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Le château de Passy les Tours

Inscrite à l’inventaire des Monuments historiques depuis 1927, la forteresse médiévale présente d’impressionnants vestiges. Dont un donjon vertigineux.

Une sentinelle ancrée depuis six siècles

Photo: Journal du Centre

Depuis la nationale 151, on aperçoit son impressionnant donjon, de 25 m de hauteur. Oubliée depuis plus de quatre siècles, la forteresse médiévale de Passy-les-Tours est depuis longtemps envahie par la végétation. Ce qui lui donne un certain charme et des airs de château de La Belle au bois dormant.

Mais ces murailles, dont l’architecture rappelle celle du château de Vincennes, sont bien plus qu’un vieux tas de pierres, ouvert aux pillages. Bâties à la fin du XIVe siècle, elles furent au cœur des tourmentes de la Guerre de Cent Ans, grâce au célèbre routier Perrinet Gressart, qui en fit un bastion avancé de la défense de La Charité-sur-Loire. Ce capitaine tint tête à Jeanne d’Arc lors du siège de la cité charitoise, en 1429.

« Passy était une garnison qui permettait de surveiller la nationale, laquelle était déjà une voie d’accès importante à l’époque médiévale », explique Clément Picq, Nivernais passionné d’histoire. « Le château fort était entouré d’étangs, ce qui en faisait une place imprenable. L’accès se faisait seulement par la façade. »

Une association se bat pour Passy

Avec Christophe Zwaenepoel, Clément Picq a créé, en 2010, une association, “Les tours de Passy”. Forte, aujourd’hui, de deux cents membres, l’association se bat pour permettre l’accès au château, qui appartient à un particulier. Et pour sa restauration.

Pour cela, elle a lancé, il y a trois ans et demi, une démarche de classement de l’édifice. Car l’inscription à l’inventaire des Monuments historiques, depuis 1927, ne suffit pas. Le classement devrait permettre de contraindre le propriétaire d’entreprendre des travaux. « La première urgence, c’est de consolider les assises. Certaines voûtes tiennent par miracle. Après, il faudra songer à des fouilles », précise Clément Picq. La réponse est attendue d’ici un an.

À terme, l’association aimerait aussi faire visiter le lieu : meurtrières multiples, traces d’enduits, cheminées, latrines, salle voûtée… Les détails architecturaux de la forteresse méritent un œil attentif.

Une fête médiévale au pied du château

En attendant, l’association a créé un petit musée dans une ferme voisine et organise, chaque année, lors des Journées du Patrimoine, une fête médiévale, au pied du château (lire ci-contre). Histoire de faire connaître la forteresse aux habitants de la région et de les sensibiliser au sort de cet élément du patrimoine local.

Du château, bâti par Jean de Chevenon, conseiller de Charles VI de France, certainement sur les bases d’une plus ancienne maison forte, il ne reste quasiment que la façade principale. « Seule une des quatre tours d’enceinte subsiste en intégralité. Mais les éléments d’architecture les plus intéressants nous sont parvenus : le donjon-porte encadré de deux tourelles, le corps de logis, une échauguette », détaille Clément Picq.

Sur la façade, une tour carrée, postérieure, se détache également. Des fenêtres à meneaux témoignent d’aménagements d’époque Renaissance.

Très endommagé par un incendie, en 1569, lors des guerres de religion, le château ne sera, dès lors, plus habité. Les ruines deviennent une carrière de pierres.

Au XVIIe, un temple protestant est construit avec les pierres de la forteresse. Au XIXe, une tour de ronde est carrément détruite pour permettre la construction d’un bâtiment abritant un battage. L’édifice servira aussi d’abri aux animaux des fermiers voisins.

Si on ne peut, à l’heure actuelle, pénétrer à l’intérieur du château, une simple approche permet de s’imprégner de la magie de ce lieu, qui ne demande qu’à revivre.


Source: Article du Journal du Centre du 20 septembre 2014


--Patrick Raynal 11 octobre 2014 à 11:27 (CEST)