« Rixes, bagarres » : différence entre les versions

De Wiki58
Aller à la navigationAller à la recherche
Aucun résumé des modifications
Aucun résumé des modifications
Ligne 11 : Ligne 11 :


{{Retour Faits divers & Vie-moeurs}}
{{Retour Faits divers & Vie-moeurs}}
[[Catégorie : Faits Divers]]

Version du 5 mai 2014 à 18:38

1791 - A La Nocle, les enfants battent la caisse et les adultes se battent entre eux

Dans le climat de tension qui marque le printemps 1791 (fuite du roi), le moindre incident peut dégénérer. A La Nocle, c’est l’impéritie des responsables de la garde nationale qui déclenche une rixe. Le 24 juillet 1791, autour de six heures du soir, le serrurier Pierre Renault est attablé au cabaret ; il joue aux cartes avec le patron, Jean Revelin, et trois autres clients. Soudain, il entend battre la caisse ; comme Pierre Renault a été nommé sergent de la garde nationale, il sort se ranger sous les ordres.
Toutefois sa surprise est grande : c’est un enfant d’environ huit ans qui porte le tambour suspendu à son col et qui frappe énergiquement sur la peau, au risque de la crever ; il est suivi par une troupe de marmots, qui jouent aux soldats. Pierre Renault leur fait des remontrances, en insistant sur le mauvais traitement qu’ils infligent à la caisse. Puis il s’apprête à reprendre son jeu de cartes.
C’est alors que le trop consciencieux sergent est pris à partie par trois hommes : le cabaretier Louis Baudin et les frères Beauplet. Renault est injurié, Baudin lui donne des coups de poing et le menace de lui passer une épée dans le ventre, Joseph et Gilbert Beauplet l’accusent « d’être un sale aristocrate » et veulent l’écarteler ! Le principal défaut de Pierre Renault, à leurs yeux, c’est d’être un allié du juge de paix Ricord, « ce f… Ricord » dont le parti s’oppose aux frères Beauplet.
Pierre Renault porte plainte auprès du district de Decize, il réclame des sanctions contre ses agresseurs et des réparations. Mais Gilbert Beauplet siège au directoire du district et le tribunal rejette la plainte « attendu qu’il ne s’agit que d’une querelle particulière et de quelques injures verbales… ». Dépité, le serrurier Pierre Renault dépose auprès du notaire de Saint-Seine, accompagné par plusieurs témoins, dans l’espoir qu’un autre tribunal saura l’écouter un jour…

Pierre Volut, Decize, le Rocher et la Révolution, version CD-ROM.
(A.D.Nièvre, District de Decize, cote 1 L 95).

1928 - Querelles de mariniers à la Justice de Paix de Decize

Les mariniers sont réputés pour être forts en gueule, et les marinières n’ont pas la langue dans leur poche. Hortense Saniez, marinière du bateau Malestrance, est accusée par Virginie Wattiaux, épouse Landrieux (équipage du Bidel) de l’avoir traitée ainsi que son époux de « vaches, putains, voleurs, fumiers, pourris… », d’avoir ajouté : « ton mari est un cocu… si tu descends à terre, je t’assomme… » Le juge repousse le jugement à quinzaine, afin de trouver des témoins. Mais, à l’audience suivante, il retrouve Virginie Wattiaux qui, cette fois, est elle-même accusée d’avoir injurié Gabriel Monnerat, marinier à bord de l’ Armançon : « Salopiau, blanc-bec, trou du cul… il aurait mieux fait d’aller défendre son pays et il porte des insignes militaires qu’il n’a pas gagnés ». En revanche, plusieurs témoins disent que Monnerat a commencé la querelle en prétendant : « S’il n’y avait pas tant de monde, je vous foutrais à l’eau tous les deux, je vous reverrai, je vous ferai manger tout l’argent que vous avez gagné pendant la guerre… ». Monnerat est condamné aux dépens. Landrieux gagne un autre procès contre le charretier Joseph Combrez, non pas pour une affaire d’insultes, mais à propos de remorquage et de foin fourni aux ânes.
Il n’est pas facile de travailler avec des gens aussi susceptibles, aussi imprévisibles que ces mariniers. La Société des Sables et Graviers poursuit le marinier Jean Michel, qui s’est engagé à conduire le bateau Le Plâtre Journot à Clamecy avec un chargement de sable. Le sable est livré, mais Michel abandonne le bateau à Clamecy au lieu de le ramener à Decize. Le constructeur de péniches Saintoyen doit faire prononcer une saisie-arrêt pour se faire rembourser 507 francs que lui doit le marinier Bédier

Justice de Paix de Decize année 1928 - A.D.N., cote 4 U2 41-46 - Pierre Volut, DVD-ROM Un Siècle à Decize et aux environs, 1928-A


Modèle:Retour Faits divers & Vie-moeurs