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La commune de Marzy s’étend sur la rive droite de la [[La Loire|Loire]] un peu au dessous de son confluent avec l’Allier. C’est en contournant Marzy que le fleuve [[La Loire|Loire]] a rencontré la rivière Allier. Ensemble, ils partirent vers le nord.
La commune de Marzy s’étend sur la rive droite de la [[La Loire|Loire]] un peu au dessous de son confluent avec l’Allier. C’est en contournant Marzy que le fleuve [[La Loire|Loire]] a rencontré la rivière Allier. Ensemble, ils partirent vers le nord.


Nichés sur la colline calcaire, le bourg et ses hameaux dominent le confluent célèbre du Bec d’Allier. Marzy a été honoré par [[Coquille Guy|Guy Coquille]] d’une origine romaine. Une voie antique longeant la rive de la [[La Loire|Loire]] communiquait incontestablement de [[Nevers]] à Orléans. Il a été découvert non loin de là, un tombeau romain construit en briques. En considérant la situation de Marzy près d’un grand fleuve et dans une contrée que les dominateurs de la Gaule habitèrent longtemps, l’existence d’un de leurs établissements semble toute naturelle. Mais que le nom de cette localité vienne de ''Villa Martii'' (maison ou palais de Mars), ceci semble moins prouvé. Les probabilités en faveur de l’antiquité de Marzy reçoivent encore quelque autorité de la découverte faite au sud de l’[[Marzy église|église]] d’un certain nombre de tombeaux appartenant aux premiers siècles de la chrétienté. Le monument lui-même dans plusieurs de ses parties est une construction romane des temps primitifs et présente des sculptures imitées de l’antique. En examinant l’extérieur de ce vieil édifice on y remarque une suite de médaillons bizarres vus nulle part ailleurs. Ici ce sont des têtes de loup, de porc, de taureau ; là une roue semblable à celle de la fortune, ailleurs un hibou, plus loin le buste d’une femme, tous symboles évidemment empruntés à la théogonie romaine, soit qu’ils s’offrent comme allégories morales, soit qu’il faille y voir des signes astronomiques. Si l’édifice est des dernières années du 10e siècle ou des premières du 11e siècle ainsi qu’il est possible de l’admettre, des arcades et des piliers de style roman sans mélange d’ornements orientaux, il faut reconnaître que les constructeurs ont reproduit les détails d’ornementation d’un temple plus ancien, dont les vestiges sont visibles au sud de l’[[Marzy église|église]], ce qui était, peut-être, une construction païenne.
Nichés sur la colline calcaire, le bourg et ses hameaux dominent le confluent célèbre du Bec d’Allier. Marzy a été honoré par [[Coquille Guy|Guy Coquille]] d’une origine romaine. Une voie antique longeant la rive de la [[La Loire|Loire]] communiquait incontestablement de [[Nevers]] à Orléans. Il a été découvert non loin de là, un tombeau romain construit en briques. En considérant la situation de Marzy près d’un grand fleuve et dans une contrée que les dominateurs de la Gaule habitèrent longtemps, l’existence d’un de leurs établissements semble toute naturelle. Mais que le nom de cette localité vienne de ''Villa Martii'' (maison ou palais de Mars), ceci semble moins prouvé. Les probabilités en faveur de l’antiquité de Marzy reçoivent encore quelque autorité de la découverte faite au sud de l’[[Marzy église|église]] d’un certain nombre de tombeaux appartenant aux premiers siècles de la chrétienté. Le monument lui-même dans plusieurs de ses parties est une construction romane des temps primitifs et présente des sculptures imitées de l’antique. En examinant l’extérieur de ce vieil édifice on y remarque une suite de médaillons bizarres vus nulle part ailleurs. Ici ce sont des têtes de loup, de porc, de taureau ; là une roue semblable à celle de la fortune, ailleurs un hibou, plus loin le buste d’une femme, tous symboles évidemment empruntés à la théogonie romaine, soit qu’ils s’offrent comme allégories morales, soit qu’il faille y voir des signes astronomiques. Si l’édifice est des dernières années du 10<sup>e</sup> siècle ou des premières du 11<sup>e</sup> siècle ainsi qu’il est possible de l’admettre, des arcades et des piliers de style roman sans mélange d’ornements orientaux, il faut reconnaître que les constructeurs ont reproduit les détails d’ornementation d’un temple plus ancien, dont les vestiges sont visibles au sud de l’[[Marzy église|église]], ce qui était, peut-être, une construction païenne.
 
