Les Evêques de Nevers

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Introduction

Document publié en 1927 par Mgr Pierre CHATELUS, évêque de Nevers

Les anciens Conciles nationaux, etc., nous ont conservé quelques noms d'évêques. D'autres sont connus par les chartes émanées d'eux ou à eux données par les rois. Les notes dites Annales Nivernenses[not 1] qui sont contemporaines des événements pour les XIe et XIIe siècles sont d'un précieux secours. La Hierarchia Catholica du R. P. Eubel nous aide à débrouiller la période 1200-1600. Pour les XVIIe et XVIIIe siècles les auteurs contemporains[not 2] suffisent à la besogne. Du VIe au IXe siècle, nous n'avions qu'à suivre Mgr Duchesne[1]. Le plus ancien catalogue épiscopal de Nevers remonte au XIe siècle. On le trouve dans le Sacramentaire[not 3] d'Hugue-le-Grand[not 4] sur l'Evangéliaire Nivernais du IXe siècle, conservé au Bristish Musœum[2]. Dans les deux catalogues le premier nom a été gratté avec cette différence que, dans leSacramentaire le grattage est radical, tandis que, dans l'Evangéliaire, il a laissé subsister les deux dernières lettres du nom. C'en est assez pour permettre de constater que ce premier nom est de la même main que les suivants et qu'il comportait onze lettres[3].

Nous donnons ici le texte de l'Evangéliaire parce qu'il est plus facile à reproduire dans sa forme originale : /us, S. Arigius, S. Eulalius, S. Gislebertus, S. Rorgus, S. Icterius, S. Euladius, S. Agricola, S. Oportunus. S. Nictarius, S. Waldo, S. Deodatus, S. Evartius, S. Hieronimus, Jonas, Heneas, Guineredus, Hugo, Bertarius, Herimannus, Raginus, Ragimfredus, Abbo, Eumenus, Franco...[not 5]. La plupart de ces noms reparaîtront dans la liste chronologique (voir plus loin), où plusieurs garderont la place relative qu'ils ont dans la liste ancienne. Un nom, emprunté au Vita Severini Agaunensis qui est un faux, n'a pas été maintenu. Quelques noms semblent être des doublets. Le nom de Ragimfredus est connu par une charte d'Hériman[4] où il est qualifié « quondam vocatus episcopus », ce qui peut indiquer qu'il n'a pas été consacré. En tout cas, il a certainement précédé Hériman. Restent Gislebertus, Oportunus, Waldo, S. Deodatus[not 6], Evartius, Heneas, Guineredus, Hugo, Bertarius, Raginus, sur lesquels on est mal documenté et à qui il est difficile d'assigner une place dans la liste chronologique, sans compter qu'elle laisse peu de places vides, sauf au VIIIe siècle. On pensera, si l'on veut, que nos deux anciennes listes, avant grattage, commençaient par Tauricianus ; en tout cas, elles ont ignoré quelques noms qui réclament leur place dans la liste chronologique.

Pages complémentaires

  1. Liste chronologique des évêques de l'ancien Diocèse de Nevers
  2. La Nièvre réunie au diocèse d'Autun (1801-1823) - Les évêques d'Autun de cette période
  3. Les évêques du nouveau diocèse de Nevers (après 1823)


La Nièvre réunie au diocèse d'Autun (1801-1823) - Les évêques d'Autun de cette période

1. GABRIEL-FRANÇOIS MOREAU — Dernier évêque du diocèse supprimé de Mâcon. Transféré à Autun après le Concordat de 1801. Prit possession le 30 mai 1802. Mort le 8 septembre 1802 à l'âge de 82 ans.

Philibert-Claude Groult. — Docteur de l'ancienne Sorbonne, vicaire général de Mâcon. Insermenté. Exilé pendant la Révolution. Le cardinal légat le nomma, le 15 septembre 1802, administrateur apostolique du diocèse d'Autun pendant la vacance du siège. Devint ensuite vicaire général d'Autun sous Fr. de Fontanges et ses successeurs.

2. FRANÇOIS DE FONTANGES (1) Sous son épiscopat Pie VII passe à Nevers en allant, à Paris pour le sacre de Napoléon Ier. Mgr de Fontanges vint à Cosne pour le recevoir. — Le 19 juin 1812, Pie VII, prisonnier, s'arrêta quelques instants à Barbeloup, à l'endroit où l'on a élevé la Croix du Pape, (Abbé J.-M. Meunier, Les Passages du Pape VII dans la Nièvre).. — Ancien archevêque de Toulouse. Prit possession d'Autun le 30 mars 1803. — Mort à Autun, le 6 janvier 1806, victime de son dévouement pendant une épidémie.

