Saint Aubin des Forges géographie économique

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Saint-Aubin autrefois l’un des principaux centres métallurgiques du département est aujourd’hui une commune presque exclusivement agricole. Mais cette source importante de la richesse nationale y est assez négligée. On a bien reconnu la nécessité des travaux à exécuter pour l’amélioration du sol, mais presque toujours les capitaux ont fait défaut et l’on s’est borné à de timides essais demeurés sans résultat. Les propriétés importantes n’ont du reste pas prêché l’exemple. Loués à des fermiers qui ne sauraient avoir en vue qu’un bénéfice immédiat, elles sont exploitées d’après le système le plus productif quant au présent, sans nul souci de l’avenir.

Après les forêts qui couvrent une étendue de 1.185 ha, c’est à dire la moitié du sol, viennent les prairies naturelles et artificielles dont la superficie totale est de 120 ha. Les terres labourables soumises à l’assolement triennal occupe une étendue de 1.350 ha et la culture annuelle compte 95 ou 100 ha en blé, 10 à 15 en seigle ou en orge, et de 125 à 150 en avoine : le reste est en légumes, en jachère et en pâturages. Les légumes cultivés sont : la pomme de terre et la betterave qui ne couvrent pas moins de 30 à 40 ha par année. Les prairies artificielles, luzerne, trèfle, sainfoin, occupant une pareille superficie. La céréale dont le rendement est le plus rémunérateur est l’avoine 20 hl par ha, puis viennent l’orge, 10 hl, et le blé, 12 hl.

Ces rendements assez faibles sont dus en partie au manque d’instruments perfectionnés de culture, à l’insuffisance de l’amendement calcaire dans les terres argileuses et aussi à la dose trop faible d’engrais. Le seul engrais employé est le fumier de ferme produit dans l’exploitation par la consommation des récoltes tirées du sol. En rendant ainsi chaque année au sol, sous forme de fumure, l’équivalent des principes nutritifs, que l’année précédente il a perdus à la production des récoltes, on ne peut que lui conserver ses forces productives et non l’accroître. Comme toutes les récoltes obtenues ne sont point converties en fumier, mais en partie vendues et transportées ailleurs, il en résulte peu à peu un appauvrissement qui devrait être combattu par l’emploi des engrais commerciaux ; mais les cultivateurs s’en défient car la science théorique non moins que la pratique leur font absolument défaut. Une seule culture dans la commune est conduite avec intelligence ; c’est le culture des forêts ou sylviculture. Les bois appartenant en grande partie à l’Etat, sont bien aménagés, peuplés d’essences de chêne, charme et hêtre ; le mode d’exploitation adopté est le taillis sous futaie qui se coupe à l’âge de 25 ans environ. A chaque coupe l’Administration oblige l’adjudicataire à exécuter ou à restaurer divers travaux d’aménagement ou d’assainissement qui peu à peu convertissent en bois excellents des terrains naguère improductifs.

Les arbres à fruits, pommiers, pruniers, poiriers sont peu nombreux sauf dans les hameaux de l’ouest ; les espèces rustiques donnent des fruits savoureux et d’une parfaite conservation. La rigueur du climat autant que la nature du sol n’y permettent pas la culture de la vigne.

L’industrie métallurgique autrefois florissante est aujourd’hui complètement abandonnée ; les bâtiments des forges sont actuellement occupés par les moulins ; on en compte 6 dans la commune, dont 5 sur la Nièvre et 1 sur le ruisseau de la Douée. Ces moulins auxquels la force motrice ne fait jamais défaut ne font cependant qu’un chiffre d’affaires assez restreint.

La carrière de la Pierre des Elus fournit une pierre calcaire très dense, assez estimée comme solidité, mais d’un grain grossier et difficile à polir. Le moellon provenant du dégrossissement des blocs est immédiatement converti en chaux dans un four construit dans la carrière même. Les autres carrières ne donnent que du moellon brut, employé seulement pour les constructions de peu d’importance.

Voie de communication – commerce

La commune de Saint-Aubin, il y a une vingtaine d’années était dépourvue à peu près de routes : des chemins dont chaque pas était une fondrière conduisaient aux localités voisines et jusqu’au chef-lieu du canton. Aujourd’hui, deux chemins de moyennes communication qui se coupent presque à angle droit dans l’intérieur même du bourg et vers lesquels convergent tout le long de leur parcours divers chemins vicinaux offrant des débouchés faciles aux principales agglomérations. Les chemins ruraux sont nombreux, mais mal entretenus ; partout des sentiers présentent des raccourcis agréables dans la saison sèche ; mais impraticables au moment des pluies ou des dégels.

Le commerce d’exportation consiste en bois et en grains ; il est assez considérable en raison de la grande étendue boisée que renferme le commune ; les produits des forêts s’exportent sous forme de charbon, bois de charpentes, étais de mine, traverses de chemin de fer, etc. Les grains y figurent pour une fraction de faible importance. Les produits des laiteries et des basses-cours, les fruits alimentent les marchés qui se tiennent à Guérigny le vendredi de chaque semaine. Le commerce d’importation consiste en articles de vêtement et de consommation ; son importance est en raison du nombre et de l’aisance de la population.

On trouve en la commune un boulanger, trois bouchers, deux commerçants, quatre épiciers, quatre aubergistes, un marchand de bois en gros, deux maréchaux, deux charrons, deux entrepreneurs de maçonnerie, un menuisier vitrier, trois sabotiers, un cordonnier, un armurier etc.

Le commerce est facile depuis 1878 par l’ouverture d’une voie ferrée dont la gare la plus proche est de 4 km de Saint-Aubin.

La commune est desservie par le bureau de poste de Beaumont ; un facteur spécial est chargé de la distribution des dépêches qui lui sont apportées par un facteur rural résidant à Beaumont. Ce dédoublement de service à l’avantage d’éviter dans les correspondances des retards souvent fort préjudiciables ; cependant quoique avantageuse, cette modification serait susceptible de revoir pour la prompte exécution du service d’utiles améliorations.


Source : Extrait des anciennes et nouvelles Archives de la mairie de cette commune par Monsieur NAMY, instituteur le 25 avril 1887. Recopié par François POULIN le 17 février 1888.


--Patrick Raynal 26 juillet 2014 à 10:32 (CEST)