« Saint Aré » : différence entre les versions

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==Qui était Saint Aré ?==
==Saint Aré, évêque de Nevers==
[[Image:Decize église Saint Aré statue.jpg|thumb|<center>Saint Aré</center>]]
*Le saint patron de [[Decize|<u>Decize</u>]], qui a donné son nom à la principale paroisse de la ville, est-il un personnage historique ou un héros de légende ? Tous les historiens du Nivernais ont répété les quelques épisodes connus de sa vie, des miracles. Le récit le plus complet a été rédigé en 1771 par Antoine-Charles Parmentier<small><sup>(1)</sup></small>.<br>
*Aregius (ou Aridius) a vécu au VI<small><sup>e</sup></small> siècle, période troublée où la Gaule a été plusieurs fois réorganisée, où le christianisme s'est répandu lentement, entre deux schismes, entre la démission forcée d'un pape, l'excommunication de ses rivaux et les pressions des chefs militaires (Bélisaire, Clovis...)<br>
*« Saint Aré, si l'on en croit la tradition, était un étranger que la Providence avait attiré à [[Nevers|<u>Nevers</u>]], pour l'édification du diocèse ; on prétend qu'il était lié d'amitié particulière avec les papes Vigile et Pélage I<small><sup>er</sup></small> : qu'il alla plusieurs fois les visiter à Rome<small><sup>(2)</sup></small> ; et ce fut au retour d'un de ses voyages, qu'il ressuscita un de ses gens nommé Ours, qui s'était noyé en traversant la [[Nièvre (rivière)|<u>Nièvre</u>]] débordée à l'endroit qu'on appelle aujourd'hui le Pont Saint-Ours, où existe encore une petite chapelle ruinée''. »<br>
*À [[Decize|<u>Decize</u>]], le culte de Saint Aré s'est approprié une source d'eau médicinale qui était déjà utilisée à l'époque gallo-romaine, au lieu-dit l'[[Decize rue de l'Eau Salée|<u>Eau Salée</u>]]. Selon la tradition, cette eau guérissait des fièvres ; on y venait en pèlerinage. La source a été exploitée pendant une partie du XX<small><sup>e</sup></small> siècle.<br>


*« Saint Aré a assisté au cinquième Concile d'Orléans en 549, où sa signature se trouve ainsi : « Aregius in Christi nomine episcopus ecclesiae nivernensis subscripsi » : et au second Concile de Paris en 551, où elle est en ces mots « Aridius episcopus ecclesiae nivernensis subscripsi ».<br>
[[Image:Saint Are.jpg|right|thumb|<center>Saint Aré</center>]]
*''L'époque de sa mort n'est pas certaine.[...] Il est enterré dans la chapelle, ou oratoire que les SS Eufraise et Auxile avaient bâti dessous terre en l'honneur de la Sainte Vierge<small><sup>(3)</sup></small> ; et qui est présentement l'église paroissiale de Saint-Aré de Decize. Sa fête se célèbre le 16 août.<br>
*''Mr Cotignon<small><sup>(4)</sup></small> a écrit que pour transporter son corps de [[Nevers|<u>Nevers</u>]] à [[Decize|<u>Decize</u>]] on le mit dans une nacelle sur la [[Loire-considerations|<u>Loire</u>]] avec une croix et des cierges allumés, et que sans aucun secours humain, la nacelle remonta d'elle-même au lieu de sa destination''. »<br>
 
*Un texte rédigé par Philippe Horguelin, l'un des [[Decize curés|<u>curés</u>]] de la paroisse Saint-Aré, le 30 août 1694, nous informe sur la châsse de pierre où reposait le saint. Elle avait été ouverte une première fois vers 1078, en présence de deux évêques, puis les dimanche et lundi 5 et 6 juin 1583. Les parchemins qui avaient été déposés dans la châsse affirmaient que « ''les ossemens [étaient] aussi frais et beaux comme s'ils eussent été mis lesdits jours cy dessus''. » Philippe Horguelin a collationné et recopié des documents que conservait un notaire<small><sup>(5)</sup></small>. Cette même châsse a été ouverte une troisième fois, en novembre 1793. Des révolutionnaires ont alors  pillé l'église, brisé la sépulture de saint Aré, brûlé et dispersé les ossements. Un fragment de tibia et un morceau de calotte crânienne ont été remis au curé Deplaye par une paroissienne le 27 mai 1854. Un nouveau reliquaire a été confectionné et placé sous l'autel d'une chapelle latérale ; il est revenu dans la crypte ; plus récemment les ossements ont été placés dans un nouvel autel.<br>
 