3. FABIEN-SÉBASTIEN IMBERTIES. — Né à Cahors. Ancien jésuite. Sacré dans la chapelle des Tuileries le 8 décembre 1806. Visita en septembre et octobre 1808 les principales paroisses de la Nièvre et y administra la Confirmation (2) Sous son épiscopat, en 1817, une mission prêchée à Nevers donna lieu à des manifestions religieuses splendides».. — Mort à Autun le 25 janvier 1819.

4. ROCH-ETIENNE DE VICHY. — Ancien vicaire général d'Evreux. Aumônier de la reine Marie-Antoinette et de la duchesse d'Angoulême. Évêque de Soissons en 1817. Transféré à Autun le 30 juillet 1819. Administra la Confirmation à Nevers en septembre 1820.


Les évêques du nouveau diocèse de Nevers

1. JEAN-BAPTISTE-FRANÇOIS-NICOLAS MILLAUX. — Né à Rennes le 26 novembre 1756. Insermenté et exilé pendant la Révolution. En 1809 supérieur du Grand Séminaire de Rennes et vicaire général. Nommé à Nevers en 1823. Sacré à Paris le 6 juillet. Il fit son entrée à Nevers le 31 juillet. — Mort à Nevers le 19 février 1829.

2. CHARLES DE DOUHET D'AUZERS. — Né au château d'Auzers en Auvergne, le 11 mai 1774. Simple minoré à la Révolution. Exilé. Ordonné au Séminaire de Saint-Sulpice où il entra en 1806. Chanoine et vicaire général d'Amiens en 1822. Nommé à Nevers en 1820. Sacré au Séminaire Saint-Sulpice le 6 septembre 1829. — Mort à Nevers le 9 février 1834.

3 PAUL NAUDO. — Né aux Angles (Pyrénées-Orientales), le 22 octobre 1794. Nommé à Nevers le 22 juin 1834. Sacré à Paris le 9 novembre 1834. « Entrée » en décembre même année. — Transféré à l'archevêché d'Avignon en août 1842.

4. DOMINIQUE-AUGUSTIN DUFETRE. — Né à Lyon le 17 avril 1796. Vicaire général de Tours. Nommé à Nevers le 13 septembre 1842. Préconisé le 27 janvier 1843. Sacré dans la primatiale à Lyon le 12 mars 1843. Entrée à Nevers le 21 du même mois. — Mort à Nevers le 6 novembre 1860.

5. THÉODORE-AUGUSTIN FORCADE. — Né à Versailles le 2 mars 1816. Évêque de la Basse-Terre (Guadeloupe). Tranféré à Nevers en 1861. — Transféré le 21 mars 1873 à l'archevêché d'Aix. Mort le 12 septembre 1885 victime de son dévouement pendant le choléra.

6. THOMAS-CASIMIR-FRANÇOIS DE LADOUE. — Né à Saint-Sever (Landes), le 23 juillet 1817. Vicaire général d'Amiens, puis d'Auch. Nommé à Nevers en juillet 1873. Sacré à Lourdes le 21 septembre 1873. — Mort le 23 juillet 1877. Inhumé suivant son désir devant l'autel de N.-D. de Lourdes à la Cathédrale.

7. ETIENNE-ANTOINE-ALFRED LELONG. — Né à Chalon-sur-Saône le 3 décembre 1834. Vicaire général d'Autun. Nommé à Nevers le 21 août 1877. Préconisé le 21 septembre. Sacré le 21 novembre. — Mort le 16 novembre 1903. Inhumé le jeudi 19 novembre.

8. FRANÇOIS-LÉON GAUTHEY. — Né à Chalon-sur-Saône en 1848. Vïcaire général d'Autun en 1889. Préconisé à Nevers le 21 février 1906. Sacré le 25 février à Saint-Pierre de Rome par Pie X. Prise de possession par Mgr Garnier, vicaire général de Nevers, le 4 mars. Intronisé le 5 avril 1906. — Transféré à l'archevêché de Besançon le 20 janvier 1910. Mort le 25 juillet 1918. Inhumé à la Cathédrale de Besançon.

9. PIERRE CHATELUS. — Né le 27 novembre 1854, à Saint-Romain-le-Puy (Loire). Ordonné prêtre le 16 juin 1878 ; vicaire à Saint-Etienne en 1880 ; recteur de la basilique de Fourvière en 1893 ; chanoine titulaire de Lyon en 1901 : curé de Saint-François-de-Sales à Lyon en 1906. Nommé évêque de Nevers par Bref du 13 avril 1910 ; prise de possession par M. Garnier, vicaire général, le12 juin 1910 ; sacré le 29 juin 1910, dans l'église primatiale de Saint-Jean de Lyon ; intronisé à Nevers le 7 juillet 1910.

