Nevers rue François Mitterrand

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Rue du Commerce

RUE DU COMMERCE à NEVERS

  • Cette ancienne rue des Marchands est restée longtemps avant de prendre la forme et la longueur qu'elle a aujourd'hui.

    En partant de la rue des Ardilliers, elle absorba d'abord la rue de la Tonnellerie qui allait jusqu'à la place Saint-Père puis la rue de la Coefferie ou Coifferie allant de la place Saint-Père à la rue des Boucheries et enfin la rue de la Revenderie ou du Marché où étaient l'auditoire, la boucherie et maison du poids de Mgr de Nevers, dont la construction finissait à l'impasse des Boucheries qui s'ouvrait en face de ce qui fut l'Hôtel du Poids de la Ville où s'arrêtaient les voitures publiques de Decize à Nevers.

    La rue de la Revenderie fut aussi appelée rue des Orfèvres. Elle finissait à la place de la Revenderie que nous nommons place Mancini. On y a trouvé il y a quelques années un grand bronze de Trajan à l'autel de Lyon, qui appartient à M. Alfred Manuel.

    Quand, après le passage de Napoléon III à Nevers en 1862, la municipalité décida le prolongement de la rue des Orfèvres jusqu'au quai de Loire, elle décida aussi que ce prolongement se nommerait rue Impériale. Les travaux de démolition nécessaires à cette opération commencèrent le 24 juin 1865 et firent disparaître la petite rue des Jaloux qui allait de la rue de l'Oratoire à la rue du Rivage, la rue de la Coutellerie qui allait de la rue de l'Oratoire à la place de la Revenderie (Mancini), et qui, jusqu'à la fin du XVe siècle s'appela rue de la Frenerie, et une partie de la rue du Rivage.

    Au bout de cette même rue de la Coutellerie se trouvait la Porte de la Cité par laquelle les évêques nouvellement nommés, entraient à Nevers portés par quatre barons. Une chaîne de fer interdisait le passage jusqu'à ce que l'évêque, levant-la main au-dessus du livre des évangiles sans le toucher, ait dit :
    Nous jurons et nous promettons à la ville et aux bourgeois de Nevers de les aimer et de conserver les us, libertés et coutumes anciennes et approuvées, conformément à ce qu'ont fait nos prédécesseurs.
    Le 7 avril 1870, M. Coûtant, ingénieur des ponts et chaussées, offrit au Musée de Nevers un vase en pierre, présumé de l'époque gallo-romaine trouvé, dans les fouilles de la rue Impériale. Ce vase, en forme de mortier à anses, est en tout semblable à ceux qu'on voit au Musée de Cluny, à Paris.
    Après le 4 septembre 1870, la rue Impériale fut nommée rue Nationale.
    Un arrêté municipal de 1877 ordonna que l'ancienne rue des Orfèvres, le bas de la place Saint-Sébastien et de la place Mancini et l'ancienne rue Impériale feraient partie de la rue du Commerce dont alors tous les numéros furent changés.
    C'est au n° 62 qu'on trouve le Beffroi de la ville. Ce Beffroi fut d'abord placé au clocher de l'abbaye de Saint-Martin. En 1399 Philippe de Bourgogne permit aux habitants d'élever sur un des coins des halles une tourelle et une vis d'escalier et d'y asseoir une horloge pour savoir les heures. Le maçon, Jean des Amognes, qui avait travaillé à la Porte du Croux, entreprit la construction de la tour du reloige (horloge) et termina son ouvrage en 1403. La tour, peu solide, fut refaite en 1439 ; endommagée par un orage en 1456, elle fut reconstruite à peu près telle qu'elle est et une horloge y fut placée. Sur le sommet de l'escalier de l'ancien auditoire (palais de justice) aujourd'hui masqué par des maisons, était placé un cadran suspendu à un poteau en fer. Pendant la Révolution ce cadran fut surmonté d'un canon portant un coq fièrement campé devant un bonnet phrygien fixé sur une hampe à l'extrémité de la potence, et, au-dessous, on lisait ces mots : Je veille pour la Nation. Le canon et le coq furent emportés un jour d'orage et le bonnet phrygien fut enlevé pendant le Consulat.
    Les halles occupaient la partie inférieure de ce vieil édifice qui contenait le palais de justice auquel on montait, avant 1835, par une double rampe. On entrait d'abord dans la salle des Pas-Perdus que soutenaient de grands piliers de bois ; à droite, la loge du concierge ; à gauche, le greffe ; dans le fond, la salle où siégeaient les juges et dont on a fait des appartements. Le tout est absolument transformé.
    N° 69 : La cave renferme de curieux corbeaux recevant la retombée des nervures de voûtes ogivales.
    N° 79 : Il y avait là un magasin de nouveautés dont l'enseigne consistait en un grand tableau représentant deux dames et une petite fille faisant l'aumône à un mendiant appuyé sur deux béquilles : c'était Au Pauvre Diable.
    N° 94 : se trouvait l'Hôtel de l'Europe, jadis Hôtel du Lion-d'Or qui fut démoli en 1833.
    Jusqu'au commencement du XIXe siècle, toutes les boutiques avaient conservé leur devanture -du-moyen âge. Ce n'est qu'après 1800 que fut faite la première devanture moderne. Les maisons étaient fort basses et on était souvent obligé de descendre plusieurs marches pour entrer dans les magasins.


Victor GUENEAU dans Mémoires de la Société académique du Nivernais – 1924/T26


La Rue du Commerce est devenue la Rue François Mitterrand en 1996.