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<small>(1) Antoine-Charles Parmentier (1719-1790) était généalogiste et avocat ; il a présidé la Chambre des Comptes de Nevers. Il a été chargé par Mgr Tinseau, évêque de Nevers, de faire un tableau chronologique de tous les évêques de Nevers. En compilant un très grand nombre d'ouvrages religieux et de chroniques, Parmentier a écrit l'Histoire Sommaire des Evêques de Nevers.  (Cf. A.D. Nièvre, manuscrit cote MS 3).<br> (2) Le pape Vigile, allié du général byzantin Bélisaire, a démis son prédécesseur Silvère, protégé des Goths. Il a beaucoup voyagé : Constantinople, Sicile, Grèce ; il a siégé sur le trône pontifical jusqu'en 555. Pélage, que Vigile avait exilé, et qui a été tenté par plusieurs schismes, lui a succédé jusqu'au 3 mars 561.<br> (3) Deux ermites, Euphrasius et Auxilius, auraient vécu dans une grotte située sur un flanc du rocher de Decetia, et l'évêque Aregius serait fréquemment venu leur rendre visite.<br> (4) Michel Cotignon, chanoine de Nevers, a publié en 1616 un Catalogue historial des Evêques de Nevers. Parmentier lui a emprunté le récit merveilleux du retour de Saint Aré à Decize.<br> (5) Cf. Pierre Volut, Decize en Loire assise, p. 242.</small><br><br>
Texte et images communiqués par Pierre Volut. http://histoiresdedecize.pagesperso-orange.fr/index.htm
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==Hagiographie de Saint Aré==
*Saint Aré succéda à Rustic, qui fut un des pères du troisième et du quatrième concile d'Orléans ; il monta sur le siège épiscopal vers 548.
*Saint Aré succéda à Rustic, qui fut un des pères du troisième et du quatrième concile d'Orléans ; il monta sur le siège épiscopal vers 548.
*Lié d'une amitié étroite avec les papes Vigile et Pelage, il se rendit plusieurs fois à Rome pour les visiter l'un et l'autre, pendant le cours de son épiscopat. Au retour d'un de ces voyages, il envoya en avant un de ses gens, nommé Ours, pour prévenir les habitants de Nevers de son arrivée. Celui-ci trouva la Nièvre débordée, et le pont, sur lequel il devait passer, enlevé par les eaux. Cependant il voulut tenter de traverser la rivière à cheval ; mais, entraîné par la force de l'eau, il se noya. La légende raconte que Saint Aré, arrivé à,l'endroit où le malheur avait eu lieu, voyant son serviteur privé de la vie, se prosterna et pria Dieu avec ferveur de lui rendre celui qui venait de périr si misérablement, pour avoir voulu exécuter trop scrupuleusement ses ordres. Sa prière fut exaucée ; Ours put encore servir son maître pendant de longues années. En mémoire de ce miracle, lorsqu'on eut reconstruit le pont, on le nomma Pont-Saint-Ours, nom qu'il porte encore maintenant.  
*Lié d'une amitié étroite avec les papes Vigile et Pelage, il se rendit plusieurs fois à Rome pour les visiter l'un et l'autre, pendant le cours de son épiscopat. Au retour d'un de ces voyages, il envoya en avant un de ses gens, nommé Ours, pour prévenir les habitants de Nevers de son arrivée. Celui-ci trouva la Nièvre débordée, et le pont, sur lequel il devait passer, enlevé par les eaux. Cependant il voulut tenter de traverser la rivière à cheval ; mais, entraîné par la force de l'eau, il se noya. La légende raconte que Saint Aré, arrivé à,l'endroit où le malheur avait eu lieu, voyant son serviteur privé de la vie, se prosterna et pria Dieu avec ferveur de lui rendre celui qui venait de périr si misérablement, pour avoir voulu exécuter trop scrupuleusement ses ordres. Sa prière fut exaucée ; Ours put encore servir son maître pendant de longues années. En mémoire de ce miracle, lorsqu'on eut reconstruit le pont, on le nomma Pont-Saint-Ours, nom qu'il porte encore maintenant.  
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*La fête de saint Aré était autrefois célébrée à Decize avec une grande solennité. Dès la veille, le soir du jour de l'Assomption, commençaient les réjouissances, qui attiraient une foule immense de tous les environs, On découvre ici l'origine de la foire de Decize qui dure deux jours, et qui précède la fête de l'Assomption ; les marchands de comestibles profitaient de ce concours pour vendre leurs denrées. En 1468, on avait mis en scène la vie de saint Adrien; en 1486, on représenta le mystère de sainte Cécile et, en 1489, on joua la vie de sainte Barbe.
*La fête de saint Aré était autrefois célébrée à Decize avec une grande solennité. Dès la veille, le soir du jour de l'Assomption, commençaient les réjouissances, qui attiraient une foule immense de tous les environs, On découvre ici l'origine de la foire de Decize qui dure deux jours, et qui précède la fête de l'Assomption ; les marchands de comestibles profitaient de ce concours pour vendre leurs denrées. En 1468, on avait mis en scène la vie de saint Adrien; en 1486, on représenta le mystère de sainte Cécile et, en 1489, on joua la vie de sainte Barbe.


