Le pèlerinage de Nolay

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Le culte de Sainte Solange en Nivernais

  • Le culte de sainte Solange s'est répandu en Nivernais puis à Nolay à partir des reliques que possédait depuis fort longtemps la cathédrale Saint-Cyr et Sainte Julitte de Nevers, siège d'une confrérie qui célébrait tous les ans en grande pompe la fête de sainte Solange, le lundi de Pentecôte. Les reliques de la sainte étaient exposées et les fidèles venaient nombreux se faire inscrire à la confrérie. Au cours d'une procession, le reliquaire était porté par des jeunes filles car, disait-on, « sainte Solange donne époux dans l'année à celle qui vient la prier »

Pourquoi l'église de Nolay possède-t-elle des reliques de sainte Solange ?

  • Le 2 brumaire an II (23 octobre 1793), Fouché, représentant du peuple en mission dans la Nièvre, non content de faire démolir colombiers, clochers, tours et tourelles, autant de symboles contrastant "d'une façon révoltante avec les chapitres des Droits de l'Homme qui ont aboli tous les privilèges", ordonne de dépouiller toutes les églises de la Nièvre de ce qu'elles ont de plus précieux.
  • L'évêque constitutionnel Tollet, accompagné de 3 prêtres qui signèrent le procès-verbal, enleva les reliques de la cathédrale.
  • Vraisemblablement, l'un des prêtres était le chanoine Goussot, secrétaire de Tollet. Il se retira à Nolay en 1795 où, selon les registres paroissiaux de l'époque, "il fit amener avec lui une quantité considérable de vases sacrés et d'ornements appartenant à l'église cathédrale de Nevers ainsi qu'un grand nombre de reliques qu'il avait eu soin d'enlever avant la dévastation de cette église".
  • Certaines des reliques transférées à Nolay ont pu être identifiées grâce aux procès-verbaux qui les accompagnaient et à un dessin de l'abbé Boutillier. Ont été reconnus à deux reprises (1879 et 1889) : « Un os du bras de saint Jacques, l'os frontal de saint Jean-Baptiste, la rotule du bras de saint Troë, une côte de saint Apollinaire, un os de saint Denis, un de saint Jérôme (évêque nivernais du Ixe siècle), un de saint Cyr et de sainte Julitte, sa mère, un de saint Arigne. D'autres ont été reconnus globalement sans pouvoir attribuer chaque ossement. »
  • Les reliques de sainte Solange se trouvaient dans une petite boîte recouverte de soie bleu, jaune et rouge. Dès 1871, Nolay avait rendu à la cathédrale de Nevers deux ossements de la sainte : le scaphoïde du pied gauche et le 4ème métacarpien de la main droite.

La dévotion à sainte Solange à Nolay

Le pèlerinage à Nolay
  • 1836 : on bénit une croix dédiée à sainte Solange, élevée sur l'emplacement d'un ancienne croix détruite par un ouragan. Placée dans l'angle formé par l'ancien chemin de Martangy avec la route de Nolay à Prunevaux, c'était une croix en bois.
  • 1876 : devenue vétuste, la croix est remplacée par une croix de pierre, placée à peu de distance du champ de la cure, à la rencontre du chemin de Nolay à Prunevaux et de celui de la maison d'école.
    La croix porte une statuette de sainte Solange au-dessus du croisillon, œuvre du sculpteur Bollet de Nevers. Cette statue a disparu depuis. Le socle et les marches ont été construits par le maître maçon André de Prunevaux.
     "La bénédiction a eu lieu le 5 juin, jour de la fête de sainte Solange. Une indulgence de 40 jours a été accordée par monseigneur l'évêque de Nevers à toute personne qui réciterait dévotement un pater et un ave en passant devant cette croix "
  • 1890 : au cours d'une visite, monseigneur Lelong, évêque de Nevers, met le sceau sur le reliquaire de sainte Solange qui venait d'être réparé. La sainte Solange est célébrée en grande pompe.
  • 1891 : le 18 mai, lundi de Pentecôte, a lieu la célébration solennelle de la fête des reliques ? À cette occasion, on inaugure une belle châsse destinée à les contenir. Elle est de forme gothique, faite en bronze doré. L'atelier de M. Brunet, orfèvre à Paris l'a fournie et elle a coûté 205 francs.
  • 1892 : à l'occasion de la fête de sainte Solange, est inauguré un « ornement rouge sorti des ateliers de M. Bourdon Lambert de Bourges. Il est en velours brodé de soie et d'or ». Il a coûté 150 francs. Cette somme a pu être recueillie grâce à la vente d'un noyer du presbytère (28 francs), une quête ((34 francs) et la participation de la fabrique.
  • 1897, 1900, 1901 : la célébration de la fête de sainte Solange est particulièrement brillante, avec la participation de la chorale de Saint-Cyr, 60 jeunes gens qui chantent lors de la messe et des vêpres.
  • Il faut remarquer que dans les notes relevées dans les registres paroissiaux, la mention de « pèlerinage » n'apparaît jamais et le mot « procession » ne figure qu'avec l'abbé Jublot, donc à une période récente.
"De l'église où se trouvaient les reliques de sainte Solange depuis la Révolution, une procession se formait pour suivre et accompagner en chantant la châsse des reliques portée sur les épaules de plusieurs paroissiens et précédée de la bannière de la sainte, jusqu'à la croix de sainte Solange située à un carrefour planté d'arbres sur la route allant à Prunevaux. La messe était célébrée devant la croix. Les prêtres des environs assistaient M. l'abbé et l'un d'eux prononçait un sermon à l'éloge de la sainte. Ensuite, les fidèles passaient sous la châsse".
  • Le pèlerinage était bien ancré dans la vie de Nolay et il eut lieu jusque vers les années 1970.



Sources : Texte de Sylviane Jurquet ("Lambiotte Prémery 1886-2002"), transmis par Daniel Septier et mis en page par Michel Mirault le 15 janvier 2017.