Les créations, les dissolutions

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Magistrats et membres du clergé interviennent dans la création ou la dissolution des confréries. A vrai dire, les dernières créations que l'on puisse mentionner à Nevers appartiennent encore à la période des Gonzagues.

  • La confrérie de St-Joseph est de l'année 1656.
  • Le 15 octobre 1657, les corroyeurs, obtiennent l'autorisation de l'évêque, et le 8 juin 1659, celle des échevins.

Par contre au 18e siècle, certains métiers, groupés dans la même confrérie, se séparent ou veulent se séparer.

  • Le 26 mars 1733, le bailliage autorise le divorce des menuisiers et des tonneliers, associés jusqu'alors « sous le nom et l'invocation de Ste-Anne ».

Il règle le partage des biens et les questions de préséance. Les menuisiers abandonnent aux tonneliers l'un des deux drapeaux de la confrérie, les deux torches en pyramides, quelques petites images de Ste-Anne « sous feuille de fer blanc », la moitié des cierges, le tronc et le livre de recette. Ils se réservent le reste, avec la tunique du bâtonnier, la chapelle de Ste-Anne, les retables et la statue de la Sainte. Ils conservent le vocable de Ste-Anne avec la préséance.
En 1759, au contraire, les officiers de police maintiennent dans une même association les charpentiers, les couvreurs et les maçons, qui sont en querelle.


Magistrats municipaux et féodaux interviennent dans la nomination des dignitaires, quand aucun confrère ne veut être receveur ou bâtonnier, dans la distribution du pain bénit, quand personne n'accepte d'en supporter les dépenses. Ils obligent les confrères :
- à tenir en bon état leurs bâtons et leurs insignes
- à payer les frais du luminaire, ou leur cotisation annuelle
- à paraître aux assemblées ou aux services des confrères décédés
- à chômer le jour de la fête patronale

A vrai dire, au 18e siècle, la décadence des sociétés religieuses est aussi sensible que celle des jurandes. A la fin du siècle, les confréries, trop directement soumisses au clergé, paraissent inutiles et même gênantes à côté des corporations. Supprimées avec l'édit de Turgot, elles restent interdites, alors que les jurandes sont rétablies.
Le règlement ducal de 1783, s'inspirant ici encore de la politique royale, défend « de les renouveler ou d'en établir de nouvelles, sous quelque prétexte que ce soit, sauf à être pourvu par Monseigneur l'évêque de Nevers à l'acquit des fondations, si aucune était légalement établie et à l'emploi des biens si aucuns y étaient affectés ».

Cependant, les associations religieuses se perpétuent à Nevers après 1783 ou se rétablissent.
En 1786, à St-Trohé, les charpentiers reconstituent la confrérie de St-Joseph. La société, uniquement recrutée désormais parmi les charpentiers, comprend d'un côté les maîtres, de l'autre sous le nom de confrères, les apprentis et les compagnons.
Elle est dirigée par 3 chefs ou officiers, qui se recrutent à tour de rôle parmi les maîtres, à raison d'un chef élu chaque année le lendemain de la St-Joseph. Les devoirs des officiers sont les suivants :

  • La 1ère année de la réception, le récipiendaire donne le grand pain bénit, dont la valeur est fixée à 6 liards. Il est dépositaire de la statue de St-Joseph et du luminaire.
  • La 2e année, il donne le petit pain bénit et devient dépositaire du livre de la confrérie.
  • La dernière année, il fait dire à ses frais une messe basse et devient trésorier.

Les maitres versent une cotisation annuelle de 12 sols. A leur décès, ils ont droit à deux services. Les confrères versent 5 sols et n'ont droit qu'à un seul service, mais ils peuvent payer la même cotisation que les maîtres avec les mêmes avantages.
Les comptes sont rendus tous les ans en présence du curé de St-Trohé ou du vicaire. Il y a donc des confréries de la seconde période comme il y a des corporations de la seconde manière, avec cette différence que les organisations religieuses deviennent beaucoup moins nombreuses et leur cadre moins général.