[[Coquille Guy|Guy Coquille]] dit, qu'au temps de saint Jérôme, les [[Les Evêques de Nevers|évêques de Nevers]] disposent d'une propriété au lieu-dit ''Les Indrins''. Cette propriété serait un prieuré et serait la plus ancienne qu'ils aient possédé. Au 9<sup>e</sup> siècle, il ne leur restait que celle-ci. Le clergé diocésain et son chef se trouvaient ainsi dans une fâcheuse situation. De plus, les revenus du prieuré n'appartenaient pas complètement à l'église de [[Nevers]]. Durand, fils d'Arnulphe de Bourbon, en possédait une partie. Il s'en dessaisi en épousant Agnès des Bordes, fille serve. Cette union, selon les lois féodales, lui faisait perdre ses titres et sa liberté. Se voyant dégradé, le jeune baron se tourna vers ses ministres afin de trouver quelque arrangement. Ceux-ci, lorsqu'un intérêt peut s'y trouver, savent ménager avec les lois de la terre. Durand se présente devant le chapitre assemblé et obtient l'affranchissement de sa femme et de ses descendants directs moyennant l'abandon de tous ses droits aux revenus de la seigneurie de Marzy. 


Au temps des Rogations, une procession bien fraîche, bien fleurie, sortant de l’[[Marzy église|église]] se dirigeait vers un petit hameau appelé Saint-Baudière, où, dans le chœur d’une chapelle, elle faisait une station assez longue. Puis les prêtres aux blanches aubes, les vierges aux longs voiles flottants, serpentaient de nouveau dans la plaine verdoyante tandis que les rayons du soleil se brisaient sur la croix d’argent et que des nuages de fleurs et d’encens tourbillonnaient sur un ciel d’azur. De Saint-Baudière, on pouvait voir le vignoble de Montapins se penchant sur un coteau que couronna jadis le bois d’Ardène. Là, les jeunes filles du pays allaient se divertir.
Au temps des Rogations, une procession bien fraîche, bien fleurie, sortant de l’[[Marzy église|église]] se dirigeait vers un petit hameau appelé Saint-Baudière, où, dans le chœur d’une chapelle, elle faisait une station assez longue. Puis les prêtres aux blanches aubes, les vierges aux longs voiles flottants, serpentaient de nouveau dans la plaine verdoyante tandis que les rayons du soleil se brisaient sur la croix d’argent et que des nuages de fleurs et d’encens tourbillonnaient sur un ciel d’azur. De Saint-Baudière, on pouvait voir le vignoble de Montapins se penchant sur un coteau que couronna jadis le bois d’Ardène. Là, les jeunes filles du pays allaient se divertir.

Version du 14 octobre 2021 à 09:34

La commune de Marzy s’étend sur la rive droite de la Loire un peu au dessous de son confluent avec l’Allier. C’est en contournant Marzy que le fleuve Loire a rencontré la rivière Allier. Ensemble, ils partirent vers le nord.

