Le marché noir, les trafics

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Guerre 1914-1918 57.jpg

Lors de ventes aux Américains, certains fournisseurs affichent des prix prohibitifs. Appel est fait à leur patriotisme, afin de ne pas entacher la cordialité des relations entre les deux pays (La Tribune Républicaine, 23 mars 1918).
La presse diffuse semaine après semaine des menaces contre les profiteurs de guerre (La Tribune Républicaine, 4 mai 1918). Au théâtre de Nevers, la troupe du Théâtre Antoine joue, avec un grand succès, M. Bourdin, profiteur. Le même jour, le correspondant de la Tribune proteste contre la vie chère : dans les communes de Saint-Parize-le-Châtel, Moiry et Mars-sur-Allier, avec l'arrivée des Américains, le prix des chambres meublées s'est envolé de 30 à 70 ou 80 F par mois (La Tribune Républicaine, 3 août 1918).

Un père imprudent :
Le 17 mars 1917, Charles Roy, mécanicien à Decize, a expédié à son fils prisonnier interné en Suisse 300 F en or et en argent. Les services des postes ont intercepté la lettre, confisqué l'argent et infligé à M. Roy une amende. Il a fait appel de cette infraction, mais la Cour d'Appel de Bourges a augmenté l'amende (55 F) (La Tribune Républicaine, 18 novembre 1917).

Caricature

Des commerçants indélicats :

  • Différents scandales éclatent à Cossaye : les bouchers auraient abattu des bêtes de qualité douteuse ; le maire est mis en cause à propos de l'attribution irrégulière d'aides aux familles de mobilisés (La Tribune Républicaine, 31 août 1918).
    Claude F..., 52 ans, hôtelier à Decize, est poursuivi devant le tribunal de Nevers pour falsification de vin, mouillé à 25%. Il est condamné à une série d'amendes dont le montant total avoisine 100 F ; les bouteilles mouillées sont confisquées (La Tribune Républicaine, 15 décembre 1917).
    Claudine M..., épouse B..., et Jacques B..., épiciers à Decize vendaient le kilo de pommes de terre 0,75 F (au lieu de 0,60 F). Ils sont aussi condamnés(1).

Fraudes alimentaires au marché :

  • Des agricultrices sont traduites devant le tribunal correctionnel de Nevers : Annette T..., femme E... (laitière à Decize) et Marie L..., femme L... (cultivatrice à Decize) (La Tribune Républicaine, 27 juillet 1918). Marie N..., épouse T..., de Cossaye, vendait ses œufs 4,75 F la douzaine, Jeanne T..., de Toury-Lurcy, la demi-livre de beurre 3,25 F (au lieu de 2,30 F), Eugénie P..., épouse V..., de Cossaye, le litre de flageolets vert 2,25 F (au lieu de 1,95 F) (Le Socialiste Nivernais, 21 décembre 1918).
    Les 4 et 13 septembre 1918, les gendarmes de Decize verbalisent plusieurs personnes sur le marché : Francine M..., épouse R..., de Lucenay-les-Aix, qui vend des œufs à 5 francs la douzaine (alors que la douzaine est taxée à 3,60 francs) ; Gilbert L..., agriculteur à La Chapelle-aux-Chasses (Allier), vend des haricots et des pommes de terre au-dessus des prix taxés.

Recel d'objets militaires :

  • Léon S..., chiffonnier âgé de 32 ans, domicilié à Decize, est puni d'un mois de prison par le tribunal de Nevers pour recel de petits équipements vendus par un militaire (La Tribune Républicaine, 4 février 1917). En 1918, différents effets dérobés dans le camp américain de Verneuil sont retrouvés, dont un paletot en caoutchouc, un pistolet.
    Les infractions et les sanctions continuent après l'armistice : Madeleine L..., épouse G..., de Sougy, vendait son lait à la ferme 50 centimes le litre (prix taxé : 35 cts). La dame D..., épouse B..., 25 cts le demi-litre (ferme Sainte-Marie à Decize) (Le Socialiste Nivernais, 1er février 1919).

(1) Ces commerçants et fermiers indélicats, auteurs de délits mineurs, ont encore des descendants dans le canton de Decize. Aussi, il a été décidé de ne citer que leurs initiales.

Texte de Pierre Volut http://histoiresdedecize.pagesperso-orange.fr/index.htm et http://lesbleuetsdecizois.blogspot.fr/ mis en page par Martine NOËL (discussion) 6 juin 2018 à 09:23 (CEST)