendu par terre, au milieu d'une mare de sang.<br>C'était un malheureux vieillard de quatre-vingt-deux ans qui était venu ramasser du bois mort pour son chauffage. Toute la charge a porté dans le dos.<br>On prodigua à l'infortuné vieillard tous les secours possibles ; on le transporta à l'hospice de la ville, où il expirait cinq heures après.
:(''Le Petit Journal du 05/10/1863'')
[[Catégorie:Villages]]<br><br>
*Aujourd'hui a lieu, sous la présidence de M. [[Politiques Delangle Claude Alphonse|<u>Delangle</u>]], l'inauguration de la statue de M. [[Politiques Dupin Aîné|<u>Dupin</u>]].
:(''Le Petit Journal du 30/08/1869'')




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[[Catégorie:Villages]]
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[[Catégorie:Histoire au fil des siècles]]

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Description générale

Varzy est une commune rurale de 4 118 hectares nichée au creux d’un vallon et entourée d’une part d'un coteau et d’autres part de buttes témoins émergeant au milieu de plaines agricoles, de bois et forêts.La commune compte 8 hameaux: Chiry, La Bordafaux, Pouilleux, Chantemerle, Charlay, Cœur, Migny et Villaine.

Au Moyen Âge, Varzy était lieu de pèlerinage à Sainte Eugénie d'Alexandrie et Saint Regnobert, et étape sur le chemin de Compostelle. Le bourg était fortifié et possédait dès le Xe siècle une collégiale dédiée à sainte Eugénie, disparue au temps de la Révolution.

L'église paroissiale Saint-Pierre a été construit de 1230 à 1280. Elle est de style gothique, mais ses deux tours ont une disposition typiquement romane. La paroissiale possédait depuis 1792 le trésor et les reliques de la collégiale. En 2002, le trésor et les reliques ont été volés puis retrouvés et installés dans un petit local fermé par de très solides barreaux.

Varzy appartenait aux évêques d'Auxerre, qui y ont laissé un château et qui ont fondé au début du XIIIe siècle à 3 km du bourg de Varzy l'ancienne léproserie de Vaumorin, dont la chapelle Saint-Lazare est le dernier vestige.

Le musée de Varzy fait partie des plus beaux et des plus importants musées régionaux de France. Il présente plus de 4000 objets rassemblés par des amateurs éclairés dont l'inspecteur des Monuments Historiques Auguste Grasset (1799-1879), dans l'esprit d'un cabinet de curiosités: sarcophages égyptiens, objets ramenés lors des expéditions Dumont d'Urville dans les îles du Pacifique, armes, instruments de musique, faïences (statue équestre en faïence de Nevers de 1734), meubles anciens, tapisseries, (tapisseries d'Aubusson "Didon et Énée"), peintures (Judith et Holopherne attribuée à J. Massys, dix marines attribuée à Hackert).

Quatre hectares de plans d'eau permettent la pêche, la baignade et le pique-nique.

Patrimoine historique, un article critique et sans concession

Les Promenades ont toujours été un des arguments touristiques de Varzy. Comme en témoignaient le panneau à l’entrée de la ville vantant «Varzy, son église, son musée, ses Promenades» et le tableau de Rex Barrat représentant le grand mail en automne choisi pour illustrer le dépliant touristique.

Varzy promenades 1.jpg

Il faut croire que la municipalité l’a oublié lorsqu’elle vote l’abattage des marronniers du grand mail par 8 voix contre 7. Faisant fi de l’inscription du grand mail à l’Inventaire des Sites, la mairie boucle un projet d’«aménagement» en 3 mois. Le vote du conseil municipal a lieu le 5 juin 2001. L’avis favorable est daté du 6 juin 2001. Début septembre, 68 marronniers sont abattus.

De son riche passé moyenâgeux sous la tutelle des évêques d’Auxerre, Varzy avait conservé intactes ses deux promenades les petites promenades plantées de tilleuls (qui ont servi de cadre au film de Jean Eustache «Mes petites amoureuses» et au téléfilm «Le Beau François», d’après le roman de Maurice Genevoix) et le grand mail, dont Amédée Jullien nous dit qu’il avait été fondé en 1765 par l’évêque Nicolas Colbert (1).

