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=Avant-propos.=
Alain Raisonnier


Les recherches généalogiques dans le Nivernais sont limitées par la rareté des sources d'état-civil les plus anciennes : quelques rares paroisses ont conservé des archives du XVIe siècle, comme [[Decize]] (1524), Château-Chinon (1526), [[Nevers]] Saint-Arigle, Ouroux (1545), Saint-Pierre le Moûtier (1553), Giry (1555), Cosne (1564), Clamecy (1567), Tannay (1568), Moraches (1573), Entrains (1576), Neuvy-sur-Loire (1578), Champlemy (1579) ou La Charité Sainte-Croix (note 1); les archives notariales ne sont pas mieux conservées, les délibérations et les comptes des municipalités n'ont pas eu plus de chances. Dans la Nièvre à partir de 1600, la stabilité politique et les progrès de la paysannerie permettaient aux familles de s'installer durablement dans les paroisses et la stabilité des patronymes en est la preuve jusqu'à la Révolution au moins. Au XVIe siècle en France, au contraire, tout est changement : les frontières, les métiers, l'issue des guerres, tout est prétexte à des destructions, des incendies, des pillages, des famines et toute cette désolation a conduit les familles qui subsistaient à se déplacer, à s'enfuir, à changer de domicile et de métier, de telle sorte qu'il devient très difficile de retrouver leurs origines réelles, surtout s'ils ne sont pas des notables fortunés.<br/>
== Bibliographie ==
Dans notre département actuel cette situation a été particulièrement ressentie et les populations ont évolué beaucoup plus vite que dans les siècles suivants que nous connaissons mieux. Pour mieux comprendre le sort de nos ancêtres nivernais du XVIe siècle, il faut bien les situer dans les événements nombreux qui ont bouleversé le duché de [[Nevers]] à cette période, en particulier les huit guerres de religion au cours desquelles le Nivernais a été souvent un théâtre d'opérations militaires.<br/>
Alain Raisonnier, ''Archives de Cosne : un souvenir de la classe de Rhétorique'', Blanc Cassis, 134 (2014) pp.48-50, ISSN 0291-0810<br />
Sans avoir la prétention de faire œuvre d'histoire, ce travail se fonde sur les nombreux ouvrages et travaux des historiens qui ont écrit sur cette période ou sur l'histoire du Nivernais et tente de retrouver les événements qui se sont passés dans nos pays pour les réunir et en avoir une vue d'ensemble qui puisse guider les recherches d'histoire locale ou familiale.


== Nièvre - Pont Neuf ==
Alain Raisonnier, ''L'Hôtel-Dieu et l'école des filles à Cosne (1748)'', De la Nièvre au Pont-Neuf, 1 (2015) pp.1-4, <https://mega.nz/#!sFMSRSIJ!GyPOgekmcLdi7MUc1tw3wv8dZ-6wSetnqxbhTzLl6sk><br/>
Alain Raisonnier, ''François Guillaume Barthélemy Laurent (1750-1825) jeune poyaudin, Général de la République'', De la Nièvre au Pont-Neuf, 2 (2015)pp.18-24, <https://mega.nz/#!5VFQhbqD!KegjiGB7iRq5a4NYvrppH1HrPeBCL6z3EhIn7GpBsJ4><br/>
Alain Raisonnier, ''Antoine Darnay (1764-1837)'', De la Nièvre au Pont-Neuf, 7 (2016) pp.1-6, <https://mega.nz/#!xEFGWRYC!A6Qelu1XY0fEmevPSNH7FfjuQIV_zErL-IbMCA39Tgg><br/>
Alain Raisonnier, ''Les frères Grasset'', De la Nièvre au Pont-Neuf, 9 (2016) pp.10-18, <https://mega.nz/#!dV0EDSbL!80JKf6MjDtnHbxFCbcsGwRcEoE15YuYDgf_aQoBPR9Y><br/>
Alain Raisonnier, ''Nicolas de Lange (1525-1606) de la Nièvre aux ponts de Lyon, dans la tourmente des guerres de religion'', De la Nièvre au Pont-Neuf, 10 (2017) pp.1-9, <https://mega.nz/#!JFsSDJBb!xTAGjKToPOJTuQkQ7hTqswhicA48AbObONhix0y-lZg><br/>
Alain Raisonnier, ''Louis-Thomas d'Aquin, abbé de Saint-Laurent (1667-1710)'', De la Nièvre au Pont-Neuf, 11 (2017) pp.11-13, <https://mega.nz/#!lYFTmZzB!E7ipYmuWfyOsf1PnGL1ZhRWNV9LOU3Y2L__N5_uAIoA><br/>
Alain Raisonnier, ''Le tableau d'autel de l'église Saint-Pierre de Nevers : une œuvre des frères Le Nain'', De la Nièvre au Pont-Neuf, 13 (2017) pp.6-9,<https://mega.nz/#!cVUClRjA!PqKW1BhEIPEdje-wx8mp-6eIgS_bYpmesgUROx2Mhd4><br/>
Alain Raisonnier, ''Louis de Cayrol (1775-1859) de Paris à Compiègne en passant par la Nièvre'', De la Nièvre au Pont-Neuf, 14 (2018) pap.7-12, <https://mega.nz/#!5I9mDBJB!-zp9-tYV0-T50nra54QMScj--W8YV5wU-vrCv-fvV3c><br/>
Alain Raisonnier, ''La Nièvre au XVIe siècle : les guerres de religion. I. - Avant-propos'', De la Nièvre au Pont-Neuf, 16 (2018) pp.17-24, <https://mega.nz/#!gQlH3IaK!RmwNKKOG9dkspq1WJPqZ-br_AIxpeaJ7zzBm4hkjz0Y><br/>


