Mai

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Guerre 1914-1918 57.jpg
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Informations générales et locales dans la presse nivernaise. La Tribune, La Croix du Nivernais, Paris-Centre.

  • Samedi 1er mai :
    Dans le journal Paris-Centre, un article vante l'esprit pratique des U.S.A. et flétrit le « youpin allemand tripoteur d'affaires(1) ».
  • Dimanche 2 mai :
    Obsèques du docteur Jean-Baptiste Alfred Gros, ancien maire de Decize. La Tribune, organe des radicaux, lui rend hommage : « Il était un de nos adversaires politiques, mais cela ne nous empêchait point de le tenir en grande estime...»
    La Croix du Nivernais proteste contre la censure de la lettre d'un prêtre nivernais : « Vous ai-je raconté ce que j'ai fait, avec trois autres confrères, un enterrement civil ? [PASSAGE CENSURE] Voilà qui ne se voit qu'en temps de guerre ! »
  • Lundi 3 mai :
    Les canons allemands bombardent la ville de Dunkerque.
  • Jeudi 6 mai :
    À Champvert, Mme Marie Véline, épouse Blanc, ménagère de Saint-Léger âgée de 31 ans, se tue en sautant d'un train de marchandises. Son mari est mobilisé au 64e Territorial à Nevers. Elle laisse deux petites filles de 7 et 9 ans.
    Exploit du chef de bataillon Tiersonnier qui a franchi le Rhin à bord d'un avion de reconnaissance.
  • Dimanche 9 mai :
    Le navire américain Lusitania a été torpillé par un sous-marin allemand. 1447 passagers et marins sont morts, parmi lesquels il y avait 188 citoyens américains.
  • Mardi 11 mai :
    On apprend le décès du Comte Paul de Maumigny, né en 1835, propriétaire à Verneuil et à Charrin(2).
    Bataille d'Artois : prise par nos troupes de Carency et d'Ablain-Saint-Nazaire, conquête du petit massif de Lorette.
  • Mercredi 12 mai :
    Encore un accident de train. Un soldat du 128e R.I. est tombé du train 7703 à La Copine, commune de Champvert. Il a eu les jambes broyées ; conduit à l'hôpital de Nevers, il est mort.
  • Le 13 mai :
    Le conseil municipal de Decize demande aux autorités militaires des sursis d'incorporation pour poursuites d'études en faveur des jeunes Ragouneau, Trinquet et Millet, et une exemption pour soutien de famille en faveur de Lemaître fils. Les Machinois Jean Camille Guyotet et Eugène Alexandre Gautheron sollicitent de semblables sursis car ils sont étudiants. Ces passe-droit étant très mal vus en période de guerre, on ne retrouve plus aucune demande de sursis jusqu'en 1919.
  • 14 mai :
    Atterrissage à Fleury-sur-Loire, dans un pré près du château de Farchat, d'un aéroplane Voisin type 463, moteur 137 HP.
    À Sougy, suicide d'un soldat territorial, Paul Dubois, 41 ans. Il s'est coupé la gorge puis jeté dans la Loire. Il connaissait d'assez graves ennuis de famille, il se disait dégoûté de la vie.
  • Mardi 18 mai :
    Pas de paix avant d'avoir abattu la bête !
  • Mercredi 19 mai :
    Le docteur Régnier, maire de Decize, médecin-major de 2e classe auprès du 10e R.I., est cité à l'ordre du jour : « Sert depuis le commencement de la campagne avec un dévouement inlassable. Excellent médecin plein d'activité et d'énergie, a rendu les plus grands services en toutes circonstances. »
  • Samedi 22 mai :
    Décès de M. Pierre Martin, inventeur de la fabrication d'acier sur sole (il a travaillé à Fourchambault et Imphy).
  • Dimanche 23 mai :
    La Tribune diffuse une lettre du député Louis-Henri Roblin : il a obtenu une liste de prisonniers nivernais internés au camp de Gardelegen : Vincent Chutet, Louis Giller, Auguste Dagois, Benoît Blondeau, France Vignon, Charles Martin, Alfred Daignaud, Blaise Marion, Etienne Alexandre, Eugène Vesvres, Jean Tartarin, Louis Dubuis, Etienne Vérat, Etienne Proslier, Charles Trace, Claude Gauthé.
  • Lundi 24 mai :
    Mobilisation générale en Italie.
  • Jeudi 27 mai :
    La Journée Française organisée à Fleury-sur-Loire a rapporté 102,15 F.
  • Dimanche 30 mai :
    Citation de la 10e compagnie du 13e R.I. : à la suite de l'explosion d'un fourneau ennemi, les soldats se sont précipités dans l'entonnoir et ils ont repoussé les ennemis en combat rapproché.
    Plusieurs articles de presse sont consacrés aux gaz asphyxiants et à la guerre aérienne.
    À Decize, plusieurs enfants sont atteints de diphtérie.

