Nevers cathédrale

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La cathédrale St Cyr et Ste Julitte de Nevers
  • Église cathédrale de Saint Cyr, plusieurs fois reconstruite depuis le VIe siècle ; ses parties les plus anciennes datent peut-être du Xe.
  • L'architecture de presque tous les siècles suivants y est représentée.
  • L'église terminée à l'ouest par une abside, précédée d'un transept, et à l'est par un chevet garni de chapelles rayonnantes ; de ce côté, pas de transept saillant à l'extérieur.
  • L'abside occidentale, conservée lors de la reconstruction du XIIIe siècle, et le chevet sont d'époques tout à fait différentes : il ne faut donc pas voir dans ce plan insolite une disposition particulière.
  • Cette abside avec sa crypte, le transept occidental, la chapelle des fonts, et des arcades engagées dans la maçonnerie du XIIIe siècle, sont de la première moitié du XIe siècle, sauf les piliers ronds et quelques substructions qui peuvent être resté de la cathédrale du Xe siècle.
  • La nef et les bas côtés datent du XIIIe siècle ; le chœur et ses chapelles, du moins leur partie supérieure, de la fin du XIVe ; les chapelles qui flanquent les bas côtés, du XVe et du XVIe ; la tour, du XVIe ; enfin certains détails datent du XVIIe et du XVIIIe siècle.
  • Longueur totale, y compris l'abside occidentale et la chapelle de la Sainte Vierge, 101 mètres ; largeur de la nef, d'un pilier à l'autre, 10,75 m. ; largeur des bas côtés, 4,60 m. ; largeur totale, en y comprenant la profondeur des chapelles, 32,2 m. ; longueur du transept occidental, 40 m. ; largeur de ce transept, 13,3 m. ; hauteur de la nef sous clef, 22,3 m. ; hauteur des bas côtés sous clef, 10,2 m. ; hauteur de la tour, 51,5 m.
  • Abside occidentale, dite de Sainte Julitte, voûtée en cul-de-four, élevée de douze marches, précédée d'une travée voûtée en berceau ; parois décorées d'arcatures cintrées séparées par des colonnes engagées à chapiteaux, décorés de feuilles d'eau et de palmettes dans l'hémicycle, composés d'un simple tailloir muni de baguettes sur les angles, dans la travée ; fenêtres cintrées garnies de colonnettes.
  • Au nord de l'abside, un passage voûté en berceau, garni d'arcatures cintrées, qui communiquait avec l'ancien évêché, et au bout duquel se trouve maintenant une chapelle du XVe siècle à entraits sculptés de têtes de monstres.
  • Au sud est une galerie analogue, en grande partie détruite.
  • Sous l'abside, crypte du XIe siècle , à laquelle on descend par deux escaliers, relativement modernes, pratiqués de chaque côté des degrés qui montent à l'abside.
  • Crypte divisée en trois nefs de trois travées voûtées d'arête, avec arcs-doubleaux, arrondis à la nef centrale, plats aux collatéraux ; piliers garnis de colonnes engagées à chapiteaux semblables à ceux de la travée de l'abside de Sainte Julitte ; voûte en cul-de-four à l'ouest.
  • Anciens carreaux de la crypte en terre cuite rouge à dessins.
  • Aux côtés de la crypte, deux galeries voûtées d'arête, sous les passages supérieurs : celle du nord servait de charnier à la paroisse de Saint Jean, établie dans la cathédrale ; l'autre fut affectée, en 1776, à la sépulture des chanoines : on y lit une inscription annonçant cette destination, et des épitaphes des chanoines Nicolas Ravier, Jacques Sallonnier de Faye, Charles Vignault, Florent Martin, Henri Limosin, Nicolas Mabire, François de Paule Decolons, Charles Laronde, Édouard Prisye de Limoux et Jean-Jérôme Vignault, morts de 1777 à 1790.
  • Transept fort large du XIe siècle, dont les bras, voûtés sur membrures rondes, sont séparés du carré par deux arcades cintrées retombant sur de grosses colonnes rondes peut-être du Xe siècle ; dans le bras nord, baies cintrées bouchées et colonnes engagées romanes, recouvertes par les faisceaux de colonnettes, à chapiteaux de crochets, du XIIIe siècle ; de ce même côté, abside en cul-de-four à l'est, et petite chapelle du XVe siècle, dans laquelle on entre par deux arcades gothiques ; sur le mur opposé, peintures murales fort effacées, du XIIIe siècle, représentant la légende de Sainte Eugénie.
