Nevers rue Jean Jaurès

De Wiki58
Aller à la navigationAller à la recherche
La version imprimable n’est plus prise en charge et peut comporter des erreurs de génération. Veuillez mettre à jour les signets de votre navigateur et utiliser à la place la fonction d’impression par défaut de celui-ci.

RUE JEAN JAURÈS à NEVERS

  • Fraction de la route nationale 77 de Nevers à Sedan.
    En 1298, c'était le chemin conduisant de la rue du Martelet aux rives de la Nièvre. On cite, en 1369, feu Regnault de Martelay, mari de Jeanne, à présent femme de Pierre Appopée, bourgeois de Nevers. En 1391, on trouve André du Martelet, lieutenant du bailli de Nevers. En 1583, le Chapitre de Saint-Cyr acquiert de Barthélémy Coquille les maison et Jardinet Martelet, situés vers la croix de la porte de la Barre. Au mois de septembre 1621, les échevins décident l'admission des Ursulines à Nevers pour instruire les jeunes filles dans la lecture et les ouvrages de main. Le 9 août 1622, on loge ces religieuses rue Saint-Martin, dans la maison de Nicolas Bourgoing, sieur d'Agnon, aménagée aux frais de la ville. Dès 1629, le bureau de la ville reçoit des plaintes au sujet de l'acquisition qu'elles ont faite de maisons voisines. Il leur est signifié défense de démolir les maisons achetées et d'acquérir à nouveau. Huit ans après, elles recommencent ces achats pour agrandir leur enclos. On leur réitère les défenses déjà faites et on menace d'une amende de 500 livres les ouvriers qui les aideraient dans la démolition. En 1639, la duchesse Marie leur défend encore de s'étendre dans la ville, mais leur permet d'acquérir dans les faubourgs, à la condition que leur école continuera à être tenue en ville. Elles achètent alors au village du Martelet, hors la porte de la Barre, une hôtellerie à l'enseigne du Plat d'Étain, ce qui les fait nommer Religieuses du Plat d'Étain. La première pierre de la chapelle est posée en 1647. Trois ans plus tard, à leur demande de réunir leur maison de ville à celle du faubourg, les échevins répondent que, lorsqu'elles auront remboursé ce qu'a coûté leur établissement, la ville se prêtera à leur transmigration. L'année suivante, laissant douze religieuses en ville, elles se retirent dans le nouveau couvent, attendant la réussite de leurs désirs. En 1704, elles sont au nombre de 120. Ce n'est qu'en 1750 que les deux morceaux de la communauté peuvent se rejoindre par la suppression de celui de la ville dont les bâtiments sont vendus aux échevins pour servir de caserne. Le prix de la vente est encaissé par les religieuses sans que les échevins fassent la moindre démarche pour recouvrer leurs avances. Depuis longtemps déjà le nom de rue du Martelet avait fait place à celui de rue des Ursulines. Les religieuses sont expulsées en 1790, et leur maison occupée par l'administration de la fonderie de canons. Sous Louis- Philippe, l'évêque Naudo obtient l'affectation de cet ancien couvent à son Grand Séminaire. Fondé par l'évêque Eustache de Chéry, en 1655, le Grand Séminaire avait d'abord été établi dans l'abbaye Saint-Martin, puis à l'Oratoire en 1685, enfin transféré (1709) au prieuré Saint-Sauveur.
    L'inauguration du nouvel établissement eut lieu en 1847. Après la loi de séparation des Églises et de l'État, le siège du Grand Séminaire fut transféré, par l'évêque Gauthey, dans l'ancien Pensionnat des Sœurs de la Sainte-Famille, place du Musée, en attendant la construction d'un bâtiment spécial aux Montapins (achevé en 1925). Les bâtiments de la rue Jean-Jaurès, appartenant à l'État, sont proposés à la ville pour y transporter le Lycée ; la ville refuse. En 1907, elle demande à y établir une École primaire supérieure ayant le caractère professionnel, à condition que l'État lui cédera gratuitement tout l'immeuble ; l'affaire réussit. L'établissement est aménagé par l'architecte Brazeau et l'école ouvre ses portes le 15 octobre 1910.
    En 1877, le maire décide que la rue des Ursulines, comprise entre la place Chaméane et le carrefour de la Croix-Joyeuse, fera partie de la rue Sainte-Valière(1). On juge, en 1915, qu'elle peut former, comme devant, une rue à elle seule, sous le nom de rue de Clamecy(2), ville où conduit son prolongement. Enfin, le 11 août 1919, elle prend le nom de rue Jean-Jaurès, en souvenir du tribun socialiste assassiné en 1914.

    (1) Actuelle rue Mademoiselle Bourgeois.
    (2) Portera le nom de rue de Clamecy de 1915 à 1919


    Victor GUENEAU dans Mémoires de la Société académique – 1926/T28