Un officier decizois à l'honneur.

Citation à l'ordre de l'armée du capitaine Hanoteau, du 5e Régiment du Génie : « Envoyé en reconnaissance, s'est porté avec deux sapeurs au secours de six chasseurs à cheval qui luttaient contre un détachement allemand et l'a fait reculer ; a ensuite refoulé son train en franchissant par élan des brèches que des cavaliers ennemis avaient faites au rail. Faisant une reconnaissance quelques jours après avec un détachement de sa compagnie et se trouvant tout à coup sous le feu des tranchées ennemies, s'est replié en combattant et en faisant preuve d'une grande habileté et du plus grand sang-froid. »
Pierre Louis Charles Constance Hanoteau, fils du général Maurice Hanoteau, est né à Vincennes le 5 mai 1888. Engagé volontaire au 37e Régiment d'Artillerie à Bourges, le 9 août 1908, il est entré à Polytechnique l'année suivante. Il a suivi ensuite l'École d'Application de l'Artillerie et du Génie, avant d'être affecté au 5e Régiment du Génie à Versailles.
En août 1914, il a été mobilisé à la 6e Compagnie des Sapeurs du Chemin de Fer(3).
En octobre 1915, il est envoyé à l'Armée d'Orient. Un an plus tard, il était commandant de sa compagnie. De retour en France en février 1918, il a été muté au 1er Régiment de Génie.
La suite de sa carrière s'est déroulée à l'École Supérieure de Guerre, au 4e Bureau de l'État-Major de l'Armée de Terre, au Collège des Hautes Études de la Défense Nationale. Colonel en juin 1935, général de brigade en décembre 1938, il a été promu général de division le 20 février 1942.
Le général Pierre Hanoteau est mort à Decize le 4 mai 1974(4).

Carte postale envoyée de Decize par un soldat Territorial.



(1) Ce même journal n'hésitera pas à collaborer avec les nazis pendant la Seconde guerre mondiale et à pourfendre à nouveau les Juifs...
(2) Fils du comte Victor de Maumigny, Paul de Maumigny était lieutenant-colonel d’État-Major. Il a été blessé à Joux, lors du repli en Suisse de l’armée de Bourbaki, en 1871.
(3) Pendant quelques mois, de juillet à octobre, mon grand-oncle Lucien Peronnet, sergent dans une compagnie ferroviaire du 5e Génie, va servir dans le même secteur et peut-être sous les ordres du capitaine Hanoteau. Cf le blog La Grande Guerre de Lucien Peronnet : google.com/site /lucien1418
(4) Dictionnaire de Biographie Française, P. Letouzey, 1986, tome G-H, p. 595, articles rédigés par M. Digne.


Texte de Pierre Volut http://histoiresdedecize.pagesperso-orange.fr/index.htm et http://lesbleuetsdecizois.blogspot.fr/ mis en page par --Mnoel 19 mai 2015 à 13:01 (CEST)