*Il est le saint patron de l'église St Aré de [[Eglise Decize|<u>Decize</u>]]
*Il est le saint patron de l'église St Aré de [[Eglise Decize|'''Decize''']]


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*Source : Hagiographie Nivernaise par Mgr Crosnier, parue en 1858 et numérisée par Gallica.<br>
*Source : Hagiographie Nivernaise par Mgr Crosnier, parue en 1858 et numérisée par Gallica.<br>
 
--[[Utilisateur:Mmirault|m mirault]] 22 novembre 2009 à 20:50 (UTC)
[[Catégorie:Eglises]]
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[[Catégorie:Curés]]
[[Catégorie:Curés]]

Version actuelle datée du 30 janvier 2014 à 14:11

Saint Aré, évêque de Nevers

Saint Aré
  • Saint Aré succéda à Rustic, qui fut un des pères du troisième et du quatrième concile d'Orléans ; il monta sur le siège épiscopal vers 548.
  • Lié d'une amitié étroite avec les papes Vigile et Pelage, il se rendit plusieurs fois à Rome pour les visiter l'un et l'autre, pendant le cours de son épiscopat. Au retour d'un de ces voyages, il envoya en avant un de ses gens, nommé Ours, pour prévenir les habitants de Nevers de son arrivée. Celui-ci trouva la Nièvre débordée, et le pont, sur lequel il devait passer, enlevé par les eaux. Cependant il voulut tenter de traverser la rivière à cheval ; mais, entraîné par la force de l'eau, il se noya. La légende raconte que Saint Aré, arrivé à,l'endroit où le malheur avait eu lieu, voyant son serviteur privé de la vie, se prosterna et pria Dieu avec ferveur de lui rendre celui qui venait de périr si misérablement, pour avoir voulu exécuter trop scrupuleusement ses ordres. Sa prière fut exaucée ; Ours put encore servir son maître pendant de longues années. En mémoire de ce miracle, lorsqu'on eut reconstruit le pont, on le nomma Pont-Saint-Ours, nom qu'il porte encore maintenant.
  • On pense que ce fut lui qui ordonna prêtre saint Patrice, apôtre de la contrée située entre la Loire et l'Allier, qu'on nommait alors la contrée des Gentils, pagus Gentilicus.
  • Il assista et souscrivit au cinquième concile d'Orléans, en 549, et au second concile de Paris, en 551.
  • Il mourut à Nevers, vers 558.
  • Saint Aré, en parcourant son diocèse, avait visité deux saints anachorètes, Euphraise et Auxile, qui avaient construit à Decize une chapelle en l'honneur de la sainte Vierge. C'était là qu'il désirait que fût déposée sa dépouille mortelle.
  • Michel Cotignon (chanoine de Nevers) raconte les derniers moments de l'évêque et son convoi miraculeux :
Aré étant tombé malade audit Nevers, et se sentant appelé de Dieu, ayant convoqué grande partie de son clergé et du peuple, ordonna qu'après son trépas son corps fût mis dans un bateau ou nacelle sur la rivière de Loire, sans aucune personne, et que Dieu disposerait du lieu de sa sépulture …… son corps fut mis comme ci-dessus dit, dans une nacelle, sur ladite rivière de Loire étant alors fort grande, et sans aucun qui la conduit. Ladite nacelle monta le cours de l'eau jusqu'à sept lieues au lieu de Decize, ci-dessus mentionné, jusqu'où suivit la plus grande partie dudit clergé et du peuple ravis de ce miracle, louant Dieu et invoquant leur saint patron, duquel le corps fut honorablement inhumé au lieu de Decize, qui en porte son nom. Peu après, fut bâtie une grande église paroissiale, comme elle se voit à présent.
  • La fête de saint Aré était autrefois célébrée à Decize avec une grande solennité. Dès la veille, le soir du jour de l'Assomption, commençaient les réjouissances, qui attiraient une foule immense de tous les environs, On découvre ici l'origine de la foire de Decize qui dure deux jours, et qui précède la fête de l'Assomption ; les marchands de comestibles profitaient de ce concours pour vendre leurs denrées. En 1468, on avait mis en scène la vie de saint Adrien; en 1486, on représenta le mystère de sainte Cécile et, en 1489, on joua la vie de sainte Barbe.
  • Il est le saint patron de l'église St Aré de Decize

  • Source : Hagiographie Nivernaise par Mgr Crosnier, parue en 1858 et numérisée par Gallica.

--m mirault 22 novembre 2009 à 20:50 (UTC)