  • Dans le bras sud, large baie gothique qui donne accès sous le clocher, et porte du XVIe siècle, en anse de panier, ouverte sous une accolade terminée par un pinacle de feuilles frisées dessinant une croix et accostée de montants surhaussés formés, à leur partie inférieure, de moulures prismatiques pénétrées par des tores en spirale ; le tympan décoré d'un écusson mutilé, tenu par deux anges, au-dessous duquel on lit le mot Capitulum ; à côté de cette porte, une charmante cage d'escalier à jour, aux trois quarts engagée, fermée par trois étages d'arcades gothiques tréflées disposés en spirale, comme la vis de l'escalier, et couronnée par une statue de Saint Michel terrassant le démon ; au-dessus de la porte et de l'escalier, une corniche surmontée d'arcatures tréflées renversées.
  • Cinq travées de nef et de bas côtés ; piliers ronds flanqués de colonnes engagées ; celles de la nef montent jusqu'à la galerie supérieure, garnies, depuis les chapiteaux des piliers, de colonnettes en porte à faux, à chapiteaux de crochets ; ces colonnes supportent les arcs-doubleaux de la voûte, et les colonnettes reçoivent les ogives qui sont rondes, garnies d'une arête mousse.
  • Clefs de voûte décorées de feuillages.
  • Au-dessus des arcs-doubleaux longitudinaux, qui sont formés de moulures semblables aux membrures, triforium, dont chaque travée est composée de trois arcades tréflées, séparées par des colonnettes ; à la base de ces colonnettes, des statuettes dans des positions variées ; des figures d'anges tenant des phylactères dans des écoinçons ; au-dessus du triforium, galerie d'arcades gothiques, de toute la largeur de la travée, soutenues par des colonnettes, sous lesquelles s'ouvrent les fenêtres en plein cintre, renfermant deux lancettes surmontées d'une simple ouverture conservant la forme dessinée par les meneaux des lancettes et par l'amortissement cintré ; ces fenêtres garnies de colonnettes.
  • Bas côtés voûtés comme la nef, restes d'une galerie qui régnait dans toute leur étendue avant la construction des chapelles.
  • Chapiteaux de crochets et de feuillages indigènes variés, sauf à deux piliers du côté du sud, repris en 1528, dont les chapiteaux sont décorés dans le style de cette dernière époque ; sur l'un des piliers, on remarque, tracées à la pointe, plusieurs inscriptions en écriture cursive gothique ; la première est ainsi conçue :
Le dimanche sixieme jour du moys
d'apvril 1578, mestre Giles Spifame
par permission divine et du St Siege
appostolicque evesque de Nevers qui
trepasa. Priez Dieu pour lui que
de ses pechiez pardon luy face.
puis immédiatement au-dessous :
L'an mil 1606, mestre Eustache du Lis, evesque
de Nevers, a fait son entree le dixieme jour de novembre …
  • Bien que l'église ne semble point avoir de transept oriental, il paraît certain que le plan du XIIIe siècle en comportait un ; les derniers piliers de la cinquième travée de la nef, comprise à tort dans le chœur, plus forts que les autres, sont flanqués de quatre colonnettes, outre leurs colonnes engagées en croix ; les moulures des arcs-doubleaux sont plus compliquées ; la galerie de cette travée est composée de cinq arcs au lieu de trois ; enfin la disposition des voûtes des bas côtés ne permet aucun doute à cet égard : on y retrouve le triforium du XIIIe siècle faisant retour d'équerre pour former les bras de transept qui, conservant la hauteur et la largeur de la grande nef, devaient se trouver bornés par les murailles des bas côtés ; la voûte seule devait être cruciforme.
  • Chœur dévié au sud, composé de quatre travées d'un style plus moderne que celles de la nef ; les parties inférieures des bas côtés et des chapelles rayonnantes du XIIIe siècle, mais les parties supérieures sont du XIVe ou des premières années du XVe ; les membrures des voûtes plus légères que celles des cinq premières travées ; chapiteaux et clefs ornés de feuillages plus ramassés en bouquets et plus déchiquetés ; arcs des galeries plus élancés ; triforium et galerie supérieure entièrement à jour ; fenêtres plus larges, à remplages rayonnants, renfermant quelques restes des vitraux anciens et de verrières plus modernes : un écu écartelé aux 1 et 4 de France, et au 2 et 3 de gueules, à la bordure engrêlée d'argent, posé sur une crosse en pal et entouré d'une guirlande de bâtons noueux (Jacques d'Albret, évêque de Nevers, 1519-1539) ; un autre d'azur, à la croix ancrée d'or (François Le Bourgoing, doyen de Nevers, en 1531) ; le troisième d'azur, à trois gerbes d'or et un besant de même en abîme ; une femme couronnée en riche costume du commencement du XIVe siècle, peut-être une comtesse de Nevers ? Et une Vierge de la même époque.
