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Cette petite ville (Lisci villa, Luziacum, Lausia), chef lieu d'une commune de 2372 habitants (2059 en 2011), est agréablement située sur les bords de l'<u>[[Alène]]</u>, dans une vallée assez large pour former une plaine. Elle est dominée, à l'ouest, par les hauteurs de l'Appenelle, d'où l'on jouit d'une vue riante et grave tout à la fois.<br>
Son territoire, borné à l'est par les hautes montagnes de Dône, présente une superficie de 4167 hectares, dont 420 sont en bois.<br>
Luzy est la plus petite des villes du Morvan et même du Nivernais. Son enceinte a si peu d'étendue, que l'étranger, en y arrivant, croit entrer dans un gros bourg seulement. Son industrie st presque nulle et son commerce peu développé, à cause de sa situation au milieu des terres et lin des principaux débouchés. Néanmoins, ses six foires annuelles, fondées par les anciens seigneurs, qui percevaient des droits sur chaque tête de bétail que l'on y conduisait, et le gros marché qui s'y tient tous les mercredis, depuis la Toussaint jusqu'à la mi-carême, sont bien fréquentés. Un autre petit marché, pour les comestibles, y a lieu le vendredi.<br>
On remarquait jadis à Luzy une halle où les ducs de Nevers avaient droit de minage sur chaque mesure de froment, de seigle, d'avoine et autres céréales qui s'y vendaient. Un grenier à sel, dont les bâtiments se trouvaient près de l'hôpital, y fut établi, au XV<sup>e</sup> siècle, pour toutes les paroisses environnantes.<br>
Le roi François I<sup>er</sup>, par lettres-patentes du 10 janvier 1516, en abandonna au comte de Nevers les profits, revenus, émoluments ainsi que les amendes et forfaitures y relatives. Jean Ballart en était grenetier en 1570.<br>
==Origine du nom==
Les savants ne sont d'accord ni sur l'origine de Luzy, ni sur l'étymologie de son nom. La Mothe-Tors, dans sa Bibracte, imprimée en 1688 et Rosny prétendent que l'une et l'autre sont dues à Liscus, noble éduen et vergobret du temps de César, qui, le premier, y aurait bâti une magnifique villa ou maison de plaisance. Courtépéé et quelques autres, s'appuyant sur une ancienne tradition populaire, ont prétendu que Luzy était autrefois pour les Eduens, ce que l'Olympe était pour les Grecs, un lieu consacré à la joie et au plaisirs publics, un rendez-vous pour la jeunesse de Bibracte qui, à certaines époques, s'y livrait à la danse, à la musique, aux courses, d'où Ludi, jeux, dont on fit, dans la suite, Luzy. <br>
Mais l'opinion la plus probable est celle qui fait dériver ce nom de deux mots celtiques, Luz étang et Zy deux. On sait, en effet, que les belles prairies qui avoisinent la ville étaient anciennement des marais fangeux ou étangs, que l'on dessécha, dans la suite, à cause de l'insalubrité qui résultait de ce voisinage.<br>
Quoi qu'il en soit, on ne peut douter que ce lieu n'ai été habité dès les temps les plus reculés. Il est possible qu'un collège de druides ait existé. Ce qui est plus sur, c'est la voie antique.<br>
Luzy, comme tous les bourgs de l'époque, eut au XII<sup>e</sup> siècle, un établissement public, destiné au soulagement des pauvres malades, et connu sous le nom de léproserie, à cause de la lèpre, maladie horrible et fort commune dans ces temps reculés, puis celui de maladrerie, qui rappelle encore son antique destination. Cette maison se trouvait aux portes de la ville, ainsi qu'il était d'usage alors de placer ces sortes d'établissements ; elle avait été fondée par les anciens barons du lieu. Plus tard, Luzy fut doté d'un hôpital dit de St Jacques, du nom de l'apôtre auquel la chapelle était dédiée, et dont le revenu, d'abord fort modique, fut augmenté des biens de la léproserie, que lui attribua un édit de Louis XIV du 24 février 1696. Le revenu de la maison actuelle, située au pied du vieux <u>[[Luzy château|château]]</u>, est d'environ 4500 francs. Cet hôpital fut reconstruit en 1824. Il est tenu par quatre sœurs de St Paul de Chartres, et renferme 7 lits. Une dame Nault,  de Luzy et le marquis Émile de Leusse, ancien propriétaire de Chigy, en ont été, dans ces derniers temps, les principaux bienfaiteurs.
On voit, dans la chapelle de cet établissement de charité, une antique statue de la Ste Vierge pour laquelle le peuple professe une singulière dévotion. Elle est connue sous le nom de Notre Dame de Palluau, qui lui vient d'une ancienne chapelle rurale, où elle se trouvait autrefois.<br>
Près de la ville, au sud, on remarque une haute muraille, conservant encore sa forme de pignon. Elle est là, luttant contre les vents et les tempêtes, comme un témoin toujours subsistant de la piété des siècles passés. C'est, avec un pan de mur latéral, tout ce qui reste d'un prieuré de bénédictins, autrefois maison conventuelle, et connu sous le nom de St André lès Luzy. Ce monastère était, à ce que l'on croit, une des plus anciens du Morvand. Quelques écrivains ont avancé qu'il fut élevé sur les ruines d'un collège de druides, et que les évêques d'Autun, ses fondateurs, le donnèrent, au X<sup>e</sup> siècle, à la célèbre abbaye de Cluny. Il faisait partie de la mense abbatiale.
