Témoignages guerres napoléoniennes

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1809

  • Jean-Baptiste Pierre Charles, capitaine au 7e R.I.L., est présumé mort à Wilno, dans l’Armée de Russie.
    Voici une lettre que le second des deux jeunes soldats a adressée à sa mère en 1809 :
« A Mad. Dewarreux, Grande Rue St Marcel, St Denis, dépt Seine,
Vienne, le 21 juillet 18091,
J'ai dû bien t'inquiéter, ma pauvre maman, et en effet j'étais bien inquiet moi-même, et cependant ma blessure est guérie et je n'ai plus de fièvre, à l'exception que je suis sec comme un hareng. Je me porte bien. Aussitôt que je me porterai assez bien pour pouvoir me tenir sur une jambe, je ferai ton affaire. Mais il y a grand inconvénient : je n'avais qu'un mauvais frac et le boulet qui m'a blessé a eu la bonté d'y faire un trou où passerait ma tête, et il est inracommodable [sic]. Je n'ai pas d'argent et je ne sais pas comment je vais faire. Si seulement dans le régiment il y avait un officier de ma taille, mais à quatre pouces près il y en a. Je suis d'une longueur du diable, mais que tout cela ne t'inquiète pas. Quand je devrais le voir en chemise, je le verrai. Je vais peut-être aller en France et, si je réussis, je veux te voir. En attendant, sois tranquille sur ce qui me regarde.
Adieu, ma chère maman, je t'embrasse de tout mon cœur2
.
  • Parmi tous les décès mentionnés dans les registres d'état-civil, un seul soldat est mort des suites immédiates d'un coup de feu, qu'il a reçu sur le champ de bataille de Wagram, le 6 juillet 1809, à 10 heures du matin ; c'est Joseph Chénier, sergent-major au 16e Régiment d'Infanterie de Ligne. Ce jeune homme appartenait à une famille de boulangers de Saint-Aré. Il a très certainement participé, dans les premiers mois de 1809, aux combats victorieux de la Division Molitor entre le Rhin et Vienne (Neumark, Aspern, Essling). Les irrégularités de l'État-Civil en font le premier Decizois héros des campagnes napoléoniennes.

(1) Depuis le 13 mai, les troupes françaises occupent Vienne. Le 21 mai commence la bataille d’Essling, qui fait 15 à 16 mille morts français et 26 à 27 mille morts autrichiens ; la bataille de Wagram a lieu le 6 juillet suivant.
(2) Le fils d'Anne-Charlotte Alixand qui a écrit cette lettre ne l'a pas signée. D'après les états de service de Joseph-Hippolyte, il n'était pas en Autriche à cette date. Il s’agirait plutôt de Charles.


Textes communiqués par Pierre Volut