X. FRANCIS DENIAU. - Évêque de Nevers de 1998 à 2011, est décédé dimanche 12 janvier 2014 à la maison médicale Jeanne Garnier suite à un cancer.
Il est né le 3 octobre 1936 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) et a vécu sa formation sacerdotale au Séminaire Saint-Sulpice d’Issy-les Moulineaux. Il fut ordonné prêtre le 29 juin 1961 pour le diocèse de Paris, puis rattaché (à sa création en 1965) au diocèse de Nanterre.
Il fut nommé évêque de Nevers par le Pape Jean-Paul II le 26 juin 1998, suite à la nomination comme archevêque de Tours de Mgr Michel Moutel et il fut consacré évêque le 4 octobre 1998 en la cathédrale de Nevers.
Ses 13 années d’épiscopat furent marquées, entre autres, par le synode diocésain en 2005-2006 et par le dossier « toutes les raisons d’espérer en Nièvre » en 2010. Au sein de la conférence des évêques de France, il a été président du Comité épiscopal pour les relations avec le judaïsme de 2000 à 2005, puis membre du comité Études et projets de 2005 à 2011.
Il était Coprésident de l’Association œcuménique pour la recherche biblique. Il a publié « Mariage, approches pastorales » (Le Chalet, 1985), « Jésus, l’ami déroutant » (DDB, 2002), « Bernadette et nous, entre Lourdes et Nevers » (DDB-Lethielleux, 2008) et récemment « Un évêque en toute bonne foi » (Fayard, 2011) et « Chemins de vie, chemins de Dieu » (DDB, 2014).
Il s'était retiré dans le diocèse de Nanterre à la remise de sa charge en 2011, lorsque Mgr Thierry Brac de la Perrière fut nommé évêque de Nevers le 27 août 2011.
Ses funérailles ont été célébrées le vendredi 17 janvier 2014 à 14h30 en la cathédrale de Nevers.

Source:Le Journal du Centre du 13/01/2014

X.THIERRY BRAC de la PERRIERE. - Nommé évêque de Nevers le 27 août 2011.


Notes et références

Notes

  1. Les Annales Nivernenses sont des notes mises en marge d'un traité de Comput provenant de la cathédrale de Nevers et actuellement au Bristish Musœum à Londres, n° 3091 du fonds Harléien. Ce traité est du IXe siècle. Les notes ont été ajoutées aux XIe et XIIe siècles. (Bull. Soc Niv t. XIII, p. 253).
  2. Gallia Christ, de Robert de Langres ; Gall. Christ, des Sainte-Marthe ; Gallia Christ, des Bénédictins ; Parmentier, Histoire des Evêques de Nevers
  3. II a été édité chez Fay, imprimeur à Nevers, en 1873, aux frais et par les soins de la Société Nivernaise des lettres, sciences et arts, sous ce titre : Sacramentarium ad usum Œcclesiœ Nivernensis. Le catalogue épiscopal s'y lit à la page 141, sur deux colonnes, alors que dans l'original les noms sont sur une seule colonne. Il va de première main jusqu'à Hugo secondas exclusivement. Il a été continué ensuite par diverses mains et avec des lacunes jusqu'à Gilles II du Châtelet. Il se termine dans l'original par cette mention négligée par les éditeurs nivernais : Predicta [nomina] scripta sunt in pariete aule de Ursiaco (XIVe siècle).
  4. n° 17.333 des manuscrits du fonds latin de la Bibliothèque Nationale, à Paris), en marge du Mémento des Morts L'auteur présente ainsi son œuvre : « Hæc sunt nomina episcoporum aecclesiae nivernensis quæ inuenire potuimus ». Il nous offre le fruit de ses recherches et non pas la copie d'un document traditionnel. Ce catalogue a été reproduit (Mgr Duchesne contre L. Delisie qui donne la priorité à l'Evangéliaire
  5. La liste continue jusqu'à Hugo secundus inclusivement. Nous l'arrêtons ici, puisqu'elle n'offre plus de difficulté sérieuse depuis Franco
  6. L'identification de ce Saint avec Saint Die des Vosges n'a pas été établie jusqu'ici.

References

  1. Fastes Episcopaux, t. II. 2e éd., p. 479, etc.
  2. N° 2790 du fonds Harléien.
  3. Bail. Soc. Nivern., t. XIII., p. 217, etc.
  4. charte 3 du Cartul. de Saint-Cyr