== 1. Sujets du roi de France ==
== Contributions notables ==
Au XVème siècle les comtés de [[Nevers]] et d'Auxerre, la baronnie de Donzy, le Morvan et les autres terres qui constituent aujourd'hui le département de la Nièvre relevaient des ducs de Bourgogne. Le 21 mai 1420, le traité de Troyes, imposé par le duc de Bourgogne Philippe III et les rois Henri V d'Angleterre et Charles VI de France, au "soi-disant dauphin" (futur Charles VII), permettait à l'alliance anglo-bourguignonne de s'étendre jusqu'à la Loire : c'est ainsi que La Charité et Cosne passèrent entre les mains des bourguignons. Le gouverneur Perrinet Gressart y fut établi par Philippe III.
* Base Enterremens : <http://www.francegenweb.org/~wiki/index.php/Enterremens>
En 1421, le dauphin Charles mit le siège sans succès devant La Charité. En 1429, le lieutenant du dauphin en Berry, Charles d'Albret n'y parvint pas plus, malgré la présence de La Pucelle d'Orléans qui s'efforçait de ranimer ses troupes. En revanche, ils réussirent à franchir l'Allier pour reprendre Saint-Pierre-le-Moûtier en 1429.<br/>
* [[Antoine Darnay]], <https://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine_Darnay>
Cinquante ans plus tard, la situation politique avait bien changé : le roi de France Louis XI régnait de main de maître sur les territoires reconquis sur les anglo-bourguignons. Mais le duché de Bourgogne, sous l'autorité de Charles le Téméraire, ne relevait du roi de France que théoriquement. L'opposition entre ces deux princes était permanente.<br/>
* [[Auguste Grasset]] <https://fr.wikipedia.org/wiki/Auguste_Grasset>
Le duché de Bourgogne s'étendait jusqu'à la Loire, véritable frontière de la France de Louis XI. La mort de Charles le Téméraire au siège de Nancy le 5 janvier 1477, changea complètement la situation. Louis XI saisit aussitôt l'occasion pour envahir le duché de Bourgogne, rappeler aux habitants qu'ils étaient sujets du roi de France et créer un parlement à Dijon. Charles ne laissait qu'une héritière, Marie de Bourgogne, certes mariée à Maximilien d'Autriche, mais celui-ci n'avait pas assez du soutien des Pays-Bas pour faire valoir ses droits sur la Bourgogne déjà envahie par les troupes du roi. La mort de Marie de Bourgogne, le 27 mars 1482, affaiblit encore la position de Maximilien. Au traité d'Arras (1482), le mariage de la fille de Marie de Bourgogne avec le dauphin Charles (futur Charles VIII) fut conclu. La future apporterait en dot les territoires que Louis XI avait déjà occupé militairement, en particulier le comté d'Auxerre qui s'étendait jusqu'à la Loire, et la seigneurie de Château-Chinon. Le mariage finalement n'eût pas lieu mais par le traité de Senlis (1493) sous Charles VIII, le duché de Bourgogne et le comté d'Auxerre furent définitivement réunis au domaine royal. Par contre, le comté de Bourgogne (la Franche-Comté) restait terre d'Empire et revenait à Maximilien, de sorte que la frontière du royaume se trouvait maintenant sur la Saône.<br/>
* [[Édouard Grasset]] <https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89douard_Grasset>
Encore soixante ans plus tard, la réunion des comtés de Nevers et d'Auxerre dans la famille de Clèves renforça encore les liens entre les territoires de notre futur département. François Ier de Clèves, comte puis duc de Nevers, était également comte d'Auxerre et les deux terres réunies seront transmises à ses descendants.
* [[François Guillaume Barthélemy Laurent]] <https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Guillaume_Barth%C3%A9lemy_Laurent>
* [[Théophile Moreux]] <https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9ophile_Moreux>