  • Les six faisceaux de minces colonnettes qui environnent le sanctuaire portant des arcs brisés aigus ; le déambulatoire est voûté comme le sanctuaire.
  • Dans le chœur, du côté de l'évangile, tombe plate, en pierre noire, incrustée de marbre blanc, portant la figure gravée de Maurice de Coulanges, évêque de Nevers, mort en 1394.
  • Des sept chapelles ouvertes dans le chœur, trois sont de plus grandes dimensions que les autres, toutes sont voûtées sur croisées d'ogives, et percées de baies gothiques géminées ouvertes au-dessus d'arcatures tréflées ; clefs de feuillages ; piscines à double cuvette ; des fragments de dalles funéraires gravées du XIVe siècle ; épitaphe armoriée d'Eustache du Lys, évêque de Nevers, mort en 1613, et de Gaspard Leblanc, chanoine de Nevers, mort en 1766.
  • Autre épitaphe effacée du XVe siècle, avec représentation du défunt, dans l'une des chapelles du nord.
  • La chapelle de la Vierge a été arrangée et garnie de vitraux.
  • La dernière travée de la nef et les deux premières du chœur séparées des bas côtés par des murs auxquels sont adossées les boiseries des stalles ; contre ces murs, des peintures du XVe siècle, en partie effacées, accompagnées d'inscriptions en lettres minuscules gothiques, signalent les tombes d'un curé de Saint-Jean et de deux chanoines de Nevers.
  • Au flanc nord, six chapelles du XVe siècle : les quatre premières semblables, voûtées sur croisées d'ogives prismatiques retombant sur de petites figures, et percées de fenêtres à remplages flamboyants ; dans la première, crédence ornementée et encadrement, décoré de pinacles, d'une inscription gothique effacée ; dans la troisième, crédence de style Renaissance ; dans la cinquième, un peu plus moderne que les autres, membrures festonnées, clefs pendantes, bas-relief sculpté représentant la mort, l'assomption et le couronnement de la Vierge, encadré par une guirlande de chardons et accosté de statuettes sous des dais ; inscription gothique effacée, et deux tombes plates très frustes, gravées de personnages de la famille d'Armes ; dans la sixième, crédence richement ornementée, recouverte d'un dais à pinacles, et très beau bas-relief sculpté, représentant la vie de saint Jean-Baptiste et diverses scènes champêtres ou grotesques, encadré d'une bordure de feuillages au milieu de laquelle on remarque des écussons aux armes du comte de Nevers Jean de Bourgogne et de sa troisième femme, Françoise d'Albret, mariée en 1479.
  • Au flanc sud, quatre chapelles de grandeurs différentes et diversement ornementées ; dans la première : épitaphe gothique, avec mention de fondations, de Jean Lège, chanoine de Nevers et curé de Cours-sous-Magny, mort en 1471 ; dalle funéraire portant un phylactère de marbre incrusté, dont l'inscription est effacée, et clef pendante formée d'un ange qui ne tient à la voûte que par l'extrémité de sa longue robe ; dans la seconde, crédence gothique, retable sculpté en partie caché par un tableau, et restes de vitraux ; dans la troisième, retombées des membrures sculptées d'anges tenant des écussons mutilés aux armes de la famille Le Clerc ; la quatrième, fermée par une balustrade en pierre portant la date 1550.
  • Deux portails latéraux : celui du nord, de Saint Christophe ou du Doyenné, de 1280 : porte divisée par un pilier central, ouverte sous quatre archivoltes de moulures en retraite retombant sur des pilastres autrefois garnis de statues, ainsi que le pilier central et les voussures ; stylobate soutenu par des arcatures tréflées ; tympan mutilé.
  • Le portail de sud, dit de Loire, de 1490, précédé d'un porche ; sculptures d'un bon style et d'une grande finesse : branches de chêne et pampres auxquels sont suspendus, par des rubans et des chaînettes, des écussons palés, à un chevron brochant sur le tout ; porte séparée en deux baies en anse de panier par un pilier, auquel était adossé une statue.
  • Abside occidentale appuyée par quatre contre-forts à retraites, relativement modernes ; cordon billeté faisant le tour de l'hémicycle, encadrant les cintres des fenêtres ; arcs de décharge, noyés dans le mur, au-dessous des fenêtres ; modillons du XIIe siècle sculptés de volutes et de têtes d'animaux.
  • La base des murs du transept, avec contre-forts plats et baies cintrées bouchées, du XIe siècle ; leur partie supérieure, du XIIe.
