« Saint Parize le Chatel église » : différence entre les versions

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*Deux courtes travées du chœur voûtées en berceau ; arcs-doubleaux sur colonnes engagées à chapiteaux fort simples.
*Deux courtes travées du chœur voûtées en berceau ; arcs-doubleaux sur colonnes engagées à chapiteaux fort simples.
*Nef plafonnée ; à sa paroi sud, restes de peintures de la fin du XV<sup>e</sup> siècle ou du XVI<sup>e</sup>, représentant quatre grandes figures.
*Nef plafonnée ; à sa paroi sud, restes de peintures de la fin du XV<sup>e</sup> siècle ou du XVI<sup>e</sup>, représentant quatre grandes figures.
*Sous le chœur et l'abside, vaste crypte terminée par un hémicycle un peu prolongé et partagée en trois nefs par six colonnes fort massives portées sur des dés carrés ; voûtes d'arête établies sur huit autres colonnes appliquées aux parois et engagées, à leur base, dans un stylobate à deux degrés qui fait le tour de la crypte.
*Grands chapiteaux, dont deux sont historiés et fort curieux ; leur corbeille offre les sujets suivants : un centaure coiffé d'un casque conique, semblable à ceux des chevaliers du XII<sup>e</sup> siècle, poursuivant et perçant de flèches un cerf qui fuit devant lui ; une femme à longs cheveux, recourbée en cercle, tenant ses pieds dans ses mains ; un hibou sur une sorte de perchoir ; un homme barbu faisant des tours de force ; une tortue ; un vieillard barbu, coiffé d'une calotte, assis, les pieds sur un escabeau, tenant deux bourses : le démon, sous la forme d'un serpent, lui parle dans l'oreille ; une sirène à deux queues, les cheveux épars ; un personnage court vêtu, les pieds chaussés de souliers et la tête couverte d'un béguin, remue le contenu d'une énorme chaudière accrochée devant lui ; un animal, un âne peut-être, pinçant de la harpe ; un singe à tête humaine grimaçante, jouant du violon ; un serpent.
*Dans la crypte, tombe plate gravée de ''messire Amis Solemins'', curé de l'endroit, mort en 1350 ? personnage en chasuble ronde, tenant un calice, sous une arcade gothique.
*Statue du XV<sup>e</sup> siècle, en pierre, d'un saint évêque.
*Statue du XV<sup>e</sup> siècle, en pierre, d'un saint évêque.
*Portail en saillie : deux bandeaux cintrés en retraite, l'un décoré de palmettes et d'entrelacs, l'autre de simples moulures et de têtes de clou ; colonnettes à chapiteaux sculptés d'entrelacs et de figures monstrueuses.
*Portail en saillie : deux bandeaux cintrés en retraite, l'un décoré de palmettes et d'entrelacs, l'autre de simples moulures et de têtes de clou ; colonnettes à chapiteaux sculptés d'entrelacs et de figures monstrueuses.
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*Au-dessus du chœur, clocher carré percé de baies cintrées simples et couronné par un toit et une petite flèche.
*Au-dessus du chœur, clocher carré percé de baies cintrées simples et couronné par un toit et une petite flèche.
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===La crypte===
*Sous le chœur et l'abside, vaste crypte terminée par un hémicycle un peu prolongé et partagée en trois nefs par six colonnes fort massives portées sur des dés carrés ; voûtes d'arête établies sur huit autres colonnes appliquées aux parois et engagées, à leur base, dans un stylobate à deux degrés qui fait le tour de la crypte.
*Grands chapiteaux, dont deux sont historiés et fort curieux ; leur corbeille offre les sujets suivants : un centaure coiffé d'un casque conique, semblable à ceux des chevaliers du XII<sup>e</sup> siècle, poursuivant et perçant de flèches un cerf qui fuit devant lui ; une femme à longs cheveux, recourbée en cercle, tenant ses pieds dans ses mains ; un hibou sur une sorte de perchoir ; un homme barbu faisant des tours de force ; une tortue ; un vieillard barbu, coiffé d'une calotte, assis, les pieds sur un escabeau, tenant deux bourses : le démon, sous la forme d'un serpent, lui parle dans l'oreille ; une sirène à deux queues, les cheveux épars ; un personnage court vêtu, les pieds chaussés de souliers et la tête couverte d'un béguin, remue le contenu d'une énorme chaudière accrochée devant lui ; un animal, un âne peut-être, pinçant de la harpe ; un singe à tête humaine grimaçante, jouant du violon ; un serpent.
*Dans la crypte, tombe plate gravée de ''messire Amis Solemins'', curé de l'endroit, mort en 1350 ? personnage en chasuble ronde, tenant un calice, sous une arcade gothique.
*Pour user d’une expression parfaitement anachronique, mais qui rend bien compte de la réalité, la petite crypte de l’église saint Patrice à Saint-Parize-le-Châtel, dans la Nièvre, fait figure d’ « électron libre » dans le chapelet d’édifices romans qui déploient leur splendeur et leur diversité de la Bourgogne à l’Auvergne. Les six gros chapiteaux qui l’habitent, et surtout deux d’entre eux, captivent de prime abord le regard par la verve extraordinaire et l’inventivité dont a fait preuve leur sculpteur. Mais leur iconographie savoureusement profane, plutôt insolite en cet espace ecclésial, nous invite aussi à réfléchir, dans le sillage des chercheurs attachés aujourd’hui à configurer l’image médiévale à ses repères historiques et anthropologiques, au pourquoi de leur présence. Tout ce petit théâtre où les corps prennent leur aise et où se libère le mouvement, apparaît alors comme le laboratoire d’un artiste qu’auraient miraculeusement épargné les contraintes de son siècle.
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Sources : Répertoire archéologique du département de la Nièvre rédigé sous les auspices de la Société nivernaise des Lettres, sciences et arts par M. le comte de Soultrait ; impr. nationale (Paris) – 1875 et ''Patrimoine des communes de la Nièvre (Éditions Flohic)''<br>
Sources : Répertoire archéologique du département de la Nièvre rédigé sous les auspices de la Société nivernaise des Lettres, sciences et arts par M. le comte de Soultrait ; impr. nationale (Paris) – 1875 et ''Patrimoine des communes de la Nièvre (Éditions Flohic)''<br>
Albert PINTO - ISBN 978-2-322-07811-0 <br>
Photo : Éric Monnier (GenNièvre)<br>
Photo : Éric Monnier (GenNièvre)<br>
--[[Utilisateur:Mmirault|m mirault]] 28 février 2011 à 09:26 (CET)
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[[Catégorie:Eglises]]
[[Catégorie:Eglises]]
[[Catégorie:Religion]]
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Version actuelle datée du 2 décembre 2016 à 19:06