==2. Les routes du royaume==
==Wiki58==
Au seizième siècle le duché de [[Nevers]] était déjà une terre de passage : la route de Paris à Lyon par la rive droite de la Loire (note 2) était fréquentée par les voyageurs, les étrangers, la poste créée par Louis XI et le commerce local. De nombreuses auberges et relais de poste fournissaient aux voyageurs les services, le gite et le couvert : on recevait à pied, à cheval et en voiture.<br/>
Guerres de religions :<br />
La navigation fluviale avait une grande importance commerciale. La Loire était alors navigable depuis le comté de Forez jusqu'à l'Océan. Des travaux considérables étaient menés pour canaliser les eaux et permettre aux bateaux de s'amarrer aux quais dans chaque ville le long de son cours.<br/>
Avant-Propos, sur les guerres de religion dans la Nièvre.<br />
Dans l'autre sens, une route permettait de communiquer entre la Bourgogne et les provinces du centre et de l'ouest de la France, qui passait par Auxerre, Clamecy, et La Charité pour franchir la Loire et se diriger vers Bourges. C'est à cette époque que pour faciliter le passage du fleuve, les villes de La Charité et de Nevers se firent construire des ponts de pierre… (figure à insérer) Mais il n'y avait pas d'autre pont jusqu'à Bonny-sur-Loire. Lorsqu'il n'y avait pas de pont, on entretenait des gués qui permettaient de faire passer voitures et bestiaux d'une rive à l'autre, comme à Pouilly ou à Neuvy, ou bien il y avait des bacs pour la traversée comme à Cosne.<br/>
Chapitre I : La première guerre de religion (1560-1563).<br />
Les routes principales empruntaient les vallées de la Loire et de l'Yonne sans pénétrer dans les pays voisins, de sorte que bien des paroisses nivernaises restaient à l'écart de ces commerces et de l'influence des voyageurs étrangers. Ainsi le Morvan ou les zones forestières de la Puisaye ou des Amognes n'ont été que peu atteintes par les événements majeurs de ce siècle.
Chapitre II : La paix boiteuse et malassise (1564-1571).<br />
 