  • Arcs-boutants, à double étage, couronnés de pinacles ; l'arc inférieur vide, l'arc supérieur garni d'un remplage de meneaux dessinant des arcatures tréflées.
  • Corniche de feuilles entablées, double au chevet.
  • Galerie moderne à arcatures tréflées bordant le toit.
  • Détails d'ornementation gothique aux chapelles ; au nord, écus à deux épées appointées en pile, une rose entre les gardes (d'Armes) ; au sud, écus à trois roses et un pal brochant sur le tout (Le Clerc), et d'autres aux armes de Fontenay.
  • Sur le mur occidental de la sacristie, cette inscription en lettres minuscules gothiques :
Henricus de Saxonia
natus fabrice rector
niuernensis canonicus
anno dominici 1473

la date en chiffres arabes.

  • Contre la paroi de l'une des chapelles rayonnantes du sud, niche très élégante, à arcature tréflée sous un fronton aigu, flanquée de pilastres portant deux petits anges qui tiennent des flambeaux.
  • Clocher au-dessus de la première travée du bas côté sud : haute et belle tour carrée, dont la base date du XVe siècle et dont la partie supérieure, commencée en 1509, fut achevée en 1528 ; trois étages couronnés chacun par une corniche de feuilles entablées soutenant une galerie à jour, garnie de gargouilles ; quatre tourelles à pans engagés aux angles : l'une d'elles, renfermant l'escalier, se termine par un clocheton ornementé dominant la plateforme.
  • L'étage inférieur offre deux étages d'arcatures tréflées, et, à l'est, une baie gothique entre deux montants portant des statues ; les deux étages supérieurs garnis de niches renfermant des statues, au nombre de 43, de prophètes, d'apôtres et de saints personnages sans attributs ; sur un livre que tient l'un de ces personnages, ces mots en lettres minuscules gothiques : Je fus mise en ce lieu le premier jour de mai mil v ct vingt …
  • Au-dessus de la dernière travée de la nef, petit clocheton octogonal du XVIIIe siècle couvert en ardoise.
  • Dans la galerie sud de la crypte, crucifix en bois, de grandeur naturelle, du XIIIe siècle, avec quelques parties refaites : la croix plate, bordée de points en creux peints en rouge, ses extrémités terminées par des disques, dont un seul est conservé ; les pieds du Christ non croisés et attachés par deux clous, sorte de tablier à la ceinture.
  • Plusieurs petits bas-reliefs des XVe et XVIe siècles, plus ou moins mutilés.
  • Deux statues d'évêques agenouillés, de la fin du XVe siècle ou des premières années du XVIe.
  • Dans la crypte, beau groupe en pierre peint, figurant la mise du Christ au tombeau, XVIe siècle.
  • Sous le chœur, caveaux, en partie comblés, qui servaient à la sépulture des évêques de Nevers et des comtes et ducs de la province, du XVIe siècle.
  • Sur le mur de clôture du chœur, au sud, horloge du XVIe siècle, à boîte en bois sculpté, surmontée de figures de saint Michel et d'un chevalier qui sonne les heures.
  • Maitre-autel en pierre et marbre, du XVIIe siècle, mais refait et composé en partie de fragments de tombeaux des ducs : bâtons enflammés de la maison de Clèves et statuettes.
  • Grilles de clôture du chœur, du XVIIe siècle ; l'une décorée de hures de sanglier et de gerbes, pièces du blason du chapitre et de celui de Jean-Henri Bogne, doyen de Nevers de 1653 à 1693 ; d'autres grilles servant de clôture à l'abside occidentale, portant des écus ovales, les uns à trois pommes de pin (Jean Pinet, doyen du chapitre, 1693-1707), les autres à une fasce chargée de trois roses et accompagnée d'une clef en pointe (Jean de Bèze, doyen, 1712-1730).
  • Belles boiseries du chœur données, en 1770, par l'évêque Antoine Tinseau.
  • Reliquaire du XIIIe siècle, en forme de mâchoire, revêtu de feuilles d'argent, avec inscription indiquant qu'il renferme une dent de saint Laurent.
  • Une seule cloche ancienne, de 1760, portant une inscription.



Sources : Répertoire archéologique du département de la Nièvre rédigé sous les auspices de la Société nivernaise des Lettres, sciences et arts par M. le comte de Soultrait ; impr. nationale (Paris) – 1875 et Patrimoine des communes de la Nièvre (Éditions Flohic)
Photos : Éric Monnier (GenNièvre)

--m mirault 6 février 2011 à 14:30 (CET)