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LA CAMOSINE : les annales des pays nivernais n° 120
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Version du 26 octobre 2008 à 15:22

‘’’Marguerite MONNOT (1903-1961) ‘’’

Née le 28 mai 1903 à Decize, Marguerite, dit ‘La Guite’ est baptisée en l’église Saint-Aré de Decize, son père non voyant donne des cours de musique et des leçons particulières de piano, violon, violoncelle, flûte, clarinette et mandoline. Sa mère qui était institutrice enseigne la musique aux débutants en leur apprenant à poser les mains sur un clavier et a déchiffrer une partition.

Marguerite se révèle une musicienne très précoce, elle a une mémoire auditive très bonne. A trois ans elle compose sa première œuvre, « Bluette ». A trois ans et demi, elle se produit en public à Paris, accompagnée d’une chanteuse sur une berceuse de Mozart. A quatre ans et demi, elle joue en public « Le Gai Laboureur » de Schumann et « La Marche Turque » de Mozart. A huit ans, elle interprète les grands compositeurs classiques à la salle des agriculteurs à Paris en janvier 1912. Puis à la salle Vauban à Nevers, la même année son père lui organise un concert. A l’âge de 12 ans, elle rencontre Camille Saint-Saëns, qui dit d’elle : « Je viens d’entendre la meilleure pianiste qui existe ».

La première guerre mondiale est une période très difficile pour les époux Monnot, un grand nombre d’élèves se trouvent mobilisés et il y a moins d’enthousiasme pour suivre les cours de musique. Decize reçoit de nombreux blessés, ces militaires déracinés sont accueillis dans les familles pour se distraire, ils demandent à Marguerite et à sa mère d’écrire pour eux à leur famille, elles deviennent ainsi écrivains publics.

En 1935, elle compose avec l’accordéoniste Juel la musique de la chanson « l’Etranger » qui vaudra à son interprète Annette Lajon, le grand prix du disque en 1936. Elle fait la connaissance d’une jeune chanteuse débutante de 20 ans, Edith Piaf, à la voix extraordinaire qui la bouleverse, elle décide d’écrire pour elle. C’est le début d’une complicité, d’une amitié et d’une collaboration artistique de 23 ans qui vont l’amener à composer la musique d’une centaine de chansons dont de très grands succès : « Mon Légionnaire », « L’hymne à l’Amour », « La Goualante du pauvre Jean », « Les Amants d’un jour », « C’est à Hambourg », « Milord ». De 1942 jusqu’au milieu des années cinquante, Henri Contet, journaliste, parolier (il deviendra plus tard président de la Sacem), va écrire de nombreuses chansons superbes pour Piaf avec des musiques de Marguerite Monnot, parmi lesquelles : « Y’a pas de printemps », « Le brun et le blond », ‘Histoire d’un cœur », «  Les gars qui marchaient », « C’est merveilleux », « Le chant du pirate », »Les amants de demain », « Les neiges de Finlande ». et pour Yves Montant : « Ma gosse, ma p’tite môme » En 1959 Charles Dumont compose la mélodie de « Non, je ne regrette rien », du jour au lendemain Edith Piaf ne jure plus que par lui, à tel point que lorsqu’elle se produit à l’Olympia en 1960, elle retire de son programme onze chansons composées par Marguerite Monnot pour les remplacer par celles de Charles Dumont.

Marguerite compose également des musiques de films et de comédies musicales.

Marguerite a peur de vieillir, peur de perdre sa beauté légendaire, de n’être plus l’éternelle femme-enfant que chacun admire. Une voyante lui prédit qu’elle va mourir sur une table d’opération. En ce jour d’octobre 1961 : refusant de se préoccuper d’une banale crise d’appendicite, elle est soignée avec des antibiotiques. Elle part se reposer à la campagne où elle est brusquement victime d’une autre crise qui se transforme en péritonite aiguë. Elle tombe dans le coma lors de son transfert et, opérée à chaud, ne se réveillera jamais. Ce qui fera dire : - à Georges Moustaki : « Elle est morte à 58 ans, par distraction… ».

Decize lui rend un émouvant hommage, à l’église fut chanté un chœur composé par M. Gabriel Monnot la veille de sa mort, puis un cortège d’amis l’accompagne jusqu’à sa dernière demeure, elle avait fait vœu de demeurer pour toujours dans sa ville natale.

Source : LA CAMOSINE : les annales des pays nivernais n° 120