Ses biens, non compris les dîmes, s'affermaient, en 1780, 1200 livres. Sa haute, moyenne et basse justice, à laquelle furent réunies, au XVI<sup>e</sup> siècle, celles des prieurés d'<u>[[Avrée]]</u> et de <u>[[Semelay]]</u>, avait le titre de bailliage et ressortissait, pour les cas royaux, de celui de <u>[[Saint Pierre le Moûtier]]</u>.<br>
L'<u>[[Luzy église|église]]</u> prieurale, dont il ne reste que la haute muraille, était une construction de style roman, qui remontait au commencement du XIIe siècle. Elle avait environ 33 mètres de long sur 12 ou 14 de large. Le chœur, avec abside, était précédé d'un transept légèrement développé. Au dessus, s'élevait une grosse tour de même style, percée de fenêtres géminées, que surmontait un toit pyramidal. Le silence des tombeaux règne maintenant en ce lieu qui retentit si longtemps de la voix des moines et du chant des louages du Seigneur ; c'est le cimetière de la ville. Ainsi, les cendres des fidèles de la paroisse de Luzy se mêlent, sans cesse, à celles de saints religieux qui depuis longtemps se sont endormis du sommeil du juste, et qui reposent dans cet ancien sanctuaire.<br>
==Les fiefs==
La paroisse de Luzy renfermait jadis plusieurs fiefs mouvant de la baronnie. Celui de '''Mazilles''', situé dans la plaine, à l'est, avait été décoré du titre de comté par Louis XIV, en faveur de Gaspard des Jours. Le château fut rebâti, au dernier siècle, sur les ruines d'une maison forte, dont il reste encore une tour.<br>
La terre de Mazilles, seigneurie en toute justice, appartenait, en 496, à un noble citoyen romain, nommé Eleuthère. Après avoir passé en beaucoup de mains, elle appartenait en 1467 à noble Pierre de Poiquières, seigneur de Cotabre, qui cette année, en reprit de fief.<br>
'''Montarmin''', castel du XVe siècle, au sud de Luzy, donna son nom à une noble famille, qui le posséda longtemps. Jean de Montarmin assista au siège de Château Chinon, en 1412.<br> 
Un dénombrement donné, en 1575, décirt ainsi le château : « Une maison fort construite en une tour carrée, une vis ronde au devant d'icelle, joignant la dite tour, ensemble, la court fermée de murailles ; hors d'icelle, l'establerie, une vollière joignant des dites murailles, le jardin de la dite tout et maison fort derrière icelle ».<br>
'''Monteuillon les Luzy''', au sud est, était possédé en 1430 par Jean de Gordon, écuyer. En 1867, elle était la propriété de la maison Caillery, d'Autun.<br>
Le fief '''Berthelon''', à Luzy, avec chapelle dans l'église St Pierre, à pris ce nom d'une ancienne famille, qui le posséda longtemps. Jean de Jacquinet, écuyer, sieur de Faulin, en jouissait en 1695. L'ancienne maison seigneuriale, armée de deux tours, se trouve près de l'église ; elle appartenait naguère à la famille Guyot d'Amfreville, originaire de Normandie.<br>
'''Trésillon''' au nord est, était tenu en fief, à la fin du dernier siècle, par Claude Nault de Champagny, chevalier de St Louis et maréchal de camp des armées du roi ; il mourut en 1807 à 84 ans. Denis Nault, avocat en parlement, conseiller ordinaire du prince de Condé, et Nicolas Nault, maire perpétuel de Luzy en 1699.<br>
'''La Chaise''', au sud est, a donné son nom à une branche de la famille de Coujard, qui l'habite encore. Les dîme de ce hameau et de celui de Montraigne, ou Moraigne, appartenaient, par moitié, au curé de Luzy et à la chapelle de monsieur Saint Martin, en l'haut du Beuvray.<br>
Informations tirées de '''Le Morvand''' par [[Dun les Places curés|Jean François Baudiau]] en 1867
==Relevé dans la presse==
==Relevé dans la presse==



Version du 20 janvier 2014 à 10:29

Relevé dans la presse

  • La foudre est tombée sur le clocher de l'église de Luzy et l'a réduit en cendres. Les cloches ont été fondues.
(Le Petit Journal du 17/07/1874)
  • Incendie :
    Au cours de l'orage qui a éclaté, dans la nuit de samedi à dimanche, la foudre est tombée sur un bâtiment d'exploitation situé aux Bonnots commune de Luzy, appartenant à M. de Corbalon et loué à M. Rançon. L'immeuble a été complètement détruit ; les pertes, évaluées à 10.000 francs sont couvertes par une assurance.
(Le Courrier de la Nièvre du 07/06/1903)
  • Blessures accidentelles :
    Dimanche, vers neuf heures du matin, le jeune Gendras Arthur, âgé de 21 ans, domicilié chez son père, aubergiste à Luzy, s'est coupé accidentellement l'annulaire et l'auriculaire de la main gauche, à la hauteur de la première phalange, en découpant, avec un couperet, un morceau de viande sur un billot.
    Gendras doit partir au régiment en novembre prochain.
(Le Courrier de la Nièvre du 13/09/1903)