« Thomas Etienne Philippe » : différence entre les versions

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===Moulinois par sa mère, il épouse Berthe Panné du Pontot===
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[[Image:Moulins Engilbert Le Pontot.jpg|thumb|200px|Le Ponteau ou le Pontot]]
Philippe Thomas est moulinois par sa mère, Louise Dubois, mais il naît à Duerne, près de Tarare, dans le Rhône, le 4 mai 1843. Son père meurt quelques années après et, en 1870, à la mort de sa mère, Philippe viendra à [[Moulins Engilbert]] rejoindre sa famille maternelle. Désormais, c’est là qu’il vivra les moments privilégiés de sa vie, là qu’il épouse une cousine éloignée, Berthe Panné, du Pontot, descendant des « maîtres et chefs » de la grande Communauté de [[Préporché]]. Berthe était la sœur d’Albert Panné (1861-1917) qui créa le pavillon de chirurgie de [[Nevers]]. Albert et Philippe deviendront des amis et échangeront une correspondance suivie.
Philippe Thomas est moulinois par sa mère, Louise Dubois, mais il naît à Duerne, près de Tarare, dans le Rhône, le 4 mai 1843. Son père meurt quelques années après et, en 1870, à la mort de sa mère, Philippe viendra à [[Moulins Engilbert]] rejoindre sa famille maternelle. Désormais, c’est là qu’il vivra les moments privilégiés de sa vie, là qu’il épouse une cousine éloignée, Berthe Panné, du Pontot, descendant des « maîtres et chefs » de la grande Communauté de [[Préporché]]. Berthe était la sœur d’Albert Panné (1861-1917) qui créa le pavillon de chirurgie de [[Nevers]]. Albert et Philippe deviendront des amis et échangeront une correspondance suivie.


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Ses collègues diront de ses travaux  qu’ils étaient « remarquables de précision et de clarté. ». Il est élu membre de la Société centrale de médecine vétérinaire en 1882. Plus tard, il sera correspondant de la Société nationale d’agriculture en 1900 et de l’Académie de médecine en 1904.
Ses collègues diront de ses travaux  qu’ils étaient « remarquables de précision et de clarté. ». Il est élu membre de la Société centrale de médecine vétérinaire en 1882. Plus tard, il sera correspondant de la Société nationale d’agriculture en 1900 et de l’Académie de médecine en 1904.
 
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===Le découvreur des phosphates tunisiens===
===Le découvreur des phosphates tunisiens===
Après la conquête de la Tunisie, le gouvernement français, par le biais du Ministère de l’Instruction publique organise une mission d’exploration de ce nouveau pays de notre protectorat, mission composée de botanistes et de zoologistes. En 1885, deux géologues dont Philippe Thomas sont adjoints à cette mission.
Après la conquête de la Tunisie, le gouvernement français, par le biais du Ministère de l’Instruction publique organise une mission d’exploration de ce nouveau pays de notre protectorat, mission composée de botanistes et de zoologistes. En 1885, deux géologues dont Philippe Thomas sont adjoints à cette mission.
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===Ses récompenses===
===Ses récompenses===
[[Image:Thomas Philippe monument Sfax.jpg|thumb|left|150px|Par le sculpteur André Vermare - Inauguré le 26/04/1913 en présence de M. Alapetite, ministre plénipotentiaire, résident général de France à Tunis]]
[[Image:Thomas Philippe monument Tunis.jpg|thumb|right|150px|Par le sculpteur Belloc - Inauguré le 29/05/1913 en présence de M. Alapetite, ministre plénipotentiaire, résident général de France à Tunis]]
Ses amis, émus de tant de modestie et de désintéressement ont cherché à lui faire attribuer des titres honorifiques :
Ses amis, émus de tant de modestie et de désintéressement ont cherché à lui faire attribuer des titres honorifiques :
*En 1887 il est fait chevalier puis plus tard, officier de la Légion d’Honneur
*En 1887 il est fait chevalier puis plus tard, officier de la Légion d’Honneur
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*La Compagnie des Phosphates de Gafsa, la même année, lui attribue une somme de 15.000 francs
*La Compagnie des Phosphates de Gafsa, la même année, lui attribue une somme de 15.000 francs
*En 1905, la Société nationale d’encouragement pour l’industrie française lui décerne la médaille d’or et le prix Thénard de 5.000 francs.
*En 1905, la Société nationale d’encouragement pour l’industrie française lui décerne la médaille d’or et le prix Thénard de 5.000 francs.
*En 1908, la Conférence consultative de Tunisie vote (et c’est là la récompense qui touche le plus Philippe Thomas) une rente viagère annuelle de 6.000 francs reversible pour moitié  sur la tête de sa fille, Marie-Louise Thomas.
*En 1908, la Conférence consultative de Tunisie vote (et c’est là la récompense qui touche le plus Philippe Thomas) une rente viagère annuelle de 6.000 francs réversible pour moitié  sur la tête de sa fille, Marie-Louise Thomas.


Bien sûr, il est élu membre correspondant du Muséum en 1891, membre de l’Académie de Médecine, mais il fallut attendre six ans pour qu’enfin, en 1901, on le nommât officier du Mérite agricole.
Bien sûr, il est élu membre correspondant du Muséum en 1891, membre de l’Académie de Médecine, mais il fallut attendre six ans pour qu’enfin, en 1901, on le nommât officier du Mérite agricole.

Version actuelle datée du 16 janvier 2017 à 18:26

De récents évènements ont mis en lumière les gisements de phosphate de Tunisie situés dans la région de Métlaoui, Sfax : les mineurs se mettaient en grève pour protester contre le chômage croissant qui touche à présent 50% de la population de cette région. Désormais exploité à ciel ouvert, le minerai est plus facile à extraire, l’intervention d’un matériel perfectionné a éliminé la main d’œuvre. Mais les explosions destinées à faciliter l’accès au minerai font voler des matières radioactives et l’eau indispensable au traitement de ce minerai pollue jusqu’aux nappes phréatiques. De ce fait, des maladies graves se développent dans cette population privée de soins indispensables à ce nouvel état de choses.

Qui se souvient encore de ce Moulinois qui est à l’origine de la découverte des gisements de phosphates de Tunisie ? Pourtant, le 20 février 1910 le «Progrès de Lyon» titrait: Un Soldat et un Savant. Le vétérinaire principal Philippe Thomas, inventeur des Phosphates tunisiens vient de mourir.

Moulinois par sa mère, il épouse Berthe Panné du Pontot

Le Ponteau ou le Pontot

Philippe Thomas est moulinois par sa mère, Louise Dubois, mais il naît à Duerne, près de Tarare, dans le Rhône, le 4 mai 1843. Son père meurt quelques années après et, en 1870, à la mort de sa mère, Philippe viendra à Moulins Engilbert rejoindre sa famille maternelle. Désormais, c’est là qu’il vivra les moments privilégiés de sa vie, là qu’il épouse une cousine éloignée, Berthe Panné, du Pontot, descendant des « maîtres et chefs » de la grande Communauté de Préporché. Berthe était la sœur d’Albert Panné (1861-1917) qui créa le pavillon de chirurgie de Nevers. Albert et Philippe deviendront des amis et échangeront une correspondance suivie.

Géologue, paléontologiste

A l’âge de 17 ans, Philippe Thomas entre à l’Ecole vétérinaire d’Alfort. Lors de son service militaire, il obtient le grade de « vétérinaire principal » de l’armée. Il a déjà une belle collection de minéraux et entreprend, pour le plaisir, des études d’Histoire naturelle qui le classeront très vite au premier rang des géologues et des paléontologistes français.

Le «géo- paléontologiste» en missions en Algérie

En sa qualité de militaire de carrière, il est chargé de plusieurs missions médicales dans les provinces d’Alger et de Constantine, de 1868 à 1880. Il profite de ces séjours pour étudier la géologie des régions où il tient garnison. Pendant quatre ans, il assurera la direction du pénitencier d’Aïn-el-Bey, ce qui lui permettra d’utiliser la main-d’œuvre disponible de l’établissement pour recueillir bon nombre de matériaux. Il s’intéresse à tout, et s’enthousiasme pour toutes recherches. Ainsi, il découvre des gisements de mammifères fossiles à Djelfa, à Biskra, notamment les restes d’un énorme buffle dont les cornes avaient près de deux mètres et demi d’envergure, et d’un dromadaire de l’époque quaternaire récente. Sur place, il écrit et fait publier un mémoire sur « les Equidés et les bovidés fossiles » puis « Recherches stratigraphiques et paléontologiques sur quelques formations d’eau douce de l’Algérie »

En 1875 il relate, dans un journal scientifique, la découverte d’un atelier préhistorique, toujours en Algérie, près d’Ouargla à Hassi-El-M’Kaddem. 

Parallèlement, le vétérinaire qu’il est s’intéresse aux maladies des animaux qu’il côtoie. C’est lui qui, le premier, consigne les résultats de recherches intéressantes concernant une maladie souvent mortelle que les indigènes appellent le « Bou frida », sorte de pneumonie de l’espèce caprine. Lui aussi qui étudie les gastro-entérites du dromadaire, ou encore, le rôle des rongeurs dans les infections des écuries. . Il envoie bon nombre d’articles au « journal de médecine et de pharmacie d’Algérie ». En France, il fait publier des articles sur « la pasteurellose » et la paraplégie infectieuse.

Ses collègues diront de ses travaux qu’ils étaient « remarquables de précision et de clarté. ». Il est élu membre de la Société centrale de médecine vétérinaire en 1882. Plus tard, il sera correspondant de la Société nationale d’agriculture en 1900 et de l’Académie de médecine en 1904.

Thomas Etienne Philippe.jpg

Le découvreur des phosphates tunisiens

Après la conquête de la Tunisie, le gouvernement français, par le biais du Ministère de l’Instruction publique organise une mission d’exploration de ce nouveau pays de notre protectorat, mission composée de botanistes et de zoologistes. En 1885, deux géologues dont Philippe Thomas sont adjoints à cette mission.

Peu de temps après son arrivée au sud de la Tunisie, Philippe Thomas découvre des gisements de phosphates dont il comprend très vite l’importance : ces gisement courent vers Gafsa, Kairouan et se retrouvent en Algérie. La France, alors dépendante de l’étranger pour son approvisionnement en engrais minéraux, allait pouvoir profiter de ces ressources immenses. Les agriculteurs français, par voie de conséquence, bénéficieraient d’une diminution des prix. De son côté, l’agriculture algérienne et tunisienne tireraient profit de ces précieuses ressources : «  J’insistai sur l’intérêt agricole et économique que peut avoir l’existence de gisements d’un minéral considéré à juste titre comme l’engrais par excellence des céréales » écrit-il à un ami.

Après une première campagne épuisante de cinq mois au cours desquels il avait parcouru à pied les régions accidentées, désertes du sud de la Tunisie jusqu’à la région de Kairouan, Philippe Thomas a donc la joie d’avoir découvert les gisements tunisiens de Gafsa, Djebel-Sehib, Rosfa, Berda, Nasser Allah. De plus, ses voyages dans le sud algérien lui ont apporté la preuve que ce pays est aussi riche en phosphates que la Tunisie.  C’est grâce à ses découvertes qu’on exploitera plus tard les mines de Tebessa.

Philippe Thomas fait alors appel à de nombreux industriels français qui, soit établissent une correspondance avec lui, soit vont le voir sur place. Bien qu’au départ les financiers français se soient montrés réservés et même réticents, ils vont être piqués au vif par l’installation d’une compagnie anglaise à Tebessa en Algérie. Dès lors, les découvertes faites par Philippe Thomas vont être à l’origine d’un développement économique « d’une miraculeuse rapidité »

Création de lignes de chemin de fer, de ports

Déjà, en 1885, est mise sur pied la Compagnie des phosphates de Gafsa, qui va mettre en place la ligne de chemin de fer Gafsa-Sfax, longue de 250 kilomètres. D’autres lignes vont bientôt être créées, assurant au total le transport sur un millier de kilomètres. Sur l’une de ces lignes circulent tous les jours seize trains chargés de phosphates. Parallèlement, il fallait aménager deux grands ports et les exportations tunisiennes passèrent alors de 40 millions de tonnes de marchandises à 94 millions de tonnes en 1908. Cette année-là, 12.968 bateaux exportaient 1.678.352 tonnes de marchandises dont les 7/8ème étaient des phosphates.

Désintéressement de Philippe Thomas

Pendant toutes ces années, que faisait notre Moulinois ? Jouait-il les vedettes ? Profitait-il de son statut d’inventeur ? …Dès que les obligations de son métier de militaire lui en laissaient le temps, il venait tout simplement à Moulins Engilbert, dans sa propriété du Pontot, où il aimait séjourner. Il y classe ses documents dans la perspective d’écrire un ouvrage détaillé : « Essai d’une description géologique de la Tunisie » Il écrivait à ses amis: « Hélas !...Mon ouvrage est encore en notes ou en fiches éparses … je n’entrevois guère que dans la retraite, la possibilité de voir tout cela enfin mis à jour. »

Nous avons déjà fait allusion à son désintéressement, à sa modestie. Après les découvertes qu’il venait de faire, on aurait pu s’attendre à ce qu’il en tirât profit. La Compagnie de phosphate de Gafsa ne réalisait-elle pas des bénéfices énormes ? (huit millions de bénéfices nets pour l’année 1909) Le gouvernement tunisien avait bien reconnu, dans un décret, « les droits de l’inventeur » qui pouvaient lui rapporter 10%. Mais, ni le gouvernement, ni la société d’exploitation n’ont accordé la moindre participation à Philippe Thomas qui d’ailleurs ne demandait rien. Heureux de travailler avec passion, il ne s’est aucunement soucié de retirer un quelconque bénéfice de son travail. Eusèbe Vassel écrit en 1898:  « En concluant avec la puissante société financière de Gafsa un contrat qui assure des millions aux deux parties, le Gouvernement tunisien a tout à fait oublié l’homme à qui il devait cette aubaine, à qui l’Afrique mineure devra des richesses incalculables, mais qui ne fait pas de bruit, ne songe guère à la politique et n’a point quelques députés dans sa manche. Aujourd’hui comme en 1885, le plus clair de l’avoir de M. Thomas est sa solde d’officier. »

Sans le sou

Non seulement l’inventeur n’a tiré aucun profit mais il devait exécuter ses travaux de mission avec un financement minimum. Voici ce qu’il écrit à un ami : « Lorsque je rentrai en France en 1886…j’étais sans le sou. Les deux mille francs qui m’avaient été alloués pour cette tournée de cinq mois avaient tout juste suffi à payer mes dernières dépenses. Je dus revenir par la voie la plus directe à Constantine, où un de mes amis me prêta la somme nécessaire pour mon rapatriement, y compris le port des trois cents kilogrammes de fossiles et d’échantillons minéralogiques que je traînais à ma remorque… »

Loin d’être aigri de cette situation, Philippe Thomas poursuit ses recherches, il fait même de l’ethnologie, apprend la langue des indigènes, étudiant leurs mœurs ; il demeure l’ami des humbles, se débarrassant du garde indigène qu’on lui avait donné mais qui était désagréable aux populations auxquelles il avait à faire. S’il possédait une vaste culture, il détestait les « fumées de l’encens ». Aussi, était-il apprécié de tous, aussi bien de ses supérieurs que de ses subalternes.

Ses récompenses

Par le sculpteur André Vermare - Inauguré le 26/04/1913 en présence de M. Alapetite, ministre plénipotentiaire, résident général de France à Tunis
Par le sculpteur Belloc - Inauguré le 29/05/1913 en présence de M. Alapetite, ministre plénipotentiaire, résident général de France à Tunis

Ses amis, émus de tant de modestie et de désintéressement ont cherché à lui faire attribuer des titres honorifiques :

  • En 1887 il est fait chevalier puis plus tard, officier de la Légion d’Honneur
  • En 1892 une médaille d’or lui est décernée par la Société nationale d’agriculture qui, onze ans après, en 1903, ajoute le prix Barotte, assorti de 3.500 francs.
  • La Compagnie des Phosphates de Gafsa, la même année, lui attribue une somme de 15.000 francs
  • En 1905, la Société nationale d’encouragement pour l’industrie française lui décerne la médaille d’or et le prix Thénard de 5.000 francs.
  • En 1908, la Conférence consultative de Tunisie vote (et c’est là la récompense qui touche le plus Philippe Thomas) une rente viagère annuelle de 6.000 francs réversible pour moitié sur la tête de sa fille, Marie-Louise Thomas.

Bien sûr, il est élu membre correspondant du Muséum en 1891, membre de l’Académie de Médecine, mais il fallut attendre six ans pour qu’enfin, en 1901, on le nommât officier du Mérite agricole.

En Tunisie, dès 1899, un square portait son nom à Sfax. A Tunis, une rue Philippe Thomas, rebaptisée aujourd’hui rue Mohamed Badra, part de la place Pasteur pour aboutir à l’avenue Gambetta. Le gisement de Metlaoui, l’un des plus importants, porte également son nom.

En 1899 il était invité à l’inauguration de la ligne Sfax-Gafsa mais ne put s’y rendre. Il reçut ce télégramme:

« Ministre Travaux publics à Thomas, vétérinaire principal, Hôtel des Invalides, Paris »
« Ministre des Travaux publics et Résident Général de France à Tunis, inaugurant la ligne ferrée de Sfax à Gafsa, sont heureux de vous adresser, après visite des gisements de phosphates dont la découverte vous est due, les félicitations et l’expression de la gratitude du Gouvernement Français et du Gouvernement Tunisien. Votre nom restera étroitement associé à l’ère de prospérité qui s’ouvre pour cette région. S.A. le Bey a bien voulu, à cette occasion, vous conférer le grand cordon de l’ordre du Nichan-Ifikhar.

Ses travaux écrits

Outre les nombreuses communications qu’il a faites, trois fascicules ont été regroupés par Alphonse Peron en un seul volume, paru en 1893 : « description des invertébrés fossiles des terrains crétacés de la région sud des Hauts plateaux de la Tunisie, recueillis en 1885 et 1886 par Philippe Thomas, membre de la mission de l’exploration scientifique de la Tunisie »

Mais, on l’a vu, Philippe Thomas attendait l’heure de la retraite pour mettre au point l’ouvrage qui lui tenait le plus à cœur : « Essai d’une description géologique de la Tunisie ». Il en écrivit les deux premiers tomes qui parurent respectivement en 1907 et 1909, mais n’eut pas le temps d’achever le troisième.

Que retenir de ce Moulinois d’adoption ?

Philippe Thomas pensait  avec raison qu’un homme de science ne se double pas d’un homme d’affaires.
Cette phrase extraite de « la semaine vétérinaire » nous paraît résumer sa personnalité de Philippe Thomas. Certes, son action s’inscrit dans le contexte de son temps : cette fin du XIXème siècle est immergée dans un ensemble de découvertes scientifiques vécues comme le futur fondement du bonheur de l’Humanité. On peut dire aussi qu’il a participé à l’immense projet de colonisation dont on laissait croire qu’elle allait répandre ses bienfaits tant pour la colonie que pour la métropole. Mais ce qui est particulier à Philippe Thomas, c’est qu’il n’est pas un « politique » mais un homme de terrain. La modestie de son caractère, sa générosité, sa passion désintéressée de la recherche, sa gentillesse, s’ajoutant à son courage, à son insatiable curiosité, font de ce Moulinois d’adoption un exemple émouvant.

Hommages lors de son décès

Plusieurs journaux font sa nécrologie, lui rendant hommage- Le progrès de Lyon, du 20 février 1910.
La semaine vétérinaire du 26 février, évoquant sa vie, sa carrière, rappelle les discours prononcés lors des obsèques par ses membres :

  • « J’étais conquis par votre intelligence, votre science si grande, votre bonté si prenante et je devenais bien vite un de vos admirateurs les plus fidèles… Vous détestiez les fumées de l’encens et vous m’avez plus d’une fois intimé l’ordre de taire ce qui pouvait vous valoir les félicitations de vos confrères » Vétérinaire major, Joly, Vétérinaire principal Pader
  • « Il était de ceux qui ne savent inspirer que l’amitié. L’affection si tendre qu’il avait pour les siens et qui débordait dans toutes ses conversations, dans toutes ses lettres, s’étendait en quelque manière sur ses amis, pour lesquels il était d’une obligeance sans bornes… » Pervinquière, Professeur à la Sorbonne

Dans les journaux

  • Le Journal de la Nièvre du 08 mars 1910 retraçait la vie de Ph. Thomas sur une longue colonne
  • Le Courrier de l’Allier du 28 décembre 1910 lance, sous la plume de M. Pervinquière, chargé de conférences à la Sorbonne, un appel à souscription en vue de l’érection d’un monument au géologue dans la ville de Moulins (Allier) où il s’éteignit. A la une du journal, deux grandes colonnes retracent sa carrière.
  • Le Figaro du 17 janvier 1911 fait un long article sur trois colonnes, s’insurgeant contre le fait qu’on n’ait pas suffisamment reconnu les mérites du chercheur.



  • Sources de l'article de Jacqueline BERNARD: Documents personnels aimablement prêtés par la famille Panné du Pontot


Patrick Raynal 16 janvier 2016