L'église Saint Patrice

L'église Saint Patrice de Saint Parize le Châtel
  • Église paroissiale de Saint Patrice, XIIe siècle ; nef et chœur terminé par une abside semi-circulaire.
  • Abside voûtée en cul-de-four très élevé : son entrée soutenue par un arc-doubleau sur pilastres, dont l'imposte se continue en cordon autour de l'hémicycle ; aire élevée de trois marches ; fenêtres refaites, ouvertes sous des arcades cintrées portées par des colonnes engagées.
  • Deux courtes travées du chœur voûtées en berceau ; arcs-doubleaux sur colonnes engagées à chapiteaux fort simples.
  • Nef plafonnée ; à sa paroi sud, restes de peintures de la fin du XVe siècle ou du XVIe, représentant quatre grandes figures.
  • Statue du XVe siècle, en pierre, d'un saint évêque.
  • Portail en saillie : deux bandeaux cintrés en retraite, l'un décoré de palmettes et d'entrelacs, l'autre de simples moulures et de têtes de clou ; colonnettes à chapiteaux sculptés d'entrelacs et de figures monstrueuses.
  • Trois fenêtres cintrées ouvertes au-dessus du portail.
  • Nef en partie refaite ; modillons unis et arcs cintrés de petites fenêtres, maintenant bouchées.
  • Au-dessus du chœur, clocher carré percé de baies cintrées simples et couronné par un toit et une petite flèche.


La crypte

  • Sous le chœur et l'abside, vaste crypte terminée par un hémicycle un peu prolongé et partagée en trois nefs par six colonnes fort massives portées sur des dés carrés ; voûtes d'arête établies sur huit autres colonnes appliquées aux parois et engagées, à leur base, dans un stylobate à deux degrés qui fait le tour de la crypte.
  • Grands chapiteaux, dont deux sont historiés et fort curieux ; leur corbeille offre les sujets suivants : un centaure coiffé d'un casque conique, semblable à ceux des chevaliers du XIIe siècle, poursuivant et perçant de flèches un cerf qui fuit devant lui ; une femme à longs cheveux, recourbée en cercle, tenant ses pieds dans ses mains ; un hibou sur une sorte de perchoir ; un homme barbu faisant des tours de force ; une tortue ; un vieillard barbu, coiffé d'une calotte, assis, les pieds sur un escabeau, tenant deux bourses : le démon, sous la forme d'un serpent, lui parle dans l'oreille ; une sirène à deux queues, les cheveux épars ; un personnage court vêtu, les pieds chaussés de souliers et la tête couverte d'un béguin, remue le contenu d'une énorme chaudière accrochée devant lui ; un animal, un âne peut-être, pinçant de la harpe ; un singe à tête humaine grimaçante, jouant du violon ; un serpent.
  • Dans la crypte, tombe plate gravée de messire Amis Solemins, curé de l'endroit, mort en 1350 ? personnage en chasuble ronde, tenant un calice, sous une arcade gothique.
  • Pour user d’une expression parfaitement anachronique, mais qui rend bien compte de la réalité, la petite crypte de l’église saint Patrice à Saint-Parize-le-Châtel, dans la Nièvre, fait figure d’ « électron libre » dans le chapelet d’édifices romans qui déploient leur splendeur et leur diversité de la Bourgogne à l’Auvergne. Les six gros chapiteaux qui l’habitent, et surtout deux d’entre eux, captivent de prime abord le regard par la verve extraordinaire et l’inventivité dont a fait preuve leur sculpteur. Mais leur iconographie savoureusement profane, plutôt insolite en cet espace ecclésial, nous invite aussi à réfléchir, dans le sillage des chercheurs attachés aujourd’hui à configurer l’image médiévale à ses repères historiques et anthropologiques, au pourquoi de leur présence. Tout ce petit théâtre où les corps prennent leur aise et où se libère le mouvement, apparaît alors comme le laboratoire d’un artiste qu’auraient miraculeusement épargné les contraintes de son siècle.



Sources : Répertoire archéologique du département de la Nièvre rédigé sous les auspices de la Société nivernaise des Lettres, sciences et arts par M. le comte de Soultrait ; impr. nationale (Paris) – 1875 et Patrimoine des communes de la Nièvre (Éditions Flohic)
Albert PINTO - ISBN 978-2-322-07811-0
Photo : Éric Monnier (GenNièvre)
--m mirault 28 février 2011 à 09:26 (CET)