Nichés sur la colline calcaire, le bourg et ses hameaux dominent le confluent célèbre du Bec d’Allier. Marzy a été honoré par Guy Coquille d’une origine romaine. Une voie antique longeant la rive de la Loire communiquait incontestablement de Nevers à Orléans. Il a été découvert non loin de là, un tombeau romain construit en briques. En considérant la situation de Marzy près d’un grand fleuve et dans une contrée que les dominateurs de la Gaule habitèrent longtemps, l’existence d’un de leurs établissements semble toute naturelle. Mais que le nom de cette localité vienne de Villa Martii (maison ou palais de Mars), ceci semble moins prouvé. Les probabilités en faveur de l’antiquité de Marzy reçoivent encore quelque autorité de la découverte faite au sud de l’église d’un certain nombre de tombeaux appartenant aux premiers siècles de la chrétienté. Le monument lui-même dans plusieurs de ses parties est une construction romane des temps primitifs et présente des sculptures imitées de l’antique. En examinant l’extérieur de ce vieil édifice on y remarque une suite de médaillons bizarres vus nulle part ailleurs. Ici ce sont des têtes de loup, de porc, de taureau ; là une roue semblable à celle de la fortune, ailleurs un hibou, plus loin le buste d’une femme, tous symboles évidemment empruntés à la théogonie romaine, soit qu’ils s’offrent comme allégories morales, soit qu’il faille y voir des signes astronomiques. Si l’édifice est des dernières années du 10e siècle ou des premières du 11e siècle ainsi qu’il est possible de l’admettre, des arcades et des piliers de style roman sans mélange d’ornements orientaux, il faut reconnaître que les constructeurs ont reproduit les détails d’ornementation d’un temple plus ancien, dont les vestiges sont visibles au sud de l’église, ce qui était, peut-être, une construction païenne.

Guy Coquille dit, qu'au temps de saint Jérôme, les évêques de Nevers disposent d'une propriété au lieu-dit Les Indrins. Cette propriété serait un prieuré et serait la plus ancienne qu'ils aient possédé. Au 9e siècle, il ne leur restait que celle-ci. Le clergé diocésain et son chef se trouvaient ainsi dans une fâcheuse situation. De plus, les revenus du prieuré n'appartenaient pas complètement à l'église de Nevers. Durand, fils d'Arnulphe de Bourbon, en possédait une partie. Il s'en dessaisi en épousant Agnès des Bordes, fille serve. Cette union, selon les lois féodales, lui faisait perdre ses titres et sa liberté. Se voyant dégradé, le jeune baron se tourna vers ses ministres afin de trouver quelque arrangement. Ceux-ci, lorsqu'un intérêt peut s'y trouver, savent ménager avec les lois de la terre. Durand se présente devant le chapitre assemblé et obtient l'affranchissement de sa femme et de ses descendants directs moyennant l'abandon de tous ses droits aux revenus de la seigneurie de Marzy.

Au temps des Rogations, une procession bien fraîche, bien fleurie, sortant de l’église se dirigeait vers un petit hameau appelé Saint-Baudière, où, dans le chœur d’une chapelle, elle faisait une station assez longue. Puis les prêtres aux blanches aubes, les vierges aux longs voiles flottants, serpentaient de nouveau dans la plaine verdoyante tandis que les rayons du soleil se brisaient sur la croix d’argent et que des nuages de fleurs et d’encens tourbillonnaient sur un ciel d’azur. De Saint-Baudière, on pouvait voir le vignoble de Montapins se penchant sur un coteau que couronna jadis le bois d’Ardène. Là, les jeunes filles du pays allaient se divertir.

Quelques débris antiques et des briques à rebords ont été trouvés dans ce bois. Le petit hameau de l’Orme, que l’on découvre assurément de celui de Saint-Baudière, tient son nom d’un arbre creux dans lequel un pâtre, à une époque qui n’est pas fixée, découvrit une statue de la Vierge qu’il ne put tirer de cet endroit, quelque soit les efforts qu'il ait pu faire pour l’enlever. Ce qui paraît plus authentique, c’est que près de ce lieu, on a trouvé, dans un vase de cuivre extrêmement oxydé, un grand nombre de médailles romaines grossièrement frappées et appartenant au règne passager de l’empereur Tétricus.

Victor Gautron du Coudray est à l’origine de la création du musée de cette ville. Ce fut le premier « musée de village nivernais ».

Source

  • La Loire historique par Georges Touchard-Lafosse Tome 3ème
  • Site de la mairie
  • Site du musée
  • Martine NOËL (discussion) 13 octobre 2021 à 09:35 (CEST)

Notes et références

Notes


References