Roblin Pierre Louis Henri

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Il est important de l'appeler Louis Henri pour ne pas le confondre avec son frère Pierre.

Il nait le 22 juillet 1877 à Champvert.

Il est juriste : docteur en droit, avocat à la Cour d'appel de Paris. Militant socialiste de la fédération de la Nièvre, il commence sa carrière politique sur le plan local ; en 1904, il devient maire de Thianges et en 1910 conseiller général du canton de Decize.

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Le 8 octobre 1905, lors d'une élection partielle, il est élu député de la Nièvre pour la 2e circonscription de Nevers, au second tour, par 6.231 voix contre 2.950 à d'Agoult, ancien député, sur 9.456 votants, en remplacement de feu Turigny.

Il est réélu en 1906 par 5.447 voix sur 11.000 votants, en 1910, au premier tour, par 6.059 voix sur 10.888 votants et enfin en 1914, par 6.943 voix sur 10.564 votants. Sa carrière parlementaire est active : il est secrétaire de plusieurs bureaux et membre de la commission du travail, de celle de la marine et enfin de la commission de répression du vagabondage, au sein desquelles il rédige plusieurs rapports ; il dépose une proposition de loi tendant à modifier la loi du 29 avril 1908 sur les tarifs postaux applicables aux journaux et écrits périodiques.

Il ne peut malheureusement pas achever son mandat et meurt prématurément le 8 février 1916, à Thianges, dans sa trente-neuvième année.

Ainsi, il n'assistera pas au triomphe du révolutionnaire russe exilé en France, qu'il avait recommandé en janvier 1909 à Léopold Delisle, administrateur de la Bibliothèque nationale, pour lui faire obtenir une carte de lecteur : son protégé, en effet, n'était autre que Lénine.


Sources :
Dictionnaire des Parlementaires français, Robert et Cougny
Dictionnaire des Parlementaires français, Jean Jolly
Site de l'Assemblée Nationale
--m mirault 15 juillet 2011 à 09:04 (CEST)

Compléments proposés par le site du Maitron

https://maitron.fr/spip.php?article85085

Fils d’agriculteurs, le jeune Roblin fit ses études à l’école communale de Champvert puis au lycée de Nevers, enfin à la Faculté de droit de Paris. Il s’intéressa très tôt au socialisme : à Paris, il appartint au groupe des étudiants collectivistes, puis au groupe socialiste des originaires de la Nièvre (tout comme son frère Pierre) ; il en était secrétaire en 1902. Au cours des élections législatives de 1898 qui virent dans la Nièvre la candidature de Combemorel, il participa à la campagne de celui-ci.

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En 1903, il soutint une thèse de doctorat en droit sur « Les bûcherons du Cher et de la Nièvre. Leurs syndicats » ; en décembre de la même année il publia dans la Revue socialiste un article sur le congrès constitutif de la fédération syndicale bûcheronne, article dans lequel il réclamait l’extension des lois ouvrières au prolétariat rural. Les préoccupations du socialiste L.-H. Roblin allaient donc en premier lieu aux milieux ruraux qui connaissaient alors une importante crise s’exprimant depuis 1891-1892, par une fréquente agitation des bûcherons. Il aida ceux-ci à définir leurs revendications en défendant au 2e congrès de leur fédération, Nevers, 1903, l’idée de la « régie directe » des forêts domaniales.

Élu conseiller municipal de Thianges le 1er mai 1904 et maire le 15 mai de la même année, il démissionnera de ses fonctions le 12 juillet 1915 pour des raisons de santé. Il publia en 1909, une brochure éditée par les Cahiers du Centre (Nevers) sous le titre : l’Administration d’une petite commune rurale.

Lorsque, en août 1905, mourut Turigny, député de la 2e circonscription de Nevers (rurale avec important contingent de petits agriculteurs-bûcherons), qui avait exprimé le souhait de voir un député socialiste lui succéder, c’est Roblin qu’un congrès extraordinaire de la fédération socialiste nivernaise choisit comme candidat ; il mena une campagne active, soutenu par les syndicats bûcherons dans toutes les communes, qu’il parcourut avec « une voiture à bourrique louée » ; malgré les multiples attaques de ceux qui insistaient sur sa qualité de « bourgeois », sa prétendue fortune colossale (en fait sa campagne semble avoir été surtout financée par sa famille) ou qui dénonçaient en lui « un nouveau Saint-Just », il fut élu et fut, de ce fait, le premier député socialiste de la Nièvre. En tête au premier tour avec 4 271 voix, il devançait de plus de 200 voix le candidat radical qui se désista pour lui et lui permit d’être élu au second tour par 6 228 suffrages contre 2 896 à un adversaire conservateur.

Ce succès qui fit de lui le plus jeune député de l’Assemblée (succédant au doyen Turigny) fut un excellent stimulant pour la propagande socialiste dans la Nièvre. Six mois plus tard, il fut réélu dès le premier tour par 5 497 suffrages contre 5 206 à un radical-socialiste... à la surprise des autorités qui voyaient en lui « un homme de désordre responsable [...] de l’agitation qui se manifeste depuis son élection » (commissaire spécial de Nevers, le 12 avril 1906). Jusqu’en 1914, il fut régulièrement réélu au premier tour (6 256 voix contre 4 333 en 1910 ; 6 912 en 1914 sur 9 833 votants, malgré la propagande adverse sur le thème « voter pour Roblin, c’est voter pour l’antipatriotisme ; voter Roblin c’est voter pour l’utopie collectiviste »). Roblin était en outre conseiller général de Decize. L’ensemble de ces résultats électoraux dénote un prestige personnel réel à porter au crédit d’un homme pour lequel, selon J.-B. Dariaux, socialisme signifiait « dévouement, justice et bonté ». C’est à lui que Lénine s’adressa pour une lettre de recommandation auprès de l’administrateur de la Bibliothèque nationale, lettre destinée à lui permettre d’obtenir une carte d’entrée à la salle de lecture. Lénine fit alors sa demande le 12 janvier 1909. Conservée, elle fut présentée en mai-juin 1970 à l’exposition Lénine au Grand-Palais à Paris.

Roblin représenta fréquemment la fédération socialiste de la Nièvre aux congrès nationaux : avril 1905, Paris, congrès d’unité ; octobre 1905, Chalon-sur-Saône ; Limoges en 1906 avec J. Locquin, tous les deux étant désignés comme membres de la commission de la propagande rurale ; ils y proposèrent vainement Nevers comme siège du prochain congrès ; 1907, Nancy — et congrès international de Stuttgart ; 1908, Toulouse ; 1909, Saint-Étienne. Son souci du monde rural n’abandonna jamais Roblin qui le traduisit tout aussi bien dans ses interventions à la Chambre que dans ses conférences aux socialistes parisiens originaires de la Nièvre ou dans ses tournées de conférences et ses collaborations à la presse nivernaise.