Les conditions administratives 1660-1790

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Sous l'ancien régime, artisans et marchands de Nevers sont soumis à diverse autorités : royale, municipale, ecclésiastique et même féodale. Les ducs de Nivernais conservent en effet jusqu'à la Révolution tous les rouages politiques et administratifs qui leur appartenaient au moyen âge. C'est là un fait unique dans l'histoire de France. Le duc de Nevers est le dernier des féodaux, le dernier des grands vassaux de la Couronne. Devant lui, les autorités municipale et religieuse s'inclinent et l'autorité royale elle-même est moins active que partout ailleurs.
Aux 17e et 18e siècles, le pouvoir royal est naturellement le mieux armé. L'intendant de Moulins, principal représentant du roi, est lui-même représenté à Nevers par un subdélégué. La généralité de Moulins englobe Nevers et la portion méridionale du Nivernais. Le reste du pays est partagé entre les généralités de Bourges, Orléans et Paris. Il semble que les Nivernais aient été un peu humiliés de n'avoir pas d'intendant chez eux. Ils auraient voulu faire de leur ville le chef-lieu de la généralité, de même qu'elle était la capital de la province du Nivernais. En 1727, ils sollicitent l'intendant, lui promettant une magnifique résidence et une indemnité annuelle de 1 000 livres. Des avantages honorifiques et commerciaux devaient, pensaient-ils, les dédommager.

« La résidence de nos dits seigneurs attirerait une infinité de personnes, qui feraient une consommation considérable dans la ville, ce qui apporterait de l'argent et ferait refleurir le commerce, qui y est presque anéanti ». Il y avait en effet crise économique à cette époque.

Mais les commissaires royaux avaient d'excellentes raisons de ne pas accepter. Ils resteront à Moulins pendant tout l'ancien régime, surveillant de loin l'administration et les affaires politiques de Nevers. Parmi les figures les plus éminentes d'intendants on peut citer d'Argouges et surtout Le Vayer, qui rédigent les procès-verbaux de 1686 et de 1698. C'est également un corps étranger à la ville de Nevers, le présidial de St-Pierre-le Moutier, qui rend la justice au nom du roi. Pour tous les cas royaux, tant civils que criminels, la juridiction de St-Pierre s'étend sur tout le Nivernais. Les juges de St-Pierre s'ennuient fort de leur bourgade. Au 17e siècle, le présidial sollicite souvent sa translation à Nevers, offrant des sommes considérables (jusqu'à 60 000 liards en 1689. Archives nationales). Mais ce projet n'aboutira jamais. Il y a cependant à Nevers quelques institutions royales de caractère économique ou financier : l'élection, le grenier à sel, la maîtrise royale des Eaux et Forêts, et tout au moins au 18e siècle, la marque des fers. La maréchaussée assure le maintien de l'ordre dans toute la région, protège l'industrie et le commerce.

Avec Louis XIV, l'absolutisme s'affermit dans les terres féodales du Nivernais. La volonté du roi devient ici comme partout la loi suprême. Cependant, le pouvoir ducal reste plus fort et plus actif qu'on ne le dit généralement. C'est même pour cette raison que certains agents de la royauté ne résident pas à Nevers.


Les diverses autorités

  1. - Les ducs de Nivernais
  2. - Les Mancini
  3. - Partage du pouvoir royal et ducal
  4. - Pouvoir municipal
  5. - Pouvoir judiciaire
  6. - Pouvoir ecclésiastique

La juridiction consulaire