Rignault Léon

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Au bal Tabarin à Paris

Claude Darcy, Introduction du livre "La vie et l’œuvre de Léon Rignault"

Léon Rignault, sculpteur sur bois, naquit à Nevers et se destina d'abord à la musique qu'il vint étudier à Paris. Élève de Gabriel Pares et de Delapard, il commença une carrière musicale qui lui promettait un brillant avenir lorsque la guerre de 1914-1918 ruina ses projets comme elle le fit pour tant d'autres.

L. Rignault devenu brancardier passa les quatre ans de guerre au front au 320ème d'infanterie, mérita trois citations, fut décoré de la médaille militaire et fut intoxique par les gaz en allant sauver un camarade tombe dans les lignes ennemies. Rendu à la vie civile, après un long séjour dans un hôpital militaire, il dut en raison de son état de sante renoncer à la musique et se fixa aux environs de Dijon où il reprit lentement ses forces, encore indécis de son avenir.

La rencontre fortuite du sculpteur O. Yencesse le décida a apprendre un métier artistique en lequel ses aspirations pouvaient se satisfaire; il entra aussitôt à l’École des Beaux-Arts de Dijon ou il passa deux ans. II reçut à la sortie de l'école un diplôme de céramiste mais la céramique l’intéressait moins que la sculpture sur bois; le bois par la finesse du grain, par la richesse des couleurs et cette transparence colorée de certaines espèces qui donnent l'impression de l'ambre, le bois offre au sculpteur une matière précieuse à travailler, agréable a regarder, faite semble-t-il pour aiguiser son plaisir d’œuvrer.
L. Rignault, cependant, qui travaillait avec Yencesse, s'initiait dans diverses maisons de meubles au métier qu'il allait bientôt entreprendre et dans lequel il devait montrer des ses débuts, l’habileté d'un maître.

Dans son atelier

Comme les maîtres imagiers de jadis, il prit la flore de France pour modèle, tirant des fleurs, des fruits et des feuilles des plantes les plus modestes, une stylisation aussi intelligemment conçue que celle de ses grands devanciers. Il suffit de voir la manière personnelle dont il traita les épis de blé, les raisins et les feuilles de vigne de la garniture d'autel de l'abbaye de Citeaux pour se convaincre du talent de L. Rignault.

Au cours des nombreuses manifestations artistiques auxquelles il prit part, exposition des métiers, Paris 1925, Salon de la Samothrace, expositions à la galerie Charpentier à Paris, etc. L. Rignault reçut plusieurs récompenses, entr'autres la médaille de vermeil du meilleur artisan de France. II est membre du jury de la section des Arts appliques au Concours Lépine et travailla ces dernières années pour S.A.S. Louis II, prince de Monaco, exécutant des animaux marins en bois sculpte pour le musée océanographique.

Deux ans avant sa mort

Un souvenir perpétué

Suzanne et Léon Rignault : ils n’avaient pas d’enfants… et une immense fortune. Cette institutrice à Dijon, décédée en 1991, a voulu, comme son époux Léon – un sculpteur bien connu en Côte-d’Or et mort, lui, en 1974 –, léguer ses biens à la MGEN[not 1], à condition que tous les ans soit remis un prix à un orphelin, méritant. Le couple n’a jamais eu d’enfants. Depuis vingt ans, donc, la mutuelle remet un chèque de 1 000 € à un étudiant en mémoire de Léon Rignault, et un autre à une étudiante en hommage à sa femme Suzanne. « Ce principe a été élargi à toute la fratrie », indique le président de la structure, Yves Michellon : chacun des frères ou sœurs du bénéficiaire reçoit lui aussi la même somme. Un beau cadeau pour ces familles qui ont traversé ou qui continuent d’endurer des passes difficiles. Et un cadeau qui se fera encore longtemps, compte tenu des richesses du couple disparu, toujours pas épuisées.

  • Le Bien Public 9 janvier 2013


--Patrick Raynal 4 janvier 2014 à 11:42 (CET)

Notes et références

Notes

  1. Mutuelle Générale de l'Education Nationale.

References