Morvan

Il est assez difficile à cerner, et encore plus difficile à pénétrer. Et d'abord, où commence-t-il ? Où finit-il ? On ne sait pas très bien, chacun a sa petite idée là-dessus, chacun se construit un Morvan un peu à sa guise, et en fait une contrée plus ou moins grande , y mettant ou n'y mettant pas telle ou telle localité.

Donc, première impression: le flou, l'imprécision. Pourtant, certains disent que le Morvan commence là où commence le granit. Un peu à la manière d'Henri Vincenot qui racontait, en souriant dans sa moustache, que l'on était sûr d'être en Bourgogne à partir du moment où on rencontrait des gens roulant les "r".

Ce massif défie les grandes routes et les voies ferrées. Les unes et les autres l'évitent, comme les bateaux évitent les écueils. Elles le longent prudemment, attentives à ne point s'y aventurer, et tracent autour de lui une sorte de chemin de ronde.

Henri NICOLAS, Le Morvan (1993)