Autrefois hors les murs, le grand mail qui s’étend sur 220 mètres de l’entrée du château à la grand-rue est aujourd’hui intégré à la ville. On ne pouvait que louer la sobriété de ce bel espace : deux fois deux rangées de marronniers avec une large trouée centrale pour la circulation transversale (voitures, piétons, forains, sportifs, etc.), des dégagements latéraux multiples, de jolies bornes de pierre taillée surmontées d’une boule de métal qui servaient naguère à attacher les chevaux.

Le nouvel aménagement prend le contre-pied de ce qu’était l’ancienne perspective. On avait un ensemble majestueux, unique. On aura bientôt un monumental rond-point entouré de parkings comme on en voit partout dans les villes nouvelles : rebords de béton, marronniers sans marrons trop rapprochés pour devenir de grands arbres et revêtement rose...

Les grandes Promenades avaient été inscrites le 19 janvier 1943 à l’inventaire des Sites. Elles étaient sous la double protection de la loi du 2 mai 1930, et de la loi du 13 décembre 1913 sur les monuments historiques (puisqu’elles sont situées « en abord » de l’ancien évêché. On s’étonne qu’elles aient pu faire l’objet d’un réaménagement aussi coûteux (450 000€ H.T.), alors qu’il n’y a ni développement touristique ni création d’emplois à la clé.

Varzy promenades 2.jpg

L’entreprise qui a fait les terrassements a mis au jour un petit lavoir à deux marches. L’énorme cuve et les canalisations de pierre de taille ont été cassées à coups de pelleteuses et l’eau a jailli comme un geyser pendant deux jours et demi. L’appel d’offres ne portait pas la mention de l’inscription du site.

Le chantier des Promenades était la 2ème étape de la modernisation de Varzy mise en route par la municipalité. La première étape avait consisté à abattre tous les platanes taillés en boule de l’avenue de La Charité sur la R.N. 77, enlever les pavés dits pavés Louis XIV des trottoirs (qui sont allés à la décharge) pour les remplacer par ce même revêtement rose, le tout pour construire un large îlot central (qui empêchait le passage des moissonneuses). On a ainsi supprimé à l’avenue tout son cachet en utilisant une subvention destinée à «améliorer les entrées de ville».

Un bureau d’études a déjà été choisi pour refaire la place de l’Église (classée en 1862). On s’attend à voir des trottoirs roses dans toutes les rues, Il est donc urgent de classer notre village en ZPPAUP.Nous avons sollicité de M. le conservateur d’archéologie de Dijon que des fouilles soient pratiquées sous la place, au titre de l’archéologie préventive. Celles-ci pourraient révéler des surprises, puisque des documents datant de 1849 et 1852 attestent que les statues des églises de Varzy pillées en 1793 ont servi à combler la cave banvin (2) qui se trouvait derrière l’église sous la place et que des alignements de sarcophages mérovingiens y ont été découverts et recouverts en 1972.

(1) Amédée Jullien, La Nièvre à travers le passé, 1883, réédition 2000.
(2) La cave banvin servait à stocker la prébende de 20% prélevée sur la production de vin de Varzy. Elle pourrait être de la même époque que les caves de l’ancien hôtel de ville (XIIIème).

Source: Revue Sites et Monuments n°178 - juillet, août, septembre 2002

Relevé dans la presse

  • Une chasse au sanglier avait été organisée pour le 30 septembre dans le bois de Ronceaux, à deux kilomètres de Varzy. La chasse était à peine commencée que M. Piffaut, pharmacien, entendit un froissement dans un fourré près de lui ; ne doutant pas qu'il n'eût affaire à un sanglier, il déchargea son fusil, chargé de chevrotines, dans la direction du bruit, puis n'entendant plus rien, il s'approcha ; mais hélas! en écartant les branches, il vit au lieu du sanglier, un homme étendu par terre, au milieu d'une mare de sang.
    C'était un malheureux vieillard de quatre-vingt-deux ans qui était venu ramasser du bois mort pour son chauffage. Toute la charge a porté dans le dos.
    On prodigua à l'infortuné vieillard tous les secours possibles ; on le transporta à l'hospice de la ville, où il expirait cinq heures après.
(Le Petit Journal du 05/10/1863)

  • Aujourd'hui a lieu, sous la présidence de M. Delangle, l'inauguration de la statue de M. Dupin.
(Le Petit Journal du 30/08/1869)


--Patrick Raynal 14 décembre 2013 à 19:02 (CET)