Chapitre III : De la Saint-Barthélemy aux États généraux (1572-1576).<br />
==3. Les gens de guerre==
La levée des armées par le roi ou par les princes et ducs qui décidaient de se défendre par les armes, amenait dans tout le royaume la présence de régiments ou de simples compagnies. Ces soldats vivaient sur la population locale, en achetant nourriture et vêtements aux paysans ou aux habitants des villes closes avec la solde que leur distribuaient les commissaires des guerres.<br/>
Mais, les impôts que demandait le roi pour la solde des gens de guerre étaient bientôt insupportables pour les villes qui demandaient sans cesse à être exemptées de telles charges ou à obtenir des délais de paiement. Le roi abandonnait aux échevins des droits pour prélever plus de taxes et d'octroi aux portes des villes, mais là aussi ces impôts étaient très mal ressentis par les habitants parce qu'ils étouffaient le commerce.<br/>
Si les officiers tardaient à distribuer la solde, les compagnies n'hésitaient plus à se servir par la force dans les campagnes. Lorsqu'ils faisaient le siège d'une ville close, le pillage des habitations était un droit pour ces soldats, qui ne s'en privaient pas et supprimaient tous les habitants qui tentaient une résistance.<br/>
Comme la levée des troupes ne donnait pas suffisamment d'hommes pour constituer ces armées, le roi faisait appel à des étrangers, suisses, italiens ou allemands, pour lesquels leurs officiers exigeaient des soldes très importantes et qui avaient encore moins de scrupules à se servir s'ils n'étaient pas payés.<br/>
En plus de les nourrir et de les vêtir, il fallait loger les gens de guerre. Lorsqu'ils arrivaient dans une ville, on commençait par leur offrir de se loger dans des faubourgs, mais s'ils menaçaient de faire un siège en règle, il fallait bien les faire entrer et désigner à chaque bourgeois le nombre de soldats qu'il devrait héberger chez lui, au risque de se faire voler ou de subir les viols ou le pillage de la maison. Heureux celui qui avait la vie sauve !<br/>
Dans les premiers jours de mai 1525, le comte Louis de Bellejoyeuse qui cantonnait à Lyon avec une troupe de 3000 mercenaires italiens, reçut l'ordre de se rendre en Picardie pour aider à la défense de cette province. Paquet Collon, le trésorier du roi qui les accompagnait, était natif de [Saint-Hilaire-]Fontaine et lorsqu'il sut que cette troupe devait passer par Decize, il se hâta de prévenir ses compatriotes de leur arrivée imminente et du danger qui allait peser sur la ville.<br/>
"En effet le comte de Bellejoyeuse arriva à Decise, le 12 mai 1525, avec sa troupe entre sept et huit heures du matin. Un commissaire du roi et les maréchaux des logis de cette troupe se présentèrent à la porte du pont de Crote, et demandèrent les clefs de la ville. Antoine Germain, lieutenant de la châtellenie, Guillaume Coquille, Guillaume Copin, échevins et quelques uns des principaux habitants, accompagnés de Paquet Collon qui leur servait d'interprète, se rendirent à la porte. Le commissaire du roi, muni de sa commission, demanda des vivres pour sa troupe au taux fixé, et à l'entrée de la ville, pour vérifier combien on pourrait y loger de monde. On leur objecta que la comtesse de Nevers avait donné l'ordre de ne recevoir dans la ville aucuns gens de guerre sans son agrément. Le commissaire persista, en disant que le pont de la Loire faciliterait la revue qu'il voulait faire de tous les gens de sa troupe, différentes personnes du Bourbonnais ayant porté des plaintes contre eux pour leur avoir enlevé un grand nombre de bestiaux. Les échevins demandèrent un sursis pour envoyer avertir à Nevers la comtesse de l'arrivée du seigneur de Bellejoyeuse avec sa troupe, ajoutant à toutes leurs observations, que Decise était une ville petite et pauvre, déjà ruinée pour avoir reçu et entretenu la compagnie du capitaine Maulévrier, et ensuite une troupe de lansquenets, conduite par le duc de Chifort (ou de Cliffort), lesquels avaient pillé et rançonné les habitants et commis des violences atroces; qu'ils devaient redouter de semblables malheurs, et les éviter en offrant de loger la troupe qui se présentait dans les campagnes environnantes, et lui fournir tous les vivres qui seraient nécessaires. Rien ne put changer la résolution du commissaire; et malgré la tentative des chefs de la ville pour décider les habitants à recevoir une troupe aguerrie, à laquelle on ne pouvait opposer une longue résistance, les habitants ne voulurent pas obtempérer à ces sages remontrances, ce qui fut cause que le commissaire jura que la troupe logerait dans la ville, et fit aussitôt braquer les arquebuses. Toutes les négociations entreprises par MM. Delaboue, Delamenay, le lieutenant de la châtellenie et les échevins, avec le comte de Bellejoyeuse furent inutiles, il s'avança au bout du pont de Crote, leur observa qu'il était déjà tard, que la troupe était fatiguée, et notifia que si on ne lui ouvrait pas les portes à l'instant, il allait donner l'assaut dont les suites seraient funestes aux habitants qui ne se retireraient pas promptement, la ville devant être livrée au pillage.<br/>
Aussitôt on se sépare, les portes de la ville sont fermées et barricadées. De son côté le comte de Bellejoyeuse fait rassembler toutes les échelles existantes dans les campagnes voisines, et ordonne l'assaut. La principale attaque se fait au nord de la ville, l'escalade réussit vers le couvent de Sainte-Claire; l'artillerie dirige ses coups sur les croisées du château. On sonne le tocsin dans la ville, l'alarme se répand partout, et les habitants se portent en tumulte sur les remparts. (image des remparts de Decize) Déjà les assiégeants ont mis le feu aux portes, celle du pont de Crote est tellement embrasée, que l'incendie se communique aux maisons du faubourg, et celles qui le composent sont réduites en cendres en fort peu de temps. Auprès de cette porte les murailles sont percées, et les soldats étrangers s'introduisent dans la ville soit par ce côté, soit par celui où se fait l'escalade. Ils parvinrent sur les remparts ayant à leur tête trois enseignes de la troupe. Bientôt la terreur s'empare des assiégés; ils se sauvent dans les églises, dans les couvents et le château, d'autres cherchent à fuir par la porte de la Loire. Après trois heures de combat, la troupe est maîtresse de la place, les soldats tuent tous les habitants qu'ils rencontrent, pillent les maisons, violent les femmes et les filles, brisent les meubles, s'emparent de l'argent et des effets précieux. Parvenus à l'église de Saint-Aré, ils en massacrent l'archiprêtre, rompent toutes les fermetures, même celles qui renfermaient les reliques du patron de la ville, et, sans aucun respect religieux, ces brigands s'emparent de tous les ornements et des vases sacrés.
Un grand nombre d'habitants devint victime de la fureur de cette troupe indisciplinée, les seules églises du couvent de Sainte-Claire et du prieuré de Saint-Pierre furent des asiles assurés; le comte de Bellejoyeuse mit des gardes et un capitaine au couvent des Clarisses pour les faire respecter. A l'exception des hommes qui se réfugièrent dans ces deux monastères, les autres n'échappèrent à la mort qu'en se mettant à la merci des soldats, ou en leur promettant de payer une bonne rançon. Mais en leur sauvant la vie, ils s'exposèrent à des souffrances inouïes. Il n'y a pas de supplices que ces avides italiens ne leur aient imposés pour les forcer à livrer tout leur argent, ou à leur enseigner les cachettes où ils avaient pu l'enfouir. Je rougirais de rapporter tous les odieux procédés qu'ils employèrent pour cela. il faut avouer cependant que tous ceux qui eurent le bonheur de se placer sous la protection du comte de Bellejoyeuse, obtinrent grâce sans rien payer.<br/>
Quand ils ne trouvèrent plus dans la ville d'aliment à leur cupidité, ces barbares aventuriers se répandirent dans les campagnes, où ils se livrèrent aux mêmes excès, et vécurent à discrétion.<br/>
Ces horreurs durèrent deux jours entiers, et le dimanche matin, 14 mai, sur les dix heures, le comte rassembla sa troupe, la fit défiler sur le pont de Loire, et même y fit rendre quelques effets à des personnes qui les réclamèrent. 300 personnes de la ville ou de la campagne perdirent la vie dans ces deux jours de désastre, mais on ne peut nombrer l'argent, les chevaux et les bestiaux dont ils s'emparèrent. Decise fut alors complètement ruinée, et le faubourg de Crote conserve encore les ruines du terrible incendie qu'il éprouva dans ce moment" (note 3).<br/>
En 1546, la sécurité relative entraina une redistribution des garnisons : certaines villes comme Auxerre, firent des requêtes à la Cour pour obtenir des allégements et le droit de limiter le nombre des soldats qu'on leur imposait. Cela ne pouvait se faire sans que d'autres villes soient désignées pour les recevoir. La paix étant faite avec l'Angleterre, les troupes de Charles de Cossé, maréchal de Brissac, furent cantonnées à Auxerre, puis déplacées à Vézelay, Cosne, Saint-Verain, Varzy et Saint-Péreuse. La ville de Varzy, voulant éviter cette charge, fit une remontrance qui ne fut pas écoutée.

Version du 8 février 2020 à 22:08

Alain Raisonnier

Bibliographie

Alain Raisonnier, Archives de Cosne : un souvenir de la classe de Rhétorique, Blanc Cassis, 134 (2014) pp.48-50, ISSN 0291-0810

Nièvre - Pont Neuf

Alain Raisonnier, L'Hôtel-Dieu et l'école des filles à Cosne (1748), De la Nièvre au Pont-Neuf, 1 (2015) pp.1-4, <https://mega.nz/#!sFMSRSIJ!GyPOgekmcLdi7MUc1tw3wv8dZ-6wSetnqxbhTzLl6sk>
Alain Raisonnier, François Guillaume Barthélemy Laurent (1750-1825) jeune poyaudin, Général de la République, De la Nièvre au Pont-Neuf, 2 (2015)pp.18-24, <https://mega.nz/#!5VFQhbqD!KegjiGB7iRq5a4NYvrppH1HrPeBCL6z3EhIn7GpBsJ4>
Alain Raisonnier, Antoine Darnay (1764-1837), De la Nièvre au Pont-Neuf, 7 (2016) pp.1-6, <https://mega.nz/#!xEFGWRYC!A6Qelu1XY0fEmevPSNH7FfjuQIV_zErL-IbMCA39Tgg>
Alain Raisonnier, Les frères Grasset, De la Nièvre au Pont-Neuf, 9 (2016) pp.10-18, <https://mega.nz/#!dV0EDSbL!80JKf6MjDtnHbxFCbcsGwRcEoE15YuYDgf_aQoBPR9Y>
Alain Raisonnier, Nicolas de Lange (1525-1606) de la Nièvre aux ponts de Lyon, dans la tourmente des guerres de religion, De la Nièvre au Pont-Neuf, 10 (2017) pp.1-9, <https://mega.nz/#!JFsSDJBb!xTAGjKToPOJTuQkQ7hTqswhicA48AbObONhix0y-lZg>
Alain Raisonnier, Louis-Thomas d'Aquin, abbé de Saint-Laurent (1667-1710), De la Nièvre au Pont-Neuf, 11 (2017) pp.11-13, <https://mega.nz/#!lYFTmZzB!E7ipYmuWfyOsf1PnGL1ZhRWNV9LOU3Y2L__N5_uAIoA>
Alain Raisonnier, Le tableau d'autel de l'église Saint-Pierre de Nevers : une œuvre des frères Le Nain, De la Nièvre au Pont-Neuf, 13 (2017) pp.6-9,<https://mega.nz/#!cVUClRjA!PqKW1BhEIPEdje-wx8mp-6eIgS_bYpmesgUROx2Mhd4>
Alain Raisonnier, Louis de Cayrol (1775-1859) de Paris à Compiègne en passant par la Nièvre, De la Nièvre au Pont-Neuf, 14 (2018) pap.7-12, <https://mega.nz/#!5I9mDBJB!-zp9-tYV0-T50nra54QMScj--W8YV5wU-vrCv-fvV3c>
Alain Raisonnier, La Nièvre au XVIe siècle : les guerres de religion. I. - Avant-propos, De la Nièvre au Pont-Neuf, 16 (2018) pp.17-24, <https://mega.nz/#!gQlH3IaK!RmwNKKOG9dkspq1WJPqZ-br_AIxpeaJ7zzBm4hkjz0Y>

Contributions notables

Wiki58

Guerres de religions :
Avant-Propos, sur les guerres de religion dans la Nièvre.
Chapitre I : La première guerre de religion (1560-1563).
Chapitre II : La paix boiteuse et malassise (1564-1571).
Chapitre III : De la Saint-Barthélemy aux États généraux (1572-1576).