Seguin Edouard

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Édouard Séguin
  • Onézime Édouard Séguin est né à Clamecy le 20 janvier 1812 de Jacques Onézime Séguin, docteur en médecine, condisciple de Jean-Marc Gaspard Itard spécialiste de la surdité, de l’éducation spécialisée et fondateur de la psychiatrie de l’enfant, et de Marguerite Uzanne.
    Il fait ses études au collège d’Auxerre, puis au lycée Saint-Louis à Paris.
  • Cette relation familiale permet au jeune Édouard d’entrer en relation avec Jean-Marc Gaspard Itard et d’être nommé maître-auxiliaire de 1837 à 1838 aux Sourds-Muets à Montpellier.
    Il se voit confier l’éducation d’un enfant sauvage français qui sera appelé « le Sauvage de l’Aveyron ».
    Pourtant, il n’est pas médecin. Il a suivi des études de droit, est homme de lettres et se voit nommé instituteur à l’hospice des Incurables (actuel hôpital Laennec à Paris) en 1841. Dès 1840, il ouvre une école privée au 6 rue Pigalle à Paris. Dans une brochure publiée en 1842, il rend compte des son expérience et y dessine les grandes lignes de sa doctrine.
  • Que peut-on faire, dans cette moitié du 19e siècle, pour ceux que l’on appelle alors « les idiots » ? Séguin se refuse à les abandonner et à les gardienner. Il veut « ouvrir la double carrière de la main et de l’intelligence ». Il invente des exercices moteurs, utilise les outils de l’artisan pour éduquer la main, crée les instruments pédagogiques. Il faut aussi que l’enfant accède à l’écriture, au figures géométriques. Il faut qu’il parvienne à la perception, aux notions, aux idées puis à la volonté de mettre en œuvre. Sa méthode d’éducation s’avère efficace ; il parvient à inculquer à ses jeunes arriérés des principes d’ordre, de régularité, d’obéissance, de discipline, des habitudes de travail, des notions de lecture, d’écriture et de calcul. Ce travail mis en place aux Incurables fait l’objet d’un rapport élogieux de la part du doyen.
    Il est alors nommé à l’hôpital Bicêtre dans le service du Dr Félix Voisin, psychiatre, qui le poussera à faire des études de médecine. Il s’inscrit en février 1843 mais refusera d’aller plus loin. Homme indépendant voire ombrageux, il craint d’être exploité par Félix Voisin. La relation entre les deux hommes est vite compliquée et un conflit aigu s’installe avec l’administration. Pris au milieu des rivalités médicales, Édouard Séguin quitte l’hôpital Bicêtre en décembre 1843 et est révoqué.
    Il ouvre à nouveau une nouvelle école privée.
    En 1846, il fait paraître un ouvrage de 734 pages sur le traitement moral « des idiots » dans lequel il critique le défaitisme et la naïveté des éducateurs. Il y analyse avec précision ce qui manque à « l’idiot » et comment il est possible de l’aider à surmonter les handicaps. Ce livre a un important retentissement en France mais surtout dans les pays anglo-saxons.
  • Après l’échec de la révolution de 1848, Séguin part aux États-Unis avec sa famille en 1850. D’emblée, il trouve un accueil à Boston. À partir de ce moment, et pendant 30 ans, il mettra en application dans les nombreuses institutions qu’il créera et conseillera, sa méthode d’éducation des arriérés. Dès 1860, on le trouve à New-York. En 1862, il est docteur en médecine à la Faculté de la ville. En 1876, il est élu à la présidence de l’association des directeurs d’établissements de rééducation. En 1873, il est le délégué des États-Unis à l’exposition internationale de Vienne, ce qui nous vaudra un très beau rapport sur l’éducation. En 1880, il donne la deuxième édition de ce rapport. Celui-ci sera, en quelque sorte, son testament sur les problèmes de l’éducation. Sa seconde épouse prolongera son œuvre pendant plusieurs décennies.
    Il restera peu connu en France et mourra le 28 octobre 1880.

Source : Un pionnier de la psychiatrie de l’enfant auteurs Yves Pélicier et Guy Thuillier.
Image : Wikimedia

Martine NOËL (discussion) 2 mai 2020